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La
choroïde
(du grec chôrion et eidos = apparence du chorion) est une
membrane située dans la partie postérieure de l'oeil, entre la
sclérotique (la partie blanche de l'œil) et la rétine. Lorsqu'on incise
avec précaution la sclérotique, on
la découvre au-dessous d'elle sous la forme d' une membrane
vasculaire, de coloration noire, d'une épaisseur de 5 à 7 dixièmes de
millimètre Elle fait partie de la tunique vasculaire de l'oeil, également
appelée uvéa. Ses vaisseaux sanguins fournissent des nutriments et de
l'oxygène à la rétine, ainsi qu'à d'autres structures de l'oeil.
Adossée par sa partie externe à la sclérotique,
la choroïde double par sa partie interne la rétine,
sans cependant contracter avec elle la moindre adhérence. Elle n'est unie
à la sclérotique qu'à sa partie antérieure et à sa partie postérieure
par des vaisseaux, des nerfs et une mince couche
de tissu cellulaire, la lamina fusca. Elle est libre dans tout le
reste de son étendue. L'aspect de la face scléroticale diffère sensiblement
de celui de la face rétinienne. Tandis que cette dernière est très lisse,
d'un beau noir foncé, gris bleu chez les personnes très blondes, la face
scléroticale est, au contraire, irrégulière, tomenteuse et hérissée
de petits prolongements cellulaires.
La choroïde est épaissie vers son extrémité
antérieure, et à ce niveau sa portion scléroticale est moins colorée.
Elle se divise en deux feuillets, l'un qui s'applique sur la face interne
de la sclérotique et la partie postérieure de l'iris
pour former le muscle ciliaire, l'autre qui se
divise en un grand nombre de replis, procès ciliaires, en rapport avec
la circonférence du cristallin et la zone
de Zinn et adossés par leur extrémité antérieure à la face postérieure
de l'iris; c'est la couronne ciliaire.
L'extrémité postérieure de la choroïde
est percée d'un trou destiné à livrer passage au nerf optique. Considérée
au point de vue de sa structure, la choroïde est composée d'une couche
pigmentaire externe, d'une couche vasculaire très riche, d'une couche
élastique et d'une couche pigmentaire interne.
Dans la couche vasculaire, les vaisseaux
sont disposés sur trois plans, un plan veineux externe, un plan artériel
et un plan de capillaires. Enfin, au-dessous
de ce dernier et faisant corps avec lui, une lamelle de tissu plus dense
qui a reçu le nom de membrane de Ruysch. Les couches pigmentaires sont
formées de grandes cellules hexagonales contenant de nombreuses granulations
pigmentaires. La couche interne est très abondamment fournie de ces cellules
qu'on ne rencontre qu'en petit nombre dans la couche externe.
La portion qui forme le muscle
ciliaire est composée de deux ordres de fibres musculaires lisses, les
unes circulaires, les autres longitudinales. Celles-ci prennent naissance
en avant, sur l'anneau de Döllinger, et vont se perdre en arrière dans
l'épaisseur de la couche vasculaire, où l'on en retrouve un grand nombre.
Le muscle ciliaire se trouve en rapport par sa partie antérieure avec
la circonférence de l'iris, par sa partie postérieure
avec la couche vasculaire de la choroïde dont l'en sépare un bord festonné,
l'ora serrata, qui correspond à la terminaison antérieure de la
rétine; par sa face externe avec la sclérotique, et enfin par sa surface
interne avec les procès ciliaires
dont il nous reste à dire un mot.
Les procès ciliaires, qui semblent résulter
d'une sorte de plissement de la choroïde, sont au nombre de soixante-dix
à quatrevingts. Ils ont une forme comparable à celle d'un triangle rectangle
dont l'hypoténuse regarderait le cristallin. Cette série de petits triangles
ou pyramides sont disposés en couronne autour de cet organe et l'enchâssent,
suivant la comparaison de Fort, « comme les griffes d'une bague autour
d'un diamant ». La nutrition de la choroïde est assurée
par les artères ciliaires longues postérieures,
et son innervation par les nerfs ciliaires.
Outre son rôle dans
la vascularisation de la rétine, la choroïde intervient également dans
la régulation thermique de l'œil. Les vaisseaux sanguins de la choroïde
peuvent se dilater ou se contracter pour aider à réguler la température
interne de l'Å“il, maintenant ainsi un environnement optimal pour la fonction
visuelle. La choroïde aide par ailleurs à protéger la rétine
des lésions. Enfin, elle sert à absorber les rayons lumineux qui ont
atteint la rétine. Sa coloration noire la rend éminemment propre à cet
usage. Le muscle ciliaire est le muscle de l'accommodation.
Les maladies de la
choroïde, telles que la choriorétinopathie séreuse centrale, la dégénérescence
maculaire liée à l'âge (DMLA) et la choroïdite, peuvent avoir un impact
significatif sur la santé visuelle et nécessitent une gestion médicale
appropriée. (Dr
Ad. Piéchaud). |
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