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O | L'oxygène
[symbole : O] est l'élément chimique de numéro atomique Z = 8,
ce qui le place dans le tableau périodique dans le groupe 16 (ou VI),
au-dessus du soufre. A température
et pression ordinaires, l'oxygène est un gaz diatomique incolore, inodore
et insipide. C'est un bon conducteur thermique, mais un isolant Ă©lectrique
à température et pression normales. Surtout, il est très réactif
et forme facilement des composés avec la plupart des autres éléments,
ce qui en fait un oxydant puissant. En réagissant avec les combustibles,
il produit de la chaleur et de la lumière.
C'est l'un des éléments les plus abondants dans l'univers. Il est non seulement le corps le plus répandu à la surface de la Terre, mais encore celui qui existe en plus grande quantité. Il constitue environ 21% de l'atmosphère terrestre. Il s'y présente ordinairement sous sa forme diatomique (O2) et, dans une moindre mesure, sous le nom d'ozone, dans des molécules triatomiques (O3). • Le gaz diatomique d'oxygène (O2) est incolore et inodore. C'est l'élément le plus abondant de la croûte terrestre. Il favorise la combustion, se dissout dans l'eau pour former une solution neutre et est un oxydant très réactif. Il est indispensable à la vie de certains organismes dits aérobies, qui l'utilisent pour produire de l'énergie lors du processus de respiration cellulaire. Les plantes, quant à elles, produisent grâce à l'énergie solaire, de l'oxygène lors de la photosynthèse, à partir du dioxyde de carbone (CO2) atmosphérique. Industriellement, l'oxygène est obtenu industriellement par distillation fractionnée de l'air liquide. Il est utilisé dans de nombreuses applications, telles que la production d'acier, le soudage, la purification de l'eau et la production de combustibles.L'oxygène est légèrement soluble dans l'eau, avec une solubilité plus élevée à basse température et à haute pression. Et sa présence sous forme dissoute permet la respiration d'un organismes marins. Mais surtout, l'eau (H2O) elle-même est une réserve énorme d'oxygène. Il y représente les 8/9 de son poids.Les recherches de Priestley en chimie pneumatique l'ont conduit à découvrir, en 1774, que lorsque l'oxyde mercurique rouge est chauffé par les rayons du Soleil, il se décompose en un gaz incolore, qu'il a appelé "air déphlogistiqué", et en mercure métallique. Indépendamment, un an plus tard Scheele fit la même découverte, et donna à ce gaz le nom d'"air empyréal". Peu après, Condorcet proposa le nom d'"air vital". Lavoisier démontra ensuite que l'air, considéré jusque-là comme un élément simple, était un mélange de deux corps dont l'un seulement entretenait la combustion et la respiration. Comme les produits de la combustion dans l'oxygène donnent souvent des acides au contact de l'eau, Lavoisier donna au nouvel élément le nom d'oxygène (oxus = acide, gennaô = je produis).• L'ozone (O3) est un gaz toxique bleuâtre, présent dans la haute atmosphère où il absorbe la plupart des rayons ultraviolets nocifs en provenance du Soleil. Il se produit lorsque des étincelles électriques traversent l'air, par exemple lorsque la foudre se produit. L'ozone est un puissant agent oxydant et est parfois utilisé pour stériliser l'eau.En 1785, Van Marüm a observé que le gaz oxygène traversé par un courant électrique, ainsi que l'air ou l'oxygène au voisinage d'une machine électrique, possédaient une odeur particulière ressemblant quelque peu au chlore. Il l'appelait "l'odeur de l'électricité". En 1801, Cruikshank a observé une odeur similaire lorsque l'eau était décomposée par électrolyse. Schünbein, en 1840, a étudié la question et a établi le fait que l'odeur était due à la formation d'un nouveau gaz, qu'il nomma ozone. Il a montré que l'ozone était généré par l'action des phosphorus sur l'air humide, et qu'il était capable de libérer l'iode de l'iodure de potassium. Sa constitution était sujette à caution jusqu'à ce que Soret détermine le fait qu'il s'agissait d'une forme allotropique d'oxygène produite par la condensation de trois volumes d'oxygène en deux d'ozone. Un pourcentage considérable
en masse de la silice, de l'alumine et
de la craie, qui sont les trois constituants les plus abondants et les
plus largement distribués de la croûte terrestre, est preséenté par
la masse de l'oxygène. C'est en outre une composante normale de presque
tous minéraux, et de tous les tissus animaux et végétaux.
Les oxydes.
Les oxydes sont fréquemment préparés par l'union directe de l'oxygène avec d'autres éléments. Ainsi les oxydes de tous les éléments, sauf le brome, le chlore, le fluor, l'iode, l'or et le platine (sans compter les éléments inertes argon, hélium, etc.), peuvent être préparés. Beaucoup d'oxydes métalliques se forment par l'action de la chaleur sur les carbonates, nitrates et autres sels d'acides volatilisables. Ainsi la craie (carbonate de calcium) est transformée par la chaleur en chaux. Les oxydes sont divisés en classes, d'après leur action sur les acides et les bases : 1° les oxydes basiques, tels l'oxyde de calcium (CaO), peuvent s'unir aux acides pour donner des sels; c'est le cas d'un très grand nombre de protoxydes et de sesquioxydes;Oxydes non-métalliques. Voici des exemples d'oxydes non-métalliques : • L'eau (H2O) est un oxyde liquide à la température ambiante. C'est l'oxyde le plus abondant et le plus important sur Terre. L'eau est essentielle à toutes les formes de vie connues et joue un rôle vital dans de nombreux processus chimiques et physiques.Les oxydes métalliques. Les oxydes métalliques présents dans la nature sont parmi les minerais les plus abondants et les plus précieux. Ainsi, l'hématite (sesquioxyde de fer), la pyrolusite (dioxyde de manganèse) et la cassitérite (dioxyde d'étain) sont des minerais importants, respectivement, de fer, de manganèse et d'étain. Trois exemples d'oxydes métalliques : • L'oxyde de fer (FeO) est un oxyde minéral que l'on trouve couramment dans les roches et les sols, et qui est également utilisé comme pigment dans les peintures et les cosmétiques.Parmi les métaux, le potassium et le rubidium sont les seuls qui, à froid, soient oxydés par l'air sec, le sodium vient ensuite, et ces corps volatils brillent avec flamme dans l'oxygène sec; mais, si l'oxygène est humide, l'oxydation est plus facile; c'est ainsi que le fer est oxydé dans l'air humide. On les prépare, en outre, par l'action d'un oxydant tel que l'acide nitrique, le chlorate de potasse ou le nitrate de potasse, ou encore par calcination d'un carbonate ou d'un nitrate, ou même quelquefois d'un sulfate. D'ailleurs, les oxydes hydratés s'obtiennent en faisant agir une base sur un sel soluble du métal considéré. Beaucoup d'oxydes se trouvent cristallisés dans la nature et on a pu les reproduire artificiellement. Sainte-Claire-Deville les obtenait ainsi, en faisant passer un courant lent d'un gaz inerte mêlé de petites quantités d'acide chlorhydrique sur l'oxyde introduit dans un tube de porcelaine chauffé au rouge vif. A cette température, il y a formation d'un chlorure métallique et de vapeur d'eau qui, entraînés par le courant gazeux, donnent lieu à une réaction inverse dans les régions plus froides du tube où l'oxyde se dépose cristallisé. La réaction se poursuit ainsi tant qu'il reste de l'oxyde, et celui-ci semble s'être transporté par volatilisation des régions les plus chaudes dans les régions les plus froides du tube. Deville a ainsi obtenu cristallisés les oxydes de titane, d'étain, de strontium et reproduit le fer hématite, la cassitérite, le rutile, la columbite. L'acide fluorhydrique agissant d'une manière plus intense a été utilisé par Hautefeuille pour reproduire l'acide titanique sous toutes ses formes naturelles. Dans le même ordre d'idées, Deville et Caron ont pu reproduire des lamelles hexagonales de corindon ou de rubis, en faisant agir les vapeurs de sesquifluorure d'aluminium, mêlées avec un peu de fluorure de chrome dans le second cas, et contenu à la partie inférieure d'un creuset en charbon chauffé au rouge blanc, sur de l'aride borique placé dans une coupelle en charbon suspendue à son intérieur. De même, Frémy et Verneuil ont obtenu le rubis on cristaux en plaçant du fluorure de calcium recouvert d'une lamelle de platine percée de trous, sur laquelle est étendue une couche d'alumine, additionnée d'un peu d'acide chromique, au fond d'un creuset porté au rouge blanc. On peut encore dissoudre les oxydes dans une matière ne fondant qu'à température élevée (acide borique, borax, phosphates alcalins), amenés à la fusion et évaporer lentement dans un fourneau à porcelaine. Debray les a aussi obtenues en calcinant fortement un mélange de sulfate de potasse avec un sulfate métallique; celui-ci se décomposant donne un oxyde cristallisant au sein du sulfate alcalin en fusion (glucine, périclase, oxyde rouge de manganèse, oxyde de nickel). La plupart des oxydes sont colorés, et cette couleur n'est pas la même pour les oxydes d'un même métal; le protoxyde de plomb est jaune et le bioxyde est rouge. La chaleur pent du reste changer cette couleur, en donnant une transformation isomérique; l'oxyde de zinc, jaune à chaud, est blanc à froid. L'oxyde de mercure, jaune à froid, devient rouge à 400°C et conserve cette couleur quand on le refroidit. La chaleur fond et même volatilise les oxydes. Si ceux de plomb et de bismuth fondent à des températures relativement basses, la magnésie et la chaux ne peuvent être fondues qu'au four électrique. En général, ils sont fixes et à peine volatils. La chaleur pourra aussi produire sur eux une décomposition partielle, limitée par la réaction inverse; ainsi l'oxyde de cuivre noir (Debray et Joannis), chauffé au-dessous de 1000°C, se décompose en oxyde cuivreux et oxygène, avec une pression de dissociation fixe, à une température déterminée, et au-dessus de cette température, tout en subissant la même décomposition, ne possède pas de pression de dissociation, car l'oxyde cuivrique fondu dissout l'oxyde cuivreux. L'électricité décompose un très grand nombre d'oxydes. L'hydrogène réduit facilement un oxyde de faible chaleur de formation, avec formation d'oxyde cristallisé, si on fait passer un courant lent (réaction d'équilibre), mais ne peut dans aucun cas réduire la chaux, les terres et les alcalis dont la chaleur de formation est très grande. C'est aussi pourquoi les métaux alcalins réduisent un grand nombre d'oxydes, l'oxyde de fer, l'oxyde de plomb. L'oxygène suroxyde beaucoup d'oxydes chauffés à l'air, susceptibles d'être peroxydés. Tels sont l'oxyde de sodium, la baryte, le protoxyde de fer; le protoxyde d'étain brûle à l'air comme de l'amadou en donnant du bioxyde. Le soufre donnant de l'acide sulfurique aux dépens de l'oxyde, on aura un sulfure et un sulfate, celui-ci pouvant se décomposer parce qu'il n'est pas stable ou parce qu'il réagit sur le sulfure. Le carbone agit plus énergiquement que l'hydrogène parce que la chaleur de formation de l'acide carbonique est plus faible que celle de l'eau. D'ailleurs, si cette chaleur de formation est voisine de celle de l'oxyde, des phénomènes d'équilibre se produisent. Certains oxydes terreux absorbent facilement le chlore à froid avec formation d'hypochlorites et de chlorures, les premiers étant détruits lorsqu'on élève la température. Mais, quand l'oxyde est notablement plus exothermique que le chlorure correspondant, il ne sera pas décomposé, et, au contraire, l'oxygène déplacera le chlore du chlorure. C'est le cas du chlorure d'aluminium chauffé au rouge sombre, dans un courant d'oxygène sec, avec formation d'alumine et dégagement de chlore; il y a un phénomène d'équilibre, avec formation d'un oxychlorure. Le brome se comporte de même. L'iode déplace l'oxygène dans la potasse et la soude an rouge sombre; mais à température moins élevée l'oxygène peut attaquer les iodures correspondants, avec formation des iodates, parce qu'il y a dégageaient de chaleur. Là encore on a des phénomènes d'équilibre lorsque les dégagements de chaleur sont voisins de part et d'autre. L'eau dissout les oxydes solubles (alcalins beaucoup, alcalino-terreux et de plomb beaucoup moins). Mais ils peuvent en outre s'unir, à l'eau, avec formation d'hydrates assez stables sous l'action de la chaleur, quand le dégagement de chaleur relatif à cette union est grand (potasse, soude) et décomposables lorsque ce dégagement est faible (hydrates de zinc et de plomb). D'ailleurs, ces hydrates peuvent se suroxyder à l'air à la température ordinaire quand il existe des hydrates supérieurs (fer, manganèse). (F. Bourion / NIE). |
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