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Chrysalide

La chrysalide (du grec chrusos, or, à cause des belles couleurs d'or dont plusieurs chrysalides sont ornées)est le second état par où doivent passe la plupart des insectes pour arriver à l'état parfait (La métamorphose des insectes). Rappelons ici que les larves des papillons portent le nom de chenilles, que les autres larves sont connues sous le nom de vers; ainsi le ver blanc, si redouté des cultivateurs et des jardiniers, est la larve du hanneton; celles qui mangent nos fruits sont des larves de diverses espèces, d'insectes. Voilà le premier état; la chrysalide ou nymphe est le second. 

Pour qu'ils se dépouillent une dernière fois de leur enveloppe, la peau des insectes  se dessèche, se fend au-dessous du dos, la chenille agrandit cette fente et sort de ce fourreau, c'est la dernière mue; la chrysalide alors, car elle prend déjà ce nom, est molle et gluante; mais on peut avec la pointe d'une épingle séparer et développer toutes les parties de l'insecte parfait; quelques heures plus tard, la matière visqueuse s'est durcie et offre une protection solide à l'insecte; en un mot, cette transformation si complète n'a demandé que quelques instants. Aussi n'est-ce pas une vraie métamorphose, et avec un peu d'attention, on reconnaît que la chrysalide est un véritable papillon emmailloté; en effet, si, dans l'esprit-de-vin, on fait périr une chenille, un jour ou deux avant cette transformation, et si on la laisse dans la liqueur pendant quelques jours, afin que les chairs se raffermissent, on parvient, avec un peu d'adresse et d'attention, à enlever le fourreau de la chenille, à mettre le papillon à découvert, et on petit reconnaître toutes ses parties. 

Ce déploiement artificiel fait voir qu'elles sont toutes contenues sous la peau de la chenille; elles sont plus repliées, plus resserrées, et autrement arrangées que dans la chrysalide.Toutes les parties extérieures du papillon ont obtenu leur véritable grandeur, et l'on peut se convaincre que les ailes, quelque peu de place qu'elles occupent, ont toute l'étendue de celles de l'insecte parfait y a pourtant des parties qui sont rejetées et qui n'appartiendront plus à la chrysalide, et par suite au papillon : ainsi aucun n'a plus de six pattes; les dents, les espèces de mâchoires et les muscles qui les faisaient agir dans la chenille restent attachés à sa dernière dépouille; il en est de même des filières qui disparaissent. 

L'extérieur de la chrysalide se dessèche et se raffermit; on peut la manier sans crainte de la blesser; mais sa partie postérieure seule peut se donner quelques mouvements sur les jointures de ses anneaux. Quant aux changements qui ont lieu dans l'intérieur, ils ne se font pas subitement; le temps que l'insecte passe sous la forme de chrysalide est employé à le rendre parfait; les organes digestifs se modifient profondément, ceux de la soie s'effacent, etc. Et pour que ces transformations s'opèrent, il a besoin de demeurer un temps plus ou moins long dans une immobilité à peu près complète, inanimé, en quelque sorte, ne prenant aucun aliment et ne vivant que par la respiration. Dans cet état, il est tantôt mou et décoloré, il a eu soin de se choisir une retraite sûre pour y subir sa transformation et il prend plus particulièrement le nom de nymphe; d'autres fois les parties extérieures se sont endurcies, et, moins soucieux des dangers extérieurs, il se suspend librement ou s'enveloppe d'un cocon, et c'est la vraie chrysalide, parée souvent des plus brillantes couleurs. Après être resté sous cette forme transitoire, un temps plus ou moins long, mais bien plus court qu'à l'état de larve, l'insecte sort de sa chrysalide avec les organes, les formes et les couleurs de l'insecte parfait.

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