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Les
Hattéries
Sphénodontes |
Un curieux saurien
de la Nouvelle-Zélande, l'Hattérie
ponctuée (Sphenodon punctata), présente
des caractères anatomiques si particuliers que les zoologistes sont
tous d'accord pour en faire le type d'un groupe distinct, celui
des Sphénodontes.
L'Hattérie, qui semble être le seul représentant actuel de tout un groupe de reptiles ayant vécu à l'époque Triassique, présente un singulier mélange de caractères. Au crâne, l'os carré est fixé d'une manière immobile par soudure avec les os voisins; la portion faciale du crâne se trouve reliée à la région temporale par deux ponts osseux qui s'étendent au delà des fosses temporales. Les dents sont fixées au bord de la mâchoire, mais elles s'usent de telle sorte que l'animal est forcé de mordre avec le bord même de ses mâchoires, à la façon des Tortues. Les deux branches de la mandibule ne sont pas étroitement soudées, mais réunies par un ligament, comme chez les serpents. Les vertèbres sont biconcaves, caractère qu'on ne retrouve que chez les Geckos, parmi les Reptiles actuels; les côtes ont des processus récurrents, ainsi qu'on le voit chez les Oiseaux et chez les Crocodiles. Il n'existe pas de caisse tympanique bien délimitée, et les osselets de l'ouïe sont remplacés par un stylet osseux. L'Hattérie
ponctuée.
La langue est large, peu mobile; des replis de la peau qui borde les mâchoires forment des sortes de lèvres. L'oreille est cachée par la peau. La partie postérieure de la tête, le cou, le dos, sont surmontés par une crête peu élevée et profondément découpée, interrompue au niveau des bras. La peau des flancs est granuleuse, quelques tubercules plus gros que les autres se voyant sur la queue; la partie inférieure du corps est protégée par des écailles de forme irrégulièrement losangique, placées bout à bout; un pli de la peau forme au cou une large collerette; les écailles qui garnissent les membres sont plus petites que celles du ventre; une large, plaque se voit à l'extrémité du museau. La teinte générale est d'un vert olive assez sombre; les flancs et les membres sont mouchetés de petites taches blanches entre lesquelles se voient quelques taches jaunes plus grandes; la crête est d'un jaune brunâtre. Distribution
géographique.
Anderson, un des compagnons du capitaine Cook dans son troisième voyage, signala le premier à la Nouvelle-Zélande un reptile monstrueux, voisin des Lézards. Taweicharooa, Néo-Zélandais embarqué sur la Découverte, assura, en effet, au naturaliste anglais que l'on trouvait dans son pays "des Serpents et des Lézards d'une grandeur énorme; d'après ce qu'on nous dit de ces derniers, ajoute Anderson, ils doivent être de huit pieds de long et aussi gros que la cuisse d'un homme; ils saisissent et dévorent parfois les naturels, se tapissent dans des trous creusés sous terre, et on les tue en faisant du feu à l'entrée des terriers."Dans la relation de son voyage à la Nouvelle-Zélande, publié en 1838, Palock signale également un Lézard gigantesque abondant surtout dans l'île de Victoria et à la baie de l'Abondance; les naturels ont grand peur de ce Reptile et racontent sur lui bien des histoires effrayantes. Taylor rapporte qu'il a vu plusieurs fois un Reptile ressemblant à un petit Crocodile, se tenant au bord des cours d'eau, mais qu'il n'a pu s'emparer de l'animal, qui plonge à la moindre alerte; certains individus tués et que notre voyageur a été à même d'examiner avaient près de six pieds et pesaient jusqu'à vingt livres anglaises. Hochsletter parle du même animal dans l'ouvrage qu'il a consacré à la Nouvelle-Zélande et dont la première édition allemande a paru en 1863. D'après Dieffenbach, les Néo-Zélandais désignent sous le nom de Tuatera ou Narara un Reptile qui vit dans les collines sablonneuses qui bordent les rivages de la mer. Les premiers animaux arrivés en Europe ont été étudiés à Londres. A partir de 1877, la ménagerie des reptiles du Muséum d'histoire naturelle de Paris a reçu plusieurs de ces animaux capturés à Rurima Rock, dans la baie de l'Abondance. Moeurs,
habitudes, régime.
Nous, avons dit plus haut que les Néo-Zélandais avaient grand peur de l'Hattérie et racontaient à son sujet les légendes les plus effrayantes : le reptile est cependant fort doux et ne cherche nullement à mordre; il est très craintif et se sauve au moindre bruit; ses mouvements sont vifs et saccadés et ont lieu, pour ainsi dire, par secousses. L'animal mâchonne sa proie, et les replis qui garnissent le bord des mâchoires remplissent l'office de lèvres. (E. Sauvage / A.E. Brehm). |
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