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Les
Bergeronnettes (Motacilla L.) sont des Oiseaux
de l'ordre des Passeriformes. Ils constituent
le principal groupe de la famille des Motacillidés, qui comprend
en outre les Pipis ou Pipits (Anthus), les Alouettes sentinelles (Macronyx)
et quelques genres (Neocorys, Xanthocorys, Oreocorys) ou asiatiques (Limonidromus).
Chez les Bergeronnettes, qui sont toutes de petite taille et de formes
élégantes, la queue est très
allongée et formée de plumes
étroites; le pouce avec son ongle est plus court que la partie nue
des tarses; le bec est fin et pointu comme une alène et le plumage
offre des teintes noires, grises, blanches, vertes ou jaunes largement
distribuées. Ce système de coloration, joint aux dimensions
relatives de la queue et des doigts, permet de facilement distinguer ces
ciseaux des Anthus ou Pipis qui ont le plumage tacheté comme les
Alouettes et l'ongle du pouce très développé.
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Un
Bergeronnette grise (Motacilla alba).
D'ailleurs, les Bergeronnettes
ont des moeurs encore plus aquatiques que les Pipis et si on les rencontre
assez souvent dans les champs ou dans les pâturages, au milieu des
troupeaux de boeufs et de moutons, ce qui leur a valu le nom de Bergeronnettes,
on les voit beaucoup plus fréquemment sur le bord ou même
au milieu des ruisseaux. Elles s'avancent tantôt d'une allure rapide
et saccadée, tantôt à pas comptés, en secouant
la tête et en faisant osciller leur longue queue. C'est à
cette habitude, qui leur est commune du reste avec divers oiseaux du groupe
des Traquets, que font allusion les noms de Hochequeue et de Lavandière.
On a trouvé, en effet, une certaine analogie entre les mouvements
de ces jolis oiseaux et ceux d une laveuse agitant son battoir.
Le vol
des Bergeronnettes est léger et rapide, mais généralement
peu élevé et peu soutenu; l'oiseau, au lieu de filer en ligne
droite, décrit une ligne sinueuse. Néanmoins, la plupart
des espèces de ce genre effectuent des migrations lointaines et
s'en vont passer l'hiver dans les pays chauds.
En Europe, elles partent à la fin de l'automne
et reviennent immédiatement après la fonte des neiges, en
mars ou en avril. Aussitôt après leur retour, les bandes qui
s'étaient formées pour le voyage se dissocient, les anciens
couples se reforment, après quelques batailles entre mâles,
et établissent leurs nids chacun dans un domaine déterminé.
Ces nids, placés sur le sol, au milieu des
herbes, des blés ou des plantes de marais,
parfois aussi entre des racines, dans une légère
dépression du sol, sont faits de radicelles, de chaumes, de mousse
et de feuilles sèches et tapissés à l'intérieur
avec des brins d'herbe, des aigrettes de chardons, de poils et de plumes;
ils renferment des oeufs d'un blanc sale ou jaunâtre, ou d'un gris
bleuâtre, marqués de taches et de raies d'un gris foncé.
Les Bergeronnettes se nourrissent d'insectes
de toutes espèces, de larves et de
chrysalides qu'elles cherchent dans la vase,
sous les pierres à demi-submergées, dans les sillons tracés
parla charrue ou sur les toits des maisons. Elle ont un chant assez agréable,
et un cri d'appel bref et strident.
La famille des Motacillidés
est très nombreuse et compte des représentants sur une grande
partie du globe. Le genre Motacilla renferme à lui seul plus de
vingt espèces, dont une dizaine appartiennent à la faune
européenne. Ces dernières sont désignées sous
les noms de Bergeronnette lugubre ou Bergeronnette de Yarzell (Motacilla
lugubris Tem., M. Yarzelli Gould), de Bergeronnette grise (M. alba L.),
de Bergeronnette boarule (M. melanops Pall. ou boarula L.), de Bergeronnette
citrine (M. citreola Pall.), de Bergeronnette champêtre on de Ray
(M. campestris Pall. ou Rayi Bp.), de Bergeronnette jaune ou de printemps
(M. jlava L.), de Bergeronnette boréale (M. borealis Sund), de Bergeronnette
à tête noire (K. melanocephala Licht ou Feldeggi Michah.),
etc. Les deux premières espèces portent un costume dont le
gris, le noir et le blanc sont les couleurs dominantes, les proportions
et la distribution de ces teintes variant du reste quelque peu suivant
la saison, l'âge ou le sexe des individus; au contraire, les autres
ont toujours une livrée plus ou moins nuancée de jaune et
de verdâtre. Quelques auteurs ont voulu réserver plus spécialement
à ces dernières le nom de Bergeronnette et appeler les espèces
à livrée sombre Hochequeues ou Lavandières; mais cette
distinction ne repose sur aucune base sérieuse. (E.
Oustalet). |
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