| Livre de Tobie ou Livre de Tobit. - Tobie est le personnage principal de livre qui est un des ouvrages les plus attachants parmi les deutérocanoniques de l'Ancien Testament. Reuss, qui dénomme cet ouvrage un «-conte moral-», déclare que cette production « respire, d'un bout à l'autre et presque dans chaque ligne, la saine et touchante piété du vrai judaïsme des derniers siècles avant l'ère chrétienne et atteste ses regrets, sa résignation et ses espérances nationales, sans qu'elle porte déjà l'empreinte de ses haines et de son besoin de vengeance ». L'auteur, inconnu d'ailleurs, nous fait assister à un drame de famille, sans chercher à rehausser l'intérêt de son sujet par la haute situation de ses héros. Un honnête Israélite, Tobit, déporté à Ninive lors de la ruine du royaume des Dix-Tribus, est frappé, au cours de l'exercice des plus hautes vertus, par la perte de la vue et différents accidents, notamment des pertes d'argent; il charge alors son fils Tobie de se mettre en route pour réclamer à un banquier un dépôt, qui le tirera d'embarras. Le jeune homme part, accompagné d'un homme de bonne volonté, Azarias, qui n'est autre que l'ange Raphaël. A Ecbatane, Tobie reçoit l'hospitalité d'une famille juive alliée et y épouse sa cousine Sara, qu'il délivre des obsessions d'un démon jaloux, grâce à une recette merveilleuse fournie par son compagnon. Enfin Tobie rapporte à son père la somme destinée à rétablir l'aisance, en même temps que Raphaël, le prétendu Azarias, rend la vue à l'aveugle. C'est, on le voit, l'histoire d'une famille de justes tombée dans l'adversité et qui doit son salut à l'intervention divine; on a justement signalé la place considérable faite aux anges et aux démons. Ce trait, à lui seul, indique une époque récente de composition, qui est sans doute le second, sinon le premier siècle avant notre ère. | |