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Les Bahamas
Commonwealth of The Bahamas

24 15 N, 76 00 W
Les Bahamas sont un État souverain, membre du commonwealth, depuis 1973. Elles sont formées d'un groupe de 20 grandes îles et de plus de 600 petites compris entre 27°35' et 19°55' de latitude Nord, s'étendant du Nord-Ouest au Sud-Est, sur une longueur d'environ 1300 kilomètres, depuis la côte orientale de la presqu'île de Floride (Cap Canaveral), jusqu'à la côte septentrionale de l'île de Haïti.
L'Ă®le de la Nouvelle-Providence (New Providence) est, grâce Ă  sa position centrale, Ă  son climat, Ă  son relief variĂ©, la plus importante des Bahamas, quoiqu'elle soit une des plus petites. Elle renferme Nassau, capitale politique, commerciale et administrative de tout le groupe. Bon port, protĂ©gĂ© par l'Ă®le Hog (Caye au Cochon). 
Considérées dans leur ensemble, les îles Bahamas (ou Îles Lucayes) ont une superficie de 13 940 km². Elles sont baignées : à l'Ouest, par le canal de Floride, ou nouveau canal de Bahama, appelé aussi détroit de Bemini, qui les sépare de la Floride et par où s'échappe le courant du golfe; au Sud, par le vieux canal de Bahama, qui les sépare de l'île de Cuba; au Sud-Est, au Nord-Est et au Nord par l'océan Atlantique. Leurs points extrêmes sont, au Nord-Ouest le banc de Matanilla, au Sud-Est, le banc Natividad.
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Bahamas : Castaway Cay.
Le lagon de Castaway Cay, aux Bahamas. Source : The World Factbook.

Géographie physique des Bahamas.
Ces îles reposent sur un plateau sous-marin qui s'élève en pente douce de l'Ouest à l'Est, mais qui, du côté de la haute mer, plonge tout à coup à des profondeurs de 4000 m. C'est de ce côté que les récifs madréporiques, qui entourent le plateau, se développent le plus activement sous l'influence de l'agitation de la mer. Darwin montra en son temps que la formation des bancs de Bahama, comme de tous ceux des Indes occidentales, devaient être attribué à trois causes simultanées, l'accumulation de sédiments combinée avec un mouvement élévatoire et la croissance du corail sur les bords externes. On a pu considérer aussi les bancs de Bahama comme une sorte de delta marin que les dépôts du courant du golfe parviendront sans doute à combler. Les îles, de formation calcaire, émergent généralement de quelques mètres à peine au-dessus du plateau, la plupart, le long du bord externe. Celles que baigne directement l'Océan se développent presque toutes comme un long et étroit ruban : ainsi Eleuthera, Cat Island (où se trouve le point culminant de l'archipel : le mont Alvernia, 63 m), Exuma, Long et Acklin. Celles qui sont situées à l'intérieur ont des proportions plus vastes comme Bahama, Andros, la grande Inagna, ou présentent quelques accidents de terrain minimes comme Nouvelle-Providence.
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Carte des Bahamas.
Carte des Bahamas. Source : The World Factbook.
(Cliquer sur l'image pour afficher une carte détaillée).

Si l'on part du banc de Matanilla au Nord-Ouest, pour se diriger vers le Sud-Est, on trouve les bancs et les îles disposés de la façon suivante :

1° le petit banc de Bahama, qui supporte la grande Bahama, la petite et la grande Abaco (Great Abaco). On peut y rattacher les Ă®les Bemini et les Ă®les Berry, situĂ©es dans le canal de Floride. 

2° Séparé du précédent par le canal de Providence, le grand banc de Bahama qui, dans son ensemble, rappelle la forme d'un S ou d'un double crochet. Les îles qui émergent de ce banc sont disposées sur trois lignes parallèles : à l'Ouest les îles Andros; au centre, Harbour Island, Nouvelle-Providence (New Providence), la Grande et la Petite Exuma, et l'île Longue (Long Island); à l'Est, Eleuthera et Cat Island. A ce groupe se rattachent Rum Cay, l'île Conception et l'île Watling, situées plus à l'Est;

3° une série de bancs, d'îles et d'îlots, comprenant, du Nord-Ouest au Sud-Est, Crooked, Acklin, Mariguana, les îles Caïques et les îles Turques (Turks et Caicos), le banc du Mouchoir-Carré, le banc d'Argent, le banc Natividad, enfin, plus au Sud, au débouché du canal du Vent, la Grande et la Petite Inagua.-

Les Bahamas (Great Exume et Long Island) vues de l'espace.
 Vues de l'espace, l'extĂ©rmitĂ© sud de l'Ă®le de Great Exuma et, en haut, la moitiĂ© nord
de Long Island. Ces îles sont sur le bord oriental du banc de la Grande Bahama. Image : NASA.

Une des particularités des Bahamas est l'absence de cours d'eau. Les eaux des pluies, à travers les fentes de la roche calcaire, glissent rapidement jusqu'à la mer. On les recueille au passage dans des citernes ou des puits. Mais, par suite des communications souterraines qui existent certainement entre le sol des îles et l'Océan, ces puits sont à maréyage; tide-wells), c.-à-d, que leur niveau s'élève ou s'abaisse sous l'influence de la marée. Il résulte de là que dans les puits trop rapprochés de la mer, les eaux sont saumâtres et imputables; elles ne demeurent douces que dans les puits dont le fond est au-dessus du niveau des plus hautes marées. On doit encore attribuer à des communications souterraines l'existence de salines dues à l'évaporation des eaux de la mer répandues par infiltration à la surface du sol. (Jules Gautier).

Les Bahamas sont  extrĂŞmement vulnĂ©rables Ă  l'Ă©lĂ©vation du niveau de la mer et Ă  l'intensification des ouragans dus au changement climatique. Les Ă©tablissements humains, majoritairement cĂ´tiers, sont directement menacĂ©s. Le dĂ©veloppement touristique a Ă©galement eu un impact significatif sur les Ă©cosystèmes fragiles, notamment les rĂ©cifs coralliens et les mangroves, essentiels Ă  la protection des cĂ´tes et Ă  la biodiversitĂ© marine, qui soutiennent Ă  la fois l'Ă©conomie et la subsistance locale. 

Géographie humaine des Bahamas.
Sur les quelque 400 000 habitants de l'archipel, une très large majorité, environ 70%, réside sur l'île de New Providence, qui abrite la capitale, Nassau. Cette concentration s'explique historiquement et économiquement, Nassau étant le centre politique, administratif et le principal port d'entrée et centre touristique du pays. L'île de Grand Bahama, avec la ville planifiée de Freeport, constitue le second pôle de peuplement et d'activité, tandis que les centaines d'autres îles, appelées Out Islands ou Family Islands, n'accueillent qu'une population clairsemée, souvent regroupée dans de petits villages côtiers, et beaucoup d'entre elles sont inhabitées.

Nassau est une ville dense et étendue, confrontée aux défis de l'urbanisation rapide (gestion des déchets, logement, transport). Freeport est une ville, axée sur le commerce et l'industrie portuaire, bien que son développement ait connu des fluctuations. Sur les Out Islands, les communautés sont plus petites, souvent organisées autour d'un quai ou d'une église, avec des modes de vie plus traditionnels, bien que le tourisme de niche et la migration de retour ou de retraités étrangers modifient certains de ces schémas.

Cette distribution de la population est un héritage de l'histoire de l'archipel. Initialement habitées par les Lucayens (Taïno), les îles ont été rapidement dépeuplées après l'arrivée des Européens, les populations autochtones étant réduites en esclavage et déportées. La colonisation britannique a ensuite introduit la culture des plantations et, avec elle, la traite esclavagiste transatlantique, qui a profondément marqué la démographie. La majorité écrasante de la population bahamienne est aujourd'hui d'ascendance africaine, conséquence directe de cette période. L'arrivée des Loyalistes fuyant la Révolution américaine a également apporté une minorité d'ascendance européenne et leurs esclaves, ce qui a contribué à la diversité relative de l'archipel.

Quelques-unes des principales localités des Bahamas

• Nassau, située sur l'île de New Providence, est la capitale et la plus grande ville des Bahamas. Elle abrite le siège du gouvernement, les ministères, les tribunaux, ainsi que les principales institutions économiques et culturelles du pays. Centre historique de l'époque coloniale britannique, elle conserve des bâtiments emblématiques comme le Parlement, le Fort Fincastle ou la Queen's Staircase. Nassau est également le cœur touristique du pays, avec ses plages, son port de croisière, ses complexes hôteliers, ses casinos et le quartier commercial de Bay Street. Elle constitue le centre névralgique de la vie bahamienne.

• Freeport, sur l'île de Grand Bahama, est la deuxième ville du pays et un important pôle industriel et commercial. Elle a été développée dans les années 1950 comme une zone franche et abrite aujourd'hui des installations portuaires modernes, des zones d'activités économiques et des infrastructures touristiques (secteur de Lucaya). Freeport est aussi un centre résidentiel et éducatif, et joue un rôle dans les échanges maritimes et l'économie hors tourisme.

• Marsh Harbour, sur l'île d'Abaco, est la troisième plus grande ville des Bahamas et le principal centre de l'archipel des Abacos. Elle est un port de pêche actif, un point de départ pour la navigation de plaisance et un pôle commercial régional. Bien qu'elle ait été gravement endommagée par l'ouragan Dorian en 2019, elle reste un noeud logistique important pour le nord de l'archipel.

• George Town, sur l'île de Great Exuma, est une localité paisible, avec un lagon protégé, qui attire la navigation de plaisance. C'est le centre administratif du le district d'Exuma. Elle accueille un tourisme haut de gamme grâce aux resorts de luxe et aux plages des Exuma Cays.

• Governor’s Harbour, sur l'île d'Eleuthera, est une ville au riche patrimoine colonial, avec une architecture du XVIIIe siècle, des institutions culturelles locales et une activité touristique en croissance. C'est un centre administratif pour l'île, ainsi qu'un lieu de résidence privilégié par les expatriés et les touristes saisonniers.

• Dunmore Town, sur Harbour Island, est une localité très pittoresque qui se signale par ses plages de sable rose, ses maisons pastel et son ambiance élégante. Ancienne capitale coloniale, elle est aujourd'hui l'un des lieux les plus prisés du tourisme de luxe aux Bahamas, avec une fréquentation régulière par les célébrités internationales.

• Alice Town, sur l'île de Bimini, est célèbre pour sa proximité avec la côte américaine et son histoire liée à Ernest Hemingway. Elle attire les pêcheurs sportifs, les plongeurs et les passionnés de navigation. Bimini est également liée aux légendes de la cité perdue de l'Atlantide et de la Fontaine de Jouvence.

• Matthew Town, sur Great Inagua, est la localité principale de l'île la plus méridionale de l'archipel. Elle est peu peuplée mais économiquement stratégique grâce à la production de sel marin, notamment par la compagnie Morton Salt, qui y opère l'un des plus grands sites d'extraction de sel des Amériques.

• Cockburn Town, sur San Salvador, est une localité historique associée au premier débarquement de Christophe Colomb dans le Nouveau Monde en 1492. Elle est aujourd'hui une petite ville touristique et un site d'intérêt archéologique et historique.

• Rock Sound, Spanish Wells, Nicholl's Town, Clarence Town et d'autres petites localités forment un maillage de communautés insulaires ayant chacune une identité propre, souvent centrée sur la pêche, l'agriculture, l'artisanat ou le tourisme local.

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Sur le plan culturel, les Bahamas présentent un mélange d'influences africaines, européennes (principalement britanniques) et caribéennes, fortement lié à l'environnement maritime. La langue officielle est l'anglais, mais un créole bahamien distinct est largement parlé. La religion joue un rôle important dans la vie quotidienne. La population est majoritairement protestante (avec une forte présence baptiste) et catholique. Des traditions culturelles, comme le Junkanoo, une parade festive aux origines complexes, qui mêle rythmes africains et influences caribéennes, sont des expressions vives de l'identité nationale.
Le Junkanoo est un festival de rue et un défilé culturel majeur aux Bahamas, considéré comme l'événement national le plus important. Il a lieu principalement les matins du Boxing Day (26 décembre) et du Jour de l'An (1er janvier), bien que des versions plus petites existent aussi à d'autres moments. C'est un spectacle très dynamique, coloré et bruyant, caractérisé par des participants appelés rushers qui défilent dans les rues en portant des costumes élaborés, fantaisistes et thématiques, faits de papier crépon, de carton et d'autres matériaux brillants. La musique est essentielle au Junkanoo, avec un rythme rapide et énergétique produit par des tambours traditionnels en peau de chèvre (goombay drums), des cloches de vache (cowbells), des sifflets, des cors et des cuivres. Les groupes de danseurs exécutent des mouvements rythmés et vifs au son de cette musique. Les différents groupes (appelés sheds) qui participent au défilé rivalisent pour des prix basés sur la qualité de leurs costumes, de leur musique et de leur performance globale. Historiquement, le Junkanoo trouve ses racines dans les célébrations accordées aux esclaves durant leurs jours de congé, leur permettant de se réunir et de célébrer leur culture. Il a évolué pour devenir une expression de l'identité, de l'histoire et de la créativité bahamiennes, attirant à la fois les habitants et les touristes.
Le tourisme domine très largement, et reprĂ©sente une part considĂ©rable du PIB et de l'emploi. Cette dĂ©pendance au tourisme a modelĂ© le paysage humain en concentrant les dĂ©veloppements (hĂ´tels, infrastructures, main-d'oeuvre) le long des cĂ´tes, particulièrement Ă  New Providence et Grand Bahama. Tourisme, et secteur de la construction reprĂ©sentent approximativement 60% du PIB des Bahamas et occupent Ă  peu près la moitiĂ© de la population active. 

Les services financiers offshore (environ 15% du PIB) constituent le second pilier de l'économie. Ils attirent une main-d'oeuvre qualifiée et contribuent à la prospérité, mais aussi à une certaine dualité économique et spatiale. L'agriculture est limitée en raison des sols peu profonds et de la disponibilité en eau douce, bien que l'aquaculture et la pêche restent importantes pour la consommation locale et l'exportation. Cette forte dépendance à des secteurs externes rend l'économie des Bahamas vulnérable aux chocs économiques mondiaux et aux catastrophes naturelles. Ainsi l'économie a-t-elle souffert ces dernières décennies des contre-coups du ralentissement de l'économie des États-Unis (80% des touristes) après les attentats du 11 septembre 2001.
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Bahamas : l'île d'Andros.
L'île d'Andros vue de l'espace. La couleur turquoise de l'eau dénote des fonds généralement profonds de moins de 9 m et qui constitue le Banc des Bahamas. La faible circulation des eaux fait que celles-ci sont très chaude, et l'évaporation accentue leur salinité (ce qui pourrait expliquer l'absence de coraux). Tous les sédiments sur le Banc (y compris le matériau qui forme les îles), est du carbonate de calcium (chaux) précipité à partir de l'eau de mer par les animaux et les plantes.

Ce carbonate de calcium, qui se prĂ©sente sous la forme de cristaux d'aragonite , forme des oolithes  (petits grains sphĂ©riques de calcaire). Bien que chimiquement très semblables, les roches rĂ©sultant de ce processus de prĂ©cipitation ont une origine très diffĂ©rente de ceux formĂ©s Ă  partir des rĂ©cifs coralliens.

Le bleu profond de la langue océanique qui sépare Andros de la petite île de New Providence signale pour sa part des fonds situés entre 1200 et 1800 m de profondeur. Image : NASA.

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