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Les naines blanches
sont des étoiles de masse
intermédiaire (disons entre 0,8 et 8 à 10 fois la masse du
Soleil) parvenues au terme de leur existence
nucléaire, après le stade de géante
rouge et celui d'étoile centrale de nébuleuse
planétaire. Désormais débarrassées de l'essentiel
de leur enveloppe, ce ne sont plus que des étoiles réduites
un noyau compact, enveloppé d'une fine couche d'hydrogène
ou d'hélium.
Il s'agit toujours d'objets très
petits et peu lumineux. Une naine blanche concentre en général
une masse comprise entre 0,6 et 1,4 masses solaires, dans un volume de
l'ordre de celui de la Terre. La matière
à l'intérieur de l'astre atteint ainsi des températures
dépassant le million de degrés, et des densités de
l'ordre de plusieurs milliers de tonnes par centimètre cube. Dans
une naine blanche de la masse du Soleil et d'un diamètre de 10 000
km seulement, comme l'étoile de van Maanen (Poissons),
par exemple, la matière présente une densité un million
de fois supérieure à celle de l'eau dans les conditions ordinaires. |
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La borne supérieure
de 1,4 masses solaires envisageable pour une naine blanche est appelée
la masse limite de Chandrasekhar,
du nom de l'astrophysicien qui l'a mise en évidence. Elle trace
la ligne de partage entre les étoiles appelées à devenir
des naines blanches, et celles dont le destin est celui d'étoile
à neutrons, voire de trou noir. Ce seuil est éventuellement
un peu plus élevé en fonction de la vitesse de rotation de
l'étoile (une naine blanche, du fait de sa compacité, accomplit
en général sa rotation en une petite dizaine de secondes).
Cela posé, il n'est pas exclu que certaines naines blanches, proches
de la limite de Chandrasekhar et possédant un compagnon dont elles
happent l'enveloppe, puissent accroître leur masse suffisamment pour
franchir le seuil et donc imploser en étoiles neutrons.
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Contrairement à ce
que l'on observe dans un gaz ou un plasma,
les atomes et les électrons
à l'intérieur d'une naine blanche se retrouvent comme plaqués
les uns contre les autres, un peu comme s'ils se touchaient et imposaient
une résistance à toute compression supplémentaire
(la limite de compression n'est franchie, justement, que dans le cas des
étoiles à neutrons). La loi qui dans
un gaz relie normalement pression, volume et température
cesse ici d'être valable. On a affaire à ce que les physiciens
appellent de la matière dégénérée.
La dégénérescence se traduit
en particulier par une conductivité thermique élevée.
Il n'existe dès lors pas de courants de convection à l'intérieur
de l'étoile susceptibles d'en brasser les constituants. Les
différents éléments
chimiques contenus dans une naine blanche tendent donc à se
stratifier. Les plus lourds migrent vers le centre de l'étoile,
les autres flottent en surface. Un tel processus permet d'interpréter
les différents types de naines blanches comme des stades plus ou
moins avancés de cette sédimentation.
Les naines blanches ont initialement des températures
superficielles qui peuvent dépasser les 10 000 K (d'où leur
couleur blanche ou bleutée). Mais comme les réactions de
fusion thermonucléaire ont cessé
dans leur coeur, et qu'elles ne produisent donc plus d'énergie,
elles sont appelées à se refroidir inéluctablement,
comme un fer à repasser débranché. Au fil du temps
(peut-être 10 milliards d'années), elles deviennent des objets
froids et n'émettant pratiquement plus aucun rayonnement. Les noyaux
de leurs atomes, dont l'agitation était jusque là à
l'origine de la température, peu à peu deviennent suffisamment
"lents" pour pouvoir s'organiser en un réseau cristallin. On parlera
alors, pour ces astres solides dont on ne connaît pas encore d'exemple,
de naines noires. |
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Un autre destin peut aussi
être envisagé lorsque les naines blanches appartiennent à
des systèmes binaires serrés. La chute
à leur surface de matière en provenance de leur compagnon
pourra en particulier donner lieu à des explosions localisées
(phénomène de nova), ou à des
explosions plus importantes détruisant complètement la naine
blanche (phénomène de supernova de type
I). |
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