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Le
cycle
cellulaire est le processus par lequel une cellule
se divise et se réplique pour produire deux cellules filles génétiquement
identiques. En d'autres termes, c'est le "cycle de vie" d'une cellule,
depuis sa naissance (issue d'une division cellulaire précédente)
jusqu'Ă sa propre division en deux cellules filles.
Il
convient de considérer séparément le cycle cellulaire des cellules eucaryotes
(qui possède un noyau), auquel sera principalement consacrée cette page
et des cellules procaryotes (bactéries et
archées),
mais aussi de distinguer entre le cycle cellulaire des cellules somatiques
(la plupart des cellules qui composent un organbisme multicelluleire) et
la division des cellules germinatives (cellules impliquées dans la reproduction)
et qui est une étape du cycle de reproduction sexuée.
Chez les organismes
multicellulaires, le cycle cellulaire des cellules somatiques permet d'augmenter
le nombre de cellules, ce qui est nécessaire pour la croissance d'un embryon,
d'un enfant, ou pour la régénération des tissus.
De nombreuses cellules de notre corps ont une durée de vie limitée et
doivent être constamment remplacées. Le cycle cellulaire assure ce renouvellement,
par exemple pour les cellules de la peau, de l'intestin
ou du sang. Chez certains organismes unicellulaires,
le cycle cellulaire est le principal mode de reproduction.
Les cellules somatiques
suivent un cycle cellulaire classique divisé en interphase (G1,
S, G2) et phase M (mitose et cytokinèse). Le cycle
est rigoureusement contrôlé par des points de contrôle et régulé par
des cyclines et des CDK pour assurer une division
cellulaire précise et éviter les erreurs qui pourraient conduire
Ă des maladies comme le cancer.
Le cycle des cellules
somatiques
Le cycle cellulaire
comporte deux phases principales : l'interphase et la phase mitotique.
Pendant l'interphase, la cellule grandit et l'ADN
est répliqué. Pendant la phase mitotique, l'ADN répliqué et le contenu
cytoplasmique sont séparés et la cellule se divise. Les cellules en voie
de division cellulaire passent par une série d'étapes de croissance,
de réplication de l'ADN. Le cycle cellulaire est strictement régulé
par une série de signaux internes et externes qui assurent que chaque
étape se déroule correctement et au bon moment.
La durée du cycle
cellulaire est très variable, même au sein des cellules d'un organisme
individuel. Chez les humains, la fréquence du renouvellement cellulaire
varie de quelques heures au début du développement embryonnaire à une
moyenne de deux à cinq jours pour les cellules épithéliales, ou à une
vie humaine entière. Il existe également une variation dans le temps
qu'une cellule passe dans chaque phase du cycle cellulaire.
L'interphase.
L'interphase est
la phase la plus longue du cycle cellulaire. Pendant l'interphase, la cellule
grandit, effectue ses fonctions normales et se prépare pour la division
cellulaire. cette phase est elle-même divisée en trois sous-phases
:
G1
(gap
1 ou phase G1).
G signifie gap
ou intervalle. La phase G1 (premier intervalle) est
la phase de croissance cellulaire principale. C'est une phase très active
au niveau biochimique. La cellule synthétise des protéines, des organites
et augmente sa taille. Elle accumule les éléments constitutifs de l'ADN
chromosomique et les protéines associées,
ainsi que suffisamment de réserves d'énergie pour achever la tâche de
réplication de chaque chromosome dans le
noyau. Elle effectue ses fonctions spécifiques (par exemple, une cellule
musculaire se contracte, une cellule nerveuse transmet des signaux). C'est
aussi une phase de décision : la cellule évalue son environnement et
décide si elle doit se diviser ou non. Si les conditions ne sont pas favorables,
la cellule peut entrer dans une phase de repos appelée G0.Certaines
cellules qui ne se divisent pas restent toujours en phase G0
(muscle cardiaque mature, neurones
corticaux).
S
(phase S ou phase de synthèse).
La phase S est la
phase de réplication de l'ADN. Chaque chromosome est dupliqué, créant
deux copies identiques appelées chromatides
soeurs. L'ADN est maintenant doublé, prêt à être distribué aux deux
cellules filles. Des protéines associées à l'ADN, les histones,
sont également synthétisées. À ce stade, chaque chromosome est constitué
de deux chromatides soeurs et est un chromosome dupliqué. Le centrosome
est dupliqué pendant la phase S. Les deux centrosomes donneront naissance
au fuseau mitotique, l'appareil qui
orchestre le mouvement des chromosomes pendant la mitose.
G2
(gap 2 ou phase G2).
La phase G2
est une autre phase de croissance et de préparation à la division cellulaire.
La cellule continue de grandir, synthétise les protéines nécessaires
Ă la mitose (comme la tubuline pour le fuseau
mitotique), et vérifie que la réplication de l'ADN s'est bien déroulée
et que la cellule est prĂŞte Ă se diviser. Certains organites cellulaires
sont dupliqués et le cytosquelette est
démantelé pour fournir des ressources au fuseau mitotique.
La phase M (phase
mitotique).
La phase M est la
phase de division cellulaire proprement dite. Elle est divisée en
deux étapes principales : la première partie, la mitose, est la division
du noyau et donc du matériel génétique (ADN); la deuxième appelée
cytocinèse, correspond à la séparation physique des composants cytoplasmiques
en deux cellules filles.
Mitose.
La mitose,
qui voit la division du noyau et, partant, du matériel génétique (ADN),
est composée de cinq étapes (prophase, prométaphase, métaphase, anaphase
et télophase) :
• Prophase.
- Les chromosomes (composés de deux chromatides soeurs) se condensent
et deviennent visibles. Le nucléole
(structure à l'intérieur du noyau) disparaît. Le fuseau mitotique commence
à se former à partir des centrosomes (organites situés près du noyau).
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Prophase.
- Les chromosomes se condensent et deviennent visibles. Les fibres du fuseau
mitotique émergent des centrosomes. L'enveloppe nucléaire se décompose.
Les centrosomes se déplacent vers les pôles opposés. |
• Prométaphase.
- L'enveloppe nucléaire (membrane autour du noyau) se fragmente. Les chromosomes
se fixent aux microtubules
du fuseau mitotique par des structures appelées
kinétochores.
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Prométaphase.
- Les chromosomes continuent de se condenser. Des kinétochores apparaissent
au niveau des centromères. Des microtubules du fuseau mitotique se fixent
aux kinétochores. |
• Métaphase.
- Les chromosomes se positionnent au centre de la cellule, sur la "plaque
équatoriale" ou "plaque métaphasique". Ils sont alignés perpendiculairement
aux pĂ´les du fuseau mitotique.
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MĂ©taphase.
- Les chromosomes sont alignés sur la plaque métaphasique. Chaque chromatide
soeur est attachée à une fibre fusiforme provenant de pôles opposés. |
• Anaphase.
- Les chromatides soeurs de chaque chromosome se séparent et sont tirées
vers les pôles opposés de la cellule par les microtubules du fuseau mitotique.
Chaque chromatide soeur devient maintenant un chromosome fils indépendant.
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Anaphase.
- Les centromères se divisent en deux. Les chromatides soeurs (maintenant
appelées chromosomes) sont attirées vers les pôles opposés. Certaines
fibres fusiformes commencent Ă allonger la cellule. |
• Télophase.
- Les chromosomes fils atteignent les pĂ´les opposĂ©s et commencent Ă
se décondenser. L'enveloppe nucléaire se reforme autour de chaque lot
de chromosomes, formant deux nouveaux noyaux. Le nucléole
réapparaît. Le fuseau mitotique disparaît.
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TĂ©lophase.
- Les chromosomes arrivent aux pôles opposés et commencent leur décondensification.
Le matériau de l'enveloppe nucléaire entoure chaque ensemble de chromosomes.
Le fuseau mitotique se décompose. Les fibres fusiformes continuent de
repousser les pĂ´les. |
Cytocinèse.
La cytocinèse,
ou cytodiérèse, est le processus qui permet la séparation du cytoplasme
en deux cellules filles Ă la fin de la mitose
(ou de la méiose). Elle débute généralement
pendant l'anaphase tardive ou la télophase et se poursuit jusqu'à la
formation complète des cellules filles. Chez les cellules animales, elle
repose sur la formation d'un anneau contractile constitué d'actine
et de myosine, qui se resserre progressivement
au niveau de l'équateur cellulaire, créant une constriction appelée
sillon de clivage qui divise la cellule en deux. La contraction de cet
anneau est régulée par des protéines associées au cytosquelette et
à la membrane plasmique. Une fois la séparation achevée, les cellules
filles deviennent indépendantes, chacune contenant son propre cytoplasme
et ses organites.
Chez les cellules
végétales, la cytocinèse s'effectue différemment en raison de la présence
de la paroi cellulaire rigide. PlutĂ´t qu'un sillon de clivage, un phragmoplaste,
ou plaque cellulaire, se forme entre les deux noyaux fils. Ce phragmoplaste
est constitué de microtubules et de vésicules provenant de l'appareil
de Golgi, qui apportent les matériaux nécessaires à la construction
de la nouvelle paroi cellulaire. Progressivement, ces vésicules fusionnent
pour former la plaque cellulaire, qui s'Ă©tend jusqu'Ă fusionner avec
la paroi existante, séparant ainsi les deux cellules filles.
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Cytocinèse.
- Dans les cellules animales, un sillon de clivage sépare les cellules
filles. Dans les cellules végétales, une plaque cellulaire, précurseur
de une nouvelle paroi cellulaire sépare les cellules filles. Source
des illustrations : OpenStax; licence : Creative Commons. |
ContrĂ´le du cycle
cellulaire.
Les erreurs de duplication
ou de distribution des chromosomes entraînent des mutations
qui peuvent ĂŞtre transmises Ă chaque nouvelle cellule produite Ă partir
de la cellule anormale. Pour empĂŞcher cela, le cycle cellulaire est finement
régulé par des mécanismes de contrôle appelés points de contrôle
ou checkpoints. Ces points de contrĂ´le sont des moments oĂą la
progression est arrêtée si certaines conditions ne sont pas remplies.
Ils assurent que l'ADN est correctement répliqué avant la mitose, que
les chromosomes sont correctement attachés au fuseau mitotique avant la
séparation des chromatides soeurs, ou encore que l'environnement cellulaire
est favorable Ă la division.
Point
de contrĂ´le G1.
Le pont de contrĂ´le
G1 (restriction point) décide si la cellule
doit continuer dans le cycle cellulaire, entrer en phase G0
(repos) ou mourir (apoptose). Il dépend de
signaux externes (nutriments disponibles, présence de facteurs
de croissance) et de l'Ă©tat de la cellule
(taille, intégrité de l'ADN). Une cellule qui ne répond pas à toutes
les exigences ne sera pas libérée dans la phase S.
Point
de contrĂ´le G2/M.
Le point de contrĂ´le
G2/M vérifie que la réplication de l'ADN est complète
et correcte, qu'il n'y a pas de dommages à l'ADN post-réplication, et
que l'environnement est favorable Ă la mitose.
Point
de contrĂ´le du fuseau mitotique (M).
Le point de contrĂ´le
M s'assure que les kinétochores de chaque paire de chromatides soeurs
sont seront pas fermement ancrés aux fibres fusiformes provenant des pôles
opposés de la cellule. Tous les chromosomes doivent correctement attachés
au fuseau mitotique avant l'anaphase, qui est une étape irréversible.
Les régulateurs
du cycle cellulaire.
En plus des points
de contrôle contrôlés en interne, il existe deux groupes de molécules
intracellulaires qui régulent le cycle cellulaire. Ces molécules régulatrices
favorisent soit la progression de la cellule vers la phase suivante (régulation
positive), soit interrompent le cycle (régulation négative).
Les molécules régulatrices
peuvent agir individuellement ou influencer l'activité ou la production
d'autres protéines régulatrices. Il est donc possible que la défaillance
d'un seul régulateur n'ait pratiquement aucun effet sur le cycle cellulaire,
en particulier si plusieurs mécanismes contrôlent le même événement.
Il est également possible que l'effet d'un régulateur déficient ou non
fonctionnel soit de grande envergure et Ă©ventuellement fatal Ă la cellule
si plusieurs processus sont affectés.
RĂ©gulation
positive : cyclines et CDK.
La régulation postive
du cycle cellulaire implique des protéines appelées cyclines et kinases
dépendantes des cyclines (CDK). Ces régulateurs du cycle cellulaire garantissent
que les différentes phases du cycle cellulaire se déroulent au bon moment
et dans le bon ordre. Les cyclines agissent comme des "interrupteurs" cycliques
qui activent les CDK à des moments spécifiques du cycle cellulaire. Les
complexes cycline-CDK activés phosphorylent ensuite des protéines cibles
essentielles pour orchestrer les événements de chaque phase du cycle
cellulaire.
Les cyclines sont
une famille de protéines dont la concentration varie cycliquement au cours
du cycle cellulaire. C'est cette fluctuation cyclique qui leur a donné
leur nom. Différentes cyclines sont produites à différentes phases du
cycle cellulaire. Chaque cycline est donc généralement associée
à une phase spécifique de ce cycle (G1, S, G2,
M).
Les cyclines n'ont
pas d'activité enzymatique par elles-mêmes. Leur rôle principal est
de se lier aux CDK (kinases dépendantes des cyclines) et de les activer.
l'association d'une cycline spécifique avec une CDK spécifique forme
un complexe CDK-cycline actif qui régule le passage d'une phase du cycle
cellulaire à la suivante. Elles agissent donc comme des sous-unités régulatrices
des CDK. Exemples :
• Cyclines
D (D1, D2, D3).
- Importantes pour la progression Ă travers la phase G1
et l'entrée dans la phase S. Elles s'associent principalement aux CDK4
et CDK6 (CDK4/6).
• Cycline E.
- Essentielle pour la transition G1/S et le démarrage
de la réplication de l'ADN. Elle s'associe principalement à CDK2.
• Cycline A.
- Impliquée dans la progression de la phase S et la phase G2.
Elle s'associe Ă CDK2 (phase S) et CDK1
(phase G2/M).
• Cycline B.
- Cruciale pour l'entrée et la progression dans la phase M (mitose). Elle
s'associe principalement à CDK1 (également appelée
CDC2 ou p34cdc2).
Les niveaux de cyclines
sont finement régulés par la transcription (production du gène) et la
dégradation par le protéasome. La dégradation cyclique des cyclines
est essentielle pour que le cycle cellulaire progresse dans un sens unique
et pour éviter un blocage dans une phase. Ainsi, après avoir rempli leur
fonction, les cyclines sont souvent marquées avec de l'ubiquitine et dégradées
par le protéasome.
Les CDK (= cyclin-dependent
kinases ou kinases dépendantes des cyclines) sont une famille de kinases,
c'est-Ă -dire des enzymes qui ajoutent des groupes
phosphate (phosphorylation) Ă d'autres
protéines. Cette phosphorylation peut modifier l'activité, la localisation
ou l'interaction des protéines cibles. Leur activité est dépendante
de la liaison aux cyclines, d'où leur nom. Ces protéines, par leur action
catalytique, pilotent réellement la progression du cycle cellulaire. Elles
sont responsables de la phosphorylation de nombreuses protéines cibles
qui sont impliquées dans les différents événements du cycle cellulaire,
comme : la réplication de l'ADN, la condensation des chromosomes, la formation
du fuseau mitotique, la séparation des chromosomes, la cytocinèse.
Une CDK seule est
généralement inactive ou très peu active. Pour devenir pleinement active,
une CDK doit se lier à une cycline appropriée. La liaison à la cycline
provoque un changement conformationnel dans la CDK qui la rend partiellement
actif. L'activation complète nécessite souvent des phosphorylations supplémentaires
et la déphosphorylation de sites inhibiteurs sur la CDK.
RĂ©gulation
négative du cycle cellulaire.
Dans la régulation
positive, des molécules actives telles que les complexes CDK/cycline font
progresser le cycle cellulaire. Dans la régulation négative, les molécules
actives arrêtent ou freinent le cycle cellulaire. La régulation négative
assure que la division cellulaire ne se produise pas de manière incontrôlée
ou inappropriée.
Si
l'ADN est endommagé, la régulation négative stoppe le cycle pour permettre
la réparation de l'ADN avant la réplication et la division. Si l'environnement
n'est pas favorable, la régulation négative empêche la cellule de se
diviser, car elle n'aurait pas les ressources nécessaires pour les cellules
filles. La cellule doit, par ailleurs, atteindre une taille minimale avant
de se diviser. La régulation négative peut empêcher la division si la
cellule est trop petite. Enfin, avant la division cellulaire, il est essentiel
que les chromosomes soient correctement dupliqués et alignés. La régulation
négative peut détecter des erreurs et arrêter le cycle.
Plusieurs protéines
agissent comme des freins moléculaires. Parmi les plus importantes, on
trouve :
• p53
(gardien du génome).
- Est activée en cas de dommages à l'ADN. Elle peut induire l'arrêt
du cycle cellulaire (pour permettre la réparation de l'ADN) ou, si les
dommages sont trop importants, déclencher l'apoptose (mort cellulaire
programmée). p53 active notamment la protéine p21.
• p21 (inhibiteur
de CDK). - Est induite par p53 et est un inhibiteur des kinases
dépendantes des cyclines (CDK). En inhibant les CDK, p21 bloque la progression
du cycle.
• Protéine
du rétinoblastome (Rb). - Est un important régulateur du point de
contrôle G1. Rb, sous sa forme hypophosphorylée
(inactive), se lie au facteur de transcription E2F, qui est nécessaire
pour l'expression des gènes impliqués dans la progression du cycle cellulaire.
En séquestrant E2F, Rb empêche la progression du cycle. Lorsque Rb est
phosphorylée (par les complexes Cycline-CDK activés par des signaux de
croissance), elle se dissocie d'E2F, libérant E2F pour activer la transcription
des gènes nécessaires à la progression du cycle.
L'environnement cellulaire
peut aussi envoyer des signaux qui inhibent la division cellulaire.
Par exemple, les facteurs de croissance sont des signaux positifs qui stimulent
la division cellulaire, mais leur absence active des mécanismes de régulation
négative. Certaines molécules ou conditions (comme la densité cellulaire
élevée) peuvent envoyer également des signaux qui inhibent la division
cellulaire.
Un dérèglement
de la régulation négative peut conduire à une division cellulaire excessive
et incontrôlée. La perte de fonction des gènes suppresseurs de tumeurs
(comme p53, Rb, p21) ou le dérèglement des points de contrôle peut ainsi
conduire à une division cellulaire incontrôlée et au développement
de tumeurs cancéreuses. Les mécanismes de régulation négative agissent
donc comme des suppresseurs de tumeurs.
Le cycle cellulaire
des organismes unicellulaires
Chez les organismes
unicellulaires, le cycle cellulaire est directement lié à la reproduction
et Ă la prolifĂ©ration de l'espèce. Chaque cycle cellulaire aboutit Ă
la création de deux nouvelles cellules à partir d'une cellule mère,
augmentant ainsi la population.
Chez la majorité
des organismes unicellulaires, le cycle cellulaire est le mécanisme principal
de reproduction asexuée. La division cellulaire produit des clones
génétiquement identiques à la cellule mère (sauf en cas de mutations).
Comparé aux cellules des organismes multicellulaires, le cycle cellulaire
des unicellulaires peut ĂŞtre plus simple, surtout chez les procaryotes.
Cependant, mĂŞme chez les eucaryotes unicellulaires, le cycle est plus
directement lié à la croissance et à la
division de l'organisme entier.
Le cycle cellulaire
des organismes unicellulaires est fortement influencé par les conditions
environnementales. La disponibilité des nutriments,
la température, le pH et d'autres facteurs
peuvent réguler la vitesse du cycle cellulaire, voire l'arrêter complètement.
De nombreux organismes
unicellulaires, en particulier les bactéries,
ont des cycles cellulaires très rapides (parfois moins de 20 minutes dans
des conditions optimales), permettant une prolifération rapide et une
adaptation rapide aux changements environnementaux. Les mutations qui surviennent
pendant la rĂ©plication de l'ADN peuvent ĂŞtre rapidement propagĂ©es Ă
travers les générations, permettant l'adaptation à de nouvelles niches
Ă©cologiques.
Les Ă©tapes du
cycle cellulaire.
Bien que les principes
de base du cycle cellulaire soient conservés à travers les différents
types d'organismes, il existe des particularités importantes chez les
unicellulaires, notamment en termes de simplicité et de lien direct avec
la survie et la reproduction.
Interphase.
L'interphase est
la phase la plus longue du cycle cellulaire et elle, comme dans le cas
des organismes pluricellulaires, est divisée en trois sous-phases
: G1 (phase de croissance cellulaire); S (phase de
réplication de l'ADN); G2 (phase de préparation
Ă la division cellulaire).
Phase
M (mitose ou fission binaire).
C'est la phase de
division cellulaire proprement dite. Le processus exact diffère selon
le type d'organisme unicellulaire (eucaryote ou procaryote).
• Mitose.
- Ches les organismes enicellulaires eucaryotes (levures, amibes, paramécies,
etc.), la mitose, comme dans le cas des organismes pluricellulaires, est
un processus qui sépare les chromatides soeurs répliquées en deux noyaux
filles identiques. On y retrouve les les Ă©tapes de la division cellulaire
déjà évoquées : prophase (condensation des chromosomes, formation du
fuseau mitotique); métaphase (lignement des chromosomes à l'équateur
de la cellule); anaphase (séparation des chromatides soeurs et migration
vers les pôles opposés de la cellule); télophase (décondensation
des chromosomes, formation de deux nouveaux noyaux); et enfin cytokinèse
(division du cytoplasme).
• Fission
binaire. - Chez les organismes procaryotes (bactéries, archées),
on observe le mécanisme de la fission binaire, qui est un un processus
plus simple que la mitose. Ce processus permet Ă une cellule unique de
se diviser en deux cellules filles génétiquement identiques à la cellule
mère. Il débute par la réplication de l'ADN, au cours de laquelle la
molécule d'ADN circulaire unique (chromosome bactérien) du procaryote
est dupliqué. Une fois la réplication terminée, chaque copie de l'ADN
se fixe à un point différent de la membrane plasmique. Ensuite, la cellule
s'allonge progressivement, ce qui Ă©loigne les deux copies d'ADN l'une
de l'autre.
Un septum commence
alors à se former au centre de la cellule, initié par des protéines
spécialisées qui facilitent la constriction de la membrane plasmique
et de la paroi cellulaire. Cette séparation se poursuit jusqu'à ce que
la cellule mère soit complètement divisée en deux nouvelles cellules
filles, chacune contenant une copie complète du matériel génétique.
Le processus est rapide et efficace, permettant aux populations bactériennes
de croître de manière exponentielle dans des conditions favorables.
La fission binaire
est elle aussi régulée par des signaux internes et environnementaux,
garantissant que la division cellulaire se produit lorsque les conditions
sont optimales. Elle ne permet pas de diversité génétique par recombinaison,
mais des mutations spontanées peuvent introduire des variations. De plus,
des mécanismes comme la conjugaison, la transformation et la transduction
permettent aux bactéries d'échanger du matériel génétique, compensant
l'absence de reproduction sexuée.
La divison des cellules
germinales
Les cellules germinales
( = cellules reproductrices) des organismes multicellulaires subissent
la méiose au lieu de la mitose. Elle consiste à réduire le nombre de
chromosomes
de moitié (haploïdie) afin de produire des cellules sexuelles ou gamètes
(spermatozoĂŻdes
chez les mâles, ovules chez les femelles). Ces
gamètes, lorsqu'ils se combinent lors de la fécondation, forment une
cellule diploĂŻde, qui a le nombre complet
de chromosomes. L'interphase (G1, S, G2)
est similaire à celle des cellules somatiques, avec réplication de l'ADN.
La division cellulaire comprend
quant Ă elle deux phases, chacune comportant plusieurs Ă©tapes similaires
à celles de la mitose, mais avec pour résultats
la réduction du nombre de chromosomes à chaque division : la méiose
I, qui est la sĂ©paration des chromosomes homologues (passage de 2n Ă
n), et la méiose II, au cours de laquelle se séparent les chromatides
soeurs, produisant quatre cellules haploĂŻdes (n).
MĂ©iose I
Prophase
I.
Lors de cette Ă©tape,
les chromosomes homologues (chromosomes appariés venant du père et de
la mère) subissent la condensation et l'appariement. C'est également
à ce moement que le phénomène de recombinaison génétique ou crossing-over
se produit, entraînant un brassage du matériel génétique entre les
chromosomes homologues.
MĂ©taphase
I.
C'est le moment
oĂą les paires de chromosomes homologues se placent sur la plaque Ă©quatoriale
de la cellule.
Anaphase
I.
Etape pendant laquelle
les chromosomes homologues sont séparés et tirés vers les pôles opposés
de la cellule.
TĂ©lophase
I.
La méiose I se
termine par la formation de deux cellules filles, chacune avec un ensemble
haploĂŻde
de chromosomes. La cytocinèse divise le cytoplasme, créant deux cellules
filles.
MĂ©iose II.
Les Ă©tapes prophase
II, métaphase II, anaphase II et télophase II sont similaires à celles
de la mitose, mais cette fois-ci, les chromatides soeurs de chaque chromosome
sont séparées. Cela aboutit à la formation de quatre cellules filles
haploïdes ( = chacune avec la moitié du nombre de chromosomes de la cellule
mère). Ces cellules deviennent les gamètes matures, prêtes pour la fécondation
et la formation d'un nouvel individu diploĂŻde
avec un mélange génétique unique. chacune contenant un ensemble unique
de chromosomes. |
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