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Embryogénie.
- Série des formes par lesquelles passe un organisme animal
ou végétal, depuis l'état d'oeuf ou de spore
jusqu'à l'état adulte. Tout être vivant provient, en dernière analyse,
d'une simple cellule : cellule initiale appelée,
suivant les cas, oeuf ou spore. On croyait, autrefois, que la cellule initiale
contenait, en petit, l'animal tout entier, et que le développement consistait
uniquement dans un grossissement progressif de cet animalcule; c'était
la théorie de la préformation et de l'enboîtement des germes, théorie
abandonnée depuis longtemps. On sait, maintenant, que l'oeuf d'un animal
donne naissance à l'adulte par une série de bipartitions successives.
Les premiers stades de l'évolution individuelle
consistent donc dans la segmentation
de l'oeuf. Les formes successives que traverse un
animal, depuis l'oeuf jusqu'à l'état adulte, s'appellent, d'une manière
générale, formes embryonnaires. Parmi ces formes, on distingue, dans
le langage précis :
1° les embryons
proprement dits, qui sont emprisonnés dans la membrane
vitelline primitive ou dans des annexes qui en font un être à vie
purement végétative;
2° les larves,
qui sont libres dans le milieu extérieur. Exemple : l'oeuf de grenouille
donne naissance à un embryon qui, sortant enfin des enveloppes de l'oeuf,
devient le têtard, ou larve de grenouille. L'embryogénie de la grenouille
est la série des formes des embryons et des larves, depuis l'oeuf jusqu'Ã
la grenouille adulte.
L'embryogénie d'un être peut être dilatée
ou condensée. Elle est dilatée quand l'oeuf a peu de vitellus
nutritif et que le développement est libre; alors, les différentes formes
larvaires successives sont de véritables animaux vivant pour leur propre
compte et qui peuvent représenter assez fidèlement les formes ancestrales
successives. L'embryogénie est dite condensée, au contraire, quand l'oeuf
a beaucoup de vitellus, ou quand son développement a lieu à l'état parasitaire;
par exemple, le poussin, dans son oeuf, se nourrissant aux dépens du jaune;
l'enfant, dans l'utérus maternel, se nourrissant
aux dépens de la mère.
Dans un même groupe zoologique, il peut
y avoir des types à embryogénie condensée et des types à embryogénie
dilatée. Il va de soi que les derniers présentent une série beaucoup
plus nette des formes ancestrales, les premiers montrant ordinairement
des embryons dégradés et déformés par le parasitisme. Un têtard libre
de grenouille doit ressembler à l'ancêtre correspondant de la grenouille,
beaucoup plus que le foetus humain d'un mois ne
ressemble à l'ancêtre correspondant de l'humain. |
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