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Fécamp, Fisci campus?. - Ville du département de la Seine-Maritime (Normandie), sur la Manche, à environ 70 km au Nord-Ouest de Rouen; 21000 habitants. Port à l'embouchure de la rivière de Fécamp. La ville s'étend sur une longueur de plus de 3 km dans la vallée assez étroite enserrée entre le port et des collines. La pêche de la morue (à Terre-Neuve et en Islande), du hareng et du maquereau, ont fait autrefois la réputation du port de Fécamp. La ville reste un port de commerce et de pêche important. Le chenal, compris entre deux longues jetées qui retiennent le galet qui viendrait l'obstruer, aboutit à un avant-port rectangulaire bordé de quais de trois côtés d'un développement de 580 m. - Panorama de Fécamp. Ci-dessous, le quai Bérigny. Histoire. Cette abbaye a dû sa fortune à Guillaume le Conquérant. Devenu Roi d'Angleterre grâce à la victoire de Hastings en 1066, celui-ci organise un fastueux banquet à Fécamp, alors capitale ducale. La Pâques du 8 avril 1067 émerveille les Fécampois avec "les vêtements tissés et incrustés d'or [...], les cornes de buffle ornées du même métal". Outre sa participation à la construction de la flotte, l'abbaye a dépêché le médecin Gontard, le chevalier Vital et ses moines soldats (qui devaient faire pénitence ensuite pour avoir levé les armes...). Pour remercier l'abbaye de ses bons services, Guillaume multiplie ses biens par quatre (possessions anglaises à Rye, Winchester, Steyning, etc.) et délègue ses moines fécampois aux plus hautes fonctions de la hiérarchie ecclésiastique en Angleterre. Les invasions normandes ruinèrent ce monastère, comme tous ceux de la contrée; il fut relevé par le duc Guillaume Longue-Epée, qui fit aussi construire dans le voisinage un château fort où son fils Richard Ier naquit. Celui-ci agrandit le monastère et reconstruisit l'église. Aux nonnes furent substitués, d'abord des chanoines réguliers en 990, puis, un peu plus tard, des moines de Saint-Benoît. C'est probablement aux ducs que l'on dut la construction, pour défendre la vallée, d'une muraille transversale, dont on retrouve quelques vestiges, et en avant de laquelle s'élevait la tour de la Vicomté qui a subsisté jusqu'en 1814 et dont quelques ruines informes ont seules résisté aux vents et à la mer. Sous les ducs de Normandie, qui en firent souvent leur résidence, la ville de Fécamp devint prospère, mais cette prospérité cessa avec la conquête française. Pendant la guerre de Cent ans, elle fut à plusieurs reprises saccagée par les Anglais et fut reconquise par les Français en 1450. Monuments. L'église (mon. hist.), aujourd'hui paroissiale, est l'un des plus beaux monuments de la région. Refondée par les ducs de Normandie, Richard I et Richard Il, l'église devient trop petite face à la foule de pèlerins. Elle est reconstruite en style roman avec des dimensions de cathédrale et consacrée en 1106. Dans le choeur, deux chapelles rayonnantes subsistent de cette somptueuse église romane ravagée par un incendie en 1168.
Reconstruite au premier âge gothique, elle est achevée dès le début du XIIIe siècle. Le choeur a été remanié au XIVe siècle. La façade classique, édifiée en 1748, remplace celle du Moyen âge cantonnée de tours. Austère de l'extérieur, la nef, aussi longue que celle de Notre-Dame de Paris (127 mètres), est à l'intérieur d'une surprenante clarté grâce à sa tour-lanterne, haute de 64 m, qui surmonte l'intersection du transept. Le matériau principal est la pierre de Fécamp, extraite des carrières locales. Le choeur. En face de la chapelle absidale, un tabernacle en marbre blanc, oeuvre italienne de 1507, renferme la fameuse relique du précieux sang, qui attire à Fécamp un grand nombre de pèlerins. Les bas-côtés sont dépourvus de chapelles, mais les deux bras du transept ont été aménagés en chapelles dont l'une, celle du Sud, renferme un curieux groupe représentant la mort de la Vierge, sculpté au commencement du XVIe siècle par le moine Robert Chardon. Celles du choeur sont closes de jolies balustrades en pierre, délicatement sculptées à l'époque de la Renaissance; plusieurs d'entre elles contiennent des oeuvres d'art intéressantes. Dans le jardin du presbytère se trouvent quelques ruines de l'ancien château des ducs de Normandie. La première résidence ducale, édifiée au Xe siècle sur l'emplacement d'un ancien monastère de femmes détruit par les Vikings, n'est qu'un édifice de bois inspiré des constructions nordiques. Richard Ier et surtout son fils Richard II, font de la ville l'une des capitales du duché. Le palais, reconstruit en pierres par Richard II, est protégé par une enceinte très élaborée pour l'époque : ses tours et son mur d'enceinte remplacent le bois par la maçonnerie, rare et chère. Le duc dirige les conseils et préside aux festins dans "l'aula ", grande pièce d'apparat. Les ruines du château de Fécamp. À Pâques 1067, Guillaume le Conquérant célèbre fastueusement dans ce château sa victoire d'Hastings, qui le fait roi d'Angleterre. Mais il délaisse ensuite Fécamp pour Caen. À la fin du XIIe siècle, Henri II Plantagenêt, venu à Fécamp pour affirmer ses droits sur la Normandie, construit, à cheval sur l'ancien rempart, l'énorme bastion fortifié actuellement visible. Cet édifice témoigne de sa fermeté d'intention face à la volonté du roi de France( Philippe Auguste de reconquérir la Normandie. Mais celle-ci est annexée en 1204. Peu à peu démantelé, le château est intégré dans le domaine monastique. La mairie et d'autres administrations occupent les anciens bâtiments de l'abbaye.
La tour de la Maîtrise appartenait à l'ancienne enceinte de Fécamp, dont la défense était assurée par de tours alternativement rondes et carrées. Ce bastion carré à deux étages, monté sur une cave' voûtée, en plein-cintre, a accueilli la célèbre Maîtrise de Fécamp, ensemble musical et vocal au service de l'abbaye. Son répertoire était si L'église Saint-Etienne est un édifice inachevé du XVIe siècle qui n'a guère d'intéressant que son portaillatéral, de style gothique, orné de statuettes. L'église Saint-Etienne, à Fécamp. Le musée a été créé en 1879 par souscriptions volontaires; il contient environ 2000 tableaux, des objets d'art et de curiosité. Un autre musée a été établi dans les bâtiments de la distillerie de la Bénédictine (Palais Bénédictine); il se compose surtout de meubles et d'objets provenant de l'abbaye. De belles halles ont été construites en 1860. Le palais Bénédictine. Fécamp a conservé quelques anciennes maisons, l'une (maison de saint Waninge) a conservé une porte du XIIIe siècle, une autre (rue de Mer), du XVIe siècle, est flanquée de deux tourelles en pierre; enfin une maison moderne a été décorée avec les débris du jubé de l'église abbatiale (XVIe siècle) démoli au commencement du XIXe siècle. L'établissement balnéaire s'élève sur une vaste plage de galets; il se compose d'hôtels et d'un casino. Dans un parc de 9 hectares environ, qui occupe le versant de la falaise au bas de laquelle est le casino, sont de nombreuses villas. (GE).
Ci-dessous : les falaises de la Côte d'Albâtre, entre Yport et Fécamp (au fond). © Photos : Serge Jodra, 2010.
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