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Nancy |
Nancy,
Nanceium, est une ville de France,
chef-lieu du département de la Meurthe-et-Moselle,
à 334 kilomètres à l'Est de Paris,
sur la Meurthe,
au fond d'un vaste bassin que sillonne la Meurthe, sur la rive gauche de
la rivière. La vallée de la Meurthe autour de Nancy est encadrée
à l'Ouest et au Nord par les pentes couronnées de bois du
plateau de Haye et du plateau de Malzéville, entre lesquels la rivière
s'est frayé un passage..
Nancy est divisée en vieille ville, et en ville neuve, remarquable par la régularité et la beauté de ses rues. Ses principaux monuments, dus en partie à Stanislas, ancien roi de Pologne, sont la cathédrale, l'église de Notre-Dame de Bon-Secours, contenant le mausolée de Stanislas, le palais du gouvernement, l'hôtel de ville, le vieux château des ducs de Lorraine, etc. La place Stanislas est très belle. Nancy, dont la fondation date du XIIe siècle, fut fortifiée et devint la capitale de la Lorraine. Charles le Téméraire s'en empara en 1475; mais elle lui fut enlevée en 1476. Il fut tué devant ses murs en 1477. Elle fut prise par Louis XIII et le cardinal de Richelieu en 1633, et en 1660 sous Louis XIV. Les fortifications en furent démolies en vertu du traité conclu à Vincennes en 1661. Monuments.
L'église des Cordeliers construite sous René II (1487) dans le style flamboyant, remaniée depuis, contient le mausolée de René II par Mansuy Gauvain, le cénotaphe de Philippe de Gueldres, seconde femme de René II, oeuvre du sculpteur lorrain Ligier Richier, le tombeau du duc Léopold, tout moderne (1829); le tombeau du graveur Callot. Le duc Charles III, qui construisit la Ville-Neuve, fit commencer en 1607, à côté de l'église des Cordeliers, la construction de la Chapelle Ducale, dans les caveaux de laquelle sont conservés les restes de 80 princes ou princesses, dont 78 ayant appartenu à la maison de Lorraine. La chapelle, qui a la forme d'un octogone, se compose de trois étages ;elle est couronnée par un doute et surmontée d'un campanile; la décoration intérieure est somptueuse; c'est une profusion de colonnes de marbre, de médaillons, d'inscriptions en lettres d'or qu'éclaire la lumière venue d'en haut, tamisée par des vitraux violets. Sous le duc Léopold, à la
fin du XVIIe et au commencement du XVIIIe
siècle, l'architecte Boffrand, élève
de Mansart, embellit Nancy par la construction
de quelques hôtels (hôtel de Craon, aujourd'hui siège
de la cour d'appel), hôtel de la Monnaie (Archives) et de somptueuses
demeures particulières dans la Ville-Vieille (hôtel de Curel
ou des Loups, hôtel de Fontenoy, hôtel de Custines, aujourd'hui
trésorerie générale).
A cette époque remonte également
la construction de l'église Saint-Sébastien et de la cathédrale
Notre-Dame, qui contient les reliques de saint
Sigisbert, le tombeau du cardinal Charles de Vaudémont. Cette église
cathédrale est de construction moderne. La façade,
large de 50 mètres, est formée d'un avant-corps,
de deux arrière-corps et de deux tours, et décorée
de deux ordres, le corinthien dans
le soubassement, le composite au-dessus.
L'avant-corps, où est la porte principale, se compose de colonnes
accouplées et de pilastres en arrière, avec un entablement
qui règne le long de la façade, et est surmonté de
deux Anges prosternés devant une croix. Les arrière-corps
sont à pilastres, et une porte en occupe la partie médiane.
Les tours, également décorées de colonnes et de pilastres,
ont une fenêtre à plein cintre
sur chaque côté, et se terminent, à une élévation
de 80 m, par un dôme et une lanterne.
La porte Sainte-Catherine. Nancy est encore redevable à Héré
d'avoir exécuté le plan d'embellissements grandioses que
le roi Stanislas avait rêvés pour sa capitale lorraine. Entre
la Ville-Vieille et la Ville-Neuve de Charles III, Stanislas fit construire
l'admirable place qui porte aujourd'hui son nom; elle est entourée
de palais (hôtel de ville, théâtre et cercle militaire,
évêché, grand hôtel, etc.), d'une série
de petits pavillons à l'italienne et décorée aux angles
de deux fontaines monumentales; au centre se dressait la statue de Louis
XV par Guibal, remplacée de nos jours par la lourde statue de Stanislas.
La place où viennent converger deux grandes artères en ligne
droite que ferment les portes Sainte-Catherine et Saint-Stanislas a pour
suite naturelle la place de la Carrière bordée d'hôtels
(Tribunal de commerce, Cour d'appel) et dont les deux charmilles parallèles
aboutissent à une place entourée d'un double portique en
fer à cheval. Au fond se dresse le Palais, autrefois résidence
du général commandant le 20e
corps d'armée.
La place du Général-De-Gaulle, à Nancy, sur une ancienne photographie. Elle ferme, au Nord, la place de la Carrière. Du règne de Stanislas date également la place dite de l'Alliance, entourée de la charmille classique, ornée d'une fontaine et d'une pyramide; la porte Désilles, à l'entrée de la route de Metz, est de la fin du XVIIIe siècle. La plupart des églises de Nancy ont été construites dans la seconde moitié du XIXe s. : l'église Saint-Léon, commencée en 1861, l'église Saint-Eure (1875) dans la Ville-Vieille, construite sur les plans de l'architecte de la ville Moray, dans le style néo-gothique; l'église Saint-Nicolas (1874-1881), l'église Saint-Mansuy (1884), l'église Saint-Pierre (1885), etc. Des statues et des bustes ont surgi à
la fin du XIXe s. sur toutes les places
et promenades, à tous les carrefours: statues de l'agronome Mathieu
de Dombasle (1850); du général Drouot, enfant de Nancy (1855),
de Thiers (1879); sur les deux faces latérales
de l'arc de triomphe, la fontaine et
la statue du graveur Callot (1877) et de l'architecte Héré.
Sur la place Saint-Evre la statue équestre du duc René Il,
oeuvre du sculpteur lorrain, Mathias Schiff (1883); les bustes de Pierre
Gringoire, de Grandville le caricaturiste;
la statue en bronze de Jeanne d'Arc, oeuvre de
Frémiet; celle du peintre lorrain Claude Gelée
dans le jardin de la Pépinière; le monument Carnot, haute
pyramide ornée d'un médaillon et d'un groupe symbolique en
forme de bas-relief (1896).
La place Stanislas, à Nancy, avec la statue de Stanislas Leszczynski devant l'Hôtel de Ville (Source : The World Factbook.). Ci-dessous, la fontaine de Neptune, sur la même place. Les musées de Nancy ne présentent pas un moindre intérêt artistique que les monuments. Le musée de peinture et de sculpture à l'Hôtel de Ville renferme des tableaux des écoles espagnole et italienne, écoles flamande, hollandaise, allemande. Parmi les principales oeuvres de l'Ecole française, nous mentionnerons, des Carle Vanloo, des Girardet, l'Entrée de Jésus à Jérusalem par Nicolas Poussin, un portrait de Napoléon par Isabey, la mort de Charles le Téméraire à la bataille de Nancy par Eugène Delacroix, etc. , une abondante collection de dessins de Grandville. Pour la sculpture, une seule pièce est a citer : le buste de l'abbé Grégoire par David d'Angers. Le musée lorrain du Palais ducal
est consacré à l'archéologie et à l'art du
moyen âge, il renferme d'innombrables souvenirs historiques se rapportant
à la Lorraine d'autrefois, entre autres deux tapisseries d'origine
flamande, qui proviennent de la tente du duc de Bourgogne, glorieux trophée
de Nancy sur son ennemi Charles le Téméraire.
Histoire.
Au Xe siècle, Nancy appartenait à l'abbaye de Saint-Evre de Toul. Au XIIe siècle, la souveraineté de la ville passe aux ducs de Lorraine; Nancy devient leur séjour favori; ils y possèdent un château fort, un atelier monétaire. En 1218 la ville est prise et incendiée par la comtesse de Champagne, Blanche de Navarre, aidée du comte de Bar, Henri II. L'oeuvre des anciens ducs était à recommencer. Nancy semble s'être relevé assez rapidement de ses ruines. Dans le courant XIIIe siècle, nous voyons les ducs de Lorraine assigner Nancy en douaire à leurs femmes ou parentes. Sous le long règne du duc Ferri III (1251-1303), Nancy prend dans l'histoire de Lorraine une place prépondérante; la ville reçoit la loi de Beaumont, sa première charte municipale. Les renseignements sont assez rares sur Nancy au XIVe siècle. En 1429, le duc Charles Il reçoit Jeanne d'Arc à Nancy. XVe siècle, sous les princes de la maison d'Anjou, René Ier. Jean II, Nicolas, Nancy reprend son essor; son nom est répété par toutes les chroniques; dans les histoires générales il sera question de Nancy à plusieurs reprises. Sous René Il de Vaudémont (mort en 1508) Nancy est menacé de perdre son indépendance et d'être englobé dans les domaines du puissant duc de Bourgogne. Le 30 novembre 1476, Charles le Téméraire entre dans Nancy qui a capitulé; mais, quelques mois plus tard, les Bourguignons doivent évacuer la ville et le 5 janvier 1477 Charles le Téméraire trouve la mort sous les murs de Nancy qu'il assiégeait pour la seconde fois. À la fin du XVIe siècle, Nancy prend une extension considérable; vers 1588, le duc Charles III construit une Ville-Neuve à coté de la Ville-Vieille et il y attire les artisans et les marchands. Nancy a déjà l'aspect d'une résidence princière; la petite cour ducale y entretient l'activité et un certain luxe. Un ancien proverbe disait que les trois
plus belles cérémonies qui se pussent voir alors en Europe
étaient le couronnement d'un empereur à Francfort,
le sacre d'un roi de France à Reims
et les funérailles d'un duc de Lorraine à Nancy. Au XVIIe
siècle, la Lorraine perd peu à peu son indépendance,
et Nancy subit plusieurs occupations françaises. Louis
XIII entre à Nancy le 25 septembre 1633; la ville reste au pouvoir
des troupes royales de 1633 à 1660; elle est occupée une
seconde fois de 1661 à 1697. Il semble bien que cette occupation
fut peu favorable à la ville. Au XVIIIe
siècle, après le règne du duc Léopold (mort
en 1729), Louis XV met, la main sur la Lorraine,
et à Nancy règne, en attendant la réunion définitive
de la province à la France, son beau-père; le roi détrôné
de Pologne, Stanislas Leczinski. Le règne
du bon roi Stanislas fut pour Nancy une ère de prospérité
et de splendeur; les plus beaux monuments de Nancy remontent à cette
époque. En 1766, Stanislas meurt; conformément aux stipulations
du troisième traité de Vienne,
la Lorraine est réunie à la France et Nancy cesse d'être
la capitale d'un Etat souverain.
L'arc de Triomphe de Nancy. Il borde, au Sud, la place de la Carrière. La paisible cité lorraine qui n'avait pas connu jadis les luttes violentes au milieu desquelles se produisit l'émancipation communale, fut pendant la Révolution le théâtre de scènes tragiques; ainsi, le 31 août 1790, la populace appuya les soldats avinés du régiment de Chateauvieux et, dans une émeute fameuse, périt le jeune officier breton Désilles. Nancy eut encore à supporter les douloureuses épreuves de l'invasion en 1814, 1815 et en 1870. A travers toutes ces vicissitudes, Nancy était resté dans l'Est de la France une ville de second ordre, coquette, paisible, mais un peu morte, effacée derrière ses voisines plus actives, Metz, sa rivale lorraine, et Strasbourg. Après la guerre de 1870, Nancy s'est complètement transformé; il est devenu une ville de grande industrie, un centre universitaire et artistique, une ville militaire; sa population s'est accrue dans de fortes proportions. Un grand nombre de Lorrains et d'Alsaciens, fuyant la domination allemande, vinrent s'y fixer. Les armoiries de Nancy ont subi bien des
modifications avant d'être fixées; elles représentent
un chardon surmonté des armes de Lorraine (une croix à double
traverse), avec cette devise : Non inultus premor, qui, sous une
forme un peu pédantesque, traduit une vieille devise française
rappelant la victoire de Nancy sur Charles le Téméraire en
1477 : Ne toquez mi, je poins. Ne me touchez pas, je pique. (E.
Chantriot).
L'Hôtel de ville de Nancy, place Stanislas. |
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