| Yahveh ou Yahvé (personnage de la Genèse). - Nom donné à Dieu par les Hébreux, et en particulier par certains des auteurs de la Genèse. Cette appellation elle-même doit être corrigée, les Juifs s'étant interdit de bonne heure de prononcer le nom sacré et le remplaçant dans la lecture par des termes génériques, tels que Dieu ou le Seigneur. Cependant on a laissé subsister dans le texte hébreu les quatre consonnes yod, hé, vav, hé qui constituent la charpente du tétragramme ineffable, et on les a entourées des voyelles du mot Adonaï, Seigneur; cela a donné naissance à la fausse lecture Jéhovah. Si on restitue par conjecture les voyelles qui conviennent au tétragramme yhvh, on obtient, selon toutes les vraisemblances, la forme Yahveh, désormais adoptée (sauf des nuances tout à fait secondaires) par la littérature scientifique en Allemagne, en France et en Angleterre. On peut donc admettre que, à partir de l'époque où il apparaît pour la première fois à la lumière de l'histoire, c.-à-d. vers 1100 avant notre ère, Yahveh était le nom par excellence du dieu d'Israël. Ce nom avait-il été emprunté au dehors? Rien ne nous autorise à le croire. Ce qu'on peut affirmer sans hésitation, c'est que la théologie juive, représentée tout particulièrement par le Deutéronome et les écrits prophétiques, tient l'appellation Yahveh pour la désignation expresse de la divinité en tant que protectrice spéciale d'Israël, ce qui est résumé dans les formules bien connues «Je suis Yahveh, ton dieu, qui t'ai tiré du pays d'Égypte» et «Je suis Yahveh, ton dieu à partir du pays d'Égypte.» On a fait de grands efforts pour préciser le sens qui s'attachait originairement au mot Yahveh, mais ces tentatives n'ont pas été couronnées de succès. On ne peut pas tenir pour valable l'explication souvent proposée : il est, ou : il fait être, c:-à-d. il crée. Yahveh, dont la prononciation serait peut-être plus exactement reproduite en écrivant Yahoueh, se présente à nous dans un très grand nombre de noms propres, avec, des formes abrégées telles que Yahou, Yeho, Yo, Yah. (M. Vernes). | |