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Casablanca,
la plus grande ville du Maroc ,
est un centre économique majeur et un carrefour culturel de l'Afrique
du Nord. Elle est située sur la côte atlantique du Maroc, à environ
80 km au sud de Rabat, la capitale administrative
du pays, et s'étend le long de l'océanet bénéficie d'un climat méditerranéen
à influence océanique, caractérisé par des hivers doux et humides et
des étés chauds et secs. Les températures sont généralement modérées
grâce à la proximité de l'océan Atlantique.
Le port de Casablanca,
l'un des plus grands ports d'Afrique, joue un rôle important dans l'économie
marocaine. Il s'agit d'un port multifonctionnel qui permet l'exportation
de produits marocains tels que les phosphates, les produits agricoles et
manufacturés, ainsi que l'importation de biens de consommation. La ville
est bien connectée au reste du Maroc par un réseau d'autoroutes et de
chemins de fer qui la relie aux principales villes du pays, comme Rabat,
Marrakech,
Fès
et Tanger. La
zone industrielle de Aïn Sebaâ contribue aussi grandement à l'économie
du pays. Cependant, l'urbanisation rapide et l'afflux massif de la population
ont entraîné la formation de quartiers informels autour de la ville,
posant des défis en termes de logements et d'infrastructures.
Casablanca abrite
le siège des principales entreprises marocaines et internationales, ainsi
que les plus importantes banques du pays. Elle est aussi remarquable par
sa modernité architecturale avec des édifices comme la Mosquée Hassan
II, l'une des plus grandes mosquées du monde, inaugurée en 1993. Cette
mosquée, construite au bord de l'océan, est un chef-d'œuvre d'architecture
moderne et traditionnelle. La ville est également un centre éducatif
important, avec de nombreuses universités et écoles spécialisées, ainsi
qu'un pôle culturel avec des théâtres, des galeries d'art et des festivals.
Le Festival de Casablanca, un événement annuel, célèbre la musique,
la culture et l'art.
Histoire
de Casablanca.
Avant de devenir
Casablanca, la ville portait le nom d'Anfa, une ancienne cité amazighe
(berbère) fondée vers le VIIe
siècle. Anfa était alors un port actif pour les échanges avec les populations
méditerranéennes, notamment les Phéniciens,
les Romains et les Carthaginois.
Cependant, au XVIe siècle, Anfa devint
un refuge pour les corsaires, ce qui attira l'attention des Portugais
qui envahirent et détruisirent la ville en 1468. Au début du XVIIIe
siècle, la ville fut reconstruite par le sultan alaouite Sidi Mohammed
ben Abdallah et rebaptisée Dar el-Beida, qui signifie Maison Blanche en
arabe,
nom qui fut traduit en espagnol sous
le nom de Casablanca. Elle devint un centre de commerce et de pêche, bien
que son importance restât relativement modeste jusqu'à l'arrivée des
Français au début du XXe siècle.
En 1907, la France
envoya des troupes à Casablanca pour protéger ses intérêts économiques
et politiques. En 1912, le Maroc devint officiellement un protectorat français
et Casablanca entra dans une phase de modernisation rapide sous l'administration
coloniale. Le résident général Lyautey lança un ambitieux programme
de développement urbain, supervisé par l'architecte Henri Prost. Des
quartiers modernes furent créés, notamment la ville nouvelle avec ses
larges avenues et ses bâtiments de style art déco et néo-mauresque.
Les infrastructures de transport furent également modernisées. Le port
de Casablanca devint l'un des plus importants d'Afrique, ce qui favorisa
l'exportation des ressources naturelles marocaines, comme les phosphates.
Casablanca devint
rapidement le centre économique du Maroc, attirant des travailleurs de
tout le pays et d'autres régions du Maghreb .
Pendant la Seconde Guerre mondiale,
la ville joua un rôle stratégique pour les Alliés en Afrique du Nord.
En 1943, la Conférence de Casablanca y fut tenue, rassemblant Winston
Churchill, Franklin D. Roosevelt
et d'autres dirigeants alliés pour coordonner leurs stratégies militaires.
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La Conférence
de Casablanca (1943)
La Conférence de
Casablanca s'est tenue du 14 au 24 janvier 1943 dans la ville marocaine
sous contrôle français, en pleine Seconde Guerre mondiale. Elle a réuni
principalement Franklin D. Roosevelt, président des États-Unis,
et Winston Churchill, Premier ministre du Royaume-Uni,
ainsi que les généraux français Charles de Gaulle
et Henri Giraud. Joseph Staline, bien qu'invité,
ne participa pas à la conférence, préférant rester en Union
soviétique pour gérer la guerre sur le front de l'Est. L'objectif
principal de cette rencontre était de définir la stratégie militaire
des Alliés pour la suite du conflit et de clarifier leur position sur
l'avenir de l'Allemagne et de l'Europe
après la guerre.
L'une des décisions
majeures prises à Casablanca fut l'annonce de la politique de reddition
inconditionnelle des forces de l'Axe, signifiant qu'aucune négociation
séparée ne serait acceptée et que l'Allemagne, l'Italie
et le Japon devraient capituler totalement
sans conditions. Cette position visait à empêcher toute tentative d'accord
avec certains dirigeants ennemis et à garantir un règlement définitif
du conflit. Roosevelt insista particulièrement sur ce point, estimant
qu'une paix négociée, comme après la Première
Guerre mondiale, pourrait mener à de nouveaux conflits à l'avenir.
Sur le plan militaire,
la conférence permit de planifier la poursuite des opérations alliées
en Méditerranée. Il fut décidé que l'Italie constituerait la prochaine
cible majeure après la victoire en Afrique du Nord, avec un débarquement
en Sicile prévu sous le nom de code "Opération
Husky". Cette décision répondait à la volonté de Churchill d'affaiblir
l'Axe en attaquant ce qu'il appelait le "ventre mou" de l'Europe, tout
en maintenant la pression sur l'Allemagne. Toutefois, Roosevelt insista
sur la nécessité d'un débarquement en France pour ouvrir un véritable
second front contre l'armée allemande, bien que cette opération soit
repoussée à 1944.
La conférence permit
également de gérer la rivalité entre les deux chefs de la France
libre, Charles de Gaulle et Henri Giraud. Les Alliés souhaitaient unifier
la Résistance française sous un commandement unique, mais les tensions
entre les deux hommes compliquèrent cette mission. Roosevelt et Churchill
les forcèrent néanmoins à apparaître ensemble pour montrer une unité
de façade, bien que leur antagonisme persiste après la conférence.
Casablanca fut aussi
l'occasion de discuter du rôle de l'Union soviétique dans la guerre et
de coordonner les efforts avec Staline, même en son absence. Les Alliés
reconnurent la nécessité de fournir davantage de soutien à l'URSS, notamment
par l'envoi d'armes et de matériel. Par ailleurs, Roosevelt et Churchill
rencontrèrent le sultan du Maroc, Mohammed V, et discutèrent des aspirations
nationalistes du pays, bien que les puissances coloniales européennes
ne soient pas encore prêtes à envisager une indépendance immédiate. |
Après l'indépendance
du Maroc en 1956, Casablanca continua de croître et devint la capitale
économique du pays. La ville devint également un centre culturel et social,
accueillant une population diversifiée et un dynamisme commercial important.
Les années 1960 et 1970 furent marquées par une industrialisation rapide.
La ville vit, en particulier, la création de nombreuses entreprises dans
les secteurs textile, agroalimentaire, chimique et électronique.
Casablanca continue
d'évoluer en tant que métropole moderne avec des projets d'infrastructures
ambitieux, comme la rénovation du port, le développement de nouveaux
quartiers d'affaires, et l'extension des transports publics avec un réseau
de tramway moderne. |
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