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Les
Spilornis ou Buses huppées sont des Rapaces
diurnes apparentés aux Circaètes.
Ce sont d'assez grands et vigoureux Oiseaux.
Ils ont les ailes longues, pointues, obtuses et recouvrant plus de la moitié
de la queue, qui est assez longue et arrondie; les tarses allongés;
les serres courtes et fortes; le bec droit à la base, fortement
recourbé à la pointe, qui se termine par un long crochet,
à bords de la mandibule supérieure dépourvus de dents,
ceux de la mandibule inférieure échancrés vers la
pointe; une huppe assez grande à l'occiput.
Ces oiseaux habitent le Sud de l'Afrique et de
l'Asie, notamment les îles de la Malaisie.
Le Spilornis Bacha
Le Spilornis bacha ou
Aigle bacha est une espèce qui a de 60 à 66 cm de long, sur
lesquels 28 cm appartiennent à la queue. Les adultes ont un plumage
d'un gris brun sombre, plus foncé au dos qu'au ventre, varié
de taches blanches arrondies au bord de l'aile,
à la partie inférieure de la poitrine, au ventre et aux cuisses;
les ailes d'un brun gris noirâtre, avec les couvertures supérieures
bordées de blanc; les rectrices
de la couleur des ailes, avec une large bande d'un blanc jaunâtre
en leur milieu, et une bordure gris-brun à leur extrémité;
les plumes de la huppe blanches et noires à la pointe; l'oeil
d'un rouge brun, la cire et les pattes jaunes; le bec bleu grisâtre.
Le Bacha habite l'intérieur
de l'Afrique australe, Java, l'Inde,
le Népal et la Chine.
D'autres espèces du même genre habitent l'Inde, le Sri
Lanka et les Philippines.
Comportements.
D'après Le
Vaillant (Histoire naturelle des Oiseaux d'Afrique, 1805), cet oiseau
se tient dans les régions montagneuses les plus sèches, les
plus arides de l'intérieur des terres; il y chasse les petits Mammifères;
au besoin même les Reptiles et les Insectes.
Il n'est pas commun et vit solitaire, comme la Buse.
Sa voix est plaintive; Le Vaillant la rend par les syllabes : houi,
hi-houi-hi-hi, houi, hi-houi-hi-hi. Il fuit la présence de l'Humain,
aussi est-il difficile de le chasser. Il se reproduit vers la fin de l'année.
Son aire est grossièrement construite au fond d'une crevasse profonde
et renferme deux ou trois oeufs. (A.E.
Brehm).
Bernstein a décrit
les moeurs de l'espèce malaisienne :
«
Bien que le Bacha soit assez commun à Java, dit-il, je n'ai pu recueillir
que quelques observations au sujet de ses moeurs. Il semble être
paresseux, rarement on le voit voler. Souvent, je l'ai rencontré
le long de la lisière d'une forêt, ou dans les bosquets, auprès
des villages; perché sur une basse branche, il guettait sa proie,
et à mon approche, il s'envolait sans bruit. Il parait être
lâche. J'en vis un, une fois, fuir devant une Corneille. [...]
J'en
ai possédé plusieurs en vie. Ils restaient presque toujours
à terre, et il leur fallut un certain temps pour oser se mettre
sur leur perchoir. Quand on s'approchait d'eux, ils hérissaient
les plumes de la tête, rentraient le cou, étalaient les ailes,
ouvraient le bec, et poussaient un cri d'angoisse, hi, hi, hihihihi. Pris
jeunes, ils s'apprivoisent assez facilement et ne crient ainsi qu'à
la vue des étrangers. Lorsqu'ils aperçoivent la personne
qui leur apporte d'ordinaire à manger, ils font entendre une sorte
de ricanement de bonne humeur.
Un chasseur malais
à mon service trouva deux nids de bacha. Ils étaient sur
un arbre touffu, assez élevé, et renfermaient, l'un un neuf,
l'autre deux. Ceux-ci étaient d'un blanc terne, un peu sale, semés
irrégulièrement de points et de taches brunes et d un brun
rouge, tantôt dispersés sur toute la surface de l'oeuf, tantôt
groupés vers les extrémités. »
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