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Le Balbuzard
ou Balbusard est un oiseau, qui, selon
les classifications, est rangé
dans l'ordre des Ciconiiformes, famille des
Accipitridés (aigles, buses, etc.), ou dans l'ordre des Falconiformes,
famille des Pandionidés. Quoi qu'il en soit, c'est un rapace diurne.
Savigny (Description de l'Egypte,1809, Oiseaux, p. 272) a rangé
les balbuzards dans le genre Pandion. Ces oiseaux
ont, en effet, le doigt externe légèrement
réversible, ce qui indique une certaine tendance vers la disposition
que l'on observe dans le sous-ordre des Rapaces nocturnes, et ils offrent,
comme quelques-uns de ces derniers oiseaux, une particularité anatomique
assez remarquable, consistant dans la présence d'un pont osseux
au-dessus de la gouttière qui est creusée le long du tarso-métarsien
et dans laquelle vient s'engager le muscle extenseur
moyen des doigts. Mais sous d'autres rapports, et notamment par la conformation
de leur sternum, ils se rapprochent plutôt
des Bondrées.
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Balbuzard
(Pandion haliaetus) emportant un poisson entre ses serres.
Photo
: Ron Holmes.
Le genre Pandion ne renferme qu'une seule
espèce, que l'on divise en général
en quatre sous-espèces, le Pandion haliaetus haliaetus, ou Pandion
proprement dit, qui habite l'Europe, l'Afrique, une grande partie de l'Asie
et toute la moitié septentrionale du continent américain,
et le Pandion haliaetus leucocephalus qui se rencontre dans les îles
Moluques et en Australie, le Pandion haliaetus carolinensis (Amérique
du Nord, Caraïbes) et le Pandion haliaetus
ridgwayi (Amérique centrale, Antilles). Ces variétés
ne diffèrent d'ailleurs les unes des autres que par les proportions
et le mode de coloration du bec, des pattes,
de la cire et des yeux.
Le Pandion haliaetus, ou Balbuzard de Buffon,
qu'on appelle parfois aussi, mais à tort, l'Aigle de mer, mesure,
à l'âge adulte, de 50 à 60 centimètres de long
et porte une livrée variée de brun, de blanc, de gris et
de roussâtre sur les parties supérieures du corps et passant
au blanc sur les parties inférieures. Son bec, très crochu,
et terminé par une pointe acérée, est d'un brun de
corne très foncé, tandis que la cire est bleuâtre comme
les pattes. Celles-ci sont robustes et garnies, sur la plus grande partie
de leur étendue, d'écailles nues et imbriquées; elles
se terminent par des doigts libres, munis en dessous de pelotes rugueuses
et de petites écailles spiniformes, et sont armées d'ongles
très aigus et recourbés en demi-cercle. Les ailes
sont pointues et si longues qu'au repos elles dépassent l'extrémité
de la queue dont les pennes
sont assez courtes et égales entre elles. Sur la tête et la
nuque les plumes, taillées en pointe
comme chez les Aigles, sont variées de brun, de blanc et de roux,
tandis que celles du dos sont d'un brun cendré, celles de la gorge
blanches avec des stries brunes et celles du milieu de l'abdomen
d'un blanc pur. Enfin les grandes pennes des ailes et de la queue tirent
au brun foncé ou au noirâtre.
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Balbuzard.Photo
: USFWS.
Le Balbuzard commun ou Balbuzard fluviatile
établit son aire dans les rochers escarpés et sur les grands
arbres et pond des oeufs
d'un blanc sale, fortement tachés de brun, principalement au gros
bout. Il se nourrit surtout de poissons, qu'il
saisit très adroitement en se précipitant dans l'eau avec
une impétuosité extraordinaire, et qu'il emporte dans ses
serres pour les dévorer à l'aise;
mais à l'occasion il poursuit aussi au vol les Canards et les autres
oiseaux aquatiques. Aussi a-t-il longtemps été considéré
comme un rapace nuisible que l'on a pourchassé sans relâche
dans le voisinage des viviers et des cours d'eau. L'espèce n'est
pas considérée comme réellement menacée d'extinction,
mais sa population a très fortement décru dans les années
1950-1970 à cause de l'usage extensif des pesticides, et reste protégée
dans de nombreux pays. Si l'on excepte les humains, le Balbuzard a pour
ennemis les Pygargues qui parviennent souvent à lui enlever sa proie
et, en Afrique, le Crocodile du Nil. (E.
Oustalet).- |
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