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Moses ou Moïse
Mendelssohn
est un philosophe né à
Dessau le 26 septembre 1729, mort à Berlin
le 4 janvier 1786. il était fils d'un pauvre maître d'école
juif![]() ![]() ![]() ![]() Dans les loisirs que lui laissaient ces
fonctions, Mendelssohn se familiarisa avec les systèmes de
Locke, de Shaftesbury, de Spinoza,
de Leibniz et de Wolff.
En 1754, son protecteur l'associa à ses affaires et lui en laissa
la succession que Mendelssohn conserva jusqu'à sa mort. C'est en
1754 qu'il fit la connaissance de Lessing et
lui soumit ses Philosophische Gespräche que celui-ci se hâta
de publier secrètement et sans nom d'auteur (Berlin, 1755, in-8).
Cet ouvrage défendait l'optimisme de Leibniz
contre le Candide Mis en relation par Lessing
avec les libraires et les cercles philosophiques, Mendelssohn se lança
avec la plus grande ardeur dans l'étude de l'esthétique.
Cependant, tenté par un sujet mis au concours par l'Académie
de Berlin sur l'évidence en métaphysique,
il écrivit une brochure; Ueber die Evidenz in den metaph. Wissenschaf
ten (Berlin, 1764; 2e éd., 1786, in-8) qui obtint le premier
prix tandis que le second était décerné à Kant.
Il défendait cette opinion que la métaphysique ne le cède
pas en évidence ni en clarté aux mathématiques.
Il défendait en passant l'argument ontologique ( En 1769, sur l'invitation de Lavater
qui le mettait en demeure de réfuter la démonstration du
Christianisme
de Bonnet ou de se convertir, il écrivit
une brochure, Schreiben an Lavater (id., 1770, in-8), qui était
une véritable profession de foi religieuse. Sans méconnaître
le caractère hautement moral du fondateur du christianisme L'ouvrage où il soutient cette thèse, Jerusalem oder über religiöse Macht und Judenthum (id., 1783, in-8), a été déclaré par Kant le chef-d'oeuvre de Mendelssohn. C'est au moins le premier plaidoyer philosophique allemand en faveur de la tolérance. Mais pour la beauté de la forme cet ouvrage le cède encore aux célèbres Heures du matin (Morgenstunden, oder Vorlesungen über das Dasein Gottes (id., 1785, in-8, souvent réédité). Cet ouvrage provoqua entre l'auteur et Jacobi une polémique qui fut l'occasion du dernier ouvrage de Mendelssohn Mendelssohn an die Freunde Lessings, publié après la mort de l'auteur (id., 1786, in-8). Comme les indications qui précèdent
ont pu le laisser entrevoir, la philosophie de Mendelssohn n'offre pas
une originalité proportionnée à la vogue dont elle
a joui. Ce philosophe, avec un grand art dans la forme, s'est contenté
de développer les preuves déjà popularisées
par Wolff en faveur de l'existence
de Dieu et de l'immortalité et les idées
des déistes français sur la tolérance.
Mais il occupe une place importante dans l'histoire des idées en
Allemagne. Il a été l'un des plus brillants et des plus sincères
propagateurs dé l'Aufklaerung (Lumières). La meilleure
édition de ses oeuvres complètes est celle qu'a publiée
son petit-fils avec une notice biographique (Leipzig, 1843-44, 7 vol. in-8).
Les écrits proprement philosophiques ont été réunis
par Mor. Brash en édition spéciale (Leipzig, 1880, 2 vol.
in-8). (Th. Ruyssen).
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Félix Mendelssohn-Bartholdy
est un compositeur allemand, né à Hambourg
le 3 février 1809, mort à Leipzig
le 4 novembre 1847. Il eut pour aïeul Moïse Mendelssohn (ci-dessus),
le philosophe juif, défenseur opiniâtre de la liberté
de pensée, et pour père Abraham Mendelssohn, le riche banquier
dont la fortune assura au jeune artiste une existence indépendante
et heureuse. Ce n'est que de loin en loin et en de rares occasions, dans
les annales de l'art, qu'il nous est donné de rencontrer un homme,
peintre, sculpteur, musicien ou poète, également favorisé
par la fortune et parle talent : la vie de Mendelssohn fut pourtant une
de ces heureuses exceptions, et, en l'étudiant, on se trouve en
face d'un musicien qui peut cultiver à
loisir sa nature d'artiste, lui laisser accomplir son évolution
naturelle, sans précipiter jamais son développement, sans
hâter non plus l'heure de l'inspiration.
Mendelssohn fut élevé dans la religion luthérienne, que son père avait embrassée et, tandis que sous la direction de Berger, qui lui enseigna le piano, et de Zelter, son professeur d'harmonie et de contrepoint, il apprit tout ce qui se peut apprendre de technique musicale, son esprit, naturellement curieux, aspirait à une culture plus générale et s'ouvrait à toutes les connaissances humaines : ce point seul suffit à le distinguer de tant d'autres musiciens dont l'esprit est trop souvent fermé à ce qui n'est pas leur art. Mendelssohn se familiarisa avec l'Antiquité classique et fit même paraître à Berlin, en 1826, chez Dümmler, une imitation en vers de l'Andrienne de Térence; il traduisit encore plusieurs autres poètes et, outre sa langue maternelle, l'allemand, parlait le français, l'anglais et l'italien; l'historien de Mendelssohn, Joseph Sittard, affirmait qu'il dessinait à merveille et Fétis nous apprend qu'il excellait dans tous les exercices du corps. Sa formation musicale ne resta pas en retard : l'homme, qui la domina, fut incontestablement le vieux Zelter, un original, un bourru, qui avait en haine la banalité et la convention. Il out pour son élève une affection vive et sincère; en 1821, il l'emmena à Weimar, où il le présenta à Goethe, et le souvenir des jours passés en là compagnie du poète impressionna longtemps le jeune artiste. En 1824, Mendelssohn avait donné au public ses premières compositions, trois quatuors avec piano et une sonate pour piano et violon; en 1827, il produisit une scène lyrique, les Noces de Gamache, où l'on ne vit que l'oeuvre d'un écolier « qui veut faire ses preuves » et qui fut froide ment accueillie. Cet échec fut sensible à Mendelssohn quelques temps encore, il resta à travailler à la maison paternelle et en 1829, il partit pour l'Angleterre, la France, et l'Italie. Au mois d'avril 1829, en effet, nous le trouvons à Londres, où sa bonne mine, sa fortune, son talent lui valurent un excellent accueil ; la Société philharmonique joua sa symphonie en ut mineur, ce fut un succès; Mendelssohn quitta Londres, visita l'Ecosse et, l'année suivante, s'en fut en Italie en passant par Munich, Salzbourg et Vienne; au mois de novembre 1830, il était à Rome, où il rencontra Berlioz; au printemps suivant, il passa deux mois à Naples et, en décembre 1831, il avait traversé la Suisse et était à Paris, où il exécuta au Conservatoire son concerto de piano en sol mineur et dirigea l'ouverture du Songe d'une nuit d'été. Déjà, la timidité du jeune homme avait fait place à l'orgueil de l'artiste et, le succès aidant, le caractère dédaigneux et hautain de Mendelssohn s'affirma de plus en plus nous le surprenons à qualifier de « perruque » une quintette de Boccherini, à déclarer que Paris, où il n'avait pas trouvé le triomphe qu'il rêvait, « est le tombeau de toutes les réputations », et déjà, comme plus tard, à ne sympathiser avec personne. Mais déjà sa réputation commençait à s'affirmer, et cette année 1832 marque dans l'histoire de ses oeuvres une période vraiment féconde. Il était retourné à Berlin, puis, après un voyage à Londres, revint à Dusseldorf où il avait accepté une place de maître de chapelle. Son renom le fit choisir pour diriger avec Ries, son ami, les fêtes musicales du Rhin, mais une fois encore, l'orgueilleuse nature de Mendelssohn changea cette amitié en jalousie et les deux musiciens se brouillèrent, non sans que Mendelssohn ait tenu sur son rival des propos qui n'avaient rien d'artistique et si, à Dusseldorf, Mendelssohn se lia avec le poète Zimmermann, il s'aliéna les sympathies de tous : compositeurs, musiciens, amateurs; deux ans après son entrée en charge, il dut démissionner. Libre, il accepta en 1832 la direction des concerts à Leipzig et se maria. Sur ces entrefaites, Frédéric-Guillaume IV le nomma maître de chapelle à Berlin (1841). Ce fut l'époque de ses meilleures inspirations; il écrivit Antigone, Oedipe roi, le Songe d'une nuit d'été, etc. De nouveau, Mendelssohn sentit autour de lui peu de sympathie; les Berlinois ne le goûtaient pas. La perte sa soeur, Mme Hansel, l'affecta vivement et le chagrin altéra sa santé. On le fit voyager; on l'emmena en Suisse, à Baden et à Interlaken. Soins inutiles! une première attaque d'apoplexie, dont il sortit indemne, en fit craindre une seconde et, en 1847, Mendelssohn succombait au mal redouté. Le catalogue schématique de l'oeuvre de Mendelssohn a été donné par Fétis dans sa Biographie des musiciens; Breitkopf et Haertel l'ont refait de nouveau. Cette oeuvre est en effet considérable; mais dans les genres divers qu'il a abordés, Mendelssohn a été inégalement inspiré : ses symphonies, au nombre de quatre, ont été l'objet de jugements divers; sa musique religieuse semble faite pour la scène plutôt que pour l'autel, mais on ne peut nier que le concerto n'ait mieux servi le talent de Mendelssohn et que la musique de chambre ne l'ait porté à son complet épanouissement; c'est par là sans doute qu'il prend place immédiatement après les grands maîtres classiques. Toutes ces oeuvres d'ailleurs ont les mêmes qualités et les mêmes défauts; la caractéristique en est une élégance poussée jusqu'à la recherche. Claire avant tout pourtant et distinguée, cette musique laisse éclater la nature aristocratique de Mendelssohn; mais, s'il est vrai que seule la souffrance peut faire éclore le génie, qu'elle seule peut éveiller chez l'artiste des accents sublimes qui provoquent le trouble et l'admiration, Mendelssohn, qui n'a jamais souffert, ni dans son coeur, ni dans sa vie, est avant tout un charmeur et ne peut prétendre qu'au talent, et, comme un poète anglais a pu dire que le génie est l'indice de la divinité inspirant la nature humaine, nous dirons que Mendelssohn nous a révélé tout ce que l'homme peut produire sans le secours du ciel. (Pierre Aubry).
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Karl-Theodor Nathan Mendelssohn est un constructeur d'instruments allemand, né à Berlin le 8 décembre 1782, mort à Berlin le 5 janvier 1852. Mécanicien à Berlin, puis industriel en Silésie, il a, le premier à Berlin (1810), construit une machine à diviser les cercles. Il a en outre apporté de notables perfectionnements à un grand nombre d'instruments : machine pneumatique à plateau de verre, qui porte son nom, sextants, cercles de Borda, instruments de passage, etc. C'est lui qui a fondé, en 1839, la société polytechnique de Berlin. (L. S.). |
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