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La myéline
La myéline est  une substance lipidique blanche qui entoure les axones des neurones dans le système nerveux central et périphérique. Elle agit comme une gaine isolante qui augmente la vitesse de transmission des signaux électriques le long des axones. La myéline offre  aussi une protection mécanique aux axones, les isolant contre les dommages physiques et chimiques. Elle contribue également à prévenir la dégénérescence axonale et à maintenir l'intégrité structurelle des neurones. Les maladies qui affectent la myéline, comme la sclérose en plaques, peuvent entraîner des problèmes de communication entre les cellules nerveuses et des symptômes neurologiques variés. 

La production de la myéline.
La myéline est produite par des cellules spécialisées (Névroglie) appelées oligodendrocytes dans le système nerveux central (SNC) et les cellules de Schwann dans le système nerveux périphérique (SNP). 

Les oligodendrocytes peuvent myéliniser ( = entourer de myéline) plusieurs axones à la fois dans le système nerveux central, alors qu'une cellule de Schwann ne myélinise qu'un seul axone dans le système nerveux périphérique. Les gaines de myéline formées par les oligodendrocytes ont des interruptions périodiques appelées noeuds de Ranvier. Les gaines de myéline formées par les cellules de Schwann peuvent également présenter de telles interruptions, mais elles peuvent aussi être plus longues et entourer complètement l'axone sans interruption.
La gaine de myéline est constituée de couches concentriques de membranes plasmiques enroulées autour de l'axone. L'épaisseur de cette gaine peut varier de manière significative, mais en général, elle va de quelques nanomètres à plusieurs micromètres. Dans le système nerveux périphérique, la gaine de myéline peut avoir une épaisseur de 0,2 à 1,5 micromètre, tandis que dans le système nerveux central, elle peut être plus mince. Pour comparaison, le diamètre d'un axone est typiquement de l'ordre d'une dizaine de micromètres. 

La composition de la myéline.
La gaine de myéline est principalement composée de lipides, notamment de phospholipides et de cholestérol, qui forment une barrière empêchant la fuite d'ions à travers la membrane. Des protéines spécifiques sont par ailleurs présentes dans cette membrane de la gaine de myéline et contribuent à sa structure et à sa fonction :

• Les phospholipides (phosphatidylcholine, phosphatidylsérine, phosphatidyléthanolamine, phosphatidylinositol) constituent la majeure partie des lipides de la myéline. Ils forment une bicouche qui crée une barrière semi-perméable qui entoure l'axone, comme toutes les autres cellules, et régule les échanges ioniques et moléculaires. La composition lipidique de la gaine de myéline est aussi importante pour l'isolation électrique des axones. Cette isolation permet une propagation rapide des potentiels d'action le long des axones en empêchant la fuite des ions à travers la membrane, ce qui favorise une transmission efficace des influx nerveux. Les phospholipides peuvent également jouer un rôle dans le processus de myélinisation. Ils peuvent, de plus,i agir comme des signaux ou des éléments de signalisation qui régulent la différenciation et la maturation des cellules de Schwann ou des oligodendrocytes. Les phospholipides, en particulier les phosphatidylcholines et les phosphatidylsérines, contribuent à la stabilité de la membrane de la gaine de myéline. Ils interagissent avec le cholestérol pour maintenir une structure membranaire cohérente et stable, ce qui est crucial pour assurer l'intégrité structurelle de la myéline. 

• Le cholestérol est également présent en quantités significatives dans la myéline. Il aide à maintenir la stabilité de la membrane de la gaine de myéline en interagissant avec les phospholipides et en modulant leur arrangement dans la bicouche lipidique. Cette stabilisation contribue à assurer l'intégrité structurelle de la gaine de myéline. Le cholestérol contribue également à l'isolation électrique de l'axone en renforçant la structure de la gaine de myéline. Une gaine de myéline bien formée, comprenant du cholestérol, est essentielle pour une transmission efficace et rapide des signaux nerveux. Enfin, le cholestérol est impliqué dans divers processus de signalisation cellulaire, et sa présence dans la membrane de la gaine de myéline peut influencer les interactions cellulaires et la communication entre les neurones.

• Les protéines spécifiques de la myéline sont impliquées dans la structure et la fonction de la myéline, ainsi que dans la régulation de l'interaction entre les cellules gliales et les axones. Certaines protéines, comme la protéine basique de la myéline (MBP) dans le système nerveux central et la protéine de la myéline P0 (MPZ) dans le système nerveux périphérique, sont impliquées dans la compaction de la myéline. Elles facilitent l'enroulement serré des couches de la membrane de la myéline autour de l'axone, permettant une isolation électrique efficace. Les protéines, telles que la protéine de la myéline P2 (PMP2) et la protéine zéro de la myéline (MOBP), contribuent à la stabilité de la structure de la myéline en interagissant avec les lipides de la membrane et en favorisant la liaison entre les différentes couches de la gaine de myéline. Certaines protéines  peuvent aussi agir comme des molécules de signalisation pour réguler divers processus cellulaires. Par exemple, la MPZ et la MBP peuvent jouer un rôle dans la signalisation entre les cellules de Schwann ou les oligodendrocytes et les axones, ce qui est important pour la formation et la maintenance de la myéline. Enfin, certaines protéines, comme la MPZ dans le SNP, peuvent interagir directement avec l'axone pour maintenir son intégrité structurelle. Elles peuvent également jouer un rôle dans la régulation du diamètre axonal et dans la prévention de la dégénérescence axonale.

Outre les protéines spécifiques de la myéline, la membrane de la gaine de myéline contient également des protéines membranaires qui assurent notamment la régulation de la perméabilité membranaire, la signalisation cellulaire et l'interaction avec d'autres cellules et molécules dans l'environnement extracellulaire.

Les fonctions de la myéline.
La principale fonction de la myéline est d'isoler électriquement les axones, , empêchant les fuites de courant et protégeant ainsi les axones contre les dommages électriques qui pourraient survenir en cas de dépolarisation anormale ou de dysfonctionnement électrique. En réduisant la fuite d'ions le long de l'axone et en permettant une conduction saltatoire, la myéline augmente considérablement la vitesse de propagation des potentiels d'action le long de l'axone. Cela permet une transmission rapide des signaux nerveux sur de longues distances. La conduction saltatoire réduit également la consommation d'énergie par rapport à une conduction continue le long de l'axone non myélinisé. Cela est dû au fait que les canaux ioniques ne sont activés qu'aux noeuds de Ranvier, où se produit la régénération du potentiel d'action, tandis que la majeure partie de l'axone reste inerte électriquement.

La myéline renforce la structure des axones en les entourant de manière compacte et en fournissant un support mécanique. Cela aide à maintenir l'intégrité structurelle des axones et à prévenir leur endommagement mécanique lors de mouvements ou de stress physiques. En outre, en enveloppant les axones dans une gaine de myéline, la friction entre les axones et leur environnement est réduite. Cela limite l'usure et l'abrasion des axones, contribuant ainsi à prévenir leur dégénérescence due à des dommages mécaniques. La myéline fournit aussi une barrière physique qui peut protéger les axones contre les substances toxiques ou nocives présentes dans leur environnement (toxines chimiques ou  agents pathogènes) qui pourraient endommager les axones s'ils étaient en contact direct avec eux.

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