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L'Amphioxus |
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Pallas![]() ![]() Forcé de quitter sa retraite habituelle, l'Amphioxus nage en glissant dans l'eau avec de légers mouvements ondulatoires, puis s'enfouit dans le sable. Wilde, qui a observé des Amphioxus tenus captifs dans un verre, rapporte qu'ils nagent à la manière des Anguilles en décrivant des cercles rapides, et que malgré l'imperfection de leur organe visuel, ils savent éviter le doigt qu'on leur oppose ou d'autres obstacles. « Ces petits animaux, ajoute Wilde, ont la singulière faculté de s'accoler les uns aux autres ; ils forment alors une masse, d'autres fois une file qui peut avoir 0,15 m à 0,20 m de long. L'ensemble se meut d'un commun accord avec des mouvements de reptation. Ils s'accolent sur le côté et nagent en série, de manière que l'extrémité de la tête de l'un se trouve à peu près au niveau du dernier tiers de la longueur totale de celui qui précède.-»Le corps est allongé, comprimé, lancéolé, plus ou moins effilé aux deux extrémités; le dos est un peu élevé; le ventre est bordé par un repli très bas. La peau est nue, lisse, résistante; les faisceaux musculaires dessinent sur les flancs des stries bien marquées et anguleuses. La tête n'est pas distincte du tronc; les mâchoires n'existent pas et sont remplacées par plusieurs pièces cartilagineuses portant des cirres; les yeux, très petits, se présentent comme un point noirâtre; près des yeux se trouve une cupule, garnie de cils vibratiles, qui a été parfois regardée comme le siège de l'olfaction; l'organe de l'audition fait défaut. Le corps de l'Amphioxus est muni d'un rudiment de nageoires dorsale et anale, dépourvues de rayons. La nageoire dorsale, qui commence sur la tête, s'unit, ainsi que l'anale, à la caudale, qui est très petite et pointue . La colonne
vertébrale est remplacée par un cordon gélatinoso-cartilagineux,
qui se rétrécit en avant et en arrière. La structure
de cette corde dorsale est différente de celle que montre la notocorde
des Vertébrés et rappelle ce
que l'on voit dans la corde des larves d'Ascidies.
Cet animal n'est pas un mollusque, ainsi que
le croyait Pallas « Squelette membrano-cartilagineux; pas de côtes, pas de cerveau; un sinus contractile remplaçant le coeur; sang incolore; cavité respiratoire se confondant avec la cavité abdominale; cils branchiaux nombreux, l'eau ayant servi à la respiration sortant par une ouverture située près. de l'anus. Pas de mâchoires. »Heckel a proposé le nom d'Acrania ou Acrâniens pour désigner ce groupe; on le désigne aussi sous les termes de Céphalocordés, de Leptocardiens ou de Pharyngobranches. |
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Le
petit monde des Céphalocordés.
Pendant longtemps, on n'a décrit
que le seul genre Branchiostoma, qui a été signalé
dans la Méditerranée, sur divers points des côtes de
France |
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Morphologie
et organologie
L'intêret spécial de Céphalocordés vient de la présence chez eux d'un axe squelettique consistant en un cordon cellulaire plein et brillant, qui s'étend dans la région dorsale, d'un bout à l'autre du corps et que l'on appelle la corde (chorde) dorsale ou notocorde-: La notocorde,
le système nerveux, les muscles.
« la corde dorsale dépasse, en avant, les parois de l'enveloppe du système nerveux central, elle se prolonge dans les tissus, au milieu desquels elle finit en pointe mousse. Ce mode de terminaison indique évidemment un arrêt de développement des parties qui concourent à la composition du crâne et de la face; mais conclure de cette disposition qu'il n'y a point de crâne, et par suite pas de cerveau, est une erreur, ainsi que je l'ai démontré en 1870. Les pièces qui constituent les parois du crâne sont de tissu semblable à celui de la gaine de la notocorde; elles s'appuient sur la corde dorsale; elles s'élèvent en décrivant une courbe à convexité externe, puis se réunissent en formant une véritable voûte. « En définitive, le squelette céphalo-rachidien du Branchiostome, comme celui des autres Poissons, présente trois régions distinctes, céphalique, abdominale, caudale ; dans la région céphalique, il n'y a pas d'hémapophyses; dans la région abdominale, les hémapophyses d'un côté sont écartées de celles du côté opposé; dans la région caudale, les hémapophyses d'un côté se soudent à celles de l'autre côté pour compléter le canal hémal. » |
Schéma de l'Ampliyoxus. - 1, orifice d'entrée de l'eau et des aliments. - B sac respiratoire. - 3, Orifice péribranchial. - P, cavité péribranchiale.- D, tube digestif et anus en 2.- A, chorde dorsale. - C, cordon nerveux. |
La partie antérieure
de la moelle épinière se renfle légèrement,
de manière à constituer ce que Moreau appelait un cerveau
rudimentaire; on parle aujourd'hui plutôt de vésicule cérébrale
ou de vésicule frontale, pour désigner cet organe;
en effet, les hémisphères cérébraux et les
lobes olfactifs n'existent pas, de telle sorte qu'il n'y a pas de cerveau
proprement dit. La moelle épinière,
dont le canal central est des plus nets, a des renflements ganglionnaires
correspondant aux racines des nerfs; ainsi que l'a
montré Owsjannikow, les nerfs rachidiens ne sont pas disposés
symétriquement de chaque côté de la moelle épinière,
mais ceux d'un côté sont situés un peu plus en arrière
que ceux de l'autre côté, de manière à alterner
entre eux; seules les deux premières paires nerveuses antérieures
sont symétriques.
D'après ClausL'oeil - s'il s'agit bien d'un organe photosensible - ressemble à une petite tache noirâtre, la tâche pigmentaire; suivant la plupart des auteurs, il existe deux yeux. D'après les recherches de Marensen, on constate, tantôt deux yeux, tantôt un seul oeil placé sur la ligne médiane du corps. D'après Quatrefages, on trouve dans l'oeil un véritable cristallin qui peut réfracter la lumière, tandis que d'après d'autres anatomistes cet organe ne peut être comparé à l'oeil des Vertébrés; quoiqu'il en soit cet organe reçoit un court filet nerveux, il doit donc donner à l'animal des impressions sensorielles. Ce que l'on appelle la fossette olfactive ou fossette ciliée de Köliker, consiste en une grande capsule qui est garnie de cils vibratiles exécutant des mouvements rapides. Les organes de l'audition font absolument défaut. Les muscles du
tronc consistent en lames striées, placées les unes à
la suite des autres, et rappellent ce que l'on voit chez les Vers.
![]() Amphioxus (d'après L. Boutan, Dissections). Les appareils
digestif, respiratoire et circulatoire.
A l'extrémité de la chambre pharyngo-branchiale se trouve l'oesophage, qui est court et étroit, et s'ouvre dans une poche stomacale, continuée par l'intestin, qui se rend, en ligne droite, jusqu'à l'anus, légèrement rejeté sur le côté. Dans la portion antérieure de l'intestin se trouve un appendice dont le sommet est dirigé en avant et que l'on considère comme un organe hépatique. Le tube digestif est logé dans une cavité péritonéale et sa muqueuse est garnie de cils vibratiles. L'appareil circulatoire de l'Amphioxus ressemble à celui de certains Annélides. Il n'existe pas d'organe central de la circulation. Le coeur est remplacé par un vaisseau longitudinal, d'un calibre uniforme, placé à la partie inférieure de la chambre branchiale; ce vaisseau bat régulièrement et très lentement; il se contracte d'arrière en avant. Certains gros troncs veineux, la veine cave, la veine porte, sont contractiles. L'appareil circulatoire de l'Amphioxus est plus compliqué qu'on ne le croyait autrefois : il existe un riche système de vaisseaux et de cavités lymphatiques, que le sang est contenu dans les vaisseaux clos, et non dans des lacunes. Il n'y a ni hématies ni globules blancs. D'après ClausL'appareil reproducteur. Chez le mâle, comme chez la femelle, les organes de la reproduction sont représentés par des poches complètement closes, au nombre de vingt-deux à vingt-quatre paires de chaque côté, qui occupent toute la longueur du sac branchial. Lorsqu'ils sont mûrs, les produits de la génération tombent dans la cavité viscérale et sont expulsés au dehors grâce à une rupture de la parois. Les oeufs subissent un fractionnement total. (H.-E. Sauvage). |
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