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La constellation
de l'Aigle (Aquila)
est est une constellation de l'hémisphère boréal,
située entre Ophiuchus
et le Dauphin.
Il était autrefois représenté le bec tourné
vers le Soleil levant (Germanicus); son aile gauche s'étend près
de la tête d'Ophiuchus. Son corps est séparé du bec
par le colure des solstices ou par le cercle, qui va du Cancer
au Capricorne
(Hyginus); le milieu du corps est coupé par la Voie Lactée.
L'Aigle dans la mythologie
Tous les auteurs anciens, à l'instar
d'Ovide, s'accordent a voir dans cette constellation,
l'oiseau de Zeus / Jupiter,
l'aigle, qui ravit Ganymède fils de
Tros, et qui l'emporta aux cieux, pour y remplir la fonction d'échanson
des dieux (Hyginus, Germanicus,
Eratosthène). On trouvera d'autres
détails sur cet enlèvement, à la page consacrée
à la constellation du Verseau,
Ganymède, que cet aigle précède toujours dans son
lever, et qu'il semble enlever aux cieux.
On donne aussi une autre cause de cette
consécration de l'Aigle parmi les constellations (Eratosthène).
On raconte que, lorsque les dieux se partagèrent entre eux les différents
oiseaux, Zeus choisit, l'Aigle. C'est le seul
oiseau, qui dirige son vol en face du Soleil, qui n'en redoute pas les
rayons, et qui exerce sur tous les astres le même empire qu'exerce
Zeus sur les dieux, et le Lion sur les quadrupèdes,
lequel est affecté aussi à Zeus, dans la distribution des
douze signes entre les douze grands dieux. Il est peint les ailes étendues,
comme s'il volait. Aussi l'appelle- t-on, Vultur volans, au lieu
que l'ancienne constellation du Vautour (l'actuelle constellation Lyre)
se nomme Vultur cadens.
Aglaosthène,
qui écrivit l'histoire de Naxos, dit
que Zeus, ayant été enlevé de la Crète,
fut porté à Naxos, où il fut nourri. Arrivé
à l'âge viril, il voulut faire la guerre aux Titans;
et avant de les attaquer, ayant fait un sacrifice, un aigle vint lui donner
les augures les plus favorables. Ce dieu, en reconnaissance, plaça
cet aigle aux cieux (Hyginus), Germanicus ajoute à ce récit
quelques circonstances, qui diffèrent un peu. Il suppose, que Zeus
/ Jupiter lui-même s'était métamorphosé en aigle,
lorsqu'il passa à Naxos, où il avait été nourri;
et qu'étant sorti de Naxos, pour aller combattre les Titans, un
aigle lui était apparu, au moment où il faisait un sacrifice,
et lui avait apporté ses foudres; que le dieu, sensible à
cet heureux augure, avoir pris cet oiseau sous sa protection. Eratosthène
dit que l'aigle s'était associé aux combats de Zeus; et que
ce dieu en avait fait son oiseau sacré, qu'il avait figuré
aux cieux.
Quelques auteurs racontent, qu'un certain
Mérope régnait sur l'île de Cos, ainsi appelée
du nom de sa fille, comme ses habitants s'appelaient Méropes du
sien. Il avait pour femme Ethheméa, du sang des Nymphes,
laquelle, ayant négligé de sacrifier à Artémis,
fut percée des traits de cette déesse. Perséphone
l'entraîna encore vivante dans son empire. Son époux désolé
ne cherchait qu'à mourir. Héra, sensible
à son malheur, le métarmorphosa,
en aigle, et le plaça aux cieux. Elle ne voulut pas lui conserver
la forme humaine, dans la crainte qu'il ne continuât à s'afffiger
de la perte de son épouse.
Enfin il est des auteurs (Hyginus), qui
disent qu'Hermès, suivant d'autres, Anaplas,
épris de la beauté d'Aphrodite,
et désespérant d'obtenir ses faveurs était tombé
dans l'abattement et le désespoir. Zeus, sensible à la douleur,
envoya son aigle enlever la pantoufle de la déesse, au moment où
elle se baignait dans les eaux de l'Acheloüs.
L'oiseau exécuta le message, et porta la pantoufle à Hermès,
en Egypte. La déeese, qui
suivait l'Oiseau, tomba ainsi dans les filets de son amant, qui fut heureux,
et qui, par reconnaissance, plaça l'Aigle aux cieux.
Les autres noms de l'Aigle
Voici les noms que donne Blaeü
à cette constellation : Jovis Ales, Jovis Nutrix, Jovis Armiger,
Satelles et Internuncia Fulminis, Raptrix Ganymedis, Fulminis minister,
Avis Romana, Aquila Promethei, Vultur volans, Cnêceios; Avium Regina,
Basanos, Tormentum, Exploratio; Cruciatus, Instrumentum Exploratorium,
Basanistes, Explorator, Tortor Promethei.
La constellation de l'Aigle a aussi
porté d'autres noms sur les cartes anciennes : l'Aigle noir,
Melainaetos, Aquila, leporaria. Elle portait aussi les noms d'Agor, d'Aigypton
(Hésychius). Aratus l'appellait Aëtos,
qui est le nom de l'Aigle, chez les Grecs; et Aêtês , le grand
messager de Zeus.
En Arabe,
on trouve : AIcar, Alcali, Atayr, Altayro , Alhak-Kab, Al-Hakkab. Les Persans
nommaient cet oiseau, Aluh; les Turcs, Thaushaugül. Nesr al-Taïr
signifie Vultur volans (Tables Alphonsines). Le peuple nommait
jadis cette constellation, selon les pays, le Faucon, Shâhin Tarâ-zed;
les Perses, Gherghè; les Turcs, Ak-Baba ; les Hébreux,
Neschr.
L'étoile la plus brillante de l'Aigle
s'appelle Al Nesr al-Tair dans Ulugh-Beg : on
en a fait Altaïr, Alcar, Alcair. Celle de la queue, Danab-al-Okâb.
L'année de l'Aigle
et ses présages
L'Aigle se couche au lever du Lion
(Théon), dont il est paranatellon (= un astre se levant en
même temps que lui) . Ainsi le Lion et l'Aigle tiennent au domicile
du Soleil, et au signe affecté à Zeus; l'Aigle se lève
avec le Capricorne.
On sème, dit Columelle,
depuis les calendes d'octobre jusqu'au lever de l'Aigle, qui arrive au
sept des ides de décembre. Le même auteur fixe, aux calendes
de juin, et au quatre des nones, un lever de l'Aigle, accompagné
de tempête, de vent, et quelquefois de pluies. Il marque, pour le
six des calendes d'août, un coucher de l'Aigle, avec indication de
tempête. Il fixe, au sept des ides de décembre, un lever du
matin de l'Aigle, avec cette annnonce : vent d'Afrique,
auster, petite pluie.
Il marque, au quatre des calendes de janvier,
un coucher du soir de l'Aigle, c'est-à-dire, le surlendemain, pour
les Chrétiens,de la fête
de Saint Jean d'hiver, qui a l'Aigle pour attribut.
Pline regarde le
jour du lever de l'Aigle , comme d'une funeste influence. (Ch.
Dupuis). |
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