| Samuel Richardson est un écrivain né en Angleterre dans le Derbyshire en 1689, mort à Londres le 4 juillet 1761. Fils d'un charpentier chargé de famille, il fut d'abord destiné à l'Église : mais, faute d'argent pour payer ses frais d'études, il fut mis en apprentissage dans une maison de commerce. Passionné pour la lecture, il fit lui-même son instruction, devint compositeur et correcteur d'imprimerie, et en 1719 S'établit imprimeur. Parmi ses publications, on peut mentionner : les Journaux de la Chambre des communes (1728); le Daily Journal (1736-37) et le Daily Gazetteer (1738) . En 1740, Samuel Richardson éditait son premier roman (Pamela), sous forme de lettres familières et destiné au grand public de province. Cet ouvrage obtint un succès considérable, fut traduit en français et en hollandais. Bientôt suivit Clarissa Harlowe (1744-48, 8 vol.), dont la réputation dépassa, et de beaucoup, celle de Pamela. Ce roman, traduit en allemand, en hollandais, en français (par l'abbé Prévost et par Le Tourneur), fut encore mieux accueilli sur le continent qu'en Angleterre. Samuel Richardson avait conquis la célébrité, il était en correspondance avec les plus grands personnages du temps, il eut une coterie d'admirateurs et il se montra insupportablement vaniteux et tout gonflé de ses mérites. Il employa ses bénéfices à monter une grande imprimerie et n'écrivit plus qu'un roman : Sir Charles Grandison (1853), qui fut aussi populaire que les deux autres. Ses héros, entre autres Clarisse et Lovelace, sont universellement connus et ont fait école. Le succès de Samuel Richardson s'explique en grande partie par son sentimentalisme. Il avait toujours aimé les femmes, et dès son enfance il se plaisait en leur compagnie; recherché d'ailleurs par elles et écrivant pour elles des lettres d'amour. Il mit dans ses écrits toute cette affection vague et respectueuse, tous ces sentiments tendrement soumis, et aussi cette audace contenue et voilée, qui étaient supposés leur plaire. Diderot fut un admirateur enthousiaste, aussi Jean-Jacques Rousseau dont la Nouvelle Héloïse se ressent de l'influence de Samuel Richardson. Mais il faut bien le reconnaître, Pamela, Grandison et même Clarisse Harlowe sont des livres plutôt ennuyeux pour la plupart des lecteurs contemporains. Avec sa grosse brutalité, Johnson remarque dès 1772, au moment où ils sont le plus en vogue, que l'on « se pendrait d'impatience avant d'achever de les lire ». Ce sentiment a fini par prévaloir, et l'on ne lit plus guère ces romans qui ont fait les délices du XVIIIe siècle.(R. S.).
| Anciennes éditions - Signalons une édition des oeuvres de Samuel Richardson par Mangin (1811, 19 vol. in,8), une autre par Sotheran (1883, 12 vol.), la traduction de Clarisse Harlowe par Jules Janin (Paris, 1846), et un excellent recueil de la Correspondance, par Mrs Anna-Letitia Barbauld avec une vie de l'auteur (Londres, 1804., 6 vol. in-8). | | |
| Richardson (John), explorateur et naturaliste, né à Nith Place (Dumfries) le 5 novembre 1787, mort à Lanevigg le 5 juin 1865. Il fit des études médicales, fut nommé, en 1804, chirurgien à l'hôpital de Dumfries, servit en la même qualité dans la marine, de 1807 à 1815. En 1819, il fut attaché comme chirurgien et naturaliste à l'expédition polaire de John Franklin, qu'il accompagna dans sa seconde campagne de 1825. En 1828, il devenait médecin eu chef de l'hôpital Melville de Chatham et en 1838, médecin de l'hôpital royal de Haslar. En 1848, John Richardson était chargé de diriger l'expédition envoyée à la recherche de Franklin. Il parvint au lac du Grand-Ours le 15 septembre, et, après un hivernage des plus rigoureux, il revint en Angleterre, laissant le commandement à son second, Rae. Travailleur infatigable, il a laissé de nombreuses études scientifiques, relatives notamment à l'ichtyologie, et écrit les relations zoologiques des expéditions de Beechey (1839), de Ross (1844), de Belcher (1848 et 1855), etc. Il faut mentionner à part son journal de voyages : An arctic searching expedition (1851, 2 vol. in-8), et son étude, The polar Regions (1861, in-8). (R. S.). | |
| Richardson (James). - Voyageur né dans le comté de Lincoln en Angleterre en 1806, mort en Afrique le 4 mars 1851. Pasteur protestant, il se donna tout entier à l'oeuvre de l'abolition de l'esclavage et entreprit d'évangéliser les peuples de l'Afrique. Pour ses débuts, il tenta de parcourir le Maroc, mais dut se borner à visiter les villes de la côte. En 1845, il était à Tripoli et il poussa jusqu'à Ghadames et Ghat. En 1849, Palmerston lui confia la mission d'explorer le Sahara et le Soudan et d'aller jusqu'au lac Tchad. Il partit accompagné de Barth ni d'Overweg ; mais il mourut, épuisé par le climat, à Ungouratona, à une quinzaine de journées de marche du Tchad (L'exploration de l'Afrique). James Richardson a laissé un certain nombre d'ouvrages, dont les plus importants sont : Travels in Morocco (Londres, 1860. 2 vol.); Travels in the desert of Sahara (Londres, 1848, 2 vol.); Mission to Central Africa (Londres, 1853, 2 vol.). (R. S.). | |