|
. |
|
Les nébuleuses |
Aperçu |
L'espace entre
les étoiles renferme de grandes quantités
de gaz (hydrogène surtout, hélium
secondairement). Des nuages de toutes dimensions et masses
se pressent dans le disque des galaxies spirales
semblables à la nôtre. Dans la Voie lactée,
cela représente une masse de l'ordre de 10 à 15 % de la masse
des étoiles.
Pour l'essentiel ce gaz est rassemblé dans deux sortes de nuages. D'une part, dans des nuages diffus, composés d'hydrogène atomique, et dans lesquels est immergé le disque galactique, et qui le prolongent bien au-delà du périmètre à l'intérieur duquel se rencontrent les étoiles. Le disque stellaire de la Voie lactée, par exemple, mesure au plus 70 000 années-lumière de diamètre, mais de l'hydrogène est observable dans un périmètre de 100 000 années-lumière de diamètre. On trouve d'autre part la matière interstellaire regroupée plus densément sous forme de molécules et de poussières dans des nuages immenses, les nuages moléculaires géants. Les nuages moléculaires géants sont beaucoup plus concentrés sur le plan du disque que les nuages diffus. Les poussières, en particulier, responsables de l'opacité des nuages moléculaires qui les abritent, se rencontrent sans un espace très peu épais centré sur le plan équatorial des galaxies spirales. De même d'ailleurs que les très jeunes étoiles, et les étoiles en formation, parmi lesquelles on remarque d'abord les étoiles massives, bleues et très lumineuses. Regroupées en associations, dites OB, ces étoiles, à cause de leur température très élevée, sont responsables de l'ionisation de la matière stellaire qui les environne. Un processus qui s'accompagne de la formation de grandes nébuleuses brillantes, aussi appelées régions HII.
Les nébuleuses brillantes représentent la composante la plus spectaculaire de la phase chaude du milieu interstellaire. Certaines, moins étendues, mais souvent tout aussi belles, ne s'observent qu'à proximité d'une étoile unique, ce sont les nébuleuses planétaires ou les rémanents de supernovae, par exemple. Le gaz chaud se rencontre par ailleurs diffusément réparti dans les régions internuages. Ce gaz entièrement ionisé (plasma), comparable à celui de la couronne solaire, peut dépasser la température d'un million de degrés. Enfin, il existe dans notre galaxie une composante de gaz ultra-chaud, mais que l'on classe à part : il s'agit du rayonnement cosmique galactique. Celui-ci (si l'on met à part le rayonnement gamma qu'on lui rattache) est composé de particules (protons et petits noyaux atomiques) animées de vitesses proches de celles de la lumière, et dont chacune transporte une énergie phénoménale. L'origine des rayons cosmique est assez énigmatique. D'où vient l'accélération des particules qui les constituent? Pendant longtemps, les astronomes ont supposé et souvent admis que devaient être impliquées dans l'affaire des explosions de supernovae. Les particules du milieu interstellaire frappées par les ondes de choc engendrés par ces cataclysmes y auraient puisé leur énergie cinétique. Une autre théorie a été proposée en avril 2004 par des chercheurs du laboratoire national de Los Alamos (États-Unis). Les particules qui constituent le rayonnement cosmique seraient en fait accélérées sous l'effet de brusques modifications à grande échelle du champ magnétique des galaxies.
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Mise en ordre |
La
matière interstellaire est loin d'être répartie uniformément.
On la rencontre pour l'essentiel concentrée en masses bien définies,
des nuages de diverses sortes, dans lesquels ont peut définir en
première approche deux grandes catégories : les nuages diffus,
principalement formés d'atomes d'hydrogène, et les nuages
denses, parfois gigantesques, riches en molécules et renfermant
des poussières. En fait, il existe également des types de
nuages intermédiaires entre ces deux familles. L'évolution
d'un type à l'autre étant possible, et pouvant le plus souvent
être mis en rapport avec les effets perturbateurs
des étoiles massives proches.
Les nuages diffus.
Avec une température d'une dizaine de degrés au-dessus du zéro absolu, ces nuages sont les objets les plus froids de l'univers. Une bonne part d'entre eux, les nuages moléculaires géants, sont aussi les plus gros objets que l'on puisse rencontrer dans une galaxie. Les nuages moléculaires géants - On dénombre typiquement dans une spirale comme la nôtre de mille à deux-mille nuages moléculaires géants. Ces masses ont une forme allongée et peuvent atteindre plusieurs centaines d'années-lumière de long, et renfermer chacun assez de matière première pour former cent mille étoiles comme le Soleil. Le nombre d'étoiles qui se forment, en moyenne, chaque année dans notre Galaxie peut se compter sur les doigts d'une main. Cela signifie donc que ces nuages géants sont économes de leurs richesses. il n'en demeure pas moins que c'est en leur sein que se déroule le processus d'astration. Ce sont les seuls endroits d'une galaxie où la matière est suffisamment concentrée pour que le mécanisme de l'effondrement gravitationnel démarre. Il faut juste le "pousser un peu". Et c'est ce qui se produit chaque fois qu'un nuage moléculaire géant traverse la discontinuité du champ gravitationnel global de la galaxie que représente un bras spiral. Le processus de formation stellaire peut également s'engager après la collision de deux nuages moléculaires, ou sous l'effet des chocs provoqués par les explosions des supernovae. Dans tous les cas, nuages moléculaires et sites de formation stellaire vont de pair. Deux aspects des poussières interstellaires dans NGC 2170 : nuages sombres en contre-jour et nébuleuses par réflexion autour d'étoiles bleues. Les poussières interstellaires - Les poussières peuvent se rencontrer à la périphérie des étoiles froides, et certaines géantes rouges peuvent ainsi s'entourer d'une véritable coquille de poussières, faite à partir de la matière refroidie qu'elles ont soufflée dans l'espace, par le mécanisme du vent stellaire. Les poussières ainsi formées finissent par se disperser dans l'espace, et l'on peut alors les distinguer par leur rayonnement infrarouge, au sein de nuages diffus, appelés cirrus infrarouges. Mais au final, le lieu de prédilection pour les poussières interstellaires, ce sont le nuages moléculaires géants, froids et accueillants.
Au voisinage des étoiles les plus chaudes - étoiles des types O et B, lorsqu'il s'agit d'objets de la séquence principale - l'important rayonnement ultraviolet qu'elles émettent est responsable de l'ionisation des atomes présents. En se recombinant, ces atomes restituent à des longueurs d'ondes plus grandes l'énergie qu'ils ont ainsi emmagasinée. Ce rayonnement par fluorescence se fait essentiellement dans la partie visible du spectre, est à l'origine d'illuminations multicolores souvent spectaculaires. Les astronomes appellent
les régions ainsi ionisées des régions HII (HII étant
la dénomination que les spectroscopistes appliquent à l'hydrogène
ionisé; HI étant l'hydrogène neutre). pour le commun
des mortels, il s'agit de nébuleuses brillantes. Lorsque celles-ci,
résultent de la présence de nombreuses étoiles chaudes
(réunies dans les associations OB), on a affaire à des régions
HII étendues, ou nébuleuses diffuses. Dans le cas où
la nébuleuse est suscitée par une seule étoile, qui
est souvent une étoile en fin de vie, si ce n'est déjà
morte, on a affaire, selon les cas à des nébuleuses planétaires,
à des rémanents de supernovae, etc.
NGC 381, dans la constellation de Cassiopée (00° 52' 25.10"; +56° 33' 54.0"). Source : The STScI Digitized Sky Survey; compositage : Imago Mundi, © 2011. Les nébuleuses
brillantes s'observent donc autour des étoiles et à proximité
des nuages (ce qui souvent va de pair). Le milieu internuage, pour sa part
est rempli d'un gaz également très chaud, mais beaucoup trop
dilué pour pouvoir "briller", il s'agit du gaz coronal. Enfin une
autre composante très chaude du milieu interstellaire doit être
mentionnée : les rayonnement cosmique, constitué de particules
de très hautes énergies qui sillonnent à toute vitesse
la Galaxie et, au-delà, le milieu intergalactique.
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Collection |
Le tableau suivant
contient une sélection de nébuleuses brillantes (régions
II diffuses), parmi les plus belles. Elles sont souvent associées
à des nuages sombres, ainsi qu'à des amas ouverts :
-
Aspects variés de la matière interstellaire dans la région de NGC 1999 (constellation d'Orion). |
. |
|
|
||||||||
|