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Étoiles en société Etoiles multiples, associations, amas |
Aperçu | Les étoiles sont très irrégulièrement réparties dans le ciel. Elles se regroupent d'abord en galaxies, et la trace blanchâtre sous laquelle nous apparaît notre Voie lactée est la manifestation de pareil regroupement. Mais la grégarité des étoiles se manifeste aussi à des échelles plus petites, à l'intérieur même des galaxies. Et, pour tout dire, dans le monde stellaire, les étoiles isolées, à l'image du Soleil, sont moins communes que les étoiles associées à d'autres étoiles. Deux tiers des étoiles vivent ainsi en couples, c'est-à-dire qu'elles forment avec une autre étoile un système, lié par la gravitation, dans lequel elles décrivent des orbites autour d'un centre de masse commun. Ce sont des étoiles doubles. Les étoiles doubles très rapprochées, souvent qualifiées de binaires serrées, ne sont pas facile à distinguer des étoiles simples. Mais elles peuvent présenter un grand intérêt. Ainsi, pour peu que le plan de l'orbite de deux composantes soit aligné soit orienté selon la ligne de visée, on pourra, par exemple, observer leurs éclipses mutuelles, qui se manifesteront par des variations périodiques de luminosité. On aura affaire à des binaires à éclipses.Certaines étoiles ne sont pas mêmes doubles, elles sont triples quadruples, etc. On parle alors d'étoiles multiples. Et elles ne sont elles-mêmes que les miniatures de groupements plus étendus, dont certains auxquels leur isolement au milieu du ciel étoilé et le rapprochement de leurs composantes avaient, dès la plus haute antiquité, a fait assigner des noms spéciaux : ce sont les Pléiades, les Hyades (constellation du Taureau), Praesepe (dans le Cancer) et l'amas de la Chevelure de Bérénice. Les astronomes appellent amasces sociétés stellaires, souvent riches de centaines de membres et davantage, et plus particulièrement amas ouverts, ceux que l'on vient de citer. D'autres, plus riches encore, et beaucoup plus compacts, doivent à leur aspect le nom d'amas globulaires. On les rencontre à la périphérie des galaxies, où ils concentrent certaines de leurs plus vieilles étoiles. Appartenant à la même famille que les amas, mais à l'individualité moins facile à reconnaître, existent encore des groupes dispersés d'étoiles, appelés associations, dans le cas de ceux qui s'apparentent le plus aux jeunes des amas ouverts, mais sans que la gravitation ne parvienne à lier entre elles leurs étoiles trop dispersées. Il en est de même des anneaux stellaires et des chaînes, qui lorsque ils ne sont pas de simples regroupement apparents, pourraient sûrement être considérés comme une variété d'associations, et des courants stellaires, qui pour leur part, traduisent dans les galaxies l'existence de grands mouvements d'ensembles, dans lesquels peuvent être impliquées toutes les sociétés stellaires que l'on vient de mentionner, ainsi d'ailleurs que des étoiles isolées. Que l'on envisage les étoiles composées ou les amas, et leurs diverses variantes plus ou moins déliées, le constat que l'on pourra faire est toujours le même : celui du caractère collectif du phénomène stellaire, qui est la conséquence directe de leur mode de formation. | |
Mise en ordre | Les étoiles doubles et multiples Les étoiles doubles et multiples sont des étoiles suffisamment proches pour être liées par l'attraction gravitationnelle. Elles sont en orbite autour du centre de masse de l'ensemble qu'elles forment et leur mouvement obéit aux lois de Képler. Une situation très commune. Il semble qu'on puisse estimer que le tiers seulement des étoiles sont, à l'instar de notre Soleil, des objets simples, isolés. La plupart des étoiles (soit environ les deux-tiers restants, donc) sont liées à un compagnon. Elles constituent ce que l'on appelle des systèmes, que l'on pourra qualifier de complexes ou de composés. Quand on a affaire à deux étoiles seulement, on parle de systèmes binaires ou simplement d'étoiles doubles. Dans le cas, plus rare, où le système stellaire comporte davantage d'étoiles, on parle de systèmes (ou étoiles) triples, quadruples, ou encore... multiples. Il convient de ne pas confondre les étoiles doubles physiques, dont il est question ici, des fausses étoiles doubles, dites doubles optiques, et qui ne sont en réalité que des étoiles rapprochées par la perspective sur la voûte céleste, mais qui situées à des distances très différentes n'ont aucun lien entre elles. Ajoutons enfin pour en terminer avec ces questions de vocabulaire, que parmi les doubles physiques, on distingue également celles qu'un télescope peut séparer (c'est-à-dire voir isolément) et appelées doubles visuelles, de celles dont la duplicité n'est révélée que par une étude de leur spectre (doubles spectroscopiques). | |
Les binaires à éclipses | ||
Les novaeL'abondance des étoiles doubles et multiples impose des conditions sévères aux théories sur la formation des étoiles. Ces dernières doivent être en mesure d'expliquer non seulement comment se fabrique une étoile, mais comment il se fait aussi que les processus à l'oeuvre débouchent aussi parfois sur la formation d'une étoile isolée, alors que dans d'autres cas (selon des proportions bien définies), il naît plusieurs étoiles. Les étoiles d'un système stellaire donné sont issues de la même matrice de gaz et de poussières. Celle-ci a dû se fragmenter de telle sorte qu'un, deux ou davantage de pôles de condensations sont apparus dans un espace à la fois assez restreint pour que l'attraction gravitationnelle assure une cohésion durable de l'ensemble, et assez étendu pour que se développent des naissances séparées. Une séparation, qui en l'occurrence signifie que chacune des étoiles d'un système composé peut espérer inscrire son évolution ultérieure dans le même schéma d'une étoile isolée. En tout cas, pendant un certain temps. Les transferts de matière - Contrairement aux étoiles isolées qui au cours de leur évolution ne peuvent que perdre de la masse, sous l'effet du vent stellaire qui les vide progressivement d'une partie, voire de toute leur enveloppe, les composantes d'étoiles doubles peuvent aussi acquérir de la masse en provenance de leur compagnon. Ces transferts de masse se déroulent essentiellement quand l'une des étoiles a gonflé en géante rouge, et que son enveloppe dilatée passe sous l'emprise gravitationnelle de l'autre composante. Le phénomène pourra aussi s'inverser quand la seconde composante aura gonflé à son tour. Au total, puisque la masse d'une étoile définit les conditions de son équilibre interne et des processus qui se déroulent en son sein, les transferts de masse signifient que les étoiles binaires vont pouvoir évoluer de façon extrêmement complexe, selon le gain et la perte combinés de chacune des composantes. | ||
Les amas stellaires Les amas stellaires sont une concentrations d'étoiles liées par la gravitation. Ces objets peuvent rassembler de quelques dizaines à plusieurs millions d'étoiles. Ces collections stellaires possèdent trois caractéristiques essentielles, qui sont aussi extrêmement précieuses pour les astronomes : 1 - Les étoiles d'un amas ont sensiblement le même âge, puisqu'elles sont issues d'un même processus de formation stellaire qui est un phénomène bref au regarde de la durée de vie d'un amas.Ces trois points font que les différences observées entre les étoiles d'un amas ne sont fonction, pour l'essentiel, que d'un seul paramètre : la masse initiale, qui détermine seule le rythme auquel l'étoile va vieillir et se distinguer ou pas de ses soeurs. L'outil privilégié pour l'étude des amas stellaires et le diagramme HR (sous ses différentes variantes). La distribution des points représentatifs de chaque étoile de l'amas selon sa température, sa couleur, ou son type spectral et sa magnitude ou sa luminosité permettent de déduire des informations sur son état d'évolution : la présence plus ou moins importante d'étoiles massives dénote un amas jeune ou plus vieux; Mais la partie gauche de la séquence principale se dépeuple progressivement, en même temps que la branche des géantes accueille de nouveaux membres. La position du "point de rebroussement" de la séquence principale est donc un bon moyen de connaître l'âge de l'amas. Il est également possible de déduire la distance d'un amas de la comparaison de son diagramme HR avec un diagramme théorique. | ||
A partir de leur aspect, aussi bien que par les types de diagramme HR qui leur correspondent, on peut distinguer deux types d'amas stellaires : Les amas ouverts | ||
Les amas globulairesLes amas stellaires sont des structures instables. Les amas ouverts en particulier perdent progressivement leurs étoiles et dépassent difficilement un âge de quelques centaines de millions d'années. Les amas globulaires, plus riches en étoiles et plus compacts ont une espérance de vie plus longue (elle dépasse la valeur de l'âge actuel de l'univers), mais se délitent eux-aussi progressivement. | ||
Les groupes dispersés Sous le terme de groupes dispersés, on désignera ici des ensembles d'étoiles sans lien gravitationnel véritable entre elles, plus ou moins éparpillées, mais dont les déplacements dans l'espace (et parfois l'âge) trahissent une origine commune. On en envisagera de trois sortes : Les associations stellaires, qui sont des objets jeunes se dispersant à partir d'un centre commun, ou peut, à l'occasion subsister un amas ouvert, et rappelant d'ailleurs par bien d'autres aspects les amas ouverts; les anneaux stellaires et les chaînes, assez similaires aux associations par leurs caractéristiques dynamiques, et qui se signalent par la forme particulière d'où est tirée leur appellation; et enfin les courants d'étoiles, qui correspondent à des ensembles stellaires suivant des directions parallèles dans l'espace, dans certains cas depuis très longtemps, si l'on en juge par l'âge de leurs membres dans certains cas. Certains courants d'étoiles outre des étoiles isolées, des amas ouverts et des associations, témoignant ainsi de mouvements coordonnés d'ampleur considérable dans le disque galactique. | ||
Les associations stellairesAjoutons qu'à une échelle encore plus grande les groupes d'étoiles dispersées ainsi que les amas ouverts peuvent former des structures plus amples, à l'exemple de la ceinture de Gould, au coeur de laquelle circule actuellement le Système solaire. |
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