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L'île Amsterdam
est une île de l'Océan
Indien, située à peu près à mi-chemin du cap de Bonne-Espérance
et la Tasmanie par 37°80' de latitude Sud et
78° de longitude Est. De formation volcanique, dominée par un volcan
de 876 m. d'altitude, encombrée de laves, elle
est presque inabordable et inhabitée. Découverte en 1696, elle servit
avec l'îlot voisin de Saint-Paul de station
de pêche aux Hollandais, On y chassait aussi les oiseaux
de mer. Autrefois placée nominalement sous la dépendante du gouverneur
de l'île Maurice, elle fait aujourd'hui partie
des TAAF(Terres Australes
et Antarctiques Françaises), territoire d'outre-mer de la France .
La
flore de l'île Amsterdam.
La flore de l'île
Amsterdam présente, à côté d'espèces tout à fait spéciales, un singulier
mélange d'espèces subtropicales, européennes et de la Terre-de-Feu,
Dans les parties basses de l'île et jusqu'à plus de 100 m d'altitude,
le sol est couvert d'Isolepis nodosa, cypéracée
qui atteint presque la hauteur d'un homme et dont les tiges sont tellement
serrées et enchevêtrées qu'elles rendent la marche extrêmement difficile.
Au delà de cette première zone, la végétation devient plus variée.
On y trouve notamment le Phylica arborea, arbuste de la famille des Rhamnacées,
qui forme, çà et là , des petits bouquets isolés, une Rosacée,
l'Acaena (Ancistrum) repens, espèce des Andes
du Pérou, des Graminées,
parmi lesquelles l'Holcus lantus, et de grandes Fougères,
dont quelques-unes se rencontrent également soit à Tristan
da Cunha, soit en Afrique du Sud, soit
aux îles Mascareignes, soit en Australie ou
en Tasmanie, soit dans l'Amérique
australe. Dans les dépressions, les sillons ou les grottes
profondes formées par les coulées de lave, croissent
en abondance des Lycopodes Lycopodium insulare Carvi., L. trichiatum Bory),
des Fougères (Acrostichum succisaefolium P. et Th., Trichomanes saxifragoides,
Hymenophyllum capillareDaw., Monogramma linearis, Grammitis magellanica
Desr., Phegopteris aquilina Mett., Polystichum coriaceum Schott., Aspidium
antarcticum Pocom., Blechnum aus trale L., Lomaria Penna-marina Mett.,
Gleichenia argentea Kaulf., etc.) et plusieurs Mousses,
parmi lesquelles des types nouveaux qui ont été décrits par Bescherelle
et quatre espèces européennes, le Webera nutans Schreb, qui croît aussi
dans la Nouvelle-Zélande, la Tasmanie
et l'Amérique australe; le Rhacomitrium pruinosum C. Müll de la Nouvelle-Zélande,
simple variété du R. lanuginosum, dont le type est cosmopolite; le Funaria
calvescens Schw., variété tropicale du F. hygrometrica, une des Mousses
le plus communes du monde entier, et le Polytrichum formosum, si répandu
dans les terrains siliceux et boisés de l'Europe.
Enfin deux espèces nouvelles de Lichens ont
été signalées dans l'île Amsterdam, le Stereocaulon proximum Nyl. et
la Peltigera dolichorhizra Nyl., deux champignons
Pyrénomycètes, le Dilophosphora graminis Desm., qui croît sur l'Isolepis
nodosa, et le Phoma australe, Crié, qui se développe sur les feuilles
de l'Holcus lanetus.
La
faune de l'île Amsterdam.
La position isolée de l'île Amsterdam
et de sa voisine l'île Saint-Paul, au
Sud de l'océan Indien, à moitié distance
entre l'Afrique australe et l'Australie,
donne un grand intérêt à leur faune, malheureusement
très pauvre en animaux terrestres. Les chèvres redevenues sauvages, les
chats et les rats qui semblent y vivre en bonne
intelligence, ont été apportés par les navires qui ont fait naufrage
dans ces dangereux parages.
Les
vaches de l'île Amsterdam.
- L'histoire commence en 1871 avec l'arrivée du premier colon, Heurtin,
qui introduisit sept bovins (six vaches et un taureau). Le but était de
fournir une source de viande fraîche et de lait pour d'éventuels habitants
ultérieurs. Cependant, après le départ des premiers occupants, les vaches
furent laissées à l'abandon et retournèrent à l'état sauvage. Elles
s'adaptèrent remarquablement bien à l'environnement de l'île, prospérant
et se multipliant au fil des décennies. Au XXe
siècle, leur population avait explosé, atteignant environ 2000 individus.
Cette population bovine importante eut un impact considérable sur l'écosystème
fragile de l'île Amsterdam, notamment en raison du surpâturage qui dégrada
considérablement la végétation indigène. La présence des vaches devint
un problème de conservation majeur, menaçant la biodiversité unique
de l'île. Après de longues discussions et controverses, une décision
radicale fut prise d'éradiquer complètement les vaches sauvages. Une
campagne d'éradication fut menée et achevée en 2010, éliminant la totalité
de la population bovine de l'île. Aujourd'hui, l'île Amsterdam est exempte
de vaches, et des efforts de restauration écologique sont en cours pour
permettre à la végétation indigène de se rétablir.
Les naturalistes du Challenger y ont
signalé trois espèces d'Araignées, un Chelifer,
deux très petits Diptères et un papillon
nocturne du genre des Teignes, également introduit selon toute probabilité;
enfin, un Crabe amphibie (Grapsus trigosus). Mais les habitants les plus
nombreux de ces deux îles sont des animaux marins et des oiseaux
bons voiliers qui viennent y nicher en toute sécurité. Deux phoques y
sont signalés : l'Eléphant marin (Macrorhinus leoninus) qui est devenu
très rare, tandis qu'on en trouvait encore des milliers à l'île
Heard, au Sud de l'Afrique, en 1874, lors de l'expédition du Challenger,
et une espèce d'Otarie (Arctocephalus Forsteri), qui était encore assez
commune lors de l'expédition française pour l'observation du passage
de Vénus
sur le disque du Soleil ,
en 1875.
Les Palmipèdes longipennes sont nombreux
: quatre espèces d'Albatros (Diomedea exulans, D. melanophrys, D. chlororhyncha
et D. fuliginosa); cette dernière, la plus abondante, niche sur les deux
îles; des Fous (Sula fusca), des Petrels (Ossifraga gigantea, Procellaria
capensis, Puffinus aequinoctialis); des Hirondelles de mer (Sterna melanoptera),
peuplent les falaises de ces rochers d'origine volcanique. Un petit Petrel
à bec bleu (Prion vittatus) construit des terriers où il dépose ses
oeufs et se dérobe à son ennemi, le Stercoraire
(Stercorarius antarcticus) qui le tue pour dévorer ses entrailles. Le
Courlis cendré (Numenius arcuatus), échassier cosmopolite, est de passage
sur ces îles et n'y repose, dans sa traversée de l'Océan
Indien. Mais l'habitant le plus intéressant de ce petit coin du globe
est le Manchot ou Gorfou (Eudyptes chrysolopha), qui y vit en si grand
nombre que les naturalistes de l'expédition française ont appelé Pingouinville
la région de l'île ou ces oiseaux plongeurs,
incapables de voler, se reproduisent par milliers, déposant leurs oeufs
sur la terre nue et élevant leurs petits. Les poissons
sont très abondants et se pêchent facilement à la ligne, spécialement
dans le cratère éteint qui sert de rade Ã
Saint-Paul. Parmi les crustacés, il faut signaler
une espèce de Langouste rouge qui se laisse prendre à la main. (Trouessart). |
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