| Livre des Nombres. - C'est le nom que la théologie chrétienne donne au quatrième des livres du Pentateuque hébreu et qui se justifie par les dénombrements du peuple d'Israël an désert dont on rapporte les résultats (La Bible). Voici, d'une façon sommaire, le contenu de cet écrit : La divinité donne l'ordre à Moïse de procéder au dénombrement des tribus d'israël au désert du Sinaï; dans la seconde année après la sortie d'Egypte. Suivent des indications sur l'ordre des campements, calqué sur les dispositions propres à une armée régulïère : le Tabernacle sera placé au centre des tribus, entouré lui-même des membres de la tribu de Levi, réservée pour les fonctions du culte. Dans un ordre assez peu satisfaisant se succèdent des indications sur les fonctions des lévites, sur la loi de jalousie, sur le voeu de Naziréat, sur les offrandes apportées par les chefs des tribus pour la dédicace du Tabernacle et sur la consécration des lévites. - Enluminure du Livre des Nombres, sur un manuscrit médiéval. Après la célébration solennelle de la Pâque, le peuple d'Israël se met en marche dans la direction du pays de Chanaan, que la divinité lui destine. Surviennent différents incidents, où le peuple fait preuve d'impatience et d'indocilité. Après une reconnaissance préalable du pays de Chanaan, la divinité, irritée contre le mauvais esprit du peuple, condamne la génération sortie d'Egypte à périr dans le désert au cours d'une longue pérégrination de quarante ans. De nouveaux incidents sont rèlatés, violation du sabbat, sacrilège commis par un groupe de Llévites, mort de Marie, soeur de Moïse, et d'Aaron, frère du même Moïse et chef du sacerdoce héréditaire, le tout entremêlé de prescriptions rituelles. Enfin le peuple d'Israël reprend sa marche en vue de l'invasion du pays de Chanaan, mais en contournant le pays d'Edom (Idumée) et le pays de Moab. Ici se placent de curieux développements, d'un caractère très particulier, concernant l'intervention du prophète Balaam. Les Israélites, après avoir cruellement expié une nouvelle défaillance religieuse et sur le point d'entrer en Palestine, sont, pour la seconde fois, soumis à un recensement. Le livre se termine par des prescriptions concernant les héritages, les temps fixés pour les sacrifices, la loi sur les voeux, par le récit d'une expédition sanglante contre les Madianites, par l'attribution aux tribus de Gad et de Ruben du pays de Galaad (rive gauche ou orientale du Jourdaiu, étrangère au pays de Chanaan proprement dit), par la récapitulation des diverses stations de l'itinéraire d'Israël au désert, par l'énumération des villes dites lévitiques et des villes dites de refuge à désigner dans le pays de Cbanaan, par une correction apportée à laa loi précédemment édictée sur les héritages. Ces indications suffisent à faire reconnaître le caractère composite du livre des Nombres. Les exégètes modernes rattachent la presque totalité des morceaux entrés dans sa composition à la source dite sacerdotale, dont l'auteur ou les auteurs appartiennent aux temps de la Restauration ou du second Temple. (Maurice Vernes). | |