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L'adénosine
est un nucléoside que l'on rencontre dans
de nombreux processus biologiques. Elle est composée d'adénine, une base
azotée purique, qui est l'un des composants fondamentaux de l'ADN
et de l'ARN, et de ribose, un sucre à cinq carbones (pentose). L'adénosine
est une molécule multifonctionnelle. Elle est à la fois :
•
Un composant fondamental des acides nucléiques.
Sous forme de désoxyadénosine, elle est un élément constitutif de l'ADN;
sous forme d'adénosine ribonucléique, elle est un élément constitutif
de l'ARN.,
• Une importante
molécule de signalisation extracellulaire qui régule de nombreux processus
physiologiques, notamment l'activité nerveuse, le flux sanguin et la protection
cellulaire. Bien qu'il n'y ait qu'une seule molécule d'adénosine, il
existe différents types de récepteurs auxquels elle peut se lier. Ces
récepteurs sont couplés aux protéines G
(RCPG) et sont classés en quatre sous-types principaux chez les mammifères
: A1, A2A, A2B, A3. Chaque type de récepteur étant couplé
à des protéines G différentes déclenche donc des voies de signalisation
intracellulaire différentes, menant à des effets physiologiques variés.
Par exemple, l'activation des récepteurs A1 est généralement inhibitrice,
tandis que l'activation des récepteurs A2A peut être excitatrice ou inhibitrice
selon le contexte cellulaire. En se liant à des récepteurs spécifiques
à la surface des cellules et déclenche diverses
réponses physiologiques. Ses rôles de signalisation
incluent :
+ La
neuromodulation. - Dans le système nerveux,
l'adénosine est un neuromodulateur. Elle a généralement un effet inhibiteur,
ralentissant l'activité neuronale. Elle contribue à la régulation du
sommeil, de l'éveil et de l'anxiété. La caféine, par exemple, est un
antagoniste des récepteurs de l'adénosine, ce qui explique son effet
stimulant.
+ La vasodilatation.
- L'adénosine provoque la dilatation des vaisseaux sanguins (vasodilatation),
notamment dans le coeur. Cela permet d'augmenter
l'apport sanguin et d'oxygène aux tissus lorsque
l'activité métabolique augmente (par exemple, pendant l'exercice).
+ La protection
cellulaire. - L'adénosine peut jouer un rôle protecteur dans les
situations de stress cellulaire, comme l'ischémie
(manque d'oxygène).
+ L'inflammation.
- L'adénosine est impliquée dans la régulation de l'inflammation, avec
des effets parfois pro-inflammatoires et parfois anti-inflammatoires, selon
le contexte et le type de récepteur activé.
• Un acteur clé du
transfert d'énergie au sein des cellules lorsqu'elle est liées à des
groupes phosphate, pour constituer les molécules d'AMP, ADP et d'ATP.
ATP, ADP et AMP
Associée à un ou plusieurs
groupes phosphate, elle est la base de trois
nucléotides,
qui sont des molécules énergétiques clés : l'ATP, ADP et l'AMP. L'ATP
(adénosine triphosphate) est l'adénine associée à un triphospahe; c'est
la principale monnaie énergétique de la cellule. L'hydrolyse de l'ATP
(rupture d'une liaison phosphate) libère de l'énergie utilisable pour
les réactions cellulaires. l'ADP (adénosine diphosphate) est formée
après la perte d'un phosphate de l'ATP. Elle peut être rephosphorylée
en ATP. L'AMP (adénosine monophosphate) est formée après la perte d'un
phosphate de l'ADP. Elle peut également être rephosphorylée en ADP puis
en ATP.
Adénosine triphosphate
(ATP).
L'ATP, ou adénosine
triphosphate, est la principale molécule d'énergie utilisée par les
cellules vivantes. Chimiquement, l'ATP est un nucléotide, composé d'une
base
azotée appelée adénine, d'un sucre
à cinq carbones appelé ribose, et de trois groupes phosphate liés entre
eux. Ce sont les liaisons entre ces groupes phosphate qui sont déterminantes
dans le rôle énergétique de l'ATP.
L'ATP agit principalement
en libérant de l'énergie lorsqu'une de ces liaisons phosphate est rompue
par hydrolyse, c'est-à -dire par l'ajout d'une molécule d'eau. La rupture
de la liaison entre le deuxième et le troisième groupe phosphate libère
une quantité significative d'énergie utilisable par la cellule. Cette
réaction d'hydrolyse transforme l'ATP en ADP (adénosine diphosphate)
et un groupe phosphate inorganique (Pi). La réaction
est exergonique, ce qui signifie qu'elle libère de l'énergie.
Cette énergie libérée
est utilisée pour alimenter de nombreux processus cellulaires essentiels.
Par exemple, l'ATP est indispensable pour les mouvements musculaires. Les
protéines motrices, comme la myosine dans les
muscles, utilisent l'énergie de l'hydrolyse de l'ATP pour se déplacer
le long des filaments d'actine, permettant ainsi la contraction musculaire.
De mĂŞme, l'ATP est nĂ©cessaire pour le transport actif de molĂ©cules Ă
travers les membranes cellulaires, notamment pour les pompes ioniques qui
maintiennent les gradients de concentration nécessaires au fonctionnement
des cellules nerveuses et musculaires. L'ATP est également nécessaire
pour la synthèse de nouvelles molécules complexes (anabolisme),
comme les protéines, les acides nucléiques et les glucides
complexes. De nombreuses réactions chimiques nécessitent un apport d'énergie
pour se produire, et cet apport est souvent fourni par l'hydrolyse de l'ATP.
Un mécanisme d'action
important de l'ATP est la phosphorylation.
Lors de l'hydrolyse de l'ATP, le groupe phosphate libéré peut être transféré
à une autre molécule, un processus appelé phosphorylation. Cette phosphorylation
peut modifier l'activité de la molécule cible. Par exemple, la phosphorylation
d'une protéine peut changer sa forme et donc sa fonction, l'activant ou
l'inhibant. De nombreuses enzymes sont régulées
par phosphorylation. La phosphorylation est également essentielle dans
des voies métaboliques clés, comme la glycolyse
où la phosphorylation du glucose est la première étape.
L'ATP n'est pas stocké
en grandes quantités dans la cellule. Il est
constamment produit et consommé. L'ADP et le phosphate inorganique produits
lors de l'hydrolyse de l'ATP sont recyclés pour régénérer de l'ATP.
Ce processus de régénération de l'ATP nécessite un apport d'énergie,
qui provient principalement de la respiration
cellulaire (oxydation des glucides, des lipides
et des protéines) et, chez les plantes, de la photosynthèse.
Ainsi, un cycle continu d'hydrolyse et de régénération de l'ATP permet
de fournir un flux constant d'énergie pour les besoins cellulaires.
Adénosine diphosphate
(ADP).
L'ADP ou adénosine
diphosphate est formée lorsque l'ATP est hydrolysé (cassé) pour libérer
de l'énergie. L'ADP est ensuite re-phosphorylé (un groupement phosphate
est ajouté) pour reformer de l'ATP, en utilisant l'énergie provenant
de la respiration cellulaire (oxydation des nutriments) ou de la photosynthèse.
L'ADP peut également jouer un rôle dans la signalisation, notamment dans
la signalisation purinergique. L'ADP extracellulaire peut se lier Ă des
récepteurs spécifiques à la surface des cellules (récepteurs purinergiques
P2Y) et activer des voies de signalisation impliquées dans diverses fonctions
cellulaires (agrégation plaquettaire, inflammation, neurotransmission,
etc.).
Adénosine monophosphate
(AMP).
L'AMP (adénosine
monophosphate) n'est pas la principale molécule
de stockage ou de transport d'énergie. Cependant, il peut être généré
lors de certaines réactions métaboliques et peut être reconverti en
ADP ou ATP pour participer au cycle énergétique. L'AMP peut également
agir comme indicateur du statut énergétique de la cellule. Une concentration
élevée d'AMP peut signaler un manque d'énergie et activer des voies
métaboliques cataboliques (de dégradation) pour produire plus d'ATP.
L'AMP est un précurseur
important pour la formation de l'AMP cyclique (cAMP). Le cAMP est un second
messager essentiel dans de nombreuses voies de signalisation cellulaire,
notamment celles activées par de nombreuses hormones
et neurotransmetteurs. Il est produit
à partir de l'ATP par une enzyme appelée adénylate
cyclase, en réponse à des signaux extracellulaires (hormones, neurotransmetteurs,
etc.). Le cAMP active ensuite d'autres protéines, comme la protéine kinase
A (PKA), déclenchant ainsi des cascades de signalisation qui modulent
diverses fonctions cellulaires (métabolisme, expression génique, etc.). |
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