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Denis Diderot, après 1765
La reconstitution de son oeuvre
Aperçu
« L'Encyclopédie »
Après 1765
En 1765, la publication de l'Encyclopédie est pour l'essentiel terminée. C'est cette année-là que Diderot commença à trouver la récompense de ses labeurs et de ses angoisses, même si ce n'est pas en France. Préoccupé de constituer une dot à sa fille et ne se réservant pour lui-même que les maigres honoraires attachés à la direction de l'Encyclopédie, il allait vendre sa bibliothèque à son notaire, Le Pot d'Auteuil, quand Catherine II, informée de ce sacrifice par le prince D. Galitzine, son ambassadeur à Paris, donna l'ordre à celui-ci d'acquérir les livres du philosophe moyennant 15.000 F payés comptant, plus une rente annuelle de 1000 F, et de lui en laisser la jouissance sa vie durant. Cela allait permettre à Diderot de penser plus sereinement à son oeuvre individuelle.

La pension n'ayant pas été payée pendant deux années consécutives, Catherine fit remettre à son bibliothécaire (il en avait le titre officiel) 50.000 F en une fois afin de réparer, et au delà, une autre omission éventuelle. Le premier emploi que fit Diderot de son crédit auprès de sa bienfaitrice fut de désigner Falconet à son choix pour le monument projeté en l'honneur de Pierre Ier (1766). Lorsque le traité eut été signé par ses soins, il jura en vers et en prose qu'il irait rejoindre le statuaire à Saint Pétersbourg et remercier en personne la « Sémiramis du Nord », mais plusieurs années s'écoulèrent avant qu'il ne tint sa promesse.

Sa liaison avec Mme de Puisieux semble avoir pris fin peu après, sinon même pendant sa captivité à Vincennes où il put s'assurer de ses propres yeux qu'elle le trompait avec un autre amant. Un nouveau séjour de Mme Diderot à Langres (1756) fournit à son mari l'occasion d'une nouvelle infidélité, cette fois, du moins, plus avouable et que tous les lettrés lui ont depuis longtemps pardonnée, car ils lui doivent l'un de leurs plus friands régals. Mlle Louise-Henriette Volland, fille d'un traitant enrichi et de bonne famille bourgeoise, n'était plus une toute jeune fille lorsque Diderot fit sa connaissance chez des amis communs, et il semble vraisemblable que cette passion s'assagit de bonne heure; d'abord tenue secrète, elle fut bientôt connue des amis du philosophe aussi bien que de la mère et des soeurs de Mlle Volland. De longs séjours de celle-ci au château d'Isle-sur-Marne, près de Vitry-le-François, séparaient chaque année Diderot de son amie et lui-même passait une partie de l'automne, soit au Grandval, chez d'Holbach, soit à la Chevrette, chez Mme d'Epinay; ces absences nous ont valu les lettres que chacun sait et qui nous font mieux connaître Diderot que tout ce que ses contemporains ont dit ou écrit sur lui. C'est donc dans ces trois sociétés et plus encore dans « l'atelier » de la rue Taranne que se passèrent les trente dernières années de sa vie.
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Diderot.
Statue de Diderot, boulevard Saint-Germain, à Paris.  © Photo : Serge Jodra, 2010.

Désormais ce qu'il écrit ne sera de longtemps connu que d'un petit nombre d'amis discrets et de la clientèle royale ou princière à laquelle Grimm adresse tous les quinze jours ses nouvelles littéraires, transcrites par des mains non moins sûres. Si l'on excepte deux morceaux fameux sur Richardson et sur Térence, insérés par Suard dans le Journal étranger (1762); les cinq derniers volumes de Discours joints aux planches de l'Encyclopédie (1772); deux contes (Entretien d'un père avec ses enfants et les Deux Amis de Bourbanne), ajoutés à une somptueuse édition des Idylles de Gessner (1773, in-4), et quelques autres « petits papiers », comme il les appelait (les petits chefs-d'oeuvre, disait Sainte-Beuve : Essai sur les femmes, Regrets sur ma vieille robe de chambre), égarés dans diverses collections ou imprimés à son insu, Diderot ne rentre ouvertement en lice que par l'Essai sur les règnes de Claude et de Néron (1778, in-12; nouvelle éd. augm., 1782, 2 vol. in-8). Il ne faut en effet jamais perdre de vue cette particularité trop souvent négligée par ses biographes ou ses critiques : les écrits de Diderot les plus goûtés de la postérité sont précisément ceux qui, de son vivant, furent condamnés par lui-même à ne pas voir le jour. Pour ses contemporains, il fut avant tout l'éditeur de l'Encyclopédie; jamais, à l'exception de quelques initiés, ils ne lurent une ligne de ses Salons, de ses deux grands romans, de sa satire du Neveu de Rameau, de ses nouveaux drames, de sa comédie' Est-il bon? est-il méchant? de ses opuscules philosophiques les plus hardis, des pages semées à profusion dans la Correspondance de Grimm, ni surtout de ses lettres intimes si tardivement retrouvées. Tout au plus surent-ils qu'il refaisait au besoin le manuscrit sur lequel quelqu'un venait le consulter, comme les Leçons de clavecin et Principes d'harmonie de Bemetzrieder (1771, in-4), et qu'il ne refusait jamais à un pauvre diable d'improviser pour lui une supplique ou une réclame.

Cette abnégation de sa personnalité, si différente de nos moeurs littéraires actuelles, eut du moins pour résultat de lui assurer une tranquillité relative jusqu'au jour où, après avoir honorablement marié sa fille (9 septembre 1772) et réglé ses affaires, il put enfin entreprendre le voyage auquel Falconet le conviait depuis plusieurs années. Il partit au mois de juin 1773 et attendit à La Haye chez son ami le prince Galitzine, devenu ambassadeur en Hollande, l'arrivée de Narichkine, qui s'était engagé à le conduire jusqu'à Saint Pétersbourg et qui l'y hébergea durant tout son séjour (septembre 1773 - février 1774). Une cruelle déception l'attendait en effet au débotté : Falconet, alléguant l'arrivée inopportune de son fils, ne put le recevoir. Cet accueil mit fin à une liaison qui s'était d'ailleurs sensiblement refroidie. En revanche, Diderot n'eut qu'à se louer des procédés de l'impératrice à son égard; reçu familièrement à l'Ermitage, il y passait plusieurs heures chaque jour et, le soir ou le matin, jetait sur le papier les réflexions, les aveux ou les conseils que ces entretiens lui suggéraient.  Diderot quitta enfin Catherine II, plein de projets, on plutôt de rêves grandioses, entre autres celui d'une refonte complète de l'Encyclopédie, refusa de passer par Stockholm et par Berlin comme il en était sollicité par les ambassadeurs de Suède et de Prusse, s'arrêta de nouveau à La Haye, afin d'y surveiller l'impression des Plans et Statuts des divers établissements ordonnés par Catherine II (in-4), promit au libraire Marc-Michel Rey une édition de ses propres oeuvres qui ne fut pas même commencée et rentra définitivement à Paris au mois d'octobre 1774.

Ces deux voyages très fatigants et parfois même fort dangereux, un séjour prolongé en voiture, le changement de climat,  et, disait-on, la nature des eaux de la Néva, avaient à jamais dérangé sa santé. Il se remit pourtant au travail. C'est de cette période que datent le Voyage en Hollande, la Réfutation du livre de l'Homme, par Helvétius, ébauchée à La Haye, le Projet d'une université pour la Russie, la révision des Eléments de physiologie d'où il avait tiré en 1769 le Rêve de d'Alembert et un Entretien (supposé) avec ce même philosophe, celle de Jacques le Fataliste, de la Religieuse et du Neveu de Rameau. L'Essai sur les règnes de Claude et de Néron, destiné d'abord à n'être qu'une simple introduction à la traduction de Sénèque par Lagrange, devint peu à peu un travail considérable, tout à fait distinct et qui acheva de ruiner ses forces. C'est dans ce livre qu'il prit prétexte d'un passage relatif aux outrages prodigués par Suilius à Sénèque pour répondre aux attaques de Rousseau, dont les Confessions venaient de paraître. On lui a volontiers reproché cette vengeance posthume, sans tenir compte de la juste indignation qu'il avait le droit de ressentir en voyant insulter dans ce livre ses sentiments les plus intimes, une affection de quinze ans dont il avait donné tant de preuves à Rousseau, et leurs meilleurs amis.

Deux événements sont seuls à noter dans ces dernières années qu'il passa en partie à Sèvres : l'inauguration de son buste par Houdon à l'hôtel de ville de Langres (1780), tardif hommage dont la relation lui fit passer « des moments fort doux », et la mort de Mme Volland.

 « ll lui donna des larmes, dit Mme de Vandeul, mais il se consola par la certitude de ne pas lui survivre longtemps. »
Le 19 février 1784, il fut pris d'un violent crachement de sang, suivi bientôt d'une fluxion de poitrine et d'une attaque d'apoplexie. Il survécut à ce triple assaut, mais ce n'était qu'un répit. Grimm avait loué pour lui, rue de Richelieu, par ordre de Catherine II, un superbe appartement plus confortable que son fameux quatrième étage de la rue Taranne. Il n'y demeura guère que douze jours : le 30 juillet, il se mit à table avec sa femme, mangea de bon appétit, et au moment où Mme Diderot, qui venait de lui adresser une question, levait les yeux, s'étonnant de son silence, il expira. Ses obsèques eurent lieu à Saint-Roch où il fut enterré dans une chapelle dédiée à la Vierge. Ses ossements auraient depuis disparu lorsqu'on installa un calorifère dans cette église.

La reconstitution de l'oeuvre de Diderot.
En annonçant la mort de Diderot, le Courrier de l'Europe (27 août 1784) ajoutait qu'il laissait quarante volumes d'ouvrages manuscrits et que des libraires en avaient offert 30.000 livres à sa fille. La première de ces informations n'est pas tout à fait exacte; la seconde ne se confirma pas. Mme de Vandeul rassembla ou fit exécuter des copies de tous les travaux inédits de son père, formant, avec les articles de l'Encyclopédie, non pas quarante, mais trente-trois volumes, et les joignit à la bibliothèque qui fut débarquée au mois d'octobre1785 à Saint-Pétersbourg où le tout demeura longtemps inaccessible. Mme de Vandeul avait, il est vrai, conservé par devers elle une seconde copie de ces oeuvres, et Naigeon, investi de la confiance de Diderot au moment de son départ pour la Russie, en possédait également un certain nombre. De plus, Grimm jusqu'en 1773, et Meister, son suppléant, avaient puisé librement, avant et après la mort de l'auteur, dans ce trésor, et c'est même par cette voie que certains écrits de Diderot furent connus en Allemagne avant de l'être en France, ou ne nous revinrent que sous forme de traduction d'une traduction. Tels furent en 1793 le cas de l'Exemple singulier de la vengeance d'une femme, adaptation d'un épisode de Jacques le Fataliste (l'Histoire de Mme de la Pommeraye), analysé par Schiller, dès 1785, dans une revue littéraire, et, trente ans plus tard, celui du Neveu de Rameau, remanié par deux faiseurs d'après la version de Goethe. Tandis que Voltaire et Rousseau avaient pu voir se multiplier les éditions avouées ou clandestines de leur oeuvres authentiques, l'insouciance de Diderot laissait circuler sous son nom sans protestations deux traités de Mme d'Arconville (De l'Amitié et Des Passions, Francfort, 1770, in-12), ou bien encore une prétendue Collection de ses oeuvres (Amsterdam, 1773, 5 vol. in-8) où l'on trouve les Principes de philosophie morale d'Etienne Beaumont, le Code de la nature de Morelly, la Lettre au P. Berthier sur le matérialisme de l'abbé Coyer, les Préjugés légitimes contre Abraham Chaumeix de l'abbé de Montlinot, et jusqu'à cette parodie intitulée l'Humanité ou Tableau de l'indigence, « triste drame, par un aveugle tartar  ». Si méprisable que soit un pareil amalgame, dont Barbier dans son Nouveau Supplément au Cours de littérature de La Harpe (1823, in-8) a fait bonne justice, il a longtemps fourni et parfois même des décennies après la mort de Diderot des armes à ses ennemis.

Le premier de ses écrits posthumes qui vit le jour fut précisément ce dithyrambe des Eleuthéromanes écrit en 1772 après un souper où Diderot fut, pour la troisième fois à la même table, proclamé roi de la fève et où il dépeignait l'action d'un « furieux de la liberté » dans ces deux vers fameux :

Et ses mains ourdiraient les entrailles du prêtre
A défaut d'un cordon, pour étrangler les rois.
Publiés dans la Décade philosophique du 30 fructidor an IV (16 septembre 1796), puis, sur un meilleur texte, dans le Journal d'économie politique de Roederer, du 20 brumaire an V (10 novembre1796), les Eleuthéromanes ne pouvaient à cette date exercer aucune influence sur la marche de la Révolution, pas plus que la Religieuse (écrite en 1760, revue vers 1773, imprimée aussi en 1796, in-8) n'en eut sur les décrets de la Constituante touchant la suppression des voeux et la sécularisation du clergé; mais ces deux calomnies, habilement présentées par La Harpe et adoptées par des écrivains mal informés ou de mauvaise foi, ont eu longtemps force de loi. A la même époque, l'Institut, nouvellement créé, fit demander par Caillard, ambassadeur de France à Berlin, au prince Henri de Prusse, s'il possédait un chant inédit du Vert-Vert de Gresset, qu'on croyait à tort en sa possession; le prince répondit par l'envoi de la copie de Jacques le Fataliste dont il existait déjà une traduction allemande, et ce fut cette copie qui servit à la première édition (1796, 2 vol. in-8, fig.).

De 1796 encore datent la mise au jour, par un anonyme, de l'Essai sur la peinture et du Salon de 1765, et par l'abbé Bourlet deVauxcelles, du Supplément au Voyage de Bougainville et de l'Entretien d'un philosophe et de la maréchale de ***. Naigeon, qui s'est, on ne sait pourquoi, laissé devancer dans sa tâche d'éditeur et dont la mauvaise humeur à ce sujet se trahit en maint endroit de ses notes et de ses préfaces, se décide enfin à publier une édition soi-disant complète des Oeuvres de son maître (1798 15 vol. in-8), où il rétablit certains chapitres ou passages supprimés des Pensées philosophiques, des Bijoux indiscrets, de la Religieuse, et où il ajoute au Salon de 1765 une partie de celui de 1767; mais à cette édition, exécutée sans l'aveu et à l'insu de la famille, manquent, avec beaucoup de fragments moins importants, le Plan d'une Université pour la Russie (inséré en partie dans les Annales de l'éducation de Guizot, 1813); le Joueur, drame imité d'Edward Moore joint au Salon de 1761 et à une partie de celui de 1769, dans une nouvelle édition des Oeuvres due à G.-B. Depping (1819); le Neveu de Rameau, dont Naigeon avait pourtant une copie et dont la restitution a été aussi laborieuse que celle d'un texte de l'Antiquité; les Lettres à Falconet sur la postérité, que Barrière fit connaître au public français en 1828, dans ses Tableaux de genre et d'histoire.

Les Oeuvres complètes (1821-1822, 21 vol. in-8), accompagnées de notices et notes anonymes par Brière, leur éditeur, et par H. Walferdin, ne justifient pas encore ce titre ambitieux, mais on y trouve de plus que dans les éditions Naigeon et Belin, le Voyage de Hollande, quelques lettres inédites et le premier texte authentique du Neveu de Rameau dont l'apparition provoque une polémique dans laquelle Goethe lui-même croit devoir intervenir. Malgré les prohibitions rigoureuses ordonnées par Nicolas Ier, les manuscrits de l'Ermitage laissent enfin échapper une partie de leurs secrets; toutefois, pour dépister les curieux, c'est sous le titre doublement inexact de Mémoires, correspondance et ouvrages inédits de Diderot, publiés d'après les manuscrits confiés en mourant par l'auteur à Grimm (1829-1830, 4 vol. in-8) que leur sont présentés les Lettres à Mlle Volland, le Paradoxe sur le comédien, le Rêve de d'Alembert, les Allées, de nouvelles Lettres à Falconet, le Voyage le Langres et à Bourbonne, auxquels, en 1834, s'ajoute la version définitive de la comédie Est-il bon, est-il méchant? insérée d'abord par Taschereau dans la Revue rétrospective. En 1856, Léon Godard obtient l'autorisation de compulser de nouveau les manuscrits de l'Ermitage et il en extrait la Réfutation de l'Homme d'Helvétius, les Eléments de physiologie, divers plans ou fragments de drames, les Salons de 1763, 1771, 1775, 1781 et les parties manquant aux Salons déjà connus, ainsi que bon nombre de comptes rendus destinés à la Correspondance de Grimm et plusieurs morceaux, entre autres quelques-uns de ceux dont Raynal a fait usage dans l'Histoire philosophique du commerce des Deux-Indes

Confiés à Walferdin, les Salons inédits et quelques pages de la Réfutation d'Helvétius paraissent dans la Revue de Paris (1857). En 1861, Georges Guiffrey retrouve et publie une Lettre sur le commerce de la librairie (1767), sinon écrite, au moins revue par Diderot. En 1866, un legs de la petite-fille de Falconet au musée Lorrain de Nancy nous vaut vingt-trois longues et importantes lettres inédites du philosophe au statuaire. En 1874, les copies de Godard, acquises par une grande maison de librairie, sont remises à Jules Assézat et réparties par lui dans une édition intégrale et raisonnée (1875-1876, 20 vol. in-8). Une mort prématurée ne lui permit pas de la mener à bien, mais elle fut achevée par Maurice Tourneux sur un plan élaboré en commun et d'après de nouvelles Investigations. En 1883,  au cours d'une mission qui avait précisément pour but de reconnaître l'état exact des manuscrits transférés de l'Ermitage à la bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg, il a été possible au même chercheur de transcrire le volume de mélanges adressés à Catherine II, dont il a été question plus haut. En 1887, Charles Henry a restitué d'après divers manuscrits une Introduction à la Chymie rédigée par Diderot lorsqu'il suivait les leçons de Rouelle (1754-1758). En 1891, Georges Monval a donné d'après la mise au net autographe, découverte par lui dans la boîte d'un bouquiniste, un texte du Neveu de Rameau qui offre quelques légères divergences avec celui que des copies contemporaines avaient permis d'établir. Enfin, la redécouverte, dans le courant du XXe siècle, du « fonds Vandeul », a permis d'améliorer encore la connaissance de l'oeuvre de Diderot.

On voit, par cette énumération même, combien étaient prématurés les jugements de ses adversaires ou de ses zélateurs immédiats, puisqu'il a fallu un siècle et plus d'efforts pour reconstituer son oeuvre. Il apparaît au terme de ce travail, que quel que soit le sujet qu'il traite, Diderot est un précurseur et, comme on l'a dit avec raison, « le premier génie de la France nouvelle ». Aussi est-ce seulement qu'à la fin du XIXe siècle qu'on peut commencer à équitablement définir son rôle, mesurer la prescience de ses vues, le ranger en connaissance de cause, comme l'a fait l'école positiviste, au nombre des bienfaiteurs de l'humanité. L'examen d'une oeuvre aussi complexe et aussi suggestive ne saurait être tenté ici, mais il suffit de parcourir sa bibliographie, pour trouver les éléments d'un travail comparatif sur les appréciations très diverses dont l'homme, le philosophe, le physiologiste, le romancier, le dramaturge et le critique d'art ont été l'objet. (Maurice Tourneux).

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