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Le cerveau
est une masse de cellules nerveuses (neurones)
qui occupe la cavité du crâne chez l'humain et chez les animaux
vertébrés,
et que l'on reconnaît comme le siège des sensations et le principe des
mouvements volontaires (Anatomie).
C'est un organe qui constitue la majeure partie de l'encéphale
et qui recouvre le cervelet avec lequel il a
d'Ă©troites connexions ainsi qu'avec l'isthme
de l'encéphale. Il offre la forme d'un ovoïde à petite extrémité antérieure,
inférieurement adapté par sa configuration à la conformation de la base
du crâne, sur laquelle il repose. Les deux masses volumineuses symétriques
(hémisphères) qui le constituent sont réunies par une sorte de pont
(corps calleux); il est relié au
cervelet par deux prolongements appelés
pédoncules
cérébelleux, à la moelle épinière
par deux autres prolongements (pédoncules cérébraux).
On a l'habitude de considérer au cerveau une face convexe recouverte par la calotte crânienne, et une base, qui, nous l'avons déjà dit, s'appuie en avant sur l'étage frontal de la base du crâne, et recouvre en arrière la protubérance annulaire et le cervelet, dont elle est séparée par un repli des méninges. On reconnaît encore au cerveau une circonférence horizontale, une extrémité antérieure et une extrémité postérieure. La convexité du cerveau est symétriquement divisée par la grande scissure interhémisphérique, à direction antéro-postérieure, et où s'insinue la faux du cerveau, qui pénètre jusqu'au corps calleux. Ajoutons que les hémisphères cérébraux ont été divisés, non sans quelque arbitraire, en lobes, dénommés suivant leurs rapports avec les diverses régions du crâne. Sur une vue de profil, on aperçoit, à la partie antérieure du cerveau, le lobe frontal; le lobe occipital occupe la région postérieure de l'organe; le lobe temporal constitue une saillie qui s'adapte à la fosse temporale de la base dit crâne. Le lobe pariétal est sous-jacent à l'os pariétal. Etudiée avec ardeur par les anatomistes, la topographie du cerveau est bien connue, mais sa physiologie n'a fait des progrès qu'au début du XXe siècle. A la doctrine de l'unité d'action du cerveau, centre de l'intelligence, on a alors substitué celle des localisations cérébrales, qui fait du cerveau, non un organe homogène, mais une fédération d'organes dont les propriétés, les facultés sont distinctes. Les cellules servant à une même fonction sont, non disséminées, mais groupées, et leur association constitue les centres des perceptions, des mouvements volontaires et des actes psychiques. |
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Description
du cerveau humain
Le cerveau est un renflement du névraxe des vertébrés. Il dérive de l'ectoderme et résulte des transformations de la première vésicule de la partie antérieure du tube médullaire (figure A). Logé dans la boîte crânienne, il a la forme d'un ovoïde à face inférieure aplatie. Son poids, variable, est, en moyenne, de 1,157 grammes chez l'homme, et de 995 grammes chez la femme. Outre son enveloppe osseuse, le cerveau est protégé par trois membranes : la dure-mère, la plus extérieure ; la pie-mère, en rapport direct avec la surface cérébrale, et, entre les deux, servant de séreuse, l'arachnoïde. Par suite de sa symétrie, on décrit au cerveau deux hémisphères, réunis entre eux par les fibres transversales du corps calleux. Entre les deux hémisphères s'insinue un prolongement de la dure-mère, la faux du cerveau. La surface du cerveau, lisse chez quelques animaux inférieurs, présente, chez les vertébrés supérieurs (appelés pour ce motif gyrencéphales), de nombreuses saillies dites circonvolutions, séparées par des dépressions dites sillons ou scissures. Ces circonvolutions témoignent du grand développement de la substance grise de l'écorce du cerveau; elles en augmentent la surface. Chez l'humain, c'est un véritable fouillis : Gratiolet, le premier, a pu en faire une description. Le cerveau des singes, beaucoup moins incisé, représente comme le schéma de celui de l'humain, et son étude a beaucoup contribué à débrouiller le chaos des circonvolutions. Il y a des variations individuelles, par prédominance de certaines facultés, mais le plan fondamental subsiste toujours. Les figures C, D, E, montrent les principales dépressions et saillies du cerveau. |
A. Schéma du développement du cerveau (d'après Huguenin). - A, Division en trois vésicules: 1. Vésicule antérieure; 2. Vésicule moyenne; 3. Vésicule postérieure, - B, Formation des cinq vésicules: 1. Cerveau antérieur (hémisphères) ; 2. Cerveau intermédiaire (thalamencéphale) ; 3. Cerveau moyen; 4. Cerveau postérieur (cervelet); 5. Arrière-cerveau (moelle allongée). - C, Courbures de l'encéphale : 1. Flexion cranienne; 2. Flexion protubérantielle; 3. Flexion nucale. | |
B. Coupe schématique du cerveau de l'humain et des vertébrés (d'après Huxley) : Ca, Cerveau antérieur (hémisphères et ventricules latéraux); Th, Thalamencéphale, ou cerveau intermédiaire et ventricule moyen; Cm, Cerveau moyen (tubercules quadrijumeaux, quatrième ventricule); Cp, Cerveau postérieur (cervelet); M, Moelle allongée ou arrière-cerveau, et canal de l'épendyme; P, Glande pinéale ou épiphyse; O, Lobe ou bulbe olfactif; Cs, Corps strié; Co, Couches optiques; Op, Nerf optique; Pe, Pédoncules cérébraux; V, Pont de Varole ou protubérance; H, Hypophyse; I, lnfundibulum. | |
C. Coupe longitudinale : 1. Lobe frontal ; 2. Lobe pariétal; 3. Lobe occipital; 4. Lobe sphénoïdal; 5. Cervelet (coupe de l'arbre de vie); b. Protubérance; 7. Bulbe; S. Corps calleux; 9. Toile choroïdienne; 10. Trigone; 11. Commissure grise; 12. Commissure blanche antérieure; 13. Nerf optique; 11. Corps pituitaire (hypophyse); 15. Tubercule mamillaire; 16. Glande pinéale: 17. Tubercules quadrijumeaux; 18. Quatrième ventricule: 19. Valvule de Tarin: 20. Valvule de Vieussens; 21. Aqueduc de Sylvius; 22. Ventricule moyen, ayant pour paroi la couche optique: 23. Trous de Monro: 24. Cloison transparente séparant les ventricules latéraux : F, Circonvolution frontale interne; Ce, Circonvolution du corps calleux ; Co, Coin ; Q, Lobule quadrilatère. | |
D.
Face externe de l'hémisphère gauche (d'après Richer) : 1. Lobe frontal;
2. Lobe pariétal; 3. Lobe occipital; 4. Lobe sphénoïdal; 5. Scissure
de Sylvius; 6. Scissure ou sillon de Rolando; 7. Scissure parallèle; 8.
Scissure perpendiculaire externe; 9. Scissure interpariétale ; F1. F2.
F3. 1re, 2e, 3e Circonvolutions; F4, Circonvolution frontale ascendante;
P1, P2, P3, 1re, 2e, 3e Circonvolutions pariétales; P4 Circonvolution
pariétale ascendante; O1, O2, O3, T1, T2, T3 , 1re, 2e, 3e Circonvolutions
occipito-temporales.
Au fond de la scissure de Sylvius, entièrement caché, se trouve le lobe de l'insula ou lobule du corps strié. |
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E. Face inférieure montrant l'origine apparente des douze paires de nerfs craniens : 1. Lobe orbitaire; 2. Lobe pariétal; 3. Lobe occipital ; 4. Lobe sphénoïdal; 5. Cervelet; 6. Protubérance; 7. Bulbe coupé; 8. Pyramides antérieures; 9. Olive; 10. Tubercules mamillaires: 11. Tuber cinereum; 12. Corps pituitaire (hypophyse); 13. Espace perforé; f4. Chiasma des nerfs optiques; 15. Sillon interhémisphérique; 16.Vermis inférieur. -l, Nerf olfactif (celui de gauche).[A droite, sur la figure, on l'a enlevé pour montrer le sillon]; II, Nerf optique; Ill, Nerf moteur oculaire commun; IV, Nerf pathétique ; V, Nerf trijumeau; VI, Nerf moteur oculaire externe; VII, Nerf facial; VII', Nerf intermédiaire de Wrisberg; VIII, Nerf auditif; IX, Nerf glosso-pharyngien; X, Nerf pneumo-gastrique; XI, Nerf spinal; XII, Nerf grand hypoglosse ; O1, O2, Circonvolutions olfactives. |
La conformation
intérieure du cerveau est complexe. Une coupe tangentielle à la face
supérieure du corps calleux permet d'apercevoir, au centre de chaque hémisphère,
une masse blanche, dite centre ovale de Vieussens,
circonscrite par la substance grise de l'écorce cérébrale. Si l'on enlève
le corps calleux, on rencontre : sur la ligne médiane, une lame de substance
blanche, le trigone cérébral; de chaque côté, deux grandes cavités,
les ventricules latéraux, tapissés par la membrane épendymaire.
Sous le trigone, une lame vasculaire s'Ă©tale, la toile choroĂŻdienne,
logeant dans sa partie postérieure la glande
pinéale. Enfin, encore au-dessous, une troisième cavité médiane,
le ventricule moyen ou troisième ventricule, communiquant avec les deux
premiers par les trous de Monro.
Structure du cerveau.
1° le manteau cortical, où domine la substance grise et qui est composé de couches alternantes au nombre de six, de substance blanche et de substance grise;Les cellules de la surface cérébrale sont pyramidales, à grand axe vertical, le sommet dirigé vers la surface. Elles possèdent un noyau et des grains pigmentaires. De dimensions fort diverses, elles atteignent parfois un tel volume qu'on leur a donné le nom de cellules géantes. Les fibres nerveuses qui constituent la
substance cérébrale ne sont que la continuation des fibres de la moelle
et du bulbe et ont mĂŞme structure.
Circulation cérébrale.
Ces deux systèmes, quoique avant même origine, n'ont entre eux aucune communication; la lésion de l'un ne peut donc être compensée par l'autre. Il en est, du reste, de même des subdivisions de chacun de ces systèmes, de telle sorte qu'une embolie ou une rupture vasculaire entraîne l'abolition complète de toute la partie irriguée par le vaisseau. Les artères les plus importantes, au point de vue pathologique, sont : l'artère cérébrale moyenne ou sylvienne, qui irrigue les centres fonctionnels, et l'artère qui traverse la capsule interne, nommée par Charcot artère de l'hémorragie cérébrale. Les veines offrent moins d'intérêt ; elles se subdivisent en superficielles et profondes, et sont, en général, tributaires des sinus cérébraux. Anatomie comparée Chez les poissons, les batraciens et les reptiles, les hémisphères cérébraux se développent peu. Ils sont plus volumineux chez les oiseaux, et chevauchent postérieurement audessus de la portion moyenne des lobes optiques. Chez les mammifères, ils enveloppent plus complètement ces lobes et les parties voisines (cerveau moyen) et, chez les plus élevés, ils recouvrent le cervelet. Chez tous les vertébrés (oiseaux, reptiles, batraciens, poissons), sauf chez les mammifères, les deux hémisphères ne sont unis entre eux que par la commissure antérieure, située vers leur partie inférieure et postérieure. Cependant, chez les poissons plagiostomes, ils sont coalescents. Chez les Mammifères, dans la région moyenne du cerveau, un appareil commissural s'étend d'un hémisphère à l'autre, très réduit chez les Marsupiaux et les Monotrèmes. Certaines différences existent, chez les mammifères, dans la structure de plusieurs parties du cerveau. Ainsi, les éminences ou tubercules mamillaires sont peu distincts chez beaucoup de mammifères inférieurs, et, parfois, paraissent ne former qu'un seul lobule arrondi (cheval, ruminants, phoque); ils sont saillants et bilobés chez les singes, les Lémuriens, certains Carnivores et quelques Rongeurs. La corne d'Ammon ou pied d'hippocampe est, proportionnellement aux parties voisines, beaucoup plus grosse chez les marsupiaux et les rongeurs. La surface des hémisphères est lisse ou à peine creusée de quelques sillons superficiels chez beaucoup de mammifères (rongeurs, insectivores, chiroptères, ouistitis, marsupiaux, ornithorhynques). Au contraire, il existe des plis cérébraux nombreux ou circonvolutions chez les carnivores, les ongulés, les cétacés, les amphibiens, les singes (gyrencéphales). On appelle quelquefois "cerveau" les ganglions sus-oesophagiens des arthropodes. |
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Cerveaux de vertébrés. - A, Eléphant (face latérale des hémisphères); B, Mouton (face supérieure); C, Taupe (face supérieure sans circonvolutions); D, Poule (face latérale); E, Crocodile; F, Ammocète (poisson); O, Lobe on bulbe olfactif; P, Glande pinéale; Ca, Cerveau antérieur; Ci, Cerveau intermédiaire; M, Cerveau moyen; H, Hypophyse; Cp, Cerveau postérieur; Ac, Arrière-cerveau ; M, Moelle épinière; I, Intermédiaire (d'après Wiedersheim). - 1, 2, 3, 4. Circonvolutions primitives; 5. Fissure de Sylvius; 6. Sillon de Rolando. (Pour la signification des chiffres romains dans les figures D, E, F, voir la planche cerveau de l'humain ci-dessus (schéma E). |
Physiologie
Si l'on prive un animal de ses lobes cérébraux, on le rend incapable d'exécuter un mouvement spontané. Si on le touche, le pique, il peut se mouvoir; mais, à la même excitation, correspond fatalement le même mouvement. Une grenouille sautera et viendra constamment buter sur le même obstacle, un pigeon volera, mais tombera au hasard. L'excitation extérieure, grâce à la conservation de la moelle épinière, donne lieu à un mouvement réflexe, mais n'est plus perçue et, par suite, il n'y a plus d'actes psychiques : conscience, mémoire, jugement, volonté. Par l'ablation non plus de tout le cerveau, mais de quelqu'une de ses parties, ou encore par l'excitation électrique, on est allé plus loin, et c'est dans la couche corticale qu'on a localisé les manifestations intellectuelles, les mouvements volontaires. Voici les principaux centres décrits : Centres psycho-moteurs : 1° le centre de la mémoire des mouvements du langage articulé, situé sur le pied ou extrémité postérieure de la troisième frontale gauche ou circonvolution de Broca. (Sa lésion produit l'aphasie ou perte de la parole articulée.) Pour avoir l'ensemble de la faculté du langage, il faut y joindre : le centre de la mémoire auditive des mots, situé dans la troisième temporale gauche, dont la lésion produit l'oubli des mots parlés (surdité verbale); le centre de la mémoire visuelle des mots, situé dans le lobule pariétal inférieur; sa lésion produit l'impossibilité de lire les lettres (cécité verbale); le centre de la mémoire des mouvements de l'écriture, situé dans le pied de la deuxième frontale gauche, dont la lésion produit l'impossibilité de faire les mouvements pour écrire (agraphie);Centres psycho-sensoriels : 1° centre visuel, situé à la surface du lobe occipital;Les fibres nerveuses issues de ces centres unissent l'écorce cérébrale au pédoncule cérébral du même côté; mais, par suite, plus tard, de leur entrecroisement dans le bulbe et la moelle, les lésions produisent des paralysies dites ,"croisées" , les lésions de l'hémisphère gauche déterminant la paralysie du côté droit du corps. Le trajet cérébral de ces fibres est bien connu; et le médecin peut faire, pendant la vie, le diagnostic topographique des lésions du cerveau. (NLI).
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