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notre Galaxie |
Aperçu |
La Voie lactée
est la galaxie dans laquelle se situe le Système
solaire, et on la désigne couramment comme la Galaxie, avec
un G majuscule. Notre position en son sein nous la fait voir par la tranche
sous la forme d'une large bande laiteuse, aux contours irréguliers
et aux bords légèrement fendus, qu'on aperçoit dans
le ciel, lorsque la nuit est sereine, appuyant
toujours ses deux extrémités, telle une immense arche de
matière
lumineuse, sur deux points opposés de l'horizon.
Appelée Galaxie (de gala = lait) par les Grecs, via Lacta par les Romains, elle devait son origine, d'après la mythologie ancienne, à quelques gouttes de lait qu'Hercule, à qui Junon, apaisée par Minerve, avait consenti à donner le sein, en fit jaillir en la mordant. D'autres poètes font de la Voie lactée le sillage enflammé laissé par Phaéton dans sa course désordonnée à travers le ciel sur le char du Soleil, ou encore, comme Ovide, le chemin des Dieux, la voie de l'Immortalité, qui conduisait les héros au palais de Jupiter. Les Arabes lui donnaient le nom de fleuve céleste. |
La Voie lactée est une galaxie spirale barrée dont le bulbe est relativement petit et les bras très ouverts (type SBc). Sa structure exacte est en fait difficile à connaître du fait de notre position à l'intérieur du disque. |
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On rencontre
dans la Voie lactée les deux grandes populations
classiques d'étoiles, auxquelles on adjoint
une population dite intermédiaire :
La population I se rencontre concentrée dans des amas ouverts et des associations OB, qui eux-mêmes se situent dans les bras spiraux. |
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Les étoiles de population I viennent, pour certaines d'être tout juste formées (on parle alors aussi de population I extrême) et en moyenne, on pourrait donner à ces étoiles quelque chose comme 10 à 100 millions d'années. Les étoiles de la population intermédiaire ont, au plus l'âge du disque, soit environ 9 à 10 milliards d'années. Les plus vieilles étoiles (population II) datent de la formation de la Voie lactée et ont environ 12 à 13 milliards d'années. |
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Le disque stellaire, dans lequel ce concentre aussi l'essentiel de la matière interstellaire (10% de la masse lumineuse totale), a un diamètre d'environ 70 000 années-lumière; le gaz qui prolonge ce disque s'étend jusqu'à 100 000 années-lumière. La région dans laquelle circule le Système solaire se situe à environ 24 500 années-lumière du centre galactique. |
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Si on la compare aux autres galaxies spirales, notre Galaxie apparaît relativement grosse. Avec une masse lumineuse équivalente à 400 milliards soleils, elle est la plus massive (ci ce n'est la plus étendue) de la trentaine de galaxies que comporte le Groupe Local. Cette masse lumineuse représente cependant peu de chose en définitive, puisque la masse totale de la Voie lactée, déduite de sa courbe de rotation est dix foix supérieure. Comme les autres galaxies spirales, la Voie lactée est donc d'abord une vaste condensation de matière sombre. |
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La Voie lactée est, avec la galaxie d'Andromède, l'autre poids lourd du Groupe local. Chacune est accompagnée d'un cortège de galaxies, qui sont leurs satellites. Les plus importants satellites de la Voie lactée sont le Petit et le Grand Nuage de Magellan. |
Rotation | La période de révolution des astres autour du centre galactique est variable selon leur distance à celui-ci. Pour le Soleil, situé à environ 24 500 années-lumière du centre galactique, la durée d'une révolution se situe autour de 230 millions d'années. Ce qui signifie que notre Système solaire, vieux de 4,6 milliards d'années, a accompli une vingtaine de tours complets depuis sa formation. |
Les
grandes régions de la Galaxie
On distingue dans la Voie lactée trois régions principales. Au centre, un gros renflement, le bulbe, est constitué surtout des étoiles vieilles. Celui-ci recèle dans ses tréfonds un objet compact de forte masse, qui pourrait être un trou noir géant. Le bulbe est prolongé par le disque galactique proprement dit. Là, se concentrent pratiquement tous les nuages de gaz, ainsi que les étoiles les plus jeunes. Le disque se signale aussi par la présence de quatre structures enroulées en rotation lente, les bras spiraux. Le halo, enfin, rassemble dans un espace sphérique les étoiles les plus vieilles. La plupart d'entre elles se rassemblent dans des groupes serrés et riches, les amas globulaires, dont chacun peut compter plusieurs centaines de milliers astres. Le halo contient aussi une composante de nature inconnue, indétectable directement : la matière sombre. La ZOA - A cause des concentrations de poussières qui obscurcissent la vue, seule une petite portion, de la Voie lactée est accessible à l'observation directe dans le domaine visible du spectre. Cette petite portion permet de définir une zone proche de nous, le voisinage solaire, ainsi qu'une autre zone, difficile d'accès, la ZOA (= Zone of Avoidance), zone d'évitement ou zone aveugle, accessible seulement à des longueurs d'ondes spécifiques (certaines parties du spectre infrarouge, domaine radio, principalement). Le bulbe, le centre galactique, et une grande partie du disque de la Voie lactée se situent dans la ZOA. Mais, au-delà, une grande région de l'espace cosmique est elle aussi masquée : on y a notamment découvert ces dernières décennies des galaxies proches, appartenant au Groupe Local, et des galaxies plus lointaines semblant appartenir à cette grande structure de l'univers local connue sous le nom de Grand Attracteur (dans la directiuon de l'Hydre). Les principales régions de la Voie lactée. (Image reconstituée à partir des données recueillies par le satellite Cobe). Le disque Le disque est une structure très
plate qui concentre la plupart des étoiles jeunes de la Galaxie.
Le disque renferme très peu de matière sombre (moins de 10%
de sa masse). Le disque ne suit pas exactement le plan équatorial
de la Galaxie, il est déformé et s'en écarte parfois
sensiblement. Cette inflexion, appelée warp, est expliquée
par les effets de marée induits par d'autres
galaxies proches, satellites de la Voie lactée, à commencer
par le Grand Nuage de Magellan.
Disque fin - Cette structure qui est celle qui est la plus proche du plan équatorial de la Galaxie a environ 1500 à 2000 années-lumière d'épaisseur. C'est la région dans laquelle se concentre l'immense majorité des étoiles jeunes, le plus souvent rassemblées en amas ouverts. C'est aussi dans cette région, mais cette fois sur seulement 100 à 200 années-lumière d'épaisseur, que se concentrent les nuages moléculaires géants, et leurs poussières.On ajoutera que des naines blanches en déplacement rapide ont été identifiées ces dernières années, dont la distance est mal connue, mais que les astronomes situent soient dans le halo, soit à la périphérie du disque. Le statut et la localisation exacte de ces objets est encore discutée, mais s'il s'avère qu'elles se situent en bordure du disque, elles pourraient être les représentantes d'une composante supplémentaire : le disque extrême. |
La
barre et les bras spiraux
Notre Galaxie possède une barre et au moins quatre bras spiraux. Deux avaient été identifiés, dès 1951 par William Morgan. Mais la réalité de la structure à quatre bras a été définitivement établie, en 1976, par Yvon et Yvonne Georgelin, à l'observatoire de Marseille, à partir de l'étude de la distribution des régions HII géantes (gaz ionisé par des étoiles chaudes). La même structure est révélée par l'hydrogène neutre (raie à 21 cm). Ce schéma, qui reste la base de la compréhension actuelle de la structure du disque galactique, s'est ensuite quelque peu compliqué. Il est apparu ainsi que la Voie lactée possède également une barre. Celle-ci prolonge le bulbe et fait encore sentir ses effets, semble-t-il, à la hauteur de l'orbite solaire. Sa partie principale cependant pourrait ne pas dépasser un rayon de 3 kiloparsecs, ou 10 000 années-lumière du centre. Distance à laquelle on identifie un bras spiral (le bras à 3 kpc), qui pourrait être plutôt un grand anneau de gaz en expansion, comme ceux que l'on observe dans les régions internes d'autres galaxies. La barre, selon certains auteurs, donnerait naissance à deux bras spiraux principaux (le Bras interne de Norma et le Bras spiral majeur), qui la prolongeraient à chacune de ces extrémités. Et c'est seulement à partir d'une vingtaine de milliers d'années-lumière du centre que ces bras se scinderaient (l'un pour donner naissance au Bras intermédiaire, l'autre au bras externe de Persée), pour former les quatre bras traditionnellement reconnus. Enfin, on a identifié à la périphérie du disque, d'une part une structure annulaire composée d'étoiles, et d'autre part un bras composé d'hydrogène neutre : La première structure, connue sous le nom de Bras externe du Cygne, ou de Bras externe tout court, pourrait éventuellement se rattacher au Bras de Persée, dont il serait une émanation, le bordant sur une très grande longueur, mais il pourrait aussi correspondre plus certainement à la superposition des régions les plus extérieures des quatre bras principaux. Quant au bras d'hydrogène, il a été identifié seulement en 2004 à la périphérie du disque galactique. Ce nouveau bras externe de la Galaxie dessine un arc d'environ 70 ° et se situe entre 60 000 et 80 000 années-lumière du centre. Cette structure, détachée très légèrement dans l'hémisphère sud de la Voie lactée se signale par une surdensité en hydrogène neutre. Son épaisseur est de l'ordre de 3000 à 5000 années-lumière sur pratiquement toute sa longueur. Très mal connus dans notre Galaxie, mais bien identifiés dans d'autresgalaxies spirales (un bon exemple étant ici M 83, dans l'Hydre), les bras d'hydrogène neutre qui structurent leur disque de gaz s'étendent toujours beaucoup plus loin que les bras composés d'étoiles. Celui qui vient d'être découvert dans la Voie lactée, et qui borde pratiquement le disque de gaz, semble lui aussi dans le prolongement du bras externe de Persée, à moins qu'il ne constitue une extension de celui Cygne. Reste encore à savoir quels sont ses liens exacts avec ces derniers, tant la topographie de notre Voie lactée, on le voit, reste énigmatique. Bras observés avec une superposition à une structure galactique théorique. (Source : McClure-Griffiths et al., astro-ph/0404448). A cette complication globale de la structure spirale, s'en ajoute une seconde, plus locale, et qui est une source d'ambiguités nombreuses : les bras spiraux ne sont pas identifiables dans toute leur continuité, et ne sont d'ailleurs pas nécessairement continus. On en découvre ici et là des portions, que l'on appelle aussi souvent des bras. Certaines de ces portions se présentent comme des excroissances, des éperons, des bras principaux. Si bien qu'au total, que parler d'une structure à quatre bras spiraux, consiste simplement à envisager la structure réelle de la Galaxie au travers d'une première grille de déchiffrement, qui n'en exclut pas d'autres plus fines.
Les astronomes ont donné aux bras ou aux portions de bras les noms de la constellation dans laquelle ont les identifie le mieux (souvent, il s'agit de la portion qui est la plus proche de nous). Parfois des noms alternatifs existent, et un même bras, à l'image d'une longue rue, peut avoir des noms différents selon la portion considérée. Les paragraphes qui suivent sont destinés à y voir un peu plus clair. Bras interne de Norma (Règle) - Ce bras démarre directement à l'un des extrémités de la barre (celle qui est la plus proche du Soleil), et se développe ensuite pour l'essentiel à l'opposé (par rapport à nous) du centre galactique. Région centrale de NGC 3372. Source : The STScI Digitized Sky Survey; compositage : Imago Mundi, © 2011.
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Le
bulbe
Le bulbe correspond à la région centrale et dense de la composante sphéroïdale de la Galaxie. C'est un ellipsoïde composé d'étoiles de population II (sauf dans sa région la plus centrale), dont le diamètre équatorial est d'une quinzaine de milliers d'années lumière. Placé au coeur même de la ZOA, cette région est pratiquement inaccessible à l'observation dans le domaine visible à cause de l'interception de cette lumière par les poussières concentrées à proximité du plan du disque galactique. Quelques étroites trouées existent cependant, telles la fenêtre de Baade, qui laissent en percevoir de petites portions périphériques. Le centre galactique*Le sphéroïde Le sphéroïde ou halo stellaire, partie externe de la composante sphéroïdale de la Voie lactée, est beaucoup moins densément peuplé que le bulbe. On y rencontre ici encore des étoiles de population II, qui se signalent par des mouvements propres élevés, ainsi que des amas globulaires (1% des étoiles du halo), distribués symétriquement autour de la Voie lactée, dans un volume sensiblement sphérique de 100 000 années lumière de diamètre, environ. Les invités Les Nuages à grande vitesse - D'autres objets, enfin, dont le statut est encore discuté peuplent le halo ou sa périphérie. Il s'agit de concentrations d'hydrogène dont les vitesses sont trop importantes pour pouvoir être considérées comme relevant d'un mouvement de révolution autour de la Galaxie. Ces nuages à grande vitesse ou HVCs (= High velocity clouds) pourraient, pour certains d'entre eux, correspondre à de la matière éjectée hors de la Voie lactée par les processus violents qui s'y déroulent (explosions de supernovae). On parle alors de fontaines galactiques. Il pourrait aussi s'agir, pour certains autres, de masses gazeuses "primordiales" appartenant au Groupe Local, et qui seraient comme les résidus inutilisés de la formation des galaxies (le complexe H?). Les HVCs pourraient dans ce cas fournir l'explication d'une des énigmes des modèles de formation des galaxies, à base de matière sombre froide, et qui prévoient la formation de davantage de galaxies naines (Les galaxies elliptiques) que celles que l'on observe. On ne les observerait donc pas, parce qu'elles n'auraient pas encore eu le temps de former des étoiles, et qu'elles seraient encore à l'état de nuages...Le sphéroïde pourrait se prolonger par une structure supplémentaire, la couronne, à laquelle on donne un diamètre de 600 000 années-lumières, et dans lequel sont donc plongées aussi six galaxies satellites de la Voie lactée, ainsi que quelques amas globulaires lointains. Cette région très étendue et aux contours mal définis occupe en fait l'espace qui est aussi dévolu à la matière sombre, ce halo sombre, qui concourt pour 9/10 à la masse de la Galaxie. -
Le voisinage solaire On désigne sous le nom de voisinage solaire la région de la Galaxie accessible à l'observation dans le domaine visible. Une définition un peu vague, mais qui correspond à une zone grossièrement sphérique, d'un diamètre d'environ 2000 à 3000 années-lumière. Dans le plan galactique l'horizon qui en marque la limite, est formé par les poussières opaques; perperpendiculairement au plan de la Voie lactée, la vue peut se prolonger quasiment indéfiniment dans l'espace intergalactique. Mais les étoiles de la galaxie deviennent rapidement assez rares, et l'on quitte très vite les populations stellaires appartenant au disque pour ne rencontrer que des étoiles du halo. |
La
structure la plus remarquable de notre province galactique est constituée
par un chapelet d'amas ouverts et d'associations
stellaires (Lézard OB1, Persée OB2, etc.) qui forment
une grande ellipse autour du Soleil, inclinée
d'environ 18° par rapport au plan galactique, et d'un rayon moyen de
l'ordre de 2000 années-lumière. L'existence de cette ceinture,
déjà soupçonnée au milieu du XIXe
siècle par John Herschel,
a été confirmée quelques décennies plus tard
par l'astronome Benjamin Gould,
qui lui a donné son nom.
L'origine de cette
structure pourrait se situer il y a cinq cents millions d'années,
avec la traversée du bras spiral majeur par un gros nuage moléculaire.
Selon ce scénario, cette traversée déstabilise le
nuage et y met en branle un processus de formation stellaire, au cours
duquel naissent quelques étoiles massives,
qui vont bientôt exploser, déstabilisant ainsi d'autres portions
de nuages autour d'elles, qui donneront naissance à quelques amas
stellaires actuellement proches de nous, tels que les Pléiades (au
centre d'une association très étendue qui compte aussi l'amas
ouvert Melotte 20). De proche en proche de nouvelles formations stellaires
ont lieu ainsi sur le périmètre d'un cercle, un peu plus
grand à chaque génération. La rotation différentielle
de la Galaxie déforme ce cercle et le transforme en ellipse, mais
les derniers groupes d'étoiles formés continuent d'exprimer
la poursuite du processus, qui consomme la matière interstellaire
présente et creuse l'espace qui sépare le Bras majeur et
l'Éperon d'Orion. Cette activité qui
se manifeste actuellement avec une certaine vigueur dans les régions
d'Orion et du Sagittaire, explique
que ce soit aussi dans ces régions que l'on observe les plus belles
nébuleuses
diffuses.
La Bulle locale - L'histoire complexe de l'actuel voisinage solaire a impliqué l'explosion de nombreuses supernovae. Celles-ci ont soufflé dans l'espace interstellaire un gaz très dilué et très chaud (plusieurs millions de degrés) qui empli un grand volume à l'intérieur de la ceinture de Gould, et dans lequel est immergé le Système solaire. Cette cavité, aux contours eux aussi assez compliqués est appelée la Bulle locale. Ce n'est pas non plus un milieu homogène. En explosant, les supernovae repoussent aussi le gaz plus froid qui les environne, et le compriment pour former de petits nuages. Le Soleil est d'ailleurs actuellement en train de traverser un de ces petits nuages (le Nuage Local), lui-même appartenant à un petit groupe de nuages (le Duvet local...), soufflés depuis les régions actives du Centaure. |
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