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Constellations > Liste des 88 |
Découverte |
Voici une région du ciel qui offre une étonnante variété d'objets et de phénomènes à observer. Le Taureau est une très vieille constellation, dont le nom est sans doute à mettre en rapport avec les cultes agraires du Néolithique. Elle est traversée par l'écliptique. C'est donc un lieu de passage pour les planètes, offre assez fréquemment de beaux spectacles de conjonctions ou d'occultations de son étoile la plus brillante, Aldébaran. Deux amas ouverts importants, les Pléiades et les Hyades, ajoutent encore à son attrait. | |||||
Aldébaran
est une géante rouge de type
spectral K5 et de magnitude apparente 0,87.
Son diamètre est estimé à 65 fois celui du Soleil
et sa magnitude absolue à -0,63 (l'équivalent de la luminosité
de 150 soleils). C'est aussi une étoile multiple
(six composantes identifiées). Distance : 65 années-lumière,
soit environ deux fois moins que les Hyades, en arrière-plan.
Nath est une étoile massive et chaude de type B, 300 fois plus lumineuse que le Soleil (ce qui correspond à une magnitude absolue de -1,37). Située à 130 années-lumière, elle ne nous apparaît qu'avec une magnitude de 1,65. Autrefois, l'étoile portait le nom de Gamma du Cocher. Dzêta Tauri est une étoile de magnitude apparente 2,97. Sa distance est de 400 années-lumière, et sa magnitude absolue de -2,56, soit une luminosité équivalente à celle de 900 soleils. Thêta-2 Tauri est éloignée de 150 années-lumière. C'est une étoile de magnitude apparente 3,4 et de magnitude absolue 0,1 (80 fois la luminosité du Soleil). |
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Excursion |
Les Pléiades
=
M
45 ***, aussi appelées
Atlantides
par les auteurs de l'Antiquité, tels que Ovide
qui ne les connaît que sous ce nom. Les six, parfois sept, principales
étoiles de cet astérisme sont visibles
à l'oeil nu. Mais cet amas ouvert, situé,selon
les mesures d'Hipparcos, à 400 années-lumière
(ou entre 434 et 446 années-lumière,selon une estimation
publiée en 2004), pourrait contenir, à l'intérieur
d'un domaine d'un diamètre de 30 années-lumière, jusqu'à
500 objets (3000 si l'on compte les mini-étoiles),
certains très faibles. On ne voit en fait facilement que ses étoiles
bleues, chacune étant des centaines de fois plus brillante que
le Soleil.
- Les Pléiades (M 45). Source : The STScI Digitized Sky Survey; compositage : Imago Mundi, © 2011. Les Pléiades, dont l'âge est
estimé à moins de 50 millions d'années, ne se sont
pas encore complètement extirpées du nuage
de gaz et de poussières dans lequel elles
se sont formées. Ainsi, comme le montrent
les photographies (mais pas l'oeil!), la lumière des étoiles
bleues de l'amas est-elle réfléchie (en fait diffusée)
par les poussières et le gaz froid de la nébuleuse.
Ajoutons, que l'amas se situe dans une zone plutôt riche en matière
interstellaire, qui ne lui appartient pas nécessairement, puisque
on a découvert en 2003, que les Pléiades traversent actuellement
dans une région où deux nuages interstellaires entrent en
collision.
Les Pléiades observées pour la première fois avec une lunette, en 1610. (Page du Messager céleste de Galilée). Alcyone est l'étoile la plus brillante de l'amas. Elle est de magnitude apparente 2,85 et de magnitude absolue -2,41, soit l'équivalent de la luminosité de 800 soleils.Les Hyades ***, qui constituent en fait la partie centrale d'un groupe assez dispersé, l'amas du Taureau, comptent une bonne centaine d'étoiles qui semblent toutes se diriger dans la direction de la constellation d'Orion. Les Hyades, vieilles de 600 millions d'années, renferment moins d'étoiles massives que les Pléiades. Les étoiles massives on en effet une existence brève et sont ici mortes pour la plupart. Cet amas ouvert, distant de 130 années-lumière, est le plus proche de la Terre. Le mieux étudié aussi, sans doute. La cinématique et l'âge des Hyades suggèrent que l'amas pourrait peut-être avoir la même origine que l'amas M 44 (Praesepe, La Crèche), dans la constellation du Cancer.
D'autres amas ouverts : NGC 1647 est un riche amas ouvert peu concentré (diamètre apparent équivalent à celui de la pleine lune) de magnitude 6,40. Il est distant de 1700 années-lumière. NGC 1746 est un amas ouvert d'une vingtaine d'étoiles. Magnitude 6,10. NGC 1807 est lui aussi un amas ouvert assez pauvre. Sa magnitude visuelle est de 7,0. NGC 1817 est un amas ouvert comptant plusieurs centaines d'étoiles. Il est de magnitude 7,70. Sa distance estimée est de 6000 années-lumière. |
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Exploration |
Outre Alcyone,
l'une des Pléiades, qui est quadruple, nombre d'étoiles
doubles
ou multiples méritent une intérêt particulier dans
cette constellation :
Dzêta Tauri est une géante bleue 2000 fois plus lumineuse que le Soleil. Il s'agit d'une binaire spectroscopique dont la période est de 133 jours. Tau Tauri, située à 1000 années-lumière, possède trois composantes écartées de 63". La première (elle-même double spectroscopique) est de magnitude 4,30, la deuxième, de magnitude 7,20. Lambda Tauri est une binaire à éclipses du type Algol (Persée) située à 400 années-lumière. Sa lumière évolue entre les magnitudes 3,50 et 4,00 dans l'intervalle de 3 jours 23 heures. |
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RV Tauri est
une supergéante variable dont la magnitude
passe de 13 à 10 environ, sur une période de 79 jours. L'astre
constitue le prototype d'une famille d'étoiles variables de population
II (que l'on trouve ordinairement dans les amas globulaires)
qui sont très lumineuses. Leurs magnitudes évoluent ordinairement
de deux à trois unités sur des périodes allant de
un à six mois. On ne connaît qu'une centaine d'objets de ce
type.
T Tauri donne son nom à une
famille
d'étoiles très jeunes de masse comparable au Soleil,
et qui ne se sont pas encore stabilisées sur la séquence
principale. Autrement dit qui n'ont pas encore atteint le rythme de
croisière qui sera le leur pendant la plus grande partie de leur
existence passée à consommer l'hydrogène
de leur coeur. Encore en pleine contraction, T Tauri et ses soeurs sont
ainsi le siège de nombreuses et erratiques sautes d'humeurs. T Tauri
passe, par exemple, lors de ses crises, de la magnitude 13 à la
magnitude 9. Étrangement, elle n'est pas la plus typique de sa famille.
En grande partie parce qu'elle est plongée dans une région
nébulaire assez complexe (à l'Ouest
de l'étoile, on distingue la nébuleuse par réflexion
NGC 1555, qui est l'un des éléments de cet ensemble).
Elle est également multiple. Une seconde composante (elle-même
une binaire serrée) se trouve à 0,6". Et s'observe essentiellement
dans l'infrarouge.
T Tauri. Source : The STScI Digitized Sky Survey; compositage : Imago Mundi, © 2011. HL Tauri est une jeune étoile du type T Tauri située à environ 450 années-lumière de nous, et de magnitude 15. Elle se signale surtout, dans le domaine infrarouge et submillimétrique du spectre, par le spectaculaire disque de gaz et de poussières qui l'entoure. Ce disque, déjà connu depuis 1975, a révélé en 2014, grâce aux images obtenues à l'aide du réseau d'antennes de l'Atacama Large Millimeter/submillimeter Array (ALMA), sa structure complexe, qui permet d'y voir un système planétaire en cours de formation très rapide (moins de 100 000 ans). |
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La Nébuleuse variable de Hind = NGC 1554-55 est la nébuleuse par réflexion qui qui a l'insigne honneur d'entourer T Tauri et d'en subir les éclats. Résultats, on a ici une nébuleuse dont la magnitude évolue au gré des événements. | ||||||
La Nébuleuse
du Crabe = M 1 ***, distante de
4000 années-lumière, correspond à la matière
dispersée dans l'espace à la vitesse de 1400 km/s par la
supernova
(de type II) observée en Chine, au Japon,
en Corée,
et peut-être en Europe, en 1054. La magnitude photographique de la
nébuleuse est de 8,40. C'est une puissante source de rayonnement
radio,
appelée Taurus A. En son sein, se trouve également
le coeur effondré de l'étoile qui a explosé. Il s'agit
d'une étoile à neutrons de température
superficielle de l'ordre de 100 000 K. Cet objet en rotation rapide (33
millisecondes pour une rotation complète), émetteur d'un
faisceau radio analogue à celui d'un phare tournant. Bref, cette
étoile à neutrons est aussi un pulsar.
-- M1, la nébuleuse du Crabe. Source : The STScI Digitized Sky Survey; compositage : Imago Mundi, © 2004. S 147 au sud-est de Nath, est une
nébuleuse diffuse, elle aussi possible reliquat d'une supernova.
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NGC 1514
est une nébuleuse planétaire de magnitude
10. Une fois n'est pas coutume pour ce type d'objet, l'étoile centrale
est plus brillante (magnitude 9,40) que l'enveloppe en expansion.
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Au nord-ouest de 45 de l'Eridan, NGC 1587 et NGC 1589, deux galaxies en interaction. La première est elliptique et de magnitude 13,30. La seconde est une spirale de type Sb et de magnitude 13,80. On y a dénombré une soixantaine d'amas globulaires. |
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Curiosité |
Signalons deux essaims d'étoiles filantes dont le radiant est dans cette constellation, les taurides et les bêta-taurides. Les premiers, principalement actifs autour du 4 novembre (ZHR = 8 à 10), sont associé à la comète de Encke, dont les fragments sont suffisamment gros pour donner lieu à des bolides lorsqu'ils pénètrent dans notre atmosphère. Les seconds (dont le radiant non signalé sur la carte est proche de Nath), sont plus actifs (ZHR = 25), et se signalent entre le 5 juin et le 17 juillet (maximum le 26 juin); mais ces dates en font un essaim diurne, que l'on ne peut détecter que par des méthodes radio et radar. | |||||
Repérages |
Le tableau ci-dessous donne les coordonnées (époque J2000,0) des objets du ciel profond mentionnés dans cette page : |
Nom | Ascension droite | Déclinaison |
M 45 | 03h46m | 24°07' |
NGC 1647 | 04h46m02s | 19°04'19" |
NGC 1746 | 05h03m39s | 23°49'05" |
NGC 1807 | 05h10m41s | 16°31'34" |
NGC 1817 | 05h12m06s | 16°41'28" |
NGC 1554-55 | 04h21m56s | 19°36'57" |
M 1 | 05h35m01s | 22°01'50" |
S 147 | 05h40m | 27°30' |
NGC 1514 | 04h09m15s | 30°46'49" |
NGC 1587 | 04h30m35s | 00°40'18s |
NGC 1589 | 04h30m41s | 00°50'17" |
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