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Magdebourg est une ville d'Allemagne, qui fut jusqu'en 1813 le chef-lieu de la province de Saxe, avec un port sur l'Elbe. Population : 230 000 habitants. La ville est située sur le fleuve en un point où il se partage en plusieurs bras Strom-Elbe à gauche, Alte-Elbe à droite; dans l'île, un petit bras, Zoll-Elbe, isole à l'Ouest un îlot où s'élève la citadelle. Elle fut d'abord bâtie à l'Ouest du fleuve sur la rive gauche de la Strom-Elbe; là se trouve la vieille ville avec son ancienne enceinte qui la séparait de la ville neuve au Nord, de Sudenburg au Sud-Ouest, de Buckau au Sud, faubourgs qui lui sont tous réunis depuis 1887. En 1866, ont été édifiés sur l'emplacement de l'enceinte des quartiers neufs. Dans l'îlot, entre la Strom-Elbe et la Zoll-Elbe, est la citadelle; à droite de l'Alte-Elbe, la Friedrichstadt, fondée par Frédéric-Guillaume ler en 1731. Magdebourg est en pente vers le fleuve; ses rues sont étroites et irrégulières; un large boulevard (Breite weg) traverse la vieille ville du Nord au Sud et se prolonge à travers la ville neuve. On peut citer les places du Vieux-Marché et du Dôme, ou marché neuf, les promenades établies à la place du bastion de Clèves et du couvent de Berger fondé en 968, sécularisé en 1809, démoli en 1813. Le long de l'Elbe s'étend le promenade de Fürstenwald. Monuments de Magdebourg. La cathédrale. Elle a la forme d'une croix latine orientée de l'Ouest à l'Est, mesure 120 m de long (114,8 à l'intérieur), 31,4 m de large avec les deux bas côtés (de 9,4 m chacun); la nef, portée par douze piliers, a 31,4 m de haut. Les leurs qui flanquent la façade s'élèvent à 104,6 m; la fleur de pierre qui les couronne manque à celle du Sud, foudroyée en 1540; la tour du nord, achevée en 1530, s'élève à 110 m au-dessus du sol. Le choeur mérite une attention toute particulière : il présente quatre étages superposés; les ogives aiguës, qui forment le plus bas, se perdent dans un second étage, dont les compartiments sont séparés par quatre colonnes corinthiennes en granit gris, en porphyre rouge, en vert antique, et en porphyre rose, supportées par des consoles que forment des faisceaux de colonnettes, et encadrant de petites tribunes carrées; le troisième étage se compose de grandes tribunes, entre lesquelles apparaissent des statues byzantines; le quatrième est rempli par de larges fenêtres. Dans le pourtour du choeur sont pratiquées des chapelles qui, rondes à leur base, deviennent polygonales en s'élevant. Le choeur renferme des colonnes antiques, débris du premier édifice, la pierre tombale sous laquelle repose Otton le Grand, le tombeau (du XVe siècle) de son épouse Edith. On admire le tombeau de l'archevêque Ernest ( mort en 1513), chef-d'oeuvre de Peter Vischer, qui y a sculpté les douze apôtres. Le jubé, construit au commencement du XVIe siècle, offre les formes les plus complexes du style flamboyant. La chaire, de style Renaissance, a été sculptée par Sébastien Ertler. Les autres monuments. Histoire de la ville. Elle embrassa la Réforme (1524), entra dans Ia ligue de Smalkalde, refusa de se soumettre à Charles-Quint qui la mit au ban de l'Empire (1548), rejeta l'Intérim et devint le refuge des réformés persécutés. Maurice de Saxe, chargé de la réduire, dut lui accorder la liberté religieuse; il fut accepté pour burgrave. Lors de la guerre de Trente Ans, Wallenstein l'assiégea vainement durant vingt-huit semaines (1629); Pappenheim revint à la charge et fut renforcé par Tilly (mars 1631); la garnison, malgré l'appoint des Suédois de Falkenberg, ne comptait que 2000 hommes contre 25,000. Elle ne put défendre les approches et, en mai 1631, la ville fut prise d'assaut. Le feu fut allumé peut-être par des ouvriers fanatisés et se propagea dans la ville entière; privés de butin, les Impériaux se vengèrent en égorgeant toute la population; de 36,000 habitants bien peu échappèrent. Gustave-Adolphe, qui n'avait pu secourir la ville, la réoccupa en 1632. En 1636, les Impériaux la reprirent. A la paix de Westphalie, elle fut attribuée au Brandebourgqui en prit possession à la mort de l'administrateur Auguste de Saxe (1680). La ville n'accepta cette sujétion qu'après de vives résistances. Elle reçut de nombreux réfugiés protestants français qui contribuèrent à sa prospérité nouvelle. En 1806, son gouverneur Kleist capitula piteusement devant Ney. Le traité de Tilsit l'attribua au royaume de Westphalie, et la garnison françaisen'en sortit qu'après le traité de Paris (1814). Elle fut rétrocédée à là Prusse qui en transforma les fortifications en 1869. Luther y fut élevé; Otto de Guericke en fut bourgmestre au temps du grand siège; Carnot y est mort et y fut enseveli. (A.-M. B.). |
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