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Les groupes dispersés d'étoiles
Associations et courants stellaires

Aperçu
Sous le terme (non certifié et qui frise l'oxymore!) de groupes dispersés, on désignera ici des ensembles d'étoiles sans lien gravitationnel véritable entre elles, plus ou moins éparpillées, mais dont les déplacements dans l'espace (et parfois l'âge) trahissent une origine commune.

On en envisagera de trois sortes : Les associations stellaires, qui sont des objets jeunes se dispersant à partir d'un centre commun, ou peut, à l'occasion subsister un amas ouvert, et rappelant d'ailleurs par bien d'autres aspects les amas ouverts; les anneaux stellaires et les chaînes, assez similaires aux associations par leurs caractéristiques dynamiques, et qui se signalent par la forme particulière d'où est tirée leur appellation; et enfin les courants d'étoiles, qui correspondent à des ensembles stellaires suivant des directions parallèles dans l'espace, dans certains cas depuis très longtemps, si l'on en juge par l'âge de leurs membres dans certains cas. Certains courants d'étoiles outre des étoiles isolées, des amas ouverts et des associations, témoignant ainsi de mouvements coordonnés d'ampleur considérable dans le disque galactique. 
 

La ceinture de Gould

A une échelle encore plus grande que celle des courants d'étoiles, il est possible de rencontrer dans la Voie lactée des structures qui contiennent tous les ensembles déjà cités et qui ont, semble-t-il, un point de départ unique. C'est le cas en particulier de la ceinture de Gould, au coeur de laquelle circule actuellement le Système solaire. Il s'agit, si l'on veut, d'une "associations d'associations et d'amas", qui forme un anneau de trois mille années-lumière de diamètre. Elle est composée de multiples amas ouverts et associations (principalement OB), dont celle d'Orion. On y voit l'effet d'une propagation de proche en proche, analogue à celle d'un feu de forêt, de formations stellaires qui auraient affecté progressivement les nuages situées dans notre région de la Voie lactée.

Mise en ordre
Les associations stellaires

Ce terme introduit par Ambartsumian en 1949 désigne un petit groupe d'étoiles, souvent dispersées sur quelques petites centaines d'années-lumière, issues d'un même processus de formation, mais que la gravitation ne parvient pas à lier ensemble et qui se dispersent rapidement. Cela explique que les association durent peu de temps (quelque chose de l'ordre d'une dizaine de millions d'années), et donc qu'on n'y observe que des étoiles très jeunes. On distingue deux types principaux d'associations stellaires selon les étoiles les plus lumineuses que l'on y rencontre, ainsi, parfois, qu'un troisième type :

Les association OB - Ces ensembles, riches de quelques dizaines à quelques milliers de membres, sont dominés par des étoiles massives des types spectraux O et B. On rencontre parfois un amas ouvert en leur centre, ce qui révèle la parenté étroite entre ces deux types d'objets.

Les associations T - Ces ensembles, très similaires aux précédents, sont dominés par des étoiles de masse moyenne, mais qui se situent dans une phase précoce dévolution très lumineuse : le stade T Tauri (Taureau). On y rencontre également des étoiles du type RW Aurigae (Cocher). Des nébulosités accompagnent généralement les associations T, chose plus rare dans le cas des associations OB.

Les associations C - Moins souvent considéré que les précédents ce type d'associations stellaires proposé en 1978 par Efremov, concerne des groupes qui possèdent en leur sein de céphéides. La présence énigmatique de ces étoiles variables pulsantes, qui correspondent un stade tardif d'évolution, signifie que l'on a affaire ici à un groupe relativement âgé, peut-être au reliquat d'un ancien petit amas ouvert.

Les anneaux stellaires et les chaînes

L'idée qu'il puisse exister des groupements annulaires de jeunes étoiles remonte à Isserstedt qui leur a donné le nom d'anneaux stellaires en 1968. Dans les années qui ont suivi la question de la réalité de ses structures a été vivement débattue. Il est apparu certains anneaux répertoriés par Isserstedt correspondaient à de simples effets fortuits. Il semble cependant que d'autres soient d'authentiques structures. Mais la question reste posée de savoir en quoi ces objets se distinguent véritablement des associations OB classiques. Les mêmes remarques s'appliquent à des alignements d'étoiles jeunes appelées chaînes, dont la disposition est sans doute le fruit du hasard, même si on peut voir en elles aussi les membres à part entière de telle ou telle association, identifiée par ailleurs, et qu'elles accompagnent souvent.


Anneau ou association? La courbe bleue met en évidence
la structure annulaire d'une association OB : Car OB 2.
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Des traceurs de la structure galactique

Isserstedt s'est proposé en 1968 d'utiliser les 1067 anneaux stellaires qu'il a répertoriés sur les cartes du mont Palomar pour mettre en évidence la structure spirale de notre Voie lactée. En supposant que ces anneaux ont tous à peu près le même diamètre, il a utilisé la mesure de leurs dimensions angulaires pour en déduire leur distance. Cela a donné l'étonnante figure présentée ici. On peut, il est vrai, n'y voir qu'une adaptation de la méthode qui utilise avec un résultat similaire les associations OB.

Les courants d'étoiles

Il n'y a sans doute pas non plus de différence fondamentale entre les courants d'étoiles et les associations. Dans les deux cas, on a affaire à des étoiles nées ensemble (c'est-à-dire en un même lieu et au même moment). Mais alors que les associations stellaires se signalent par le grand éclat de leurs principales étoiles, les courants stellaires, dont les membres sont également encore plus dispersés, sont identifiés par l'étude du seul déplacement dans l'espace de leurs membres. Ces objets vont à peu près dans la même direction, et donc viennent à peu près du même endroit. Le plus connu, et sans doute le plus étonnant de ces courants est celui dit de la Grande Ourse, puisque le Soleil, qui ne lui appartient pas, y est plongé. Ce courant comporte notamment les étoiles les plus brillantes de la grande Ourse (qui forment un amas ouvert) et, à l'opposé du ciel, Sirius (Grand Chien). Les études conduites à partir des données recueillies par le satellite astrométrique Hipparcos ont mis en évidence l'existence dans le voisinage solaire de bien d'autres courants.

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