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Septimanie
est le nom appliqué, au début du Moyen
âge, à la région de la France
comprise entre la Garonne ,
les Pyrénées ,
les Cévennes
méridionales et le Rhône .
C'était l'ancienne Narbonaise (Narbonensis
prima) occupée par les Wisigoths
au temps du roi Wallia. Il semble que le nom de Septimanie lui vienne de
la 7e légion
romaine (Septimani), qui était cantonnée à
Boeterrae (Béziers). Après
la victoire de Clovis sur les Wisigoths, la partie
occidentale de la Narbonaise avec Toulouse
fut conquise par les Francs, et la région
à l'Est du Rhône occupée par les Ostrogoths,
de sorte que les Wisigoths ne conservèrent au Nord des Pyrénées
que les bassins côtiers, auxquels se limita dès lors le nom
de Septimanie. Elle comprenait sept cités ou diocèses, et
l'on a aussi voulu tirer de ce fait l'étymologie de son nom; c'étaient
les cités de Narbonne, Béziers,
Nîmes, Agde, Maguelonne, Lodève
et Uzès, auxquelles s'ajoutèrent
ensuite Elne et Carcassonne, remplaçant
Lodève et Uzès perdues par les Wisigoths.
La Septimanie, qui était l'une des
grandes provinces du royaume des Wisigoths, avait des tendances particularistes
: le duc Paul s'y fit proclamer roi à Narbonne, mais fut battu par
le roi Wamba; la prise de Nîmes termina
la guerre (673). Les Francs avaient tenté à plusieurs reprises
la conquête, mais furent toujours repoussés; en dernier lieu,
de 687 à 694. Lorsque l'Espagne
fut conquise par les Arabes, la
Septimanie suivit son sort. En 749, les Sarrasins
s'emparent de Narbonne et soumettent la province. Malgré la défaite
que leur inflige Eudes d'Aquitaine devant Toulouse,
ils reviennent : en 725, Ambiza prend Carcassonne
et soumet le pays jusqu'au Rhône.
Charles-Martel,
après avoir repris Avignon, échoue
devant Narbonne et saccage Béziers, Agde, Maguelonne, Nîmes
(737). C'est seulement Pépin le Bref
qui peut annexer la Septimanie, en s'appuyant sur une insurrection nationale.
Le comte goth Ansemond se rend indépendant de Nîmes à
Béziers et appelle Pépin (752). Il ne peut encore prendre
Narbonne; mais sept ans plus tard, les Goths égorgent la garnison
musulmane et livrent la ville. Le roi franc confirme les Goths de Septimanie
dans l'usage de leurs lois.
Lors du partage de 768, la Septimanie
est attribuée à Carloman; en 806,
Charlemagne la donne à Louis
le Débonnaire et la rattache au royaume d'Aquitaine.
En 817, on la détache de nouveau, ne laissant à l'Aquitaine
que Carcassonne. Le reste de la Septimanie forme avec les comtés
espagnols du Nord de l'Ebre
la Marche de Gothie; le centre était Barcelone.
En 865 la marche d'Espagne fut détachée.
La Septimanie ou Gothie, tour à
tour attribuée à Lothaire et à
Charles le Chauve, comprenait alors 8 diocèses
ou comtés : Narbonne, Elne ou Roussillon, Béziers, Agde,
Lodève, Maguelonne, Nîmes, Uzès; en 843, Uzès
fut détachée pour être unie aux pays de Lothaire; de
Narbonne, on démembra les comtés de Fenouillèdes et
de Razès (réuni ensuite au marquisat de Toulouse) et d'Elne
celui de Conflent.
Les ducs ou marquis de Septimanie ou Gothie
furent Béra, Bérenger, puis les trois Bernard. Bernard, dit
de Septimanie (mort en 844), Bernard II, dit de Gothie, concurremment avec
Humfrid, Bernard III, comte d'Auvergne,
qui transmit la Gothie ou Septimanie à son fils Guillaume le Pieux,
duc d'Aquitaine (893-918). La Septimanie perdit au Xe
siècle son individualité et passa aux mains de la maison
de Toulouse; elle s'absorbe dans le Languedoc.
(A.-M. B.). |
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