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On appelle membranes
, du nom latin membrana, des feuillets minces, flexibles et mous
de tissus organisés, qui tapissent, enveloppent ou concourent à
constituer certains organes des êtres vivants. Ce mot est surtout
employé dans l'anatomie des animaux, et
leurs membranes sont formées par les diverses variétés
du tissu cellulaire, dont les lamelles élémentaires se rangent
parallèlement entre elles et se superposent sur une faible épaisseur.
On distingue classiquement cinq classes de membranes :
1° les
membranes celluleuses;
2° les membranes
fibreuses;
3° les membranes
élastiques;
4° les membranes
séreuses;
5° les membranes
muqueuses, dont la peau est une espèce spéciale.
Les membranes celluleuses, comme la
pie-mère,
la choroïde de l'oeil,
sont généralement minces, riches en vaisseaux
sanguins, adhérentes par leurs deux faces et d'une texture homogène
où l'oeil nu ne distingue pas de fibres. Leur rôle est d'unir
et de maintenir les parties.
Les membranes fibreuses, comme le
périoste, les aponévroses,
la dure-mère, la sclérotique
de l'oeil, les capsules fibreuses des articulations,
sont caractérisées par les fibres bien apparentes, entrelacées
ou parallèles, qui forment leur tissu; elles sont blanches, satinées,
très résistantes, peu élastiques, non contractiles,
inextensibles par un effort brusque, bien que cédant peu à
peu à un effort continu; elles adhèrent habituellement par
leurs deux faces aux organes voisins. Les membranes fibreuses sont essentiellement
composées de gélatine et se convertissent en colle lorsqu'on
les tient pendant quelques heures dans l'eau bouillante.
Les membranes élastiques,
comme la tunique propre des artères,
sont reconnaissables à la propriété même qui
leur a valu leur nom; elles sont opaques, assez épaisses, se rompent
facilement, et sont formées par un tissu jaune où les fibres
constituantes se montrent peu apparentes. Adhérentes par leurs deux
faces, ces membranes, par leur élasticité, jouent un rôle
tout à fait spécial dans l'organisme.
Les membranes séreuses; telles
que le péritoine, les plèvres, le péricarde, l'arachnoïde,
les membranes synoviales des articulations
mobiles, ont pour trait distinctif de n'adhérer aux autres parties
que par une de leurs faces, tandis que l'autre, libre et revêtue
d'un épithélium, est le siège
d'une exhalation de sérosité et d'une absorption active.
Les séreuses sont des feuillets cellulaires, très minces,
assez transparents pour laisser voir les organes qu'ils tapissent, tellement
lisses à leur surface libre que les parties voisines y glissent
sans frottement appréciable. Les plus vastes séreuses se
trouvent dans les cavités du corps
des animaux, qui, comme le thorax ou l'abdomen,
n'ont pas de communication avec l'extérieur; elles y forment des
sacs sans ouverture, dont un feuillet, nommé pariétal, tapisse
les parois de la cavité, tandis que l'autre, nommé viscéral,
partout continu avec le premier, coiffe en quelque sorte les viscères
contenus dans ces cavités en recouvrant toute leur surface. L'exhalation
de sérosité qui a lieu entre les deux feuillets d'un sac
séreux, comme le péritoine ou comme une capsule synoviale,
a besoin d'être compensée par l'absorption continue de cette
sérosité dès qu'elle a lubrifié quelque temps
la surface de la membrane. On rapporte volontiers à la classe des
membranes séreuses l'endocarde,
et la membrane ou tunique interne des vaisseaux sanguins.
Les membranes muqueuses, comme la
membrane interne du canal digestif et des voies
respiratoires, la membrane pituitaire (= épithélium
olfactif), la conjonctive oculaire, sont
encore des membranes adhérentes par une de leurs faces; l'autre
est recouverte d'un épithélium plus ou moins développé
et enduite de mucosités que sécrètent des organes
spéciaux nommés cryptes et
follicules, dont les nombreux orifices parsèment
la surface de la membrane. La constitution organique des muqueuses consiste
en une couche fibreuse plus ou moins épaisse qui recouvre l'épithélium
et dans les mailles de laquelle s'enfoncent les follicules. Généralement
riches en vaisseaux sanguins et douées d'une certaine opacité,
les muqueuses ont une couleur rosée et un aspect velouté
que l'on peut voir sur celles des gencives et de la face interne des lèvres.
Ces membranes tapissent la surface intérieure des cavités
qui communiquent librement avec le dehors, et sont ainsi sujettes à
entrer en contact direct avec les objets extérieurs. La peau
est une muqueuse modifiée qui met en rapport continuel avec
le milieu où vit l'animal; au pourtour de tous les orifices naturels,
elle est en continuité de tissu avec les autres muqueuses, que beaucoup
d'anatomistes considèrent . comme des parties de la peau rentrée
dans l'intérieur du corps. (Ad. F.). |
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