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Grimm

Fréderic Melchior'Grimm est un écrivain né à Ratisbonne le 26 décembre 1723, et mort à Gotha le 19 décembre 1807. Fils d'un pasteur luthérien dont la fortune était des plus médiocres, il reçut pourtant une éducation très soignée et manifesta des goûts littéraires précoces. Il fréquenta le gymnase de sa ville natale où il se lia avec Gottlob qui devint le général Schomberg et suivit ensuite les cours de l'université de Leipzig. Dès dix-huit ans, il composait une tragédie en cinq actes, Banise, qui fut imprimée en 1743 dans le Théâtre allemand de Gottsched et fut représentée avec succès en 1747 à Strasbourg et à Francfort. Mais les leçons du célèbre philologue Ernesti le dirigèrent dans sa voie véritable : la critique littéraire. En 1748, Grimm accompagnait à Paris le plus jeune des fils du comte de Schomberg, frère de son ami, et il faisait bientôt partie, en qualité de secrétaire, de la maison du comte de Friesen, neveu du maréchal de Saxe, qui l'introduisit dans les compagnies les plus brillantes. Il entra en relations intimes avec Diderot, Rousseau, Helvétius, Marmontel, Duclos, d'Alembert, d'Holbach, Mme d'Epinay, débuta au Mercure, et fut bientôt connu du grand public pour la part qu'il prit à la fameuse guerre entre la musique italienne et l'ancienne musique française qui passionnait alors tout le monde. Son Petit Prophète de Boehmischbroda (1753), qui est un manifeste contre l'opéra français, et une satire mordante, fit fureur s'attira la morgue de Voltaire qui s'écria : 
« De quoi s'avise donc ce Bohémien d'avoir plus d'esprit que nous ? » 
Vers 1754, Grimm se faisait céder la Correspondance littéraire que l'abbé Raynal entretenait avec quelques cours allemandes. Il excella dans ce rôle : 
« Il est, écrit Schérer, le véritable précurseur de la critique telle qu'elle est comprise de nos jours, de celle qui ne se contente pas d'analyser et de citer, mais qui juge les ouvrages, motive les appréciations, discute les doctrines, rattache aux livres les considérations qu'ils suggèrent et fait parfois d'un article une oeuvre originale. »
Pendant vingt années, il s'acquitta de cette tâche écrasante qui lui valut d'ailleurs d'illustres amitiés et aussi le surnom de Tyran le Blanc, inventé, par les auteurs mécontents de ses critiques froides et tranchantes. Le comte de Friesen étant mort (29 mars 1755), Grimm devint secrétaire des commandements du duc d'Orléans. Ce fut en cette qualité qu'il suivit le maréchal d'Estrées en Westphalie pendant la campagne contre Frédéric (1757). Son intimité croissante avec Mme d'Epinay blessa Rousseau qui l'avait introduit à la Chevrette et qui non seulement se brouilla avec lui, mais lui voua une haine qu'il assouvit plus tard ignoblement dans les Confessions
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Melchior Grimm.
Melchior Grimm (1723-1807).

En septembre 1759, Grimm recevait la fonction d'envoyé de la ville de Francfort à Paris aux appointements de 24,000 livres, mais il dut dès 1761 renoncer à ce poste lucratif à la suite de quelques plaisanteries qu'il se permit sur le comte de Broglie. Le ministre vindicatif voulut même l'expulser de France; l'intervention du dauphin l'empêcha de se porter à cette extrémité. Les relations de Grimm avec les souverains de l'Europe s'étaient de plus en plus étendues, grâce à la Correspondance littéraire, que recevaient entre autres la duchesse de Saxe-Gotha, Caroline, landgrave de Hesse, Catherine de Russie, Frédéric II; Stanislas-Auguste de Pologne, le grand-duc de Toscane. Il ambitionna de jouer un rôle diplomatique et en 1769 il entreprit un grand voyage en Allemagne. Il vit Frédéric à Berlin, le prince de Kaunitz à Vienne, la margrave de Bade à Karlsruhe. Comme résultat, il obtint d'être nommé conseiller de légation du duc de Gotha avec 1100 livres de pension. 

En 1774, il accompagnait en Angleterre le prince Charles de Hesse. Il recevait en 1772 le titre de baron du Saint-Empire et en 1773 il partait avec Diderot pour la Russie où il était nommé membre de l'Académie impériale des sciences. Il était ravi de ses succès-

« Les bontés de l'impératrice m'ont rendu fou, si je la quitte j'en mourrai de douleur; mais comment rester ? » 
En même temps, il éprouvait des inquiétudes sur l'avenir de sa Correspondance que ce long voyage lui faisait négliger. 
« Ma boutique s'en ira à tous les diables, mes chalands se disperseront et une année aura ruiné la réputation d'un ouvrier bien famé depuis vingt ans. » 
Il tomba malade et ne rentra à Paris qu'en septembre 1774. Il se sentait fatigué : aussi remit-il la Correspondance littéraire à Meister qui la rédigeait depuis quelque temps en lui abandonnant toutes ses charges et tous ses bénéfices. A partir de cette époque, il entama une correspondance régulière avec Catherine de Russie et commença à recueillir des fruits de ses tournées. Le duc de Saxe-Gotha le nomma ministre de la cour à Paris (1775). Grimm reprit ses pérégrinations. Il parcourut l'Italie avec les jeunes comtes Romanzov (1775-1776), traversa l'Allemagne, retourna à Saint-Pétersbourg où l'impératrice lui accorda, en 1777, le titre de conseiller d'Etat et un appointement annuel de 2000 roubles, revint par la Finlande et Stockholm à Berlin et enfin à Paris, après une absence de près de deux ans. Il y resta jusqu'en 1784, puis fit une saison à Spa dans la maison du prince Henri de Prusse. 

Il était au comble de la fortune lorsqu'il fut coup sur coup accablé de deuils. Mme d'Epinay,qu'il avait aimée si fidèlement pendant plus de vingt ans, mourut le 15 avril 1783; Diderot, son plus intime ami, disparut un an après, le 34 juillet 1784. Grimm s'était toujours fort intéressé à la petite-fille de sa maîtresse, Emilie de Belsunce; il lui fit donner une dot de 12,000 roubles par Catherine, la maria au comte de Bueil (1786) et lui laissa une partie de sa fortune (15 à 20,000 livres de revenu). A partir de 1787 il fit divers voyages en Suisse, en Allemagne. Il était effrayé des prodromes de la Révolution. Avant l'ouverture des Etats généraux, il disait à ses amis : 
« Je vois bien que vous voulez inventer la liberté et dépasser les Anglais et les Américains; tâchez seulement de ne pas rester derrière les Polonais. » 
Soumis à quelques tracasseries, il se décida à quitter définitivement la France en 1792. Il se rendit d'abord à Bruxelles, puis rejoignit à Aix-la-Chapelle Mme de Bueil et ses enfants et fixa sa résidence à Gotha. Il fut considéré comme émigré et ses biens furent mis sous séquestre. Il vécut des libéralités de Catherine, même après qu'on les lui eut rendus (1795). Il était presque affolé par les succès rapides de la Révolution. Après la prise de Francfort par Kléber, il se tint prêt à fuir Gotha. Il pensait même à passer en Amérique. L'impératrice de Russie le nomma son ambassadeur à Hambourg (1796). Peu après, elle mourait. Ce fut le dernier coup pour Grimm. La perte d'un oeil l'engagea à renoncer à ses fonctions diplomatiques, car il ne pouvait plus écrire. Les tsars Paul et Alexandre ne lui en maintinrent pas moins ses appointements. Il passa ses derniers jours, vieilli, ruiné, aigri, au milieu de la famille de Bueil qui l'entourait des soins les plus tendres.

Grimm, a-t-on dit, est « un Français frotté d'Allemand ». C'est plutôt un esprit cosmopolite, très clair, très lucide et vraiment encyclopédique. Il joua un rôle considérable dans les relations internationales et contribua plus que personne à la diffusion de la littérature française en Europe. Mais ce rôle fut presque ignoré de ses contemporains, car la Correspondance littéraire était par nature et par destination une correspondance secrète. Grimm ne fut célèbre que du jour où on commença à la publier (1842). On connut mieux son rôle diplomatique qui fut plus important qu'on ne le croit généralement. Entre autres succès de sa carrière in partibus, on peut mentionner l'établissement des filles du landgrave de Hesse et le mariage de Wilhelmine au tsarevitch; enfin il fut à Paris l'agent de l'impératrice de Russie, pour ses achats d'objets d'art et d'innombrables missions et commissions confidentielles. Catherine avait fini par le consulter sur toutes les affaires importantes : ses dépêches lui étaient apportées par des courriers russes qui attendaient les réponses, parfois pendant des semaines. 

Ce que Grimm eut de bien allemand, c'est l'extrême considération qu'il témoignait aux principicules, malgré les railleries incessantes de Catherine; ce sont les lourdes flatteries dont il accablait les princes ses correspondants; c'est son amour exagéré des titres et des ordres. Il sollicita infatigablement l'Etoile polaire, qu'il n'obtint pas d'ailleurs, et finit par se faire nommer par la cour de Vienne baron Grimm de Grimhof. C'est une manie innocente que l'on peut excuser chez le pauvre fils de pasteur devenu par la force de son travail et de son intelligence une des puissances de son temps. Lui-même a le mieux jugé sa vie lorsqu'il écrivait après la mort de Catherine :

« Les trois quarts en avaient été tellement heureux que si j'avais fini à propos, il aurait fallu me compter au nombre des hommes les plus fortunés, mais le dernier quart, si cruellement pénible, devait se terminer par un coup mortel et qui m'a trouvé sans défense.-».
La Correspondance littéraire a été publiée en partie par Salgues (Paris, 1812-1814) et réimprimée en 15 vol. (Paris, 1829-1831); on donna ensuite la Correspondance inédite (Paris, 1829, in-8). Tourneux a donné l'édition définitive (Paris, 1877-1882, 16 vol. in-8) augmentée d'une précieuse table méthodique et analytique. Cousin d'Avallon a publié un Grimmiana (Paris, 1813, in-48). (R. S.).
Samuel-Hieronymus Grimm est un aquarelliste et dessinateur suisse, né à Burgdorf (Berthoud, canton de Berne) en 1734, mort à Londres le 14 avril 1794. A partir de 1769, il prit part aux diverses expositions britanniques. Ses vues des comtés de Sussex, de Derby et de Nottingham, entre autres, eurent un énorme succès. 

Il entendait fort bien l'architecture et la perspective; mais ses arbres et ses feuillages péchaient par une certaine contrainte. Cet artiste réussit également dans la caricature et dans le genre humoristique (une Foire suisse et divers sujets tirés de Shakespeare). 

La Société des antiquaires publia plusieurs de ses oeuvres dans ses Vetusta Monumenta.

Lorsqu'on évoque les frères Grimm, on se réfère souvent aux deux premiers, tous deux sont des philologues, qui ont souvent travaillé en collaboration et à qui l'on doit la compilation de nombreux contes du folklore européen. Le troisième frère est un peintre.
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Les frères Grimm.
Wilhelm et Jakob Grimm.

Le plus célèbre des frères Grimm est l'aîné, Jacob Ludwig Grimm, né à Hanau le 4 janvier 1785, mort à Berlin le 20 septembre 1863. Il reçut sa première instruction au lycée de Kassel, et étudia ensuite le droit à l'université de Marbourg. En 1805, il accompagna son maître Savigny à Paris, et, profitant des ressources que lui offraient les bibliothèques de cette ville, il commença ses études sur la littérature du Moyen âge. A son retour, l'année suivante, il entra, comme secrétaire, au département de la guerre du duché de Hesse-Kassel. En 1808, le roi Jérôme de Westphalie lui confia la direction de sa bibliothèque privée à Wilhelmshoehe, et, un peu plus tard, il fut nommé auditeur au conseil d'Etat. Après le retour de l'électeur, en 1814, il suivit le chargé d'affaires hessois à Paris et à Vienne. En 1815, il se rendit encore une fois à Paris, pour redemander, au nom du gouvernement prussien, des manuscrits que Napoléon s'était fait céder.

L'année suivante, il fut nommé second bibliothécaire à Kassel; mais la survivance du premier bibliothécaire lui ayant été refusée en 1830, il accepta la chaire qui lui était offerte à l'université de Goettingen, avec la charge de bibliothécaire. Il professa, pendant sept ans, la langue et la littérature allemandes et les antiquités germaniques. Ayant été destitué, en 1837, avec six de ses collègues pour avoir protesté contre l'abolition de la constitution hanovrienne, il revint à Kassel, où il vécut quelques années dans la retraite. 

En 1841, il fut élu membre de l'Académie des sciences de Berlin, ce qui lui donnait le droit d'enseigner à l'université, un droit dont il n'usa pas longtemps, étant de plus en plus absorbé Par ses travaux philologiques et littéraires. Il présida, en 1846 et en 1847, assemblée des germanistes à Francfort et à Lubeck, et il siégea à l'Assemblée nationale de 1848. 

La pensée mère de tous les travaux de Jakob Grimm, ce fut la reconstitution idéale de l'antique Germanie, non par des imitations ou des adaptations plus ou moins factices ou ambitieuses, mais au moyen de documents authentiques, remis au jour dans leur supposées pureté et leur sincérité primitives. Il déploya, dans cette oeuvre de résurrection, une érudition immense et un labeur infatigable, explorant tour à tour le domaine de la littérature, de la linguistique, de la mythologie, de la législation, et unissant partout la recherche minutieuse des détails à la hardiesse des vues générales.

Chacun de ses quatre grands ouvrages a ouvert une voie nouvelle : Deutsche Grammatik (Goettingen, 1819-1837, 4 vol.; 2e éd. publiée par W. Scherer, 1870-1878, 2 vol.); Deutsche Reichsalterthümer (Goettingen, 1828; 3e éd., 1881); Deutsche Mythologie (Goettingen, 1835; 4e éd., 1875-1878, 3 vol.); Geschichte der deutschen Sprache (Leipzig, 1848 ; 4e éd., 1880, 2 vol.). Jakob Grimm a publié l'ancien poème du Renard, Reinhart Fuchs (Berlin, 1834, avec une longue introduction), et, avec Schmeller, les Lateinische Gedichte des 10. und 11. Jahrhunderts (Goettingen, 1838). 

Enfin il s'était associé à son frère Wilhelm pour les publications suivantes : Die beiden oeltesten deutschen Gedichte, das Lied von Hildebrand und Hadubrand und das Weiszenbrunner Gebet (Cassel, 1842); Altdeutsche Woelder (Kassel et Francfort, 1813-1816, 3 vol.); Der arme Heinrich de Hartmann von der Aue (Berlin, 1815); Lieder der allen Edda (Berlin, 1815); Irische Elfenoerchen (Leipzig, 1826) ; Kinder-und Hausmoerchen (Berlin, 1812-1822, 3 vol.); Deutsche Sagen (Berlin, 1816-1848, 2 vol.). Ces deux recueils, les contes et les légendes, ont été souvent réédités.

Un dernier résultat, et non le moins important, de la collaboration des deux frères, fut le dictionnaire allemand (Deutsches Woerterbuch), qu'ils commencèrent en 1852, que Jakob continua seul après la mort de Wilhelm (1859), et qu'il mena jusqu'à la première livraison du quatrième volume. Ce grand ouvrage se poursuivit ensuite par les soins d'une société de philologues, tels que Moritz Heyne, Rudolf Hildebrand, Karl Weigand, Matthias Lexer. 

Les articles divers de Jakob Grimm ont été réunis en 6 volumes, dont le premier contient une autobiographie (Kleinere Schriften; Berlin, 1864-1882); on en a fait un choix en un volume (Berlin, 1871). (A. Bossert).
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La Belle au bois dormant.
La Belle au bois dormant. Illustration
d'un des Contes de Grimm.

Son frère Wilhelm-Karl Grimm est né à Hanau le 24 février 1786, et est mort à Berlin le 16 décembre 1859. II suivit toute la carrière de son frère aîné, Jakob dont il fut l'auxiliaire actif et dévoué. Après avoir passé, comme lui, par le lycée de Kassel et par la faculté de droit de Marbourg, il fut secrétaire de la bibliothèque de Kassel (1814), ensuite sous-bibliothécaire à Goettingen (1830) et professeur extraordinaire à l'universté (1835). Destitué pour avoir protesté contre l'abolition de la constitution hanovrienne, il se rendit à Kassel (1838) et ensuite à Berlin (1841). 

On a donné ci-dessus l'indication des travaux que Wilhelm Grimm fit en collaboration avec son frère. Le principal ouvrage qu'il publia seul est sa Deutsche Heldensage (Goetingen, 1829; 2e éd., 1867), précieux recueil de renseignements et de citations sur la légende héroïque des Germains. Il a donné, en outre, un grand nombre d'éditions d'anciens poèmes germaniques, parmi lesquelles il faut citer surtout celles du Hildebrandlied (Goettingen, 1830), de Freidank (1834; 2° éd., 1860), du Rosengarten (1836), du Rolandslied (1838) et de la Goldene Schmiede de Conrad de Wurzbourg (Berlin, 1840). Ses articles divers ont été recueillis dans Kleinere Schriften (Berlin, 1881-1883, 3 vol.). (A. B.).

Ludwig-Emil Grimm, enfin, est un graveur et peintre allemand, frère cadet des précédents, né à Hanau le 14 mai 1790, mort à Kassel le 4 avril 1863. Il vint en 1808 à Munich prendre les leçons de Karl Hess; puis, après la guerre de 1843, à laquelle il participa comme officier, il acheva ses études artistiques, couronnées en 1816 par un voyage au delà des monts, en compagnie de G. Brentano. En 1832, il fut nommé professeur à l'Académie de peinture de Kassel. Il a produit quelques tableaux religieux, notamment une madone dans un paysage avec saint Joseph, saint Georges, saint Augustin, et des portraits d'un grand style; mais c'est surtout comme graveur qu'il a déployé ces qualités de pureté admirable et cette poésie de conception qui lui ont valu son renom. Citons, dans ce genre, ses scènes de la vie des tsiganes, ses paysages, ses animaux et surtout ses portraits, notamment ceux de Luther et de Melanchthon, d'après L. Cranach, du professeur Marheineke, d'après Krüger, de Bettina von Arnim et de ses frères. Il a publié en 1823, 1840 et 1854 des recueils en feuilles de ses gravures.



En librairie - François Mathieu, Jacob et Wilhelm Grimm, il était une fois... (L'unique biographie en français des frères Grimm), Le jasmin, 2003.
Hermann Grimm est un écrivain allemand, né à Kassel le 6 janvier 1828. Il est fils du philologue Wilhelm-Karl Grimm, fit ses études à Berlin et à Bonn, et s'essaya d'abord au théâtre avec un drame sur Arminius (1851); puis il reprit le sujet de Démétrius (1854), dont Schiller s'était occupé pendant les dernières mois de sa vie. Il ne persévéra point dans cette voie, qui n'était pas la sienne.

Un volume de nouvelles, qui parut en 1856, montra en lui un observateur fin et un écrivain délicat, et fut comme l'annonce du grand roman qu'il publia plus tard : Unüberwindliche Moechte (Berlin, 1867, 3 vol.). Mais la vraie supériorité de Hermann Grimm est dans la critique artistique et littéraire. Sa Vie de Michel-Ange (Hanovre, 1860-1863, 2 vol.), résultat d'un long séjour en Italie, est l'oeuvre d'un homme de savoir et de goût. Il dirigea pendant deux ans (1865-1866) la revue Ueber Künstler und Kunstwerke

En 1873, il fut nommé professeur ordinaire d'histoire de l'art à l'université de Berlin, où il enseignait depuis quelques années comme privat-docent. Ses conférences sur Goethe (Berlin, 1877, 2 vol.; 3e éd. en un vol., 1882) sont pleines d'aperçus intéressants. 

Hermann Grimm compte parmi les meilleurs essaysites allemands; il a donné successivement en ce genre : Essays (Hanovre, 1859); Neue Essays (Berlin, 1865); Zehn ausgewoehlte Essays zur Einführung in das Studium der modernen Kunst (Berlin, 1871); Fünfzehn Essays (Berlin, 1874);  Fünfzehn Essays, Neue Folge (Berlin, 1875); Fünfzehn Essays, Dritte Folge (Berlin, 1882).

Hermann Grimm a épousé Gisela d'Arnim, la fille de la célèbre Bettina d'Arnim, née Brentano.  (A. Bossert).

August Theodor von Grimm est un littérateur allemand, né à Stadt-llm, dans le duché de Schwarzburg-Sondershausen, le 25 décembre 1805, mort à Wiesbaden le 28 octobre 1878. Il fit ses études à Iéna, à Halle et à Berlin, et se rendit ensuite à Pétersbourg (1827). 

Après avoir enseigné pendant trois ans (1829-1832) à l'institut Muralt, il accompagna la comtesse Wielhorska dans un voyage à travers l'Europe, et s'arrêta à Rome, pour étudier les monuments de l'art. Il fit encore, avec le fils du comte Nesselrode, une tournée dans les cours européennes. Puis il fut chargé par l'empereur Nicolas de diriger les études du grand-duc Constantin (1838); il parcourut, avec son élève, la plus grande partie de la Russie, la région caucasienne, la Turquie, la Grèce, l'Algérie (1845-1847). Le résultat de tous ces voyages fut le livre intitulé Wanderungen nach Südosten (Berlin, 1855-1856, 3 vol.). 
 

August Grimm fut nommé conseiller d'Etat et reçut la croix de commandeur de l'ordre de Vladimir, à laquelle était attachée la noblesse héréditaire. Il fit encore l'éducation des enfants de l'empereur Alexandre II. Son roman, la Princesse de la septième verste (Leipzig, 1858, 2 vol.), où il montrait la société russe sous un jour très défavorable, rendit sa situation difficile; la septième verste désignait une maison d'aliénés. Rentré en Allemagne (1860), il publia une vie de l'impératrice mère Alexandra Fédorovna (Leipzig, 1866, 2 vol.). (A. B.).

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