Les îles Vierges des États-Unis (ou îles Vierges Américaines)  forment un territoire non incorporé des États-Unis situé dans la mer des Caraïbes, à l'est de Porto Rico. Elles comprennent trois principales îles habitées — Saint Thomas, Saint John et Saint Croix — ainsi que de nombreux îlots. Ces îles appartiennent à l'arc des Petites Antilles et se sont formées à la suite de processus tectoniques actifs entre la plaque caraïbe et la plaque nord-américaine. Saint Thomas et Saint John sont d'origine volcanique, tandis que Saint Croix, située plus au sud, repose sur une ancienne plateforme calcaire séparée du reste de l'archipel par un fossé océanique profond, le canal de Virgin Islands Trough.

Carte des îles Vierges. Source : The World Factbook.
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-Géographie physique.
Le relief est dominé par des collines escarpées, des crêtes allongées et des vallées étroites. Le point culminant est Crown Mountain  (environ 474 mètres) sur l'île de Saint Thomas. Les zones côtières présentent des plages sablonneuses, des falaises abruptes et des lagunes bordées de mangroves. La géomorphologie des îles a été façonnée par l'érosion, les glissements de terrain et l'action marine, ce qui a généré une grande variété de microhabitats, tant terrestres que littoraux.

Le climat est tropical, modéré par les alizés de l'Atlantique. Les températures restent élevées tout au long de l'année, généralement entre 25 et 30 °C. La saison sèche s'étend de décembre à mai, tandis que la saison humide, de juin à novembre, coïncide avec la période des ouragans. Les précipitations varient selon l'altitude et l'exposition au vent, Saint John recevant généralement plus de pluie que Saint Croix. Cette variation influe sur la répartition des écosystèmes terrestres.

Les sols sont principalement minéraux, peu profonds, et vulnérables à l'érosion, surtout sur les pentes défrichées. Sur Saint Croix, des sols plus profonds et fertiles ont permis une exploitation agricole intensive au cours de l'histoire coloniale, notamment pour la culture de la canne à sucre. En revanche, les sols des autres îles sont généralement rocheux, acides et pauvres en éléments nutritifs.
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Saint-John, l'une des Iles Vierges. Images : The World Facbook.

Biogéographie.
La végétation naturelle a été largement modifiée par les activités humaines, mais on observe encore divers écosystèmes représentatifs. Sur les versants secs, la forêt sèche tropicale abrite des espèces xérophiles comme Prosopis juliflora (mesquite) ou Bursera simaruba. Dans les zones plus humides et les hauteurs protégées, comme dans le parc national de Saint John, on trouve des forêts tropicales semi-humides riches en fougères, broméliacées et arbres endémiques. Les mangroves, bien développées sur les côtes abritées, jouent un rôle important dans la protection du littoral et le cycle de vie marin.

La faune terrestre est dominée par les oiseaux, les reptiles et les invertébrés. On recense plusieurs espèces d'oiseaux endémiques ou rares, comme le pigeon à couronne blanche (Patagioenas leucocephala) et le moqueur des Antilles. Les reptiles comprennent des espèces insulaires du genre Anolis, ainsi que des serpents inoffensifs. Les mammifères natifs sont quasi absents, sauf quelques chauves-souris, mais des espèces introduites comme les rats, les mangoustes et les chats ont perturbé les écosystèmes naturels et menacent la biodiversité locale.

Les écosystèmes marins sont particulièrement riches, notamment les récifs coralliens, les herbiers de Thalassia testudinum, et les lagunes côtières. Ces habitats abritent des poissons tropicaux, des tortues marines — dont la tortue verte et la tortue imbriquée — ainsi que de nombreux invertébrés. Le parc national des récifs de corail de Buck Island, au large de Saint Croix, est un exemple d'aire protégée marine.

Les îles Vierges des États-Unis sont écologiquement fragiles en raison de leur petite taille, de leur isolement et de la pression anthropique croissante. Le tourisme, l'urbanisation, la pollution plastique et les événements climatiques extrêmes comme les ouragans ou les sécheresses prolongées mettent en péril les écosystèmes insulaires. Des efforts de conservation ont été engagés, mais la durabilité à long terme dépend fortement de la résilience des écosystèmes face au changement climatique global.
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Charlotte-Amalie, la capitale des Iles Vierges (américaines).

Géographie humaine.
Les îles Vierges américaines comptent environ 100 000 habitants, concentrés principalement à Charlotte Amalie (Saint Thomas) et Christiansted/Frederiksted (Saint Croix). La structure urbaine est polarisée autour de ces centres historiques qui ont conservé une organisation héritée de l'époque coloniale danoise. Charlotte Amalie, avec son port naturel profond, est le principal centre administratif et économique du territoire. Les tissus urbains s'étendent le long des côtes et dans les vallées, profitant des terrains plus plats. En revanche, les zones montagneuses et les plateaux restent peu peuplés. Le développement urbain s'est fait souvent de manière non planifiée, ce qui a engendré une croissance urbaine diffuse, marquée par l'étalement résidentiel et des infrastructures parfois précaires.

Saint Thomas est l'île la plus densément peuplée, du fait de son rôle de centre portuaire et commercial. Saint Croix, historiquement agricole, présente une population plus dispersée, avec des poches de pauvreté plus marquées. Saint John, en grande partie protégée par un parc national, reste faiblement peuplée mais attire une population aisée et touristique. L'habitat rural y est ordinairement discontinu, entre résidences secondaires, villas de luxe et quelques zones agricoles traditionnelles.

La population est majoritairement afro-caribéenne, descendante des esclaves amenés durant la période coloniale danoise. S'y ajoutent des minorités blanches, hispaniques, continentales américaines, ainsi qu'une communauté croissante d'immigrés antillais originaires d'îles voisines comme la Dominique, Sainte-Lucie ou Antigua. L'anglais est la langue officielle, mais le créole des îles Vierges et d'autres variantes créolophones sont encore parlés dans les contextes informels.

L'économie locale repose principalement sur les services, notamment le tourisme, qui représente plus de 60 % du PIB. Saint Thomas est l'une des principales escales de croisière des Caraïbes, ce qui génère une activité commerciale intense mais aussi une pression urbaine et environnementale considérable. Le commerce de détail, généralement orienté vers les visiteurs, est concentré dans les zones portuaires franches. L'agriculture locale, bien que déclinante, subsiste sous forme de petites exploitations vivrières, surtout à Saint Croix. L'industrie est quasi inexistante, hormis quelques tentatives passées de raffinage du pétrole, aujourd'hui abandonnées ou reconverties.

Les réseaux de transport internes sont limités, principalement routiers, avec des infrastructures souvent sinueuses en raison du relief. Les communications maritimes inter-îles sont assurées par des ferries, tandis que les aéroports de Saint Thomas et Saint Croix assurent la connexion avec Porto Rico, le continent américain et d'autres îles des Caraïbes. L'insularité et la dépendance vis-à-vis des États-Unis renforcent une forme de périphéricité économique et logistique.

Les citoyens sont américains mais ne votent pas à l'élection présidentielle et ne disposent pas d'une pleine représentation au Congrès. Cette situation génère un certain sentiment d'inégalité politique, renforcé par des problèmes structurels tels que la dette publique élevée, la pauvreté et la dépendance aux subventions fédérales. 
Le gouvernement local travaille à l'amélioration de la discipline fiscale, afin de soutenir des projets de construction dans le secteur privé, destinés à augmenter les équipements touristiques. Des efforts sont également faits pour réduire la criminalité et pour protéger l'environnement.-

Les îles Vierges américaines sont vulnérables aux dommages causés par les ouragans. Ainsi, par exemple, le 6 septembre 2017, l'ouragan Irma est passé au-dessus des îles Vierges au nord de Saint Thomas et Saint John et a infligé de graves dommages aux routes, à l'aéroport de Saint Thomas, et au réseau électrique. Moins de deux semaines plus tard, l'ouragan Maria est passé sur l'île de Sainte-Croix dans le sud des îles Vierges, infligeant des dégâts considérables avec des vents violents et des pluies torrentielles.