.
-

Le Baobab
Adansonia
Le Baobab (Adansonia L.) est un genre de plantes de l'ordre des Malvales et de la famille des Bombacées, dont on connaît seulement trois espèces : l'A. Gregorii F. Muell., de l'Australie tropicale, à fleurs d'un blanc, jaunâtre; l'A. madagascariensis DC., de Madagascar, à fleurs rouges magnifiques, et l'A. digitata L., ou Baobab proprement dit, Arbre de mille ans, des régions tropicale de l'Asie et de l'Afrique. Les Baobabs sont avec les Fromagers et les Eriodendron, les géants du règne végétal. L'A. digitata L., qui est l'espèce la plus importante et la plus célèbre, croît naturellement dans les terrains sablonneux humides des bords de la mer, au Sénégal, au Sierra-Leone, au Congo, au Benin, en Nubie, etc. C'est I'Ophelus sitularius de Loureiro,  l'Adansonia Baobab de Gaertner. Plusieurs voyageurs, notamment Adanson (Act. acad., année 1761, tub. 6 et 7), ont publié des mémoires très complets sur ce bel arbre, dont le tronc n'a guère plus de 5 à 6 m de hauteur, mais peut atteindre jusqu'à 30 m de circonférence. Ce tronc immense est divisé à son sommet en un grand nombre de branches très grosses, longues de 18 à 20 m, et étalée horizontalement en parasol; d'où il résulte que l'arbre, vu de loin, se présente sous la forme d'une masse hémisphérique de verdure recouvrant un espace d'environ 50 m de diamètre.
-

Adansonia digitata L.
Fleur entière (d'après H. Baillon).

L'écorce du tronc et des branches est cendrée, lisse, comme vernissée en dehors, verte et piquetée de rouge en dedans; celle des jeunes rameaux de l'année est verdâtre et couverte d'une pubescence; fine. Le bois est très mou, blanc et léger. C'est sur les jeunes rameaux que naissent les feuilles. Celles-ci tombent chaque année au mois de novembre. Elles sont alternes, composées-digitées, avec cinq, sept ou neuf folioles-glabres, ovales, entières, brièvement pétiolées et accompagnées de stipules- caduques
-


Adansonia digitata L.
Coupe longitudinale de la fleur (d'après H. Baillon).

Les fleurs, solitaires à l'aisselle des feuilles, sont pendantes à l'extrémité de pédoncules longs d'environ 12 à 15 centimètres. Chacune d'elles a un calice-gamosépale caduc, à cinq divisions profondes, coriaces, réfléchies en dehors, et une corolle beaucoup plus longue, formée de pétales ovales, arrondis au sommet, veinés, de couleur blanche ou légèrement teintés de rose-lilas. L'androcées se compose d'un nombre considérable d'étamines dont les filets, unis entre eux intérieurement en un tube long de 25 à 30 centimètres, deviennent ensuite libres et s'étalent horizontalement de manière à former une vaste couronne; chacun d'eux est terminé par une anthère réniforme, uniloculaire, déhiscente par une forme longitudinale. L'ovaire, libre, supère, surmonté d'un style filiforme dépassant longuement la couronne staminale, devient à la maturité une grosse capsule ovoïde ou oblongue, renfermant, sous son péricarpe-ligneux, indéhiscent, une substance molle, pulpeuse, assez semblable, quand elle est sèche, à de la moelle de sureau, et dans laquelle sont nichées de nombreuses graines réniformes pourvues d'un mince albumen.
-

-Baobab.
Baobab : de la graine à l'arbre...

En Afrique tropicale occidentale, le Baobab est un arbre vénéré. On y suspend des amulettes ou gris-gris. Son écorce, surtout celle des rameaux, contient un mucilage abondant qui est préconisé par la médecine traditionnelle comme adoucissant dans le traitement de la dysenterie et des fièvres inflammatoires. Ses feuilles, séchées avec soin, puis réduites en poudre, constituent le Lalo, que les habitants du Sénégal conservent dans des sachets en toile de coton et dont ils font souvent encore usage. Cette poudre a les mêmes propriétés émollientes que le mucilage extrait de l'écorce des rameaux. On la mêle aux aliments comme préservatif des diarrhées, des fièvres chaudes et des ardeurs d'urine. Au Sénégal, le fruit  a été appelé Pain de singe par les Européens et le Boui par les Sénégalais. Son péricarpe ligneux, incinéré, puis mélangé avec de l'huile de palmier, sert à faire un excellent savon. Enfin on prépare, avec la substance pulpeuse qui entoure les graines, une boisson acidulée considérée comme un remède puissant contre les fièvres putrides et pestilentielles. C'est cette même pulpe réduite en poudre qui, d'après P. Alpin et Adanson, constituait la Terre de Lemnos ou Terra lemnia, que les médecins arabes préconisaient jadis, en infusion ou en décoction, contre la diarrhée, la dysenterie et les crachements de sang. (Ed. Lef.).

Baobabs
Baobabs près du lac Manyara (Tanzanie). © S. Jodra.
.


Dictionnaire Les mots du vivant
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z
[Aide][Recherche sur Internet]

© Serge Jodra, 2006. - Reproduction interdite.