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Aperçu |
Les plus petites
étoiles
constituent un nouveau domaine d'exploration pour l'astronomie. Leur étude
a conduit à l'introduction de deux nouveaux types
stellaires (L et T), qui prolongent en direction des masses
décroissantes celui des naines rouges du type M. Ces dernières,
dont la masse est inférieure à 0,3 masses solaires, sont
encore des étoiles ordinaires. Mais à partir du type L, dans
lequel on rencontre encore des naines rouges, commence un territoire commun
à ces dernières et à des objets dont la masse est
inférieure à 0,075 masses solaires, et appelées naines
brunes. Pour ces astres qui, pour certains, peuvent aussi avoir un spectre
de type M dans leur prime jeunesse, et qui sont en tout cas les seuls à
avoir un spectre du type T, la combustion des noyaux d'hydrogène
ne parvient jamais à démarrer.
Le terme de naine brune a été introduit en 1975, par Jill Tarter pour désigner des objets analogues aux étoiles, mais de masse substellaire. A cette époque, il s'agissait encore d'astres spéculatifs. La première observation attestée d'une naine brune date de 1995. Il s'agissait de Gliese 229B, dans la constellation du Lièvre, découverte par Oppenheimer et ses collaborateurs.Ce qui se produit à l'intérieur de toutes ces mini-étoiles est, certes, ici encore fonction de leur masse et de leur âge. Mais elles diffèrent largement de leurs congénères plus massives autant par leur spectre et leur composition atmosphérique, témoins de leur basse température, que par leur physique et leur mode d'évolution. L'atmosphère |
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Mise en ordre |
Gueules
d'atmosphères
Aujourd'hui, quantité de mini-étoiles, parmi lesquelles plusieurs centaines désormais de naines brunes ont été découvertes, notamment aux programmes d'observation systématique dans l'infrarouge 2MASS et DENIS. Ce nombre important d'objets a permis d'y distinguer deux classes spectroscopiques depuis 1999 : Le type L : les naines L constituent un le lien spectroscopique entre les M et les T. Les naines M ont des températures autour de 2000 K. Les naines L (la première a été observée en 1988, et montrait dans la partie rouge du spectre des caractéristiques qui la distinguait des naines rouges classiques) typiquement entre 1300 K and 2100 K. Entre 2000 et 1400, les grains de silicates caractérisent leurs atmosphères. Vers 1500 K, c'est l'eau qui domine l'opacité et le CO, ainsi que des grains de silicates. Vers 2000 K s'ajoutent la marque claire d'oxydes métalliques tels que Tio et le VO.
Le type T : Au dessous de 1500 K, eau, CH4, NH3, H2, et certain métaux. A partir de 1000 K, on entre dans le domaine des naines T (Gliese 229B, par exemple a une température effective estimée à 950 K), où le méthane, bien que déjà décelable dans certaines naines L, qui sont un sous-type de transition entre M et T où des nuages de silicates et de fer se forment dans l'atmosphère., présente une absorption caractéristique des naines T. Des nuages d'eau se forment pour les températures au dessous de 500 K dans la photosphère (qui devrait donner lieu à la définition d'une classe spectrale supplémentaire). Au dessous de 200 K des nuages d'ammoniac, style Jupiter. La différence entre T et L est surtout apparente dans la partie infrarouge du spectre. Ce sont toutes des naines brunes. Absorption en H2O et en H2 plus forte, bandes de CH4 fortes, en remplacement des bandes de CO caractéristiques des M. |
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Rouages |
L'énergie
des naines brunes
A cause de l'absence de réactions de fusion de leurs noyaux d'hydrogène, les naines brunes ne répondent que partiellement à la définition d'une étoile. En parler comme des objets substellaires, est une manière d'exprimer cela. Les plus massives d'entre elles ne sont pas pour autant exemptes d'un combustion nucléaire au début de leur existence. Mais celle-ci n'affecte que le deutérium et le lithium, des composants suffisamment rares pour que l'affaire ne dure pas de longue durée. Ainsi, dans le objets plus massifs que 0,0012 masses solaires, soit 12 masses joviennes, le deutérium peut être consommé (selon le processus p + d g + 3He). Lorsqu'elles dépassent 63 masses joviennes (soit 0,063 environ masse solaires), la combustion des isotopes du lithium est également possible (via les réactions p + 7Li 2a et p + 6Li a + He). Toujours est-il que ces processus de production d'énergie ne sont pas en mesure d'établir la balance entre pression et température comme dans les autres étoiles. Si bien que l'essentiel de l'existence d'une naine brune, après quelques dizaines de millions d'années d'activité nucléaire est commandée par une autre logique : l'étoile se refroidit progressivement à proximité de sa surface; dans cette région, sa pression thermique, et donc sa résistance à l'effondrement diminue; il s'ensuit que l'astre se contracte. La seule limite qu'il rencontre alors est due à la pression de dégénérescence : le gaz d'électrons des régions les plus comprimées bloque toute contraction. Toute l'histoire de l'astre va être la croissance centrale de la région dégénéré au détriment des couches périphériques. Un naine brune, dont le diamètre typique est au final du même ordre que celui d'une planète géante comme Jupiter, est donc engagée dans un processus qui se résume par cette formule : chaque jour un peu plus froid, plus compact et plus riche en matière dégénérée, et cela, pour ainsi dire jusqu'à la fin des temps... |
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De
l'étoile à la planète
On l'a dit, un astre dont la masse est inférieure à une douzaine de masses solaires n'est plus en mesure d'entretenir de combustion thermonucléaire d'aucune sorte dans ses régions centrales. Ainsi les naines brunes, en première instance, peuvent-elles être considérées comme des objets dont la masse est comprise entre 12 et 75 masses joviennes. Au-delà de 75 masses joviennes, on a affaire à des étoiles ordinaires, mais au-dessous, de quoi s'agit-il? Il existe de telles ressemblances entre les moins massives des mini-étoiles et les plus massives des planètes géantes, que l'on serait tenté de répondre que l'on a affaire à des planètes. La situation n'est cependant pas aussi simple. Il n'y a sans doute
pas, à première vue, de différence entre une petite
naine brune et une grosse planète géante pour ce qui concerne
sa physique, et son aspect extérieur (même allure spectrale,
même genre d'atmosphère, dimensions comparables, etc.). Et
cela justifie que, de ce point de vue du moins, les naines brunes et les
planètes géantes puissent être abordées dans
un cadre théorique unique. Il convient pourtant de noter que le
mode de formation des étoiles et des planètes est tout à
fait différent. Les étoiles se forment
à partir de la fragmentation d'une portion de nuage
interstellaire. Les planètes pour leur part sont un sous-produit
de ce mécanisme. Elles naissent non par fragmentation, mais par
accrétion,
c'est-à-dire par accumulation de matière résiduelle,
présente autour d'une étoile en formation.
Il existe actuellement de solides raisons de penser qu'il existe bien des naines brunes et des planètes à l'intérieur d'une même fourchette de masse. D'où le problème de savoir comment les distinguer. Une question qui se pose différemment selon que l'on considère un astre en orbite autour d'une étoile ou un astre de masse planétaire évoluant librement dans l'espace, et que l'on appelle une "planète flottante" (free floating planet). Les "planètes flottantes" - Les premiers soupçons de la découverte de deux "planètes flottantes" dans le nuage moléculaire du Caméléon remontent à 1998. En 2000, avec la détection de 13 nouveaux objets dans le Trapèze d'Orion, ces astres singuliers sont entrés officiellement dans le bestiaire astronomique. La confirmation de l'observation d'autres astres semblable dans la région de Sigma Orionis a rapidement suivi. Toujours repérés par leur rayonnement infrarouge intense, ce sont des globes de gaz relativement chauds à cause de leur grande jeunesse, comparables à de petites étoiles, mais dont la masse estimée est comparable à celle d'une planète géante.Dans le premier cas, il est possible d'avancer divers critères discriminatoires : la forme attendue de l'orbite d'une planète, par exemple, est plus circulaire que celle d'une étoile dans un système binaire. Cela provient du mode de formation différent de ces deux types d'objets. Et pour la même raison, il peut exister des nuances subtiles dans la composition chimique. Dans le cas où l'on a affaire à une "planète flottante", la situation paraît plus simple. Il semble bien que l'on ne puisse faire de tels objets, errants seuls dans l'espace, loin de toute autre étoile, des sous-produits d'une formation stellaire. Ce ne doit donc pas être des planètes. Et, malgré ce nom dont on les a trop vite affublées, il s'agirait plutôt de jeunes naines brunes, dont les masses seraient simplement très petites, au dessous du seuil de combustion du deutérium), et peut-être aurait-il mieux valu en parler comme de sous-naines brunes. Mais d'un autre côté, il est envisageable qu'il de planètes géantes, qui auraient été expulsées d'orbite qu'elles suivaient au moment de leur formation autour d'une étoile, elle-même naissante. Même si la préférence des astronomes va aujourd'hui largement en faveur de la première option, l'affaire ne peut pas être considérée comme complètement close.
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Collection |
Mais
combien sont-elles?
Au début, les naines brunes ont beaucoup été mentionnés à propos de la nature de la matière sombre galactique. Si ces étoiles difficiles à observer à cause de leur faible éclat s'avéraient très nombreuses, elles pourraient, estimait-on, constituer une portion importante de la composante sombre de notre Galaxie. Les études conduites lors des dernières années pour déceler la présence de corps compacts et peu lumineux par leurs effets de microlentilles ont cependant montré qu'elles devaient être en nombre insuffisant pour jouer ce rôle. Il n'en est pas moins vrai que les mini-étoiles, de façon générale, sont extrêmement nombreuses, et sont certainement même les objets les plus nombreux de la Voie lactée. Il est probable, selon les idées actuelles, que dans le voisinage solaire il se trouve autant de naines brunes que de nombre de naines rouges. Traversée du désert - Un fait curieux a été constaté : alors que les deux tiers des étoiles de la séquence principale vivent en couple, les naines brunes, bien qu'extrêmement nombreuses, se rencontrent rarement associées à une autre étoile de la séquence principale. Ou du moins, elles forment très rarement des couples serrées avec elles. Une situation à laquelle on a donné le nom de désert des naines brunes et pour laquelle plusieurs tentatives existent. Celles-ci pointent en général vers la période de formation de ces étoiles : les naines brunes pourraient bien se former comme les autres étoiles le plus souvent en couples, mais on peut imaginer qu'à cause de leur faible masse, elles se trouvent presque systématiquement écartées ou expulsées, par des perturbations gravitationnelles diverses, de leur orbite d'origine.On donne ci-dessous une brève liste de naines brunes, choisies parmi les premières à avoir été découvertes (les masses sont données en masses joviennes, les âges en milliards d'années.) : |
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Spectral |
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Première NB découverte. |
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~30 années- lumière. |
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