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Les
protéines
sont de grosses molécules (macromolécules) composées d'une ou
plusieurs chaînes d'acides aminés. Dans la nature, il existe une vingtaine
d'acides aminés, qui ont la même structure : un atome
de carbone central avec quatre groupes fonctionnels différents : un groupe
amino (-NH2), un atome
d'hydrogène,
un groupe carboxyle (-COOH) et un groupe variable, R. Ils peuvent avoir
des groupes avec du soufre comme la cystéine, etc.
Chaque acide aminé
est lié à son voisin par une liaison peptidique formée par une réaction
de déshydratation. Une molécule formée de deux à 50 acides aminés
liés est appelée
peptide (on parle de chaĂ®ne courte); au-delĂ
la longue chaîne d'acides aminés liés, est connue sous le nom de polypeptide.
Les protéines dérivent de l'assemblage de polypeptides.
Les protéines remplissent
de nombreuses fonctions dans les cellules. Elles agissent comme des enzymes
qui catalysent les réactions chimiques, fournissent un support structurel,
régulent le passage des substances à travers la membrane cellulaire,
encore protègent contre les maladies, etc..
-
Type |
Exemples |
Fonctions |
Enzymes |
Amylase,
lipase, pepsine, trypsine |
Aide Ă la digestion de
la nourriture et au catabolime des nutriments en unités monomériques. |
Transport |
HĂ©mogobine,
albumine |
Transport dans le corps
des substances par le sang ou la lymphe. |
Structure |
Actine,
tubuline, élastine, kératine, collagène |
Construction de différentes
structures, telles que le cytosquelette. |
Hormones |
Insuline,
thyroxine |
Coordination des divers
systèmes du corps. |
Immunité |
Anticorps
: Immunoglobulines |
Protection de l'organisme
contre les différents pathogènes extérieurs. |
Contraction
/ mouvement |
Actine,
myosine |
Effet sur la contraction
musculaire. |
Stockage |
Protéines
de stockage des légumineuses, albumine (dans le blanc d'oeuf), caséine
(dans le lait) |
Nourriture au début du
développement de l'embryon et des jeunes plants. |
La structure des
protéines est organisée à quatre niveaux : primaire, secondaire, tertiaire
et quaternaire.
• La structure
primaire correspond à la séquence unique d'acides aminés qui compose
la protéine. Un changement dans un seul acide aminé peut changer la structure
et la fonction des protéines. Par exemple, l'anémie falciforme résulte
d'une seule substitution d'acides aminés dans une molécule d'hémoglobine
composée de 574 acides aminés.
-
• La structure
secondaire consiste en un repliement local du polypeptide par formation
de liaisons hydrogène; cela conduit aux conformations dites en l'hélice
(ex. : la kératine dans les cheveux, qui prend une forme d'hélice enroulée)
et en feuillet plissé ,
qui donnent à la chaîne une allure de zigzag.
• Dans la structure
tertiaire, diverses interactions (liaisons hydrogène, liaisons ioniques,
liaisons disulfure et interactions hydrophobes entre les groupes R), contribuent
au repliement du polypeptide dans différentes configurations tridimensionnelles.
La plupart des enzymes sont de configuration tertiaire.
• Certaines protéines,
telles que l'hémoglobine, sont formées de plusieurs polypeptides, et
les interactions de ces sous-unités forment la structure quaternaire des
protéines.
Lorsqu'une protéine
perd sa forme tridimensionnelle secondaire ou tertiaire, sans rompre les
liaisons peptidiques entre les acides aminés, elle peut perdre sa fonction,
et on dit qu'elle est dénaturée. Les conditions environnementales telles
que la température, le pH, ou le rayonnement ultraviolet, peuvent dénaturer
les protéines.
Types et fonctions des
protéines
Les protéines sont
des molécules organiques parmi les plus abondantes dans les systèmes
vivants et possèdent la gamme de fonctions la plus diversifiée de toutes
les macromolécules.
Chaque cellule d'un
système vivant peut contenir des milliers de protéines, chacune avec
une fonction unique. Leurs structures, tout comme leurs fonctions, varient
considérablement. Ce sont dans tous les cas, cependant, des polymères
d'acides aminés, disposés dans une séquence linéaire.
Les protéines ont
des formes et des poids moléculaires différents; certaines protéines
sont de forme globulaire tandis que d'autres sont de nature fibreuse. Par
exemple, l'hémoglobine est une protéine globulaire, mais le collagène,
présent dans notre peau, est une protéine fibreuse. La forme des protéines
est essentielle Ă leur fonction, et cette forme est maintenue par de nombreux
types différents de liaisons chimiques.
-
Holoprotéines
Protéines
simples
Ne
contiennent
que
des acides aminés |
Protéines
globulaires
De
forme sphérique ou ovale, solubles dans l'eau ou d'autres solvants et
digestibles. |
Albumines:
solubles dans l'eau et les solutions salines diluées et coagulées par
la chaleur. par exemple. Exemples : albumine
sérique humaine, lactalbumine de lait, albumine d'oeuf ou ovalbumine.
Globulines
:
insolubles dans l'eau pure, mais solubles dans les solutions salines neutres
et diluées. Elles sont également coagulés par la chaleur. Exemples
: globulines sériques, vitelline (jaune d'oeuf).
Globines:
sont généralement rangées parmi les histones. Cependant, les globines
ne sont pas des protéines basiques et ne sont pas précipitées par NH4OH.
Glutélines:
solubles dans les acides et les bases dilués. Se trouvent principalement
dans les plantes. Exemples : glutéline (blé),
oryzénine (riz).
Histones:
protéines fortement basiques, solubles dans l'eau et les acides dilués
mais insolubles dans l'hydroxyde d'ammonium dilué. Exemples : histones
du thymus, histones du sperme de morue.
Lectines
:
sont précipitées par du sulfate d'ammonium à 30-60%. Forte affinité
pour les groupes glucidiques. La lectine de Dolichos biflorus agglutine
les globules rouges du groupe sanguin humain A1. La phytohémagglutinine
(PHA), une lectine du haricot rouge, agglutine tous les globules rouges
et globules blancs. La concanavaline-A (ConA) des légumineuses s'attache
au mannose et au glucose. La fixation des lectines sur les cellules normales
et cancéreuses est différente, cette propriété est parfois utilisée
pour différencier les cellules cancéreuses.
Prolamines:
solubles dans 70% d'alcool, mais insolubles dans l'eau pure. Riches en
proline mais manquent de lysine, Exemples : gliadine
(blé), zéine
(maïs), hordéine
(orge).
Protamines
:
solubles dans l'eau et dans NH4OH,
diluent les acides. Elles ne sont pas coagulés par chauffage; contiennent
un grand nombre de résidus d'arginine et de lysine et sont donc fortement
basiques; ressemblent Ă des histones mais de plus petite taille. Les protamines
se trouvent notamment associées avec des acides nucléiques. Exemple :
protéines
du sperme. |
Protéines
fibreuses
Fibres
résistantes à la digestion, insolubles dans l'eau, les solutions salines
et les solvants organiques et solubles uniquement dans les acides forts
et chauds. Les scléroprotéines constituent le groupe le plus prédominant
de protéines fibreuses. Elles forment des tissus de soutien. |
Collagènes
: protéines du tissu conjonctif dépourvues de tryptophane. Les collagènes,
en les faisant bouillir avec de l'eau ou des acides dilués, donnent de
la gélatine soluble et digestible.
Élastines
:
ces protéines se trouvent dans les tissus élastiques, tels que les tendons
et les artères.
FibroĂŻnes
: constituants de la soie et des toiles d'araignée.
KĂ©ratines
:
elles sont présentes dans les structures exosquelettiques, par ex. cheveux,
ongles, cornes. La kératine des cheveux humains contient jusqu'à 14%
de cystéine. |
Hétéroprotéines
Protéines
conjuguées
Ce
sont les combinaisons
d'une
protéine (cette composante
constituant
l'apoprotéine) avec
une
partie non protéique, appelée
groupement
prosthétique. |
Chromoprotéines
:
le groupe prosthétique est de nature colorée. Exemples :
HĂ©moglobine
(hème, rouge); Les flavoprotéines
(riboflavine, jaune), la vitamine
A (violet).
Glycoprotéines
:
le groupement prosthétique est un glucide. Le terme mucoprotéine
ou protéoglycane est utilisé si la teneur en glucides est supérieure
à quelques pourcents. (viscositée augmentée d'autant). Exemples : mucine
(salive),
ovomucoĂŻde
(blanc d'oeuf). Les antigènes des groupes sanguins et de nombreuses protéines
sériques sont aussi des glycoprotéines.
Lipoprotéines
: le groupement prosthétique est un lipide. Exemples : lipoprotéines
sériques, lipoprotéines membranaires.
Nucléoprotéines:
un acide nucléique (ADN ou ARN) est
ici la composante prosthétique. L'ADN porte des charges négatives, qui
se combinent avec des protéines chargées positivement. Exemples : nucléohistones,
nucléoprotamines.
Phosphoprotéines
:
l'acide phosphorique est le groupe prosthétique. Exemples : la caséine
du lait et la vitelline
du jaune d'oeuf. L'acide phosphorique est estérifié en groupes hydroxyle,
et résidus de sérine et thréonine des protéines.
Métalloprotéines:
ces protéines contiennent des ions métalliques tels que Fe (hémoglobine
, cytochrome),
Co, Zn (anhydrase carbonique),
Cu (tyrosinase, céruloplasmine),
Mg, etc. |
Protéines
dérivées |
Protéines
dérivées
primaires
Produits
dénaturés ou coagulés ou les premiers produits hydrolysés de protéines. |
Protéines
coagulées : ce sont les protéines dénaturées
produites par des agents tels que la chaleur, les acides et les les bases,
etc. Exemples-::
protéines
cuites, albumine coagulée (blanc d'oeuf).
Métaprotéines
:
ce sont les produits de deuxième étape de l'hydrolyse des protéines
obtenus par traitement avec des acides et des bases légèrement plus forts.
Exemples : métaprotéines acides et alcalines.
Produits
de l'hydrolyse des protéines par des
enzymes, des acides dilués, des alcalis, etc. qui sont insolubles dans
l'eau. Exemple : la fibrine
formée à partir de fibrinogène. |
Protéines
dérivées
secondaires
Produits
hydrolytiques progressifs de l'hydrolyse des protéines. |
Protéoses
Peptones
Polypeptides
et Peptides. |
Les enzymes.
Les enzymes,
qui sont produites par des cellules vivantes, sont des catalyseurs de réactions
biochimiques (comme celles qui constituent la digestion) et sont généralement
des protéines complexes ou conjuguées.
Chaque enzyme est
spécifique au substrat (un réactif qui se lie à une enzyme) sur lequel
elle agit. Elle peut aider aux réactions de dégradation, de réarrangement
ou de synthèse.
• Les
enzymes qui décomposent leurs substrats sont appelées enzymes cataboliques.
Un
exemple d'enzyme catabolique est l'amylase salivaire, qui hydrolyse son
substrat, l'amylose, un composant de l'amidon.
• Les enzymes qui
construisent des molécules plus complexes à partir de leurs substrats
sont appelées enzymes anabolisantes.
• Les enzymes qui
affectent la vitesse de réaction sont appelées enzymes catalytiques.
Il convient de noter
que toutes les enzymes augmentent la vitesse de réaction et sont donc
considérées comme des catalyseurs organiques.
Les hormones.
Les hormones
sont des molécules de médiation chimique. Il s'agit généralement de
petites protéines ou de stéroïdes (Les
lipides). Elles sont sécrétées par les cellules endocrines qui agissent
pour contrôler ou réguler des processus physiologiques spécifiques,
tels que la croissance, le développement, le métabolisme et la reproduction.
L'insuline, par exemple, est une hormone protéique qui aide à réguler
la glycémie.
Acides aminés
Les acides aminés sont
les monomères qui composent les protéines. Chaque acide aminé a la même
structure fondamentale, qui consiste en un atome de carbone central, Ă©galement
appelé carbone alpha (),
lié à un groupe amino (-NH2),
un groupe carboxyle (-COOH) et à un atome d'hydrogène. Chaque acide aminé
possède également un autre atome ou groupe d'atomes lié à l'atome central
connu sous le nom de groupe R. Pour chaque acide aminé, le groupe R (ou
chaîne latérale) est différent.
-
Les
acides aminés possèdent un atome de carbone asymétrique central
auquel sont attachés un groupe amino, un groupe carboxyle, un atome d'hydrogène
et une chaîne latérale (groupe R). |
Les acides aminés
sont reprĂ©sentĂ©s par une seule lettre majuscule ou une abrĂ©viation Ă
trois lettres. Par exemple, valine est connue par la lettre V ou
le symbole Ă trois lettres Val.
Les
acides aminés essentiels.
Tout comme certains
acides gras sont essentiels à une alimentation, certains acides aminés
sont également nécessaires. Sur la vingtaine d'acides aminés communs
présents dans les protéines, la moitié d'entre eux sont considérés
comme des acides aminés essentiels chez l'humain parce qu'ils sont nécessaires
à la construction des protéines et que le corps humain ne peut pas les
produire. Il doivent ĂŞtre obtenus Ă partir de l'alimentation.
Ce sont : la lysine
et la thréonine (les deux seuls véritablement indispensables), la cystéine
(parfois), l'histidine, l'isoleucine, la leucine, la méthionine, la phénylalanine,
le tryptophane et la valine; les enfants ont besoin aussi de l'arginine
et de la glutamine. La liste des acides aminés qui méritent d'être dits
essentiels peut varier en fait d'un organisme Ă l'autre.
-
20
acides aminés se rencontrent communément dans les protéines, chacun
avec un groupe R différent qui détermine sa nature chimique. Chaque acide
aminé est composé d'un groupe amino (NH3+),
d'un groupe carboxyle (COO-)
et d'une chaîne latérale ou groupe R (en gris). La chaîne latérale
peut être non polaire, polaire ou chargée, ainsi que grande ou petite.
C'est la variété des chaînes latérales des acides aminés qui donne
explique l'incroyable variétéde la structure et de la fonction des protéines. |
Chaîne
latérale et propriétés des acides aminés.
La nature chimique
de la chaîne latérale (groupe R) détermine les différentes propriétés
physiques et chimiques (charge électrique, solubilité, taille, etc.)
des acides aminés.
Selon le groupe R,
certains acides aminés peuvent être hydrophobes, insolubles dans l'eau
(lorsque le groupe R est non polaires); hydrophiles, solubles dans l'eau
(quand R est polaire).
Les acides aminés
tels que la valine, la méthionine et l'alanine sont de nature non polaire
ou hydrophobe, tandis que les acides aminés tels que la sérine, la thréonine
et la cystéine sont polaires et ont des chaînes latérales hydrophiles.
Les chaînes latérales
de la lysine et de l'arginine sont chargées positivement, et donc ces
acides aminés sont également appelés acides aminés basiques.
La proline a un groupe
R qui est lié au groupe amino, formant une structure en forme de cycle
(en anneau). La proline est une exception Ă la structure standard d'un
acide aminé car son groupe amino n'est pas séparé de la chaîne latérale.
Peptides et polypeptides.
La séquence et
le nombre d'acides aminés déterminent au final la forme, la taille et
la fonction de la protéine. Chaque acide aminé est attaché à un autre
acide aminé par une liaison covalente, connue sous le nom de liaison
peptidique, qui est formée par une réaction de déshydratation. Le
groupe carboxyle d'un acide aminé et le groupe amino de l'acide aminé
entrant se combinent, libérant une molécule d'eau. La liaison résultante
est la liaison peptidique. Les produits formés par une telle liaison sont
appelés peptides.
-
La
formation de liaisons peptidiques résulte d'une réaction de synthèse
de déshydratation. Le groupe carboxyle d'un acide aminé est lié au groupe
amino de l'acide aminé entrant. Dans le processus, une molécule d'eau
est libérée. |
Lorsque davantage
d'acides aminés se joignent à cette chaîne en croissance, la chaîne
résultante prend le nom de polypeptide. Chaque polypeptide a un
groupe amino libre à une extrémité. Cette extrémité est appelée la
terminaison N, ou terminaison amino, ou terminaison NH2
(ou encore extrémité N-terminale), et l'autre extrémité a un
groupe carboxyle libre, Ă©galement connu sous le nom de terminaison C ou
carboxyle ou carboxy-terminale (ou encore extrémité C-terminale).
Alors que les termes
polypeptide et protéine sont parfois utilisés de manière interchangeable,
un polypeptide est techniquement un polymère d'acides aminés, tandis
que le terme protéine est utilisé pour un polypeptide ou des polypeptides
qui se sont combinés, qui ont souvent des groupes prosthétiques non peptidiques
liés, et qui ont une forme distincte et une fonction unique.
Après la synthèse
des protéines (traduction), la plupart des protéines sont modifiées.
Ces modifications sont appelées modifications
post-traductionnelles.
Elles peuvent subir alors un clivage ou une phosphorylation
(= addition d'un groupe phosphate), ou peuvent nécessiter l'ajout d'autres
groupes chimiques. Ce n'est qu'après ces modifications que la protéine
est complètement fonctionnelle.
Structure des protéines
Comme on vient de le
voir, la forme d'une protéine est essentielle à sa fonction. Par exemple,
une enzyme peut se lier à un substrat spécifique sur un site appelé
site actif. Si ce site actif est altéré en raison de changements locaux
ou de changements dans la structure globale des protéines, l'enzyme peut
ĂŞtre incapable de se lier au substrat.
Pour comprendre comment
la protéine prend sa forme ou sa conformation finale, nous devons comprendre
les quatre niveaux de la structure protéique : primaire, secondaire, tertiaire
et quaternaire.
Structure primaire.
La séquence unique
d'acides aminés dans une chaîne polypeptidique correspond à sa structure
primaire.
Par exemple, l'hormone
pancréatique insuline a deux chaînes polypeptidiques, A et B, et elles
sont liées entre elles par des liaisons disulfures (deux atomes de soufre
liés par une liaison covalente simple). L'acide aminé N terminal de la
chaîne A est la glycine, tandis que l'acide aminé C terminal est l'asparagine.
Les sĂ©quences d'acides aminĂ©s dans les chaĂ®nes A et B sont uniques Ă
l'insuline.
-
L'insuline
sérique bovine est une hormone protéique constituée de deux chaînes
peptidiques : A (21 acides aminés) et B (30 acides aminés). Dans
chaque chaîne, la structure primaire est indiquée par des abréviations
à trois lettres qui représentent les noms des acides aminés dans l'ordre
où ils sont présents. L'acide aminé cystéine (cys) a un groupe sulfhydryle
(SH) comme chaîne latérale. Deux groupes sulfhydryle peuvent réagir
en présence d'oxygène pour former une liaison disulfure (S-S). Deux liaisons
disulfure relient les chaînes A et B ensemble, et une troisième aide
la chaîne A à se replier dans la forme correcte. Notez que toutes les
liaisons disulfure ont la même longueur, mais sont dessinées de tailles
différentes pour plus de clarté. |
La séquence unique
pour chaque protéine est finalement déterminée par le gène codant pour
la protéine. Un changement dans la séquence nucléotidique de la région
codante du gène peut conduire à l'ajout d'un acide aminé différent
à la chaîne polypeptidique en croissance, provoquant un changement dans
la structure et la fonction des protéines.
Dans l'anémie falciforme
ou drépanocytose, la chaîne
de l'hémoglobine (dont une petite partie est représentée sur la figure
ci-dessous) a une seule substitution d'acides aminés, provoquant un changement
dans la structure et la fonction des protéines. Plus précisément, l'acide
aminé glutamique est substitué dans la chaîne
par la valine.
-
La
chaîne bêta de l'hémoglobine a une longueur de 147 résidus, mais
une seule substitution d'acide aminé conduit à l'anémie falciforme.
Dans l'hémoglobine normale, l'acide aminé en position sept est le glutamate.
Dans l'hémoglobine drépanocytaire, ce glutamate est remplacé par une
valine. |
Ce qui est le plus
remarquable à considérer, c'est qu'une molécule d'hémoglobine est composée
de deux chaînes alpha et de deux chaînes bêta qui se composent chacune
d'environ 150 acides aminés. La molécule contient donc environ 600 acides
aminés. La différence structurelle entre une molécule d'hémoglobine
normale et une molécule dépanocytaire ( = molécule induisant la
drépanocytose, maladie qui diminue considérablement l'espérance de vie)
est un seul acide aminé des 600. Ce qui est encore plus remarquable, c'est
que ces 600 acides aminés sont codés par trois nucléotides chacun, et
la mutation est causée par un changement de base unique (mutation ponctuelle),
1 sur 1800 bases.
En raison de ce changement
d'un acide aminé dans la chaîne, les molécules d'hémoglobine forment
de longues fibres qui déforment les globules rouges biconcaves ou en forme
de disque et leur font prendre une forme de croissant ou de faucille qui
obstrue les vaisseaux sanguins. Cela peut entraîner une myriade de problèmes
de santé graves tels que l'essoufflement, des étourdissements, des maux
de tête et des douleurs abdominales pour les personnes touchées par cette
maladie.
-
Dans
ce frottis sanguin, visualisé au grossissement 535x en utilisant
la microscopie à fond clair, l'anémie falciforme se manifeste par la
présence de cellules (globules rouges) en forme de croissant ou de faucille,
tandis que les cellules normales sont en forme de disque.
(crédit:
Ed Uthman). |
Structure secondaire.
Le repliement local
du polypeptide dans certaines régions donne naissance à la structure
secondaire de la protéine. Les structures les plus courantes sont l'hélice
et le feuillet plissé .
Les deux structures sont maintenues ensemble par des liaisons hydrogène.
Dans la structure en hélice ,
les liaisons hydrogène se forment entre l'atome d'oxygène du groupe carbonyle
d'un acide aminé et un autre acide aminé situé quatre acides aminés
plus loin le long de la chaîne.
Chaque tour hélicoïdal
dans une hélice
correspond à 3,6 résidus d'acides aminés. Les groupes R du polypeptide
dépassent de la chaîne de l'hélice .
Dans le feuillet
plissé ,
les "plis" sont formés par une liaison hydrogène entre les atomes sur
le squelette de la chaîne polypeptidique. Les groupes R sont attachés
aux carbones et s'Ă©tendent au-dessus et en dessous des plis du pli. Les
segments plissés s'alignent parallèlement ou antiparallèlement les uns
aux autres, et des liaisons hydrogène se forment entre l'atome d'azote
partiellement positif du groupe amino et l'atome d'oxygène partiellement
négatif du groupe carbonyle du squelette peptidique.
Les structures en
hélice
et en feuillet plissés
se retrouvent dans la plupart des protéines globulaires et fibreuses et
jouent un rĂ´le structurel important.
-
Structure
secondaire d'une protéine. - L'hélice alpha et le feuillet plissé
bêta sont des structures secondaires de protéines qui se forment en raison
de la liaison hydrogène entre les groupes carbonyle et amino dans le squelette
peptidique. Certains acides aminés ont une propension à former une hélice
alpha, tandis que d'autres ont une propension à former un feuillet plissé
bĂŞta. |
Structure tertiaire.
La seule structure
tridimensionnelle d'un polypeptide est sa structure tertiaire. Cette structure
est en partie due aux interactions chimiques à l'oeuvre sur la chaîne
polypeptidique.
Ce sont principalement,
les interactions entre les groupes R qui créent la structure tertiaire
tridimensionnelle complexe d'une protéine. La nature des groupes R que
l'on trouve dans les acides aminés impliqués peut contrecarrer la formation
des liaisons hydrogène décrites pour les structures secondaires standard.
Par exemple, les groupes R avec des charges similaires sont repoussés
les uns par les autres et ceux avec des charges différentes sont attirés
les uns vers les autres (liaisons ioniques).
Lors du repliement
des protéines, les groupes R hydrophobes d'acides aminés non polaires
se trouvent à l'intérieur de la protéine, tandis que les groupes R hydrophiles
se trouvent à l'extérieur. Les premiers types d'interactions sont également
connus sous le nom d'interactions hydrophobes. L'interaction entre
les chaînes latérales de la cystéine forme des liaisons disulfure en
présence d'oxygène : ce sont les seules liaisons covalentes se formant
pendant le repliement des protéines.
-
La
structure tertiaire des protéines est déterminée par une variété
d'interactions chimiques. Il s'agit notamment des interactions hydrophobes,
des liaisons ioniques, des liaisons hydrogène et des liaisons disulfure. |
Toutes ces interactions,
faibles et fortes, déterminent la forme tridimensionnelle finale de la
protéine. Lorsqu'une protéine perd sa forme tridimensionnelle, elle peut
ne plus ĂŞtre fonctionnelle.
Structure quaternaire.
Dans la nature,
certaines protéines sont formées de plusieurs polypeptides, également
appelés sous-unités, et l'interaction de ces sous-unités forme la structure
quaternaire. De faibles interactions entre les sous-unités contribuent
Ă stabiliser la structure globale.
Par exemple, l'insuline
(une protéine globulaire) possède une combinaison de liaisons hydrogène
et de liaisons disulfure qui la rendent principalement agglomérée en
forme de boule. L'insuline commence comme un seul polypeptide et perd certaines
séquences internes en présence d'une modification post-traductionnelle
après la formation des liaisons disulfure qui maintiennent ensemble les
chaînes restantes.
La soie (une protéine
fibreuse), cependant, a une structure en feuillet plissé
c'est le résultat d'une liaison hydrogène entre différentes chaînes.
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Résumé
des quatre niveaux de structure protéique.
(crédit:
National Human Genome Research Institute)
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DĂ©naturation et repliement
des protéines
Chaque protéine a sa
propre séquence et forme unique qui sont maintenues ensemble par des interactions
chimiques. Si la protéine est sujette à des changements de température,
Ă des changements de pH ou Ă une exposition Ă des produits chimiques,
la structure des protéines peut changer, perdant sa forme sans perdre
sa séquence principale dans ce que l'on appelle la dénaturation.
La dénaturation
est souvent réversible car la structure primaire du polypeptide est conservée
dans le processus si l'agent dénaturant est éliminé, permettant à la
protéine de reprendre sa fonction. Parfois, la dénaturation est irréversible,
entraînant une perte de fonction.
On a un exemple de
dénaturation irréversible des protéines lorsqu'un oeuf est frit : la
protéine d'albumine dans le blanc d'oeuf liquide est dénaturée lorsqu'elle
est placée dans une poêle chaude.
Toutes les protéines
ne sont pas dénaturées à des températures élevées; par exemple, les
bactéries qui survivent dans les sources hydrothermales ont des protéines
qui fonctionnent encore à des températures proches de l'ébullition.
L'estomac est également très acide ( pH bas) et dénature les protéines
dans le cadre du processus de digestion; cependant, les enzymes digestives
de l'estomac conservent leur activité dans ces conditions.
RĂ´le
des protéines chaperons.
Le repliement des
protéines est essentiel à leur fonction. On pensait à l'origine que
les protéines elles-mêmes étaient responsables du processus de pliage.
Ce n'est que récemment qu'il a été constaté que, souvent, elles reçoivent
une assistance dans le processus de pliage de la part d'aides protéiques
appelées protéines chaperons (certaines sont appelées chaperonines)
qui s'associent à la protéine cible pendant le processus de pliage. Elles
agissent en empêchant l'agrégation des polypeptides qui composent la
structure protéique complète, et elles se dissocient de la protéine
une fois que la protéine cible est repliée. |
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