|
. |
|
![]() |
Le zodiaque
est défini conventionnellement comme la zone céleste, large de 18°,
qui s'étend de chaque côté de l'écliptique![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() Le poète Ausone en a, dans deux vers bien connus, donné les noms, dans l'ordre de ce parcours : Sunt Aries, Taurus, Gemini, Cancer, Leo, Virgo, Libraque, Scorpius, Arcitenens, Caper, Amphora, Pisces.Les voici en français : BélierCes noms sont également ceux des douze constellations ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() -
Des douze signes
que renferme le zodiaque, six renvoient à des constellations situées
dans la partie boréale du ciel, c'est-à -dire, qu'ils se trouvent entre
l'équateur ![]() Les signes du zodiaque mis en parallèle avec les travaux des champs. Bas-reliefs de la cathédrale d'Amiens. ![]() Les astrologues divisent
aussi les signes du zodiaque en signes ascendants et en signes descendants.
Les premiers sont ceux que le Soleil parcourt en montant vers le pôle
qui est au-dessus l'horizon et en s'approchant conséquemment du zénith.
Pour Ies habitants de l'hémisphère boréal de la Terre L'entrée dans le
signe du Bélier ou premier signe du zodiaque coïncide avec l'équinoxe
de printemps. L'heure ![]() L'origine du zodiaque.
L'origine du zodiaque est une question qui a exercé au moins autant l'imagination que la science des érudits. Les figures en majeure partie animales qui le composent; les hiéroglyphes qui résument ces figures; la découverte de quatre zodiaques égyptiens - deux à Denderah, un à Esneh et un à Akhmîm - que l'on croyait remonter à une haute antiquité; le fait que les Égyptiens ont eu de temps immémorial une année solaire divisée en douze parties égales et réglée sur le lever des constellations; les textes nombreux qui revendiquent pour les Égyptiens la priorité de l'invention de l'astronomie ou astrologie et affirment notamment que les Égyptiens ont divisé le zodiaque en douzièmes égaux au moyen de la clepsydre : tout cela a paru d'abord faire tourner le débat à l'avantage des Égyptiens. Mais il a été irrévocablement démontré que les zodiaques égyptiens sont tous de l'époque romaine et librement imités du zodiaque grec - la prétendue astrologie égyptienne est en fait une astrologie hellénistique -, et du coup se sont écroulées les suppositions extravagantes échafaudées sur leur prétendue antiquité. On accepterait aujourd'hui, s'il n'y avait pas d'autre objection, les 2400 ans auxquels devaient remonter, d'après le calcul de la précession des équinoxes, des zodiaques qui plaçaient l'équinoxe de printemps dans le Taureau; mais on sourit du zèle de Dupuis, qui, faisant permuter équinoxes et solstices, réclamait les 13,000 ans nécessaires pour que l'écliptique eût tourné de 180 degrés. L'insouciance d'un artiste du temps des Antonins - l'auteur du zodiaque d'Esneh - avait déchaîné ce flot d'hypothèses, qui, en inquiétant les exégètes de la Bible, faillit, au XIXe siècle, transformer la discussion scientifique en querelle religieuse. Quant aux textes qui attribuent aux Égyptiens l'invention du zodiaque, ils représentent l'opinion de scoliastes de basse époque, qui montrent naïvement leur ignorance. Macrobe explique tout au long comment s'y prirent les Égyptiens pour diviser, à l'aide de clepsydres, le cercle zodiacal en douzièmes égaux, sans se douter que son procédé, bon pour mesurer des douzièmes de l'équateur, donnerait des fractions très inégales du zodiaque. Il est tout à fait étranger au calcul des anaphorai ou estimation des ascensions obliques en degrés d'ascension droite. Servius a peut-être entendu parler des ascensions obliques, c'est-à -dire des arcs inégaux du zodiaque qui montent au-dessus de l'horizon en des temps égaux, mais il paraît confondre l'étendue réelle et le temps d'ascension; il assure que les Égyptiens divisent le zodiaque en douze parties égales, mais que les Chaldéens admettent onze signes seulement, et d'une inégalité qui peut aller du simple au double. Au temps de Servius et de Macrobe, il y avait six cents ans que les astrologues grecs étaient ou « Chaldéens » ou « Égyptiens », et l'on ne saurait appliquer de pareils textes aux Égyptiens d'Égypte ou aux Chaldéens de Chaldée, ou plus exactement aux Mésopotamiens de Mésopotamie. Les égyptologues
conviennent, du reste, que, si l'on trouve dans les documents beaucoup
de noms de constellations et de décans, ou même la preuve que les constellations
étaient enfermées dans des figures, ces constellations appartiennent
à des parties très différentes du ciel et n'ont été remarquées, de
préférence à d'autres, qu'en raison de leur éclat. On sait que le régulateur
du calendrier égyptien était Sothis ou Sirius et son voisin Orion, qui
n'appartiennent pas au zodiaque. De même les décans, que les Grecs feront
plus tard entrer dans leur zodiaque, étaient inégalement et librement
disséminés sur le pourtour de la sphère, de préférence dans la région
équatoriale. En un mot, il n'y avait pas de zodiaque égyptien; et on
le conçoit aisément, puisque les Égyptiens, peu curieux de suivre la
marche des planètes, ne se préoccupaient pas de leur route oblique et
avaient adopté une année réglée sur le lever des constellations équatoriales.
Le zodiaque grec se compose de deux éléments bien distincts les signes ou constellations qui se trouvent semées aux environs de l'écliptique ou route du Soleil, irrégulières en position et inégales en grandeur comme en éclat, et la répartition artificielle de ces signes dans des douzièmes (dôdekatemoria) égaux. Il est évident que, si l'on fait abstraction de ce dernier élément, le plus important des deux et la marque spécifique du zodiaque grec, on doit trouver dans l'uranographie mésopotamienne ou égyptienne mention des constellations zodiacales, sous des noms et, s'il y a lieu, avec des figures différentes. Pour savoir s'il y a eu imitation de la part des Grecs, il suffira de rechercher s'il y a analogie entre les caractères attribués aux constellations qui se correspondent de part et d'autre. En ce qui concerne les douzièmes, la question paraît tranchée. Même à l'époque des Arsacides, les Mésopotamiens, ennemis des abstractions invisibles, n'avaient pas encore ramené les constellations zodiacales à une étendue égale pour toutes. On peut conclure de là , à plus forte raison, qu'ils ne connaissaient pas les dodécatémories uniformes au temps où ils étaient libres de toute influence grecque. Restent les signes ou figures. Les assyriologues - ou du moins les plus prudents d'entre eux - n'ont pas encore découvert dans les anciens documents une série complète de constellations zodiacales comparables aux signes grecs; mais ils signalent un Bélier, un Taureau, des Gémeaux, un Scorpion, une Chèvre pisciforme qui répondrait au Capricorne, et deux Poissons ou hommes-poissons reliés par un ligament, comme ceux du zodiaque grec. Enfin, s'il n'y a pas de constellation du Lion, on trouve le dieu solaire Nergal qualifié de Lion, et l'Épi que tient la Vierge grecque est bien sémitique. La position présumée de ces groupes d'étoiles sur la sphère semble indiquer que leurs noms sont des métaphores suggérées par la température des parties de l'année solaire correspondantes. Ainsi, trente siècles avant notre ère, l'équinoxe du printemps était dans le Taureau. Le Taureau était alors le symbole de Marduk, du soleil de printemps qui sort des eaux hivernales et y est encore à demi plongé. Les signes d'hiver sont tous aquatiques, à partir du Scorpion, qui correspondait alors à l'équinoxe d'automne. Ce Scorpion pourrait bien être le monstrueux Homme-Scorpion qui, suivant les légendes cosmogoniques, avait aidé Tiamat à résister au démiurge Bel-Mardouk. L'épithète de Lion conviendrait bien au soleil furieux du plein été. Enfin, l'Épi pouvait être non pas le signe où se trouvait le Soleil au moment de la moisson - laquelle se faisait en Mésopotamie vers le mois de février - mais, au contraire, le signe qui se levait et souriait aux moissonneurs aussitôt le soleil couché. Le zodiaque mésopotamien ainsi ébauché aurait été subdivisé et complété plus tard, peut-être par suite de l'adoption de l'année luni-solaire, qui exigeait au moins douze compartiments. Le dérangement de l'ancien système par le fait de la précession des équinoxes a pu aussi motiver des retouches. Ainsi, s'apercevant que l'équinoxe avait quitté le Taureau (2450 av. J.-C.), les Mésopotamiens auraient intercalé entre le Taureau et les Poissons un nouveau symbole solaire, le Bélier, pour marquer l'équinoxe du printemps, et affecté la partie antérieure du Scorpion à l'équinoxe d'automne, tandis que le dard de ce même Scorpion devenait le prototype du Sagittaire grec. Si complaisantes que soient les hypothèses, elles ne vont pas toujours sans lacunes. Celle-ci explique mal ou l'absence d'un signe consacré au solstice d'été, ou la nature de ce signe, qui aurait été le modèle du Crabe (Cancer) grec, c'est-à -dire d'un animal aquatique, tout à fait dépaysé au point où le Soleil atteint son maximum de puissance. L'explication du signe des Gémeaux n'est pas non plus très avancée quand on a reconnu dans ces « Grands-Jumeaux » des hypostases du dieu solaire Nergal, symbolisant le caractère mixte de la température printanière. En cherchant dans
les légendes assyro-babyloniennes les preuves de cette haute antiquité
du zodiaque, d'ingénieux érudits, tels François Lenormant, ont eu l'idée
de considérer le poème en douze chants d'Isdubar comme le modèle
ou peut-être l'interprétation du cycle zodiacal. En effet, le premier
type qui attire l'attention est le taureau divin, Marduk, coiffé de «
cornes de souveraineté », et le Taureau est aussi le premier signe du
Zodiaque. Le neuvième signe, le Scorpion, apparaît dans le IXe
chant du poème, là où le héros solaire Gilgamesh rencontre des hommes-scorpions
gardant la porte du mont Masu. Le XIe chant
du poème, consacré au récit du déluge, donne l'explication du signe
du Verseau, onzième du zodiaque.
En somme, l'impression qui, pour un profane, se dégage de ces ténèbres, c'est que, faute de trouver dans la Grèce, à religion anthropomorphique, la raison suffisante du zodiaque, et considérant que les Grecs eux-mêmes reconnaissaient les poissons de l'Euphrate dans le signe du même nom, on est en droit de supposer des emprunts faits à la Mésopotamie. C'est de là sans doute qu'est venue l'impulsion initiale, l'idée d'enfermer les groupes d'étoiles dans des figurations animales et comme une première ébauche de l'uranographie grecque. Avec la promptitude et la fécondité de leur imagination, les Grecs ont fait le reste : ils ont décoré leur ciel à leur façon, sans plus savoir ni se soucier de savoir de qui ils tenaient ce qui leur était venu du dehors. L'instinct populaire d'abord, le travail des mythographes ensuite, ont rattaché tous ces catastérismes à la mythologie nationale et effacé ainsi ou rendu méconnaissables les caractères exotiques qui en auraient décelé l'origine. Même si tous les types du zodiaque grec étaient mésopotamiens, nous réclamerions encore pour les Grecs la construction du cercle ou anneau zodiacal, géométriquement tracé à travers les constellations, de l'échelle idéale dont les douzièmes réguliers empruntent les noms, mais non les dimensions des groupes d'étoiles traversés par elle. La construction du zodiaque a été le dernier terme de ce travail d'assimilation et d'invention. Les anciens navigateurs, disciples des Phéniciens, n'avaient besoin que des Pléiades, dont le lever les invitait à reprendre la mer : leur attention se portait sur le pôle. Homère ne mentionne que « les Pléiades, le Bouvier lent à se coucher, l'Ourse, appelée aussi Chariot, qui tourne sur place en regardant Orion et seule ne se baigne pas dans l'Océan ». Il connaît aussi l'astre « appelé le Chien d'Orion, lequel est très brillant, mais se trouve être un signe fâcheux, car il apporte aux malheureux mortels une chaleur brûlante ». Hésiode, qui enseigne aux cultivateurs à connaître les saisons, se préoccupe du lever d'Arcturus, des Pléiades et Hyades, d'Orion et Sirius. D'où venaient ces noms? Étaient-ils indigènes, ou transcrits, ou traduits? Les Grecs appelaient « phénicienne » la Petite-Ourse, dite aussi « Queue du Chien »; mais Hésiode connaissait déjà des légendes qui faisaient des Ourses et d'Arcturus, dit aussi « Gardien de l'Ourse », des héros arcadiens catastérisés. Qui a fait d'Orion un chasseur, avec son chien Sirius, poursuivant les Pléiades ou poursuivi par l'Ourse et tué par le Scorpion? Cassiopée porte un nom phénicien; mais Sophocle l'englobait avec les Néréides et Andromède dans un drame de mythologie grecque. Le zodiaque devint
nécessaire aux Grecs quand ils commencèrent à observer de plus près
le cours du Soleil, de la Lune, ou même des planètes. Ils ne le reçurent
pas tout fait et ne le confectionnèrent pas d'un seul coup, sur un plan
d'ensemble. Il ne fut même parachevé qu'au temps d'Hipparque, lorsque,
pour avoir douze signes, on se décida à séparer les Pinces du Scorpion
et à en faire le signe de la Balance. Une mention échouée dans la compilation
de Pline nous apprend que Cléostrate de Ténédos, vers la fin du VIe
siècle, y introduisit le Bélier et le Sagittaire. On ne nous dit pas
s'il empruntait aux traditions chaldéennes et si le zodiaque se trouva
dès lors complet. La division en douzièmes égaux, qui est une violence
faite à la nature, ne put venir que plus tard, avec les observateurs armés
d'instruments d'une certaine précision, instruments inconnus avant la
dioptre encore rudimentaire d'Eudoxe.
Les anciens zodiaques.
![]() « Le Soleil se lève et se couche; il retourne au lieu d'où il est parti, et, renaissant au même endroit, il tourne vers le midi et revient vers le nord. Le vent court et visite toutes choses, et revient sur ses pas par de longs circuits. »Mais ce n'est pas nécessairement l'idée que se firent les premiers Chrétiens de la place des astres dans le cours des choses. Une peinture mithriaque qui paraît avoir été inspirée par les idées chrétiennes (à moins que ce ne soit le contraire...) dont l'imitation se retrouve si souvent dans les monuments de la secte, fait voir un homme debout près d'une montagne, indiquant du doigt un segment du cercle du zodiaque, sur lequel sont marquées quatre étoiles : à côté de ce personnage est une femme armée. On a vu dans cette peinture un emblème de la force nécessaire pour arriver au ciel, lequel est figuré par les quatre étoiles. La montagne, rapide et abrupte, peut être l'image du rude sentier de la vertu. Dans les premiers
siècles du Christianisme, les opinions
au sujet de l'influence bonne ou mauvaise des astres préoccupaient vivement
les esprits : ce qui le prouve, c'est qu'il existait entre les mains de
tout le monde certaines tables astrologiques
où étaient marqués les présages heureux ou sinistres qui s'attachaient
à chaque heure du jour et de la nuit; et ces tables
n'étaient point exclues des livres composés pour l'usage des chrétiens.
Une curieuse inscription de l'an 364 nous donne la mesure de l'importance
qu'avaient de tels présages.
![]() Zodiaque de la Tour de l'Horloge, à Venise. © Photos : Serge Jodra, 2009-2012. C'est l'épitaphe d'un enfant nommé Simplicius, dont l'existence, selon la judicieuse observation de Michele De' Rossi (Dell' ampiezza delle Romane Catacombe, 1860), qui est ici notre guide, ne paraît pas s'être prolongée au delà du jour qui l'avait vu naître. Or l'épitaphe porte que ce double événement avait eu lieu, « à la quatrième heure de la nuit du VIII des ides de mai, le jour de Saturne, dans la vingtième Lune, sous le signe du Capricorne. »Cette annotation de date si exceptionnellement minutieuse accuse une intention évidente de mettre sur le compte d'une influence néfaste une mort si prématurée et si affligeante pour des parents. Nous lisons en effet dans les tables astrologiques dont il a été parlé plus haut et que rapporte Mommsen ( ![]() « tout ce qui arrive en ce jour de Saturne, à telle heure que ce soit du jour ou de la nuit, est obscur et laborieux, et que ceux qui naissent sous une telle influence courent de grands dangers. »Ces traditions se maintiendront avec persistance et traverseront tout le Moyen âge. Dante mêle sans cesse des idées astrologiques et astronomiques à ses conceptions chrétiennes; à chaque pas de son voyage à la fois mystique et cosmologique, il indique avec une minutieuse exactitude le signe du zodiaque où se trouve le Soleil. Les peintres contemporains et ceux des siècles suivants se sont en ceci inspirés de son esprit : Ainsi le Guariento a représenté, dans l'église des Ermitani de Padoue, les sept planètes à côté de la Passion et de la Résurrection. Au siècle suivant
(XVe), de curieux bas-reliefs de la cathédrale de Rimini offrent
à l'oeil étonné, et sans aucun mélange d'allégorie, Saturne |
. |
|
|
|||||||||||||||||||||||||||||||
|