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On désigne
généralement sous le nom de germination le développement
de l'embryon de la graine des plantes-phanérogames
et par extension l'évolution de la spore
des cryptogames. Sous l'empire de certaines
théories, des botanistes ont encore appelé ainsi le développement
des bourgeons axiles. Enfin, les transformations
que subissent les grains de pollen lors du premier
acte de la fécondation, la pollinisation,
sont désignées couramment sous le nom de germination du pollen.
Chez les cryptogames, la germination se réduit à la multiplication
de la cellule qui constitue la spore et qui a pour résultat la formation
du mycélium, du thalle
ou du prothalle. Cette multiplication
(par cloisonnement en général) part du point dit végétatif,
et, par différenciation, les cellules filles donnent la partie supérieure
avec sa configuration diverse, les rhizoïdes, etc. Chez les phanérogames
lorsque les conditions nécessaires à la germination son réalisées,
l'embryon s'accroît. Cet accroissement n'est possible que si la graine
est mûre, ou du moins, dans quelques cas, il ne précède
que peu la maturation complète;
rarement il n'a lieu que longtemps après la maturation des enveloppes.
Jusque-là l'embryon reste à l'état de vie latente;
sa capacité germinative peut ainsi persister pendant des années
et même des siècles (témoin les graines de Légumineuses
extraites d'herbiers
formés depuis cent ou deux cents ans, et qui n'avaient pas perdu
la faculté de germer).
Conditions externes
ou de milieu.
L'action
de la température.
Il existe des graines, notamment celles des plantes dites pyrophytes (mais pas seulement), qui vivent dans des milieux sujets aux fréquents incendies, survivent très bien au passage du feu. Chez certaines espèces mêmes, le feu ou une chaleur intense est nécessaire à la germination. La chaleur, en effet, dégrade certaines substances chimiques (résines) présentes dans l'enveloppe et les téguments de la graine et qui inhibe la germination en temps normal. Ces substances étant dégradées, l'enveloppe de la graine devient alors perméable à l'air et à l'eau, la dormance est levée et la graine peu alors commencer à germer. On peut donner en exemple les graines de certains acacias ou d'une plante australienne (Kennedia Rubicunda) que l'on peut faire germer après les avoir trempées pendant une minute dans une eau bouillante puis laissé progressivement refroidir ensuite (expérience de Cl. Chavoutier). Si la graine est sèche et dormante, une eau à 100 °C est donc supportée quelques minutes chez certaines espèces, et ce même si la graine est débarrassée de son enveloppe. Par contre, une graine qui a commencé son processus de germination est beaucoup plus vulnérable à la chaleur qu'une graine en dormance, et exposer une graine germée à une température de cet ordre pendant une durée suffisante a un effet léthal. On peu d'ailleurs remplacer ce traitement par une scarification à l'acide : la graine sèche est trempée pour une durée variable dans une solution d'acide/eau. L'acide est ensuite neutralisé (rinçages, solution de bicarbonates). Ce traitement dégrade l'enveloppe extérieure et les substances chimiques qui inhibent la germination. Ceci paraît étonnant mais certaines graines sont très bien adaptées à ce traitement puisqu'elles passent fréquemment dans la nature par l'estomac des animaux et ne germent bien souvent que lorsqu'elles ont subit cette "torture". L'action
de la lumière.
La lumière joue un rôle prépondérant dans la germination de certaines graines qui possèdent, au même titre que les feuilles, des récepteurs photosensibles. (phytochrome) La lumière joue chez ces espèces le même rôle que la chaleur chez d'autres : une scarification chimique (la lumière déclenchant des processus enzymatiques). L'application de photopériodes de durées données et de lumières monochromatiques (rouge) stimule ou inhibe la germination selon les espèces. La lumière joue donc bel et bien un rôle important dans la germination, au niveau qualitatif (longueur d'onde) ou quantitatif (durée des phases jour/nuit, intensité). Conditions internes.
Germination d'un haricot. Au moment de la germination se produisent
les phénomènes chimiques suivants : l'eau qui pénètre
dans la graine dissout les substances solubles de l'albumen
ou de l'embryon, et la plantule se développe
en se nourrissant aux dépens des matériaux dissous (Nutrition).
Dans les graines amylacées, la fécule
devient soluble par l'action d'une diastase appropriée et se transforme
en sucre soluble et en cellulose. Les matières
grasses s'émulsionnent et deviennent absorbables pour être
brûlées; les matières albuminoïdes deviennent
solubles et une partie se transforme en fécule, puis en sucre. Cette
digestion est interne si les réserves sont dans l'embryon; elle
est externe si elles sont dans un albumen. Le résultat final est
toujours la production d'acide carbonique, d'eau et de chaleur. L'oxygène
contenu dans la graine contribue avec l'oxygène atmosphérique
aux combustions. Ajoutons qu'il se forme des acides qui favorisent l'action
des ferments digestifs sur les substances azotées. Lors de l'apparition,
souvent très précoce, de la chlorophylle
dans les organes de la plantule, de nouveaux matériaux carbonés
sont introduits pour servir aux combustions vitales ultérieures;
une nouvelle fonction se développe; les phénomènes
de la vie végétative se surajoutent à ceux de la vie
germinative.
Germination d'un gland de chêne. Phénomènes
morphologiques.
Germain de Saint-Pierre a donné le nom de collet organique ou de mésophyte à la ligne de séparation de la radicelle et de la tigelle. La partie de la tigelle comprise entre le mésophyte et l'insertion des cotylédons (la région hypocotylée de la tige), très courte chez les plantes à cotylédons hypogés, constitue le premier mérithalle de la tige analogue au mérithalle compris entre les feuilles cotylédonaires et la deuxième paire de feuilles (la région épycotylée de la tige provenant du développement de la gemmule). Ce premier mérithalle se renfle parfois et devient charnu; parfois ce renflement continue sur la racine et le collet peut disparaître. Telle est par exemple la souche (renflement persistant) du Cyclamen. D'autres renflements analogues peuvent se former à chaque entre-noeud des tiges souterraines de certaines plantes, les plus anciens disparaissant graduellement (Crocus, Gladiolus). Chez les Monocotylédones, les entre-noeuds de la tige non florifère sont très courts et les feuilles forment une rosette (écailles) ou sont charnues à .la base; elles sont insérées sur une tige conique de longueur très minime. (Dr L. Hahn / Claude Chavoutier, 2007). |
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