Les
gènes
sont l'unité fondamentale de l'information génétique. Ce sont des séquences
linéaires spécifiques de nucléotides
( = unités de base de l'ADN).
Chaque gène contient des instructions pour la fabrication d'une protéine
ou d'une molécule d'ARN fonctionnelle.
Les gènes sont hérités
des parents et transmis aux descendants lors de la reproduction.
Ils déterminent de nombreux traits et caractéristiques héréditaires,
tels que la couleur des yeux, la taille, la forme du nez, la prédisposition
Ă certaines maladies, etc.
Les variations dans
les gènes peuvent conduire à la diversité génétique au sein d'une
population et contribuent aux différences observées entre les individus
d'une même espèce. Les mutations génétiques,
qui peuvent survenir spontanément ou être induites par divers facteurs,
peuvent également jouer un rôle dans l'évolution
des espèces. Les fonctions d'un gène peuvent être affectées par
les mutations qu'il subit.
L'information contenue
dans un gène n'est pas toujours active. L'expression
des gènes est le processus par lequel l'information d'un gène est
utilisée pour fabriquer une protéine. Cette expression peut être régulée
et influencée par de nombreux facteurs, internes et externes à l'organisme.
Typologies des gènes
Les gènes peuvent être
classés selon leur rôle (structuraux, régulateurs), leur expression
(constitutifs, spécifiques), ou leur origine évolutive (orthologues,
paralogues). Certains, comme les pseudogènes ou les proto-oncogènes,
ont une importance cruciale en pathologie.
Selon la fonction
du produit codé.
Gènes
codants.
Le gènes codants
(ou structuraux) produisent des protéines fonctionnelles.
Ces protéines remplissent des rôles variés dans la cellule
: enzymes, récepteurs, transporteurs, hormones,
etc. Ce sont les gènes les plus directement impliqués dans les fonctions
biologiques observables.
Gènes
non codants.
Les gènes non codants
ne produisent pas de protéines, mais des ARN fonctionnels.
Ces ARN incluent les ARN ribosomiques (ARNr), les ARN de transfert (ARNt),
les petits ARN interférents (siRNA), les micro-ARN (miRNA), les longs
ARN non codants (lncRNA), etc. Ces molécules
peuvent être ompliquées dans la régulation de l'expression
génétique ou la traduction.
Gènes
régulateurs.
Les gènes régulateurs
produisent des protéines ou ARN impliqués dans le contrôle de l'expression
d'autres gènes. Par exemple, les facteurs de transcription se fixent sur
l'ADN pour activer ou inhiber la transcription de gènes cibles. Ces gènes
sont essentiels au développement, à la différenciation cellulaire et
à la réponse aux stimuli externes.
Les
gènes homéotiques (ou gènes Hox, dans
le cas spécifique des animaux) appartiennent principalement à la catégorie
des gènes régulateurs selon la classification basée sur la fonction
du produit codé. Ils ne codent pas pour des protéines structurelles,
mais pour des facteurs de transcription. Ces protéines régulent l'expression
d'autres gènes responsables du développement des structures anatomiques.
Leur rôle consiste à contrôler le développement (détermination du
plan corporel). Ils déterminent l'identité des segments du corps (par
exemple : tête, thorax, abdomen) au cours du développement embryonnaire,
en activant ou réprimant des cascades génétiques spécifiques à chaque
région. Ils sont caractérisés par la présence de la boîte homéotique
(homeobox), une séquence particulière de 180 paires de bases,
qui code pour un domaine de liaison à l'ADN (homeodomaine) retrouvé
dans de nombreux facteurs de transcription du développement. Les gènes
homéotiques sont fortement conservés chez de nombreuses espèces animales,
du ver C. elegans à l'être humain, ce qui en fait des gènes orthologues
entre espèces. Les duplications successives de gènes homéotiques dans
une même espèce ont donné lieu à des gènes paralogues (V. ci-dessous).
Chez la drosophile, par exemple, des
mutations des gènes homéotiques peuvent provoquer des transformations
spectaculaires, comme le remplacement d'antennes par des pattes (mutation
Antennapedia). Chez l'humain, les gènes Hox régulent aussi le développement
axial et les anomalies de ces gènes peuvent conduire à des malformations
congénitales (comme la syndactylie ou des malformations vertébrales).
Selon leur mode d'expression.
Gènes
constitutifs.
On appelle gènes
constitutifs des gènes exprimés en continu dans toutes les cellules car
ils assurent des fonctions de base nécessaires à la survie, comme le
métabolisme
énergétique ou la réplication de l'ADN.
Ils ne sont généralement pas régulés selon les conditions environnementales.
Gènes
inductibles.
L'expression des
gènes dits inductibles est activée en réponse à des signaux spécifiques
tels que des hormones, des nutriments,
du stress, ou d'autres stimuli externes.
Ces gènes permettent à la cellule de s'adapter rapidement à son environnement.
Gènes
répressibles.
Les gènes répressibles
sont des gènes actifs par défaut mais qui peuvent être inhibés dans
certaines conditions. Un exemple typique est l'opéron
tryptophane chez les bactéries, qui est inhibé
quand la concentration de tryptophane
est suffisante.
Gènes
spécifiques à un tissu ou à un stade.
Certains gènes
ne sont exprimés que dans certains types cellulaires ou à un moment précis
du développement. Par exemple, le gène de l'insuline
est exprimé uniquement dans les cellules β du pancréas.
Cette régulation spatio-temporelle est essentielle à la spécialisation
cellulaire.
Selon leur origine
évolutive.
Gènes
homologues.
Les gènes homologues
sont des gènes présents dans différentes espèces qui partagent une
origine commune. Ils conservent une certaine similarité dans leur séquence
en raison de cette descendance évolutive, bien que leurs fonctions puissent
légèrement diverger.
Gènes
orthologues.
Les gènes orthologues
proviennent d'un même gène ancestral chez deux espèces différentes
et conservent généralement une fonction équivalente. Par exemple, le
gène de la myoglobine chez l'humain et chez
la souris sont orthologues.
Gènes
paralogues.
Les gènes paralogues
résultent d'un événement de duplication au sein d'un même génome.
Bien qu'ils dérivent d'un ancêtre commun, ils peuvent évoluer pour remplir
des fonctions différentes. Cela contribue à l'émergence de nouvelles
fonctions biologiques dans une même espèce.
Gènes
analogues.
Bien que non homologues,
les gènes analogues (par convergence fonctionnelle) remplissent des fonctions
similaires dans différentes espèces, en raison d'une pression de sélection
semblable. Ils n'ont pas la même origine évolutive mais présentent des
similitudes fonctionnelles.
Selon leur implication
biologique ou médicale.
Proto-oncogènes.
Les proto-oncogènes
sont des gènes normaux impliqués dans la croissance et la division
cellulaires. Lorsqu'ils subissent certaines mutations, ils peuvent
devenir des oncogènes, c'est-à -dire des gènes favorisant la transformation
cancéreuse des cellules.
Oncogènes.
Les oncog-nes dérivent
de proto-oncogènes activés (par mutation, amplification ou translocation).
Leur expression excessive ou inappropriée entraîne une prolifération
cellulaire anarchique, typique des cellules tumorales.
Gènes
suppresseurs de tumeurs.
Les gènes suppresseurs
de tumeurs jouent un rĂ´le dans le contrĂ´le du cycle
cellulaire, la réparation de l'ADN ou l'apoptose
(mort cellulaire programmée). Leur inactivation ou mutation favorise également
le développement de cancers (exemple : gène TP53).
Pseudogènes.
Les pseudogènes
sont des copies d'anciens gènes devenus non fonctionnels à cause de mutations.
Ils ne produisent pas de protéines actives, mais peuvent parfois réguler
l'expression d'autres gènes par des mécanismes d'ARN.
Gènes
domestiqués.
On nomme gène domestiqués
des gènes dérivés d'éléments génétiques mobiles comme des transposons
ou des virus intégrés, qui ont été “recyclés”
par l'organisme hĂ´te pour remplir des fonctions utiles. Ils illustrent
l'adaptation évolutive des génomes.
Gènes
de susceptibilité.
Les gènes de susceptibilité
sont des gènes dont certaines variantes augmentent le risque de développer
une maladie sans être des causes directes. Par exemple, certains allèles
du gène APOE sont liés au risque de maladie d'Alzheimer. |