| Livres des Maccabées. - Ces livres, qui figurent dans la catégorie des écrits deutérocanoniques on pseudépigraphes de l'Ancien Testament, sont au nombre de quatre. Le premier, le plus important au point de vue de l'histoire, rapporte les événements survenus en Judée depuis le règne d'Antiochos IV jusqu'à la mort de Simon (175 à 135 av. J.-C.). Après quelques indications préliminaires, l'auteur raconte, année par année, les incidents de l'insurrection à la fois religieuse et politique qui devait rendre aux Israélites leur indépendance. Le livre, composé selon le goût de l'époque, donne trop de place aux discours et n'expose pas toujours les faits avec une clarté suffisante. Nous ne le possédons d'ailleurs que dans la traduction grecque, l'original hébreu s'étant perdu. Il date, selon toutes les probabilités, de la première moitié du Ier siècle avant notre ère. Le second livre, relatif au même objet, mais qui embrasse une période moins étendue, se donne comme le résumé d'une composition plus développée, qui avait pour auteur un certain Jason de Cyrène. La langue en est emphatique et passionnée; les considérations apologétiques et dogmatiques surchargent l'exposé des faits. Écrit en langue grecque, à bonne distance des événements qu'il relate, peut-être au temps d'Hérode le Grand, le second livre des Maccabées est très inférieur au premier. Le troisième livre rapporte des faits merveilleux relatifs au roi Ptolémée IV Philopator et particulièrement la manière dont le ciel arracha les Juifs d'Alexandrie aux mains de ce tyran, devenu leur plus mortel ennemi. C'est une sorte de roman patriotique, assez habilement composé, exaltant les délivrances surnaturelles dont les fidèles serviteurs de Dieu sont honorés, dans l'esprit des livres de Judith, de Daniel et d'Esther. Le quatrième livre est un traité philosophique, attribué jadis à l'historien Josèphe, et où il est question des jeunes martyrs improprement appelés les sept Maccabées, condamnés à mort par Antiochos Epiphane pour avoir refusé de manger des viandes consacrées aux idoles. Cet épisode émouvant figurait déjà dans le second livre. Le christianisme adopta ces martyrs en consacrant l'erreur qui les rattache à la famille royale des Asmonéens. (M. Vernes). | |