| Livres des Chroniques ou Livres des Paralipomènes. - Livres d'histoire, contenus à la troisième partie du canon de la Bible, et qui présentent un tableau des destinées du judaïsme depuis la création du monde jusqu'à la destruction du royaume de Juda (588 av. J.-C.). L'ouvrage débute par des généalogies ou des filiations pour la plupart empruntées au Pentateuque et qui nous font descendre jusqu'à l'époque de David. « Tout ce qui a précédé le règne du fils d'Isaï, dit fort bien Reuss, n'est représenté ici que par une sèche statistique, qui ne doit nous apprendre qu'une chose : c'est que toutes les familles juives, reliées entre elles par des liens de parenté, rattachaient leur origine au premier homme par une filiation documentée dans des textes authentiques. » Arrivé en ce point, l'auteur commence à raconter. Sa narration, qui débute par le récit de la mort de Saül, montre David appelé au trône par la volonté unanime de la nation et se poursuit en étudiant exclusivement l'histoire des successeurs de David, c.-à-d. des rois de Juda, jusqu'aux temps de la captivité de Babylone. Ce récit remplit la plus grande partie du livre I des Chroniques et la totalité du livre II. Cette analyse suffit, à elle seule, à faire ressortir l'esprit de ce livre, qui, associant dans la plus étroite alliance la famille de David et le temple de Jérusalem, ne s'intéresse qu'à ce qui concerne ces deux objets. C'est une reprise ou un remaniement de l'ancienne histoire juive, spécialement rédigé au point de vue des intérêts du culte. Si l'on compare les parties correspondantes des livres des Rois et des Chroniques, on constate sans grande peine que l'auteur des secondes, emprunte sa matière à son prédécesseur, mais en même temps qu'il introduit dans le récit d'assez graves modifications, d'importantes additions, destinées à accuser son propre point de vue. En dehors de ces modifications intentionnelles, l'auteur des Chroniques présente un certain nombre de données qui lui sont propres. On peut admettre que quelques-uns de ces renseignements méritent d'être pris en considération. La préoccupation étroitement sacerdotale des livres des Chroniques nous indique suffisamment à quelle date il convient de rapporter leur rédaction. Ils doivent dater du second siècle avant notre ère. On admet généralement qu'ils ont dû faire corps dans le principe avec les Livres d'Esdras et de Néhémie. (Maurice Vernes). | |