| Ulugh-Beg (Mirza Mohammed Turaghi), fils de Chah-Roukh et petit-fils de Timour-Beg (Tamerlan), né en 1394 à Sultanieh, régna sur la Transoxiane dès 1409, et sur presque tout l'empire de Tamerlan à partir de 1447. Il fut mis à mort en 1449 par un fils révolté. Il résidait à Samarcande. Passionné pour l'astronomie, il éleva dans cette ville un bel observatoire et dressa des Tables astronomiques (en persan), d'une remarquable exactitude. Ces Tables ont été faites à l'Observatoire de Samarcande. Leur époque est le commencement de l'an 841 de l'hégire (1437 de J. C.). La position des étoiles a été déterminée à l'aide d'un énorme cercle, dont le rayon égalait, dit-on, la hauteur de Sainte-Sophie à Constantinople. Les Tables sont imprimées en latin et en persan; à la suite des longitudes et des latitudes on trouve les noms des principales étoiles. Les Tables astronomiques proprement dites, comprenant les mouvements du Soleil, de la Lune, des planètes, sont restées inédites. L. A. Sédillot a publié le texte des Prolégomènes des Tables astronomiques, avec des notes et variantes, et précédées d'une Introduction, Paris, 1847, in-81. La première partie est une sorte de préface, où l'auteur emploie les formes les plus emphatiques et les plus obscures pour exposer les motifs qui l'ont porté à écrire cet ouvrage et pour faire connaître les noms des savants qui l'ont aidé dans son travail. C'est un échantillon de style oriental, presque intraduisible, mais historiquement précieux. La seconde partie est consacrée à l'énumération des principales ères des peuples orientaux; elle ne nous est connue que par une version latine de Greaves (Gravius, De Epochis celebrioribus). Les trois dernières parties traitent de la connaissance des temps, de la théorie du mouvement des planètes et de certains calculs astronomiques, qui se rattachent à l'astrologie judiciaire. Ulugh-Beg venait de mettre la dernière main à ses Tables (en 1449 de J. C.), lorsque, interrogeant les astres, il s'imagina, d'après certaines combinaisons planétaires, qu'il périrait par le poignard de son fils aîné Abdallatif. Par suite de cette crainte, il confia à son fils cadet, Abdal-Aziz, les charges dont il avait investi le premier. Abdallatif, blessé dans son amour-propre, leva l'étendard de la révolte. Ulugh-Beg marcha à la rencontre du fils rebelle. Après trois mois de guerre, il fut abandonné d'un de ses généraux, qui alla mettre le siéège devant Samarcande. Ulugh-Beg courut vers sa capitale, en fit lever le siège, y rentra, en nomma gouverneur son second fils, et retourna au-devant de l'aîné. Vaincu et mis en fuite, il résolut de se retirer dans le Turkestan. Mais, changeant de dessein, il revint à Samarcande, dans l'espoir qu'Abdallatif n'oserait pas attenter à la vie de son père. Abdallatif lui fit d'abord bon accueil; mais peu de temps après il le fit assassiner, pendant une promenade aux bords de la rivière de Samarcande. (F. Hoefer). | |