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La
littérature
japonaise englobe une large gamme de genres et styles. Elle se caractérise
par son souci esthétique que résume les concepts mono no aware et
de wabi-sabi. Le mono no aware
(物ã®å“€ã‚Œ) correspond à la sensibilité
aux choses ou à la poignante beauté des choses éphémères;
il reflète une appréciation profonde de la fugacité de la vie et des
émotions subtiles liées à cette conscience. Le wabi-sabi (侘寂)
est une approche esthétique qui valorise la simplicité, la perfection
formelle en même temps qu'un goût pour l'incomplétude (la place donnée
au vide, au silence), et dont la philosophie se reflète dans une écriture
concise et dépouillée, qui ouvre un champ à l'interprétation et Ã
la contemplation.
La nature est un
thème récurrent dans la littérature japonaise. Elle est vue comme un
moyen de symboliser les émotions humaines et les cycles de la vie. Cette
importance attribuée à la nature vient regard avec l'imprégnation religieuse
- celle du bouddhisme et du shintoïsme - qui à longtemps été celle
de la littérature japonaise, et qui est encore acrtive aujourd'hui.
Les anciennes exigences
esthétiques au perduré au fil du temps. Le thèmes d'éphémérité,
de beauté subtile, sont restés présents. De nouveaux concepts sont aussi
apparus, comme le yūgen (幽玄), terme qui renvoie à une qualité
d'élégance mystérieuse ou de profondeur subtile non immédiatement apparente.
Les auteurs modernes recourent ainsi volontiers à des descriptions allusives
et des métaphores pour suggérer plus que ce qui est explicitement dit.
( Jun'ichirŠTanizaki, L'Éloge
de l'ombre (陰翳礼讃, In'ei raisan, 1933).
Un autre point, apparu
tardivement, mais désormais très caractéristique de la littérature
japonaise est la place faite à l'introspection. Les auteurs insistent
souvent sur les pensées et les sentiments intérieurs de leurs personnages,
et portent une attention particulière aux subtilités émotionnelles.
La littérature japonaise moderne et contemporaine n'en finit pas
non plus d'intégrer des éléments des traditions littéraires classiques
tout en explorant de nouvelles formes et styles. Les traumatismes de la
Guerre (et ceux plus récents du séisme de Kobé en 1995 ou du tsunami
et de la catastrophe de Fukushima en 2011), la modernisation et les changements
sociétaux, sont devenus les pivots de cette littérature.
La littérature
japonaise avant 1600
La littérature
japonaise avant 1600, c'est-à -dire avant la période Edo, englobe plusieurs
ères historiques importantes : les périodes Nara (710-794), Heian (794-1185),
Kamakura (1185-1333), et Muromachi (1333-1573).
Période Nara
(710-794)
La littérature
de la période Nara (710-794) est fortement influencée par la culture
et la littérature chinoises. Les textes bouddhistes et la poésie chinoise
jouent un rôle central. C'est à cette époque que sont introduits les
caractères chinois (kanji)qui marquent le début de l'écriture
japonaise
formelle. Parmi les oeuvres de la période nara, on remarque :
• Le Kojiki
(å¤äº‹è¨˜). - Compilé en 712, le Kojiki est le plus ancien texte
japonais existant. Il contient des mythes, des légendes et des histoires
sur les premiers empereurs du Japon.
• Le Nihon Shoki
(日本書紀). - Achevé en 720, le Nihon Shoki est une chronique
officielle qui raconte l'histoire du Japon depuis les origines mythologiques
jusqu'à la fin du VIIe siècle.
• Le Man'yÅshÅ«
(万葉集). - Compilé vers 759, ce recueil de poésie est l'une des plus
anciennes et des plus importantes anthologies poétiques japonaises. Il
contient plus de 4500 poèmes écrits par des poètes de divers horizons
et reflétant la vie et les émotions des gens de l'époque. Les poèmes
du Man'yÅshÅ« sont vus comme un prototype du genre waka
(å’ŒæŒ), autrement dit celui des poèmes de style classique.
Période Heian (794-1185)
La littérature
de la période Heian (794-1185) est dominée par la cour impériale et
l'aristocratie, avec une forte présence féminine parmi les auteurs. On
invente à cette époque des syllabaires kana (hiragana et
katakana),
qui permettent une expression littéraire plus adaptée à la langue
japonaise. Auteurs et oeuvres clés :
• Murasaki
Shikibu (ç´«å¼éƒ¨). - Auteur du Dit du Genji (æºæ° 物語,
Genji Monogatari). Cette oeuvre épique du début du XIe
siècle raconte la vie et les amours du prince Genji et est un chef-d'œuvre
de la littérature mondiale. Considéré comme le premier roman
du monde, cet ouvrage est un exemple du mono no aware, et fonde
aussi au Japon le genre monogatari (物語) qui se réfère à des
récits épiques ou narratifs.
• Sei ShÅnagon
(清少ç´è¨€). - Auteur du Prévention des oreillers (æž• 㮠阻æ¢,
Makura
no SÅshi), un recueil de notes, d'anecdotes, de poèmes et de réflexions
sur la vie à la cour impériale au Xe
siècle.
• Ki no Tsurayuki
(紀 貫之). - Poète du Xe siècle et
auteur de Tosa Nikki (åœŸä½ æ—¥è¨˜, Journal de Tosa), un
des premiers journaux intimes en prose, écrit en kana pour simuler la
voix d'une femme. Les nikki (日記) constituent un genre particulier
: ce sont des journaux intimes ou des mémoires.
Le
tanka.
Le tanka est une
forme poétique japonaise ancienne, remontant à la période Heian .
Le tanka possède une structure rigide de 31 syllabes, réparties sur cinq
lignes, avec une disposition syllabique de 5-7-5-7-7.
Le tanka est utilisé
pour exprimer des émotions profondes, des observations de la nature, des
pensées intimes ou des moments fugaces. Il saisit des images et des impressions
évocatrices. Les références saisonnières sont courantes, offrant une
connexion avec les cycles naturels et les changements saisonniers.
Malgré sa brièveté,
le tanka cherche souvent à exprimer une profondeur d'émotion ou de signification.
Les mots sont choisis avec soin pour créer une expression poétique élégante
et puissante. Historiquement, le tanka était utilisé comme moyen de communication
entre les membres de la noblesse japonaise. Il était échangé entre amoureux,
poètes et courtisans pour exprimer des sentiments et des pensées intimes.
Aujourd'hui, le tanka,
bien que moins populaire que le haiku, continue d'être écrit et apprécié
au Japon et dans le monde entier pour sa beauté, sa simplicité et sa
capacité à capturer des moments fugaces avec une profondeur émotionnelle.
Période Kamakura
(1185-1333)
La montée des samouraïs
et l'établissement du shogunat Kamakura se sont reflétés dans la littérature,
où l'on observe avec une transition vers des thèmes plus guerriers. A
cette époque aussi, les récits et enseignements bouddhistes deviennent
populaires, témoins de l'influence croissante de la religion. Deux titres
à retenir :
• Heike
Monogatari (平家物語). - Un récit épique du XIIIe
siècle qui décrit la guerre de Genpei, la chute du clan Taira (Heike)
et la montée de la famille Minamoto. C'est un texte clé pour comprendre
l'esprit des samouraïs.
• HÅjÅki
(方丈記, Remarques d'un moine). - Écrit par Kamo no ChÅmei,
ce court texte reflète les pensées bouddhistes sur l'impermanence de
la vie à travers la description des catastrophes naturelles et des troubles
sociaux.
Période Muromachi
(1333-1573).
Le shogunat Ashikaga
est marqué par des guerres civiles et une fragmentation politique, mais
aussi par un renouveau culturel et artistique. Parmi les oeuvres de cette
époque, on remarque le recueil d'essais et de réflexions sur la vie et
la nature humaine, intitulé Tsurezuregusa (徒然è‰). Ecrit par
Yoshida KenkÅ, ce texte aborde des thèmes comme la beauté et l'impermanence,
et est considéré un chef-d'oeuvre de la prose japonaise. C'est aussi
à cette époque que se développe particulièrement le théâtre NÅ.
Le
théâtre Nô
Le Nô
(能) trouve ses origines au XIVe
siècle et a été développé par Kan'ami et son fils Zeami. Patronné
par les samouraïs, il est devenu une forme de théâtre sophistiquée.
Le Nô est connu pour son style minimaliste, avec des mouvements lents
et stylisés. Les acteurs portent des masques (omote) pour représenter
différents personnages, y compris les esprits et les démons. Les pièces
de Nô abordent souvent des thèmes spirituels et philosophiques, mettant
en scène des histoires de dieux, d'esprits, de guerriers, et de belles
femmes. La musique du Nô, appelée
hayashi, utilise des flûtes
et des tambours, et les acteurs chantent de manière très stylisée. Les
traités de Zeami Motokiyo (世阿弥 元清, 1363-1443), maître du théâtre
NÅ, comme celui intitulé FÅ«shikaden (Transmission de la fleur),
sont fondamentaux pour comprendre cette forme d'art.
La littérature japonaise
de 1600 à 1912 (périodes Edo et Meiji)
La littérature japonaise
des ères Edo et Meiji reflète les profondes transformations sociales,
culturelles et politiques du pays. L'ère Edo voit l'émergence de genres
populaires et la célébration de la culture urbaine, tandis que l'ère
Meiji est marquée par une ouverture aux idées occidentales et une exploration
des tensions entre tradition et modernité.
La littérature
japonaise pendant ériode Edo (1603-1868).
La période Edo
(période Tokugawa) suit la brève époque Azuchi Momoyama (1573
à 1603) est marquée par une stabilité politique sous le shogunat Tokugawa.
Cela favorise le développement culturel et artistique. L'essor des villes
comme Edo (Tokyo), Osaka et Kyoto stimule la
création de nouvelles formes de divertissement et de littérature. Les
genres littéraires tels que le haiku, les ukiyo-zÅshi (romans du monde
flottant), le kabuki et le jÅruri (théâtre de marionnettes)
deviennent très populaires.
Le
haiku.
Parfaite illustration
de l'esthétique wabi-sabi, les haikus sont des poèmes japonais
extrêmement courts qui suivent une structure spécifique et sont connus
pour leur simplicité, leur profondeur et leur concentration sur la nature
et les émotions humaines. Un haiku traditionnel est composé de 17 syllabes
réparties en trois lignes selon le schéma 5-7-5. En cela il plus contraignant
que le tanka dont il est l'héritier. Exemple :
Le vieil étang (å¤æ± ã‚„, Furuike ya, 5 syllabes en japonais)
Une grenouille plonge (蛙飛ã³è¾¼ã‚€, kawazu tobikomu, 7 syllabes)
Le bruit de l'eau (æ°´ã®éŸ³, mizu no oto, 5 syllabes)
Les haikus se concentrent
sur des observations simples de la nature et des moments éphémères qui
évoquent des émotions profondes. Ils saisissent des instants de beauté
fugace et de réflexion. Ils utilisent un langage simple et direct pour
transmettre des idées profondes et des émotions complexes. Chaque mot
est soigneusement choisi pour maximiser l'impact et la signification. Traditionnellement,
les haïkus n'ont pas de titre, car le poème lui-même doit suffire Ã
évoquer l'expérience ou l'émotion.
Deux éléments sont
souvent présents dans le haïku, le kigo et le kireji. Le
kigo (å£èªž) est un mot ou une phrase qui indique la saison de l'année,
ancrant ainsi le haiku dans un contexte temporel et naturel (ex. : fleur
de cerisier pour le printemps, neige pour l'hiver. Le kireji (切れå—)
est un mot de césure ou une ponctuation qui marque une pause ou un changement
de perspective, ajoutant une dimension de réflexion, de contraste, de
profondeur ou d'émotion. En japonais, le kireji peut s'exprimer par des
particules spécifiques. Dans une traduction, on peut l'indiquer par une
ponctuation forte, comme un tiret ou un point.
Le haiku trouve ses
origines dans le hokku, qui était la première strophe d'un long
poème collaboratif appelé renga (連æŒ) et où plusieurs poètes
se relaient pour composer des vers (ex. : les oeuvres de renga de SÅgi).
Le hokku a gagné en indépendance au XVIIesiècle,
devenant ce que nous connaissons aujourd'hui sous le nom de haiku. Parmi
les auteurs célèbres de haikus on peut nommer :
• Matsuo
BashÅ (æ¾å°¾ èŠè•‰, 1644–1694). - Considéré comme le maître du
haiku, BashŠa popularisé le genre avec des poèmes qui saisissent la
beauté et la fugacité de la nature. Ses oeuvres, à l'instar de Le
Chemin étroit vers les contrées du Nord (奥ã®ç´°é“ / ãŠãã®ã»ãé“,
Oku
no Hosomichi, 1689), sont des classiques de la poésie japonaise. Le
haiku donné en exemple précédemment est de lui.
• Yosa Buson (与è¬è•ªæ‘,
1716–1784). - Peintre et poète, ses haikus sont connus pour leur expression
imagée. Exemple : 春ã®æµ·çµ‚æ—¥ã®ãŸã‚Šã®ãŸã‚Šã‹ãª
: Mer de printemps / Toute la journée, / La houle lente et paresseuse.
• Kobayashi Issa
(å°æž—一茶). - Ses haikus sont empreints d'humanité et souvent d'humour,
abordant la vie quotidienne et la compassion envers toutes les créatures.
• Masaoka Shiki
(æ£å²¡åè¦). - Réformateur du haiku au XIXe
siècle, il a modernisé le genre en insistant sur la vérité et la précision
dans la description.
• Fukuda
Chiyo-ni. - Elle s'est illustrée dans divers domaines de la poésie.
On lui doit notamment : Recueil des haikus de Chiyo-ni (ã¡ã‚ˆãƒ¼ã«
ãã—ã‚…, Chiyo-ni kushu, 1764) et La voix d'un
pin errant (徘徊 æ¾ ã® å£°, Haikai matsu no koe, 1771).
Une évolution des poèmes
de style haïku est représenté par le senryÅ« (å·æŸ³), qui est
une sorte de haiku plus centré sur les aspects humoristiques ou satiriques
de la vie humaine. Ce genre tire son nom Karai Senryū, poète satirique
du XVIIIe siècle. Au fil du temps, le
haiku a aussi dépassé les frontières du Japon et est devenu populaire
dans le monde entier. De nombreux poètes non japonais écrivent également
des haikus, en adaptant légèrement les règles traditionnelles. Bien
que le schéma syllabique traditionnel soit encore respecté par de nombreux
auteurs, de nombreux haikus modernes et occidentaux prennent des libertés
avec la structure stricte de 5-7-5, se concentrant davantage sur l'esprit
du haiku - la brièveté, la profondeur et la connexion avec la nature.
Les
ukiyo-zÅshi.
Les
ukiyo-zÅshi (浮世è‰å), ou romans du monde flottant, sont une
forme de fiction narrative populaire au Japon durant la période d'Edo.
Ils étaient souvent publiés en feuilletons dans des journaux ou sous
forme de livres imprimés bon marché. Les ukiyo-zÅshi étaient populaires
auprès d'un large public, des classes inférieures aux samouraïs et aux
marchands aisés. Ils ont contribué à la diffusion de la culture populaire
et ont été une forme de divertissement accessible à différentes couches
de la société et ont influencé de manière significative la littérature
japonaise ultérieure avec leur représentation vivante de la vie
urbaine et de la condition humaine.
Les ukiyo-zÅshi
abordent des sujets de la vie quotidienne dans les quartiers de plaisir
des villes, tels que Edo et Osaka. Ils cherchent
à rendre l'atmosphère vibrante et parfois turbulente de ces quartiers.
Ils présentent des histoires d'amour, d'intrigues, d'aventures et de drames
familiaux impliquant des personnages des classes sociales diverses. Ils
sont généralement écrits dans un style narratif vivant et expressif,
avec un langage coloré et des descriptions détaillées. Les Ukiyo-zÅshi
ont souvent été influencés par les formes d'art visuel de l'époque,
tels que les estampes ukiyo-e. Les illustrations sont parfois incluses
dans les publications pour ajouter à l'attrait visuel des romans.
Parmi les représentants
de ce genre, mentionnons Ihara Saikaku (井原 西鶴), qui est un auteur
prolifique de prose. Ses oeuvres, telles La Vie d'un Amant galant
(好色一代男, KÅshoku Ichidai Otoko, 1682) ou Cinq femmes
amoureuses (好色五人女, KÅshoku Gonin Onna, 1685) raconte les
aventures amoureuses et les plaisirs des gens ordinaires à Edo.
Le
théâtre.
Le théâtre
traditionnel est une forme d'art dramatique profondément ancrée dans
la culture japonaise, riche en histoire et en symbolisme. On a évoqué
plus haut le nô, apparu au XIVe siècle.
Pendant la période Edo, de nouvelles formes théatrales s'imposent :
• Le
Kabuki (æŒèˆžä¼Ž) a été créé au début du
XVIIe siècle par une danseuse du nom d'Okuni.
Initialement, c'était une forme de divertissement populaire. Le Kabuki
est très dynamique et visuel, avec des costumes extravagants et des maquillages
élaborés (kumadori). Les acteurs masculins, appelés onnagata,
jouent aussi des rôles féminins. Les pièces de Kabuki abordent de nombreux
de sujets, et comprennent des drames historiques (jidai-mono) aussi
bien que histoires contemporaines (sewa-mono). La musique
du Kabuki, jouée principalement par des instruments traditionnels comme
le shamisen, est accompagnée de danses énergiques
et de combats chorégraphiés.
• Le jÅruri
(æµ„ç‘ ç’ƒ) est une forme de théâtre narratif japonais qui utilise des
marionnettes et est souvent accompagné de musique. Dans le jÅruri, une
seule marionnette est généralement utilisée, et la narration est accompagnée
de musique en direct. Le récit est chanté ou récité de manière mélodique
pour accompagner les mouvements de la marionnette. Cette forme théâtrale
a émergé au Japon à la fin du XVIe siècle
et a été développé par un dramaturge et musicien du nom de Chikamatsu
Monzaemon (è¿‘æ¾é–€å·¦è¡›é–€). Ce théâtre était initialement destiné
à être une forme de divertissement populaire pour les classes moyennes
et inférieures. Les pièces de jÅruri comprennent des drames historiques
et des histoires de samouraïs et de personnages légendaires. On y parle
d'amour, de trahison, d'honneur et de loyauté.
• Le Bunraku(文楽),
ou théâtre de marionnettes japonais, dérive du jÅruri, et a émergé
au XVIIe siècle. Les marionnettes du Bunraku
sont manipulées par trois marionnettistes : le maître (omozukai)
et deux assistants. Les marionnettistes sont visibles mais vêtus de noir.
Comme le Kabuki, le Bunraku traite de drames historiques et contemporains.
Les histoires sont souvent tragiques et émotionnellement intenses. Un
narrateur (tayū) raconte l'histoire en chantant, accompagné d'un
joueur de shamisen. La narration est très expressive et dramatique. Chikamatsu
Monzaemon, était aussi un auteur de Bunraku. On lui doit notamment des
pièces comme Les Amants suicidaires de Sonezaki ( æ›¾æ ¹å´Žå¿ƒä¸,
Sonezaki no ShinjÅ«, 1703) et Les Batailles de Coxinga (国姓爺åˆæˆ¦,
Kokuseiya gassen, 1715).
Les
autres genres et formes littéraires.
Parmi les autres
genres et forme littéraires apparus ou populaires pendant l'ère Edo,
on peut en mentionner les suivants :
• Le
genre kaidan (怪談) se concentre sur les histoires de fantômes et
d'horreur, souvent basées sur des légendes et des traditions populaires
japonaises. Le terme kaidan vient du chinois et signifie littéralement
récit
étrange. Les kaidan étaient populaires pendant l'époque Edo. Le
recueil de contes de fantômes et de surnaturel intitulé Contes de
pluie et de lune (雨月物語, Ugetsu Monogatari, 1776) de
Ueda Akinari (上田 秋æˆ) est considéré comme un chef-d'oeuvre
du genre kaidan.
• Les yomihon
(èªæœ¬) sont des livres de lecture sérieux et souvent longs, influencés
par la littérature chinoise. Développant
des intrigues élaborées et des thèmes philosophiques, ils se concentrent
sur des histoires historiques, morales ou surnaturelles. Ce genre a émergé
à la fin du XVIIIe siècle. Exemple de
yomihon : NansÅ Satomi Hakkenden (å—ç·é‡Œè¦‹å…«çŠ¬ä¼) de Kyokutei
Bakin, long roman épique, publié en feuilleton entre 1814 et 1842.
• Les
KusazÅshi (è‰åŒç´™), littéralement livres illustrés en herbe,
constituent un genre dans lequel on range des livres illustrés très
populaires durant l'époque Edo et destinés aux enfants ou aux jeunes
adultes. Ils sont colorés et attrayants. On y reconnaît plusieurs sous-genres
: les akahon (livres rouges), aohon (livres bleus), et kurohon
(livres noirs), nommés d'après les couleurs de leurs couvertures, chacun
ayant des caractéristiques distinctes en termes de public et de contenu.
Exemple : Hizakurige (æ±æµ·é“ä¸è†æ —毛, TÅkaidÅchÅ« Hizakurige)
de Jippensha Ikku, un récit humoristique sur les aventures de deux voyageurs
sur la route du TÅkaidÅ, publié en feuilleton entre 1802 et 1822.
• Les KÅdan
(講談) sont des récits oraux traditionnels souvent basés sur des faits
historiques ou légendaires. Ils sont racontés par un narrateur professionnel
appelé kÅdanshi. Ce genre remonte à l'époque Edo, mais les performances
continuent jusqu'Ã aujourd'hui. Le narrateur utilise un petit bureau en
bois pour ponctuer son récit en frappant dessus avec un éventail. Exemple
: L'histoire de Shiranui (ä¸çŸ¥ç«ç‰©èªž, Shiranui Monogatari,
1806)
de Kyokutei Bakin, qui réunit des récits historiques héroïques et dramatiques.
• Les NinjÅbon
(人情本) sont un genre de fiction populaire au début du XIXe
siècle) qui met l'accent sur les émotions humaines. Les ninjÅbon sont
centrés sur des histoires d'amour tragiques et des dilemmes émotionnels.
De bons exemples en sont donnés par les œuvres de Tamenaga Shunsui, qui
décrivent des histoires d'amour tragiques et émouvantes,
à l'image de Belles fleurs printanierres de prunier (春色梅å…誉美,
Shunshoku
Umegoyomi, 1832-1833).
La lttérature japonaise
pendant l'ère Meiji (1868-1912)
La fin du shogunat
Tokugawa et la restauration de l'empereur en 1868 marquent le début de
l'ère Meiji, une période de modernisation rapide et d'occidentalisation.
Les écrivains japonais de cette époque sont fortement influencés par
la littérature occidentale, ce qui conduit à l'émergence de nouveaux
genres, thèmes et styles littéraires. Les écrivains interrogent notamment
les tensions entre les valeurs traditionnelles japonaises et les nouvelles
idées apportées par l'Occident. Ils commencent ainsi à mettre l'accent
sur l'individu, en opposition à la collectivité.
Le roman devient
une forme littéraire prédominante pendant cette période. Les auteurs
japonais commencent à s'intéresser à la psychologie des personnages,
à aborder des thèmes sociaux contemporains et à expérimenter des techniques
narratives nouvelles. Ils adoptent des approches réalistes pour
décrire la vie quotidienne et les conditions sociales. Le naturalisme,
en particulier, met l'accent sur les aspects sombres et déterministes
de la vie humaine. La période voit également la création de nombreuses
revues littéraires qui jouent un rôle déterminant dans la diffusion
des nouvelles idées et des oeuvres littéraires. Des mouvements littéraires,
tels que le réalisme et le naturalisme,
prennent de l'ampleur.
Avant de faire un
tour d'horizon des principaux genres littéraires en faveur à cette
époque, citons quatre écrivains qui joué un rôle crucial dans le développement
de la littérature japonaise moderne.
• Natsume
SÅseki (å¤ç›® 漱石, 1867-1916). - Considéré comme l'un des plus
grands écrivains japonais, SÅseki a interrogé les conflits entre l'individu
et la société, avec une perspective critique sur la modernisation rapide
du Japon et ses impacts sur les valeurs traditionnelles. Il a aussi traité
de l'isolement et de l'aliénation dans une société en mutation.. Oeuvres
représentatives : Je suis un chat (1905), un roman satirique raconté
du point de vue d'un chat, qui observe et critique la société humaine;
ou encore Botchan (1906), un roman humoristique sur les mésaventures
d'un jeune enseignant dans une école de province.
• Higuchi
IchiyÅ (æ¨‹å£ ä¸€è‘‰, 1872-1896). - L'une des rares femmes
écrivains de l'ère Meiji à obtenir une reconnaissance littéraire, IchiyÅ
est connue pour ses descriptions poignantes de la vie urbaine des pauvres
et des marginaux. Elle a écrit sur les défis rencontrés par les femmes
dans une société patriarcale, utilisant un style lyrique et empathique.
Ses oeuvres, Ã l'exemple de Dans la rue des boutiques d'embellissement
(ãŸã‘ãらã¹, 1895), une histoire touchante sur les vies et les aspirations
des enfants dans un quartier pauvre de Tokyo, sont saluées pour leur sensibilité
et leur réalisme.
• Mori Ōgai
(森 鷗外, 1862-1922). - Ōgai a introduit des idées et des styles européens
dans la littérature japonaise. Il a aussi analysé les tensions entre
les valeurs traditionnelles japonaises et les influences occidentales.
Il a utilisé ses expériences personnelles, notamment en tant que médecin
militaire et étudiant en Allemagne,
pour enrichir ses récits de réflexions sur la modernité, l'identité
et le changement social. Oeuvres principales : La Danseuse
(舞姫, Maihime, 1890), uUn récit semi-autobiographique sur l'amour et
le dilemme culturel d'un étudiant japonais en Allemagne. Les Ailes
(1911-1913), une série de nouvelles abordant les conflits internes et
les dilemmes moraux des personnages confrontés à la modernité.
• Kunikida Doppo
(国木田 独æ©, 1871-1908). - Doppo a été un pionnier du naturalisme
au Japon. Ses romans et nouvelles sont marqués par une observation minutieuse
de la nature et une étude des émotions humaines face à la beauté et
à la cruauté du monde naturel. Oeuvres principales : Musashino
(1898), une collection de récits courts qui décrivent la beauté de la
nature et la vie rurale dans la région de Musashino; Une rivière en
hiver (1901), un récit naturaliste qui saisit la mélancolie et la
solitude de la vie humaine à travers des paysages hivernaux.
Roman
réaliste.
Le réalisme littéraire
(写実å°èª¬, Shajitsu ShÅsetsu), inspiré par la littérature occidentale,
devient un genre dominant pendant l'ère Meiji. Les auteurs cherchent Ã
représenter la vie de manière fidèle et précise, en se concentrant
sur les détails quotidiens et les conditions sociales. Nuages flottants
(浮雲, Ukigumo , 1987), de Futabatei Shimei, est considéré comme
le premier roman moderne japonais. Il marque aussi le début du réalisme
littéraire au Japon en décrivant les luttes et les dilemmes de la vie
quotidienne. Futabatei Shimei se signale par son utilisation du style genbun
itchi, qui intègre les éléments de la langue parlée dans la prose
littéraire. Son oeuvre reflète les influences de la littérature
russe.
Naturalisme.
Le naturalisme (自然主義,
Shizen Shugi), influencé par des écrivains comme Émile
Zola, met l'accent sur une représentation détaillée et souvent pessimiste
de la réalité, en insistant sur les aspects déterministes de la condition
humaine. Exemples : Le Briseur de codes (ç ´æˆ’, Hakai,
1906), Shimazaki TÅson, un des principaux auteurs naturalistes, aborde
les conflits sociaux et personnels d'un jeune homme d'origine burakumin
(un groupe social discriminé). Futon (1907), de Tayama Katai est
une analyse autobiographique et psychologique des désirs et des frustrations
de l'auteur. C'est une oeuvre emblématique du naturalisme japonais, qui
explore la vie intérieure de ses personnages avec une franchise sans précédent.
Roman
historique.
Le roman historique
(æ´å²å°èª¬, Rekishi ShÅsetsu) reste populaire. Il aborde les périodes
passées du Japon avec une nouvelle perspective, souvent influencée par
les idéaux modernistes de l'ère Meiji. Donnons ici l'exemple de L'Oie
sauvage (é›, Gan, 1913-1915) de Mori ÅŒgai. Bien que classé habituellement
parmi les romans réalistes Gan traite des tensions entre
les anciennes valeurs et la modernité et incorpore des éléments
historiques et offre une critique sociale tout en abordant des thèmes
universels comme l'amour et la liberté.
Essais
et journalisme littéraire.
Les essais et le
journalisme littéraire (éšç†, Zuihitsu) gagnent en popularité pendant
l'ère Meiji, et offrent une réflexion sur les changements sociaux et
politiques de l'époque. Représentatifs de ce genre, Fukuzawa Yukichi,
un intellectuel influent, qui a écrit de nombreux essais sur la modernisation
et l'occidentalisation du Japon, dont l'Encouragement à l'étude (Gakumon
no Susume, 1872-1876) et Tokutomi SohÅ, journaliste et essayiste,
qui a fondé des revues influentes et écrit sur divers aspects de la société
japonaise contemporaine. Il a fondé notamment L'Ami du peuple (Kokumin
no Tomo, 1887-1888), une revue contenant des articles et des essais qui
abordent les questions sociales et politiques contemporaines.
Poésie
(è©©, Shi).
Bien que le tanka
et le haiku continuent d'être pratiqués, l'ère Meiji voit également
l'introduction de formes poétiques occidentales. Yosano Akiko, poétesse
et féministe, s'est illustrée avec ses tanka
et ses appels à l'égalité des sexes; on lui doit notamment Cheveux
en désordre (Midaregami,1901), une collection de tanka passionnés
et expressifs, qui remet en question les normes traditionnelles et promeut
l'émancipation des femmes. Masaoka Shiki, réformateur du haiku, a également
écrit des tanka et plaidé pour une modernisation de la poésie japonaise.
On peut encore mentionner ici la Collection de nouveaux styles de poésie
(Shintaishi-sho, 1882) de Toyama Masakazu, Yatabe Ryokichi, et Inoue TetsujirÅ,
qui est une anthologie pionnière où sont introuduites introduit des formes
poétiques occidentales, notamment le sonnet, dans la littérature japonaise.
Théâtre
et Drame.
Le théâtre
(演劇, Engeki) subit des transformations avec l'introduction du shingeki
(nouveau théâtre), inspiré par les drames occidentaux, qui cherche Ã
aborder des thèmes contemporains avec une nouvelle approche réaliste.
Kawakami OtojirÅ, un des pionniers du shingeki,a introduit des éléments
de théâtre occidental dans ses productions. Osanai Kaoru, co-fondateur
du théâtre libre, a lui aussi joué un rôle clé dans le développement
du shingeki au Japon. On lui doit une des premières pièces de shingeki,
La
Lumière de la rosée (Tsuyu no Hikari, 1909) où il aborde
les problèmes sociaux contemporains.
Le
RÅkyoku.
Le RÅkyoku (浪曲)
est un genre de récits chantés, souvent exécutés par des artistes itinérants,
accompagnés de shamisen (instrument traditionnel japonais). Les
histoires racontées dans le rÅkyoku sont ordinairement dramatiques et
émouvantes. Bien que le RÅkyoku soit traditionnellement une forme orale,
il peut puiser son répertoire dans de des oeuvres écrites plus anciennes.
Exemple : ChÅ«shingura" (å¿ è‡£è”µ, 1748 comme pièce de théâtre de marionnettes),
un récit dramatique parle de la vengeance des 47 rÅnin. Ce genre a été
populaire pendant la période Meiji et encorependant la période
TaishÅ (1912-1926).
La littérature japonaise
de 1912 à 1989 (périodes TaishÅ et ShÅwa)
La période entre 1912
et 1989 correspond pour la littérature japonaise à une ère riche et
variée, qui suit la fin de l'ère Meiji et comprend les ères TaishÅ
(1912-1926) et ShÅwa (1926-1989).
Époque TaishÅ
(1912-1926).
L'époque TaishÅ,
période à la fois de transition et de créativité, a été marquée
par une ouverture sans précédent aux influences littéraires occidentales,
ce qui a conduit à l'incorporation de nouvelles techniques narratives
et stylistiques. Parmi les auteurs et les oeuvres occidentales qui ont
influencé les écrivains japonais, on trouve Flaubert,
Maupassant,
Dostoïevski,
Tolstoï,
ainsi que les mouvements littéraires tels que le symbolisme, le naturalisme
et le modernisme.
C'est le moment où
le shishÅsetsu (ç§å°èª¬), le roman personnel, gagné en popularité.
Dans ce genre, les auteurs racontent des histoires fortement autobiographiques,
, à l'instar de Shiga Naoya avec son An'ya KÅro (暗夜行路,
Une
nuit obscure, 1921-1937). Les romans sociaux (社会å°èª¬, shakai
shÅsetsu), qui traitent des problèmes sociaux contemporains, avec une
perspective critique (par exemple, Kanashiki chichi (悲ã—ã父,
Triste père) de Naoya Shiga) tiennent un rang notable. Les nouvelles (çŸç·¨å°èª¬,
tanpen shÅsetsu) sont également en faveur. De nombreux écrivains excellent
dans ce genre si propre à saisir des moments intenses et introspectifs
en peu de mots, à l'exemple de RyÅ«nosuke Akutagawa (芥å·é¾ä¹‹ä»‹),
que l'on a qualifié de père de la nouvelle japonaise, avec RashÅmon
(1915) ou Dans le fourré (1922).
Parmi les caractères
les plus saillants de la littérature de cette époque et les thèmes
les plus couramment abordé, on mentionnera les suivants :
L'occidentalisation.
L'impact de la modernisation
rapide et de l'influence occidentale sur la culture japonaise est un thème
récurrent. Les écrivains décortiquent les tensions entre tradition et
modernité. Jun'ichirŠTanizaki ((谷崎潤一郎, 1886-1965), par exemple,
dans L'Amour d'un idiot (Naomi) (痴人ã®æ„›, Chijin
no Ai, 1924), produit un roman sur l'obsession d'un homme pour une
jeune femme moderne, illustre le choc des cultures entre le Japon traditionnel
et l'Occident.
L'aliénation.
Natsume SÅseki
(1867-1916), dont on a évoqué des ouvrages appartenant à la période
précédente, continue son oeuvre pendant celle-ci. On remarque notamment
: Kokoro (ã“ã“ã‚, 1914), un roman introspectif abordant le thème
de la solitude, et Meian (明暗, 1916, posthume), roman resté
inachevé, qui est une réflexion profonde sur la société et les relations
humaines. Deux oeuvres en phase avec les préoccupations fréquemment exprimées
par les écrivais de l'époque TaishŠ: les questions d'identité personnelle
et de sentiment d'aliénation dans une société en transition.
La
perception du réel.
Les écrivains s'intéressent
à la façon dont la réalité est perçue différemment par chaque individu
et comment cela impacte les choix moraux. Exemple : Ryūnosuke Akutagawa
(èŠ¥å· é¾ä¹‹ä»‹, 1892-1927) dans les deux nouvelles mentionnées plus
haut : RashÅmon (羅生門, 1915) et Le Fourré (è—ªã®ä¸,
Yabu no Naka, 1922), une histoire complexe racontée du point de
vue de plusieurs personnages. (Le film RashÅmon (1950), d'Akira
Kurosawa, est basé sur ces deux textes).
La
nostalgie.
En lien direct avec
les changements rapides de la société, la nostalgie pour les temps passés
et la mémoire collective sont des thèmes importants. Bien que publié
juste avant l'époque TaishÅ, La rivière Sumida (ã™ã¿ã å·,
Sumidagawa,
1909)
de KafÅ« Nagai (永井 è·é¢¨, 1879-1959), illustre bien cette tendance.
La
mélancolie.
Face aux bouleversements
sociaux et personnels, un sentiment de mélancolie, qui peut aller
jusqu'au désespoir, imprègne de nombreuses oeuvres. Exemple : Une
poignée de sable ( æ¡ã®ç ‚, Ichiaku no Suna, 1910), de Takuboku
Ishikawa (çŸ³å· å•„æœ¨, 1886-1912), une collection de poèmes tanka qui
exprime des sentiments d'angoisse et de recherche d'identité, dont l'influence
va se faire sentir sur la poésie de l'époque TaishÅ.
Époque ShÅwa
(1926-1989)
La Seconde Guerre
mondiale, l'occupation américaine, la reconstruction et le développement
économique rapide du Japon dont donné une coloration particulière Ã
la littérature de la période ShÅwa. C'est une période de transformation
et de diversification pour la littérature japonaise. Les écrivains naviguent
entre les influences traditionnelles et modernes. Ils parlent de la guerre
et du trauma, de l'aliénation et de la recherche de l'identité dans un
monde en rapide évolution. Pendant l'époque ShÅwa, Japona consolidé
sa place sur la scène littéraire mondiale, et a ouvert la voie à une
littérature de plus en plus globale et interconnectée.
L'évolution de la
littérature japonaise pendant cette période peut se décomposer en quatre
moments :
• Années
1920 et 1930 : modernisme et prolétarisme. - Le modernisme
s'exprime par une ouverture encore accrue aux influences occidentales et
une expérimentation stylistique. Les écrivains cherchent à moderniser
la littérature japonaise en intégrant des techniques narratives nouvelles.
+ Yasunari
Kawabata commence sa carrière à cette époque et se signale avec des
oeuvres poétiques et introspectives, comme La Danseuse d'Izu.
+ Jun'ichirÅ
Tanizaki continue son oeuvre avec des romans tournant autour des questions
de l'esthétisme, de la sensualité et des contrastes entre l'ancienne
et la nouvelle culture japonaise. La Mère du commandant Shigemoto
et La Clef en sont des exemples.
Le prolétarisme,
quant à lui, est représenté par des écrivains influencés par les idées
socialistes et communistes, et qui se concentrent sur les luttes
des classes ouvrières et les inégalités sociales.
+ Takiji
Kobayashi dans son roman Le Bateau-usine, dans lequel il décrit
les dures conditions de vie des travailleurs sur les bateaux-usines, produit
un exemple emblématique de la littérature prolétarienne. Kuroshima Denji
est un autre représentant de ce courant.
•
Années
1940 : guerre et censure. - Durant la Seconde Guerre mondiale, la censure
et la propagande influencent fortement la littérature. Les écrivains
sont souvent contraints d'écrire des oeuvres soutenant l'effort de guerre.
+ Yukio
Mishima, bien qu'il commence sa carrière après la guerre, représente
une figure de transition. Ses premières oeuvres, comme Confessions
d'un masque, reflètent la tension entre l'individu et la société.
• Années 1950
et 1960 : traumatisme et renouveau. - Après la défaite du Japon,
les écrivains analysent les traumatismes de la guerre et la culpabilité
nationale.
+ Osamu
Dazai propose, avec La Déchéance d'un homme, une oeuvre puissante
décrivant la désintégration d'un homme après la guerre.
+ ShÅ«saku EndÅ
se fait connaître avec des romans abordant les thèmes de la foi et de
la souffrance. Silence est une de ses oeuvres les plus célèbres.
La littérature japonaise
commence à recevoir une reconnaissance internationale.
+ Yasunari
Kawabata remporte le Prix Nobel de littérature en 1968 pour son oeuvre
délicate et sensuelle, avec des romans comme Le Grondement de la montagne
et Pays de neige.
+ KenzaburÅ ÅŒe
sera lui aussi lauréat du Prix Nobel, en 1994. Ses oeuvres prennent volontiers
un tour politique et existentialistes, Ã l'instar de Une affaire personnelle.
• Années 1970
et 1980 : diversification tous azimuts. - Les genres populaires gagnent
en popularité, en même temps que des thématiques nouvelles (voix des
minorités et de la diaspora, féminisme) se foont jour.
+ La littérature
populaire et de divertissement rassemble des romans policiers, de science-fiction,
de fantasy, et d'autres formes de littérature destinées à un large public.
Un exemple en est donné par Sakyo Komatsu (Japon submergé, 1973).
+ La littérature
avant-gardiste, dont on peut placer les débuts dès les années 1960 est
caractérisée par des innovations formelles et thématiques. Elle
cherche à défier les conventions et à repousser les limites de l'expression
littéraire traditionnelle. Représentants notablesotables : Kobo Abe (La
Femme des sables, 1962), Ryu Murakami (Bleu presque transparent,
1976).
+ Des perspectives
particulières sont ouvertes par les expériences des Japonais à l'étranger
ou des minorités ethniques au Japon. Auteurs notables : Kazuo Ishiguro
(Un artiste du monde flottant), Hisaye Yamamoto.
+ Haruki Murakami
(La Course au mouton sauvage et La Fin des temps) commence
à attirer l'attention à la fin de cette période.
+ Des voix féminines
nouvelles comme celles de Sawako Ariyoshi (Les Femmes du miroir)
ou de Banana Yoshimoto (Kitchen) commencent aussi à se faire entendre.
Parmi les noms qui viennent
d'être mentionnés, nous détacherons les suivants :
Yasunari
Kawabata.
Avec Yasunari
Kawabata (å·ç«¯åº·æˆ, 1899-1972), ce sont les complexités des relations
humaines, l'amour, la famille et l'amitié, sont analysées en profondeur.
Exemple : La Danseuse d'Izu ( 伊豆ã®è¸Šå, Izu no odoriko,
1926), une nouvelle touchante qui se penche sur la beauté éphémère
de la jeunesse et de l'amour. Kawabata est écrivain prolifique qui a remporté
le prix Nobel de littérature en 1968. Ses oeuvres Pays de neige
(雪国, Yukiguni, 1947) et Le Grondement de la montagne
(å±±ã®éŸ³, Yama no oto, 1954) sont particulièrement notables.
Osamu
Dazai.
Osamu Dazai (太宰
治, 1909-1948) a eu une vie personnelle troublée, marquée par des tentatives
de suicide et une dépendance à l'alcool et aux drogues. Cela a profondément
influencé son oeuvre, où il pose regard sombre sur l'humanité.
Ses thèmes de prédilection sont la déchéance, la honte, l'aliénation,
et de la recherche de soi. Son style est introspectif et souvent autobiographique.
On peut mentionner de lui : La Déchéance d'un homme (äººé–“å¤±æ ¼,
Ningen Shikkaku, 1948), un roman semi-autobiographique sur un homme qui
sombre dans l'alcoolisme et le désespoir; Le Soleil déclinant
(斜陽, ShayÅ, 1947), qui décrit la chute d'une famille aristocratique
après la Seconde Guerre mondiale; Nouvelles de l'incident (1935),
un recueil de nouvelles abordant des thèmes de désillusion et d'échec.
Yukio
Mishima.
Yukio
Mishima (三島 由紀夫, 1925-1970) est l'un des écrivains
japonais les plus controversés et prolifiques du XXe
siècle. Sa vie et sa mort dramatique (il s'est suicidé par seppuku
après une tentative avortée de coup d'État) ont autant marqué la culture
japonaise que ses oeuvres littéraires. Ses thèmes de prédilections sont
la beauté, la mort, la sexualité, la décadence et le nationalisme. Il
est fasciné par la discipline physique et spirituelle, et ses oeuvres
reflètent une lutte constante entre modernité et tradition. Par exemple,
Confessions
d'un masque (ä»®é¢ã®å‘Šç™½, 1949), roman semi-autobiographique sur
l'identité et la sexualité; le Pavillon d'or (金閣寺, 1956),
inspiré d'un fait réel, gravite autour de l'obsession de la beauté et
de la destruction; La Mer de la fertilité (豊饒ã®æµ·, 1969-1970),
une tétralogie épique.
KenzaburÅ
ÅŒe.
KenzaburÅ ÅŒe (大江å¥ä¸‰éƒŽ,
1935-2023), lauréat du Prix Nobel de littérature en 1994, est connu pour
ses oeuvres profondément humaines et engagées. Influencé par des écrivains
occidentaux comme Jean-Paul Sartre et Wiliam
Faulkner, il aborde des thèmes lourds liés à la responsabilité
personnelle et sociale, ainsi qu'à la mémoire historique du Japon. Parmi
ses oeuvres, on peut mentionner : Une affaire personnelle
(個人的ãªä½“験,
1964), roman semi-autobiographique sur un homme confronté à la naissance
de son fils handicapé, Le Jeu du siècle (万延元年ã®ãƒ•ãƒƒãƒˆãƒœãƒ¼ãƒ«,
1967), autour du retour à la nature et de la folie, ou encore Dites-nous
comment survivre à notre folie (ã‚れらã®ç‹‚気を生ã延ã³ã‚‹é“ã‚’æ•™ãˆã‚ˆ,
1966),
recueil de nouvelles abordant des thèmes de désespoir et de rédemption.
La littérature japonaise
contemporaine
La littérature japonaise
contemporaine est extrêmement diversifiée, englobant une multitude de
genres et d'approches narratives. Les écrivains se penchent souvent sur
les réalités de la vie quotidienne, les problèmes sociaux et les défis
personnels. Leur style d'écriture se concentre sur les pensées
et les sentiments intérieurs des personnages. De nombreux auteurs témoignent
du sentiment d'isolement dans la société moderne, souvent amplifié par
l'urbanisation et les pressions sociales. Les questions d'identité (genre,
orientation sexuelle), sont couramment abordées. Autre thème récurrent,
reflétant les changements rapides de la société japonaise, la
question de l'impact de la technologie sur la vie quotidienne et les relations
humaines. Les oeuvres contemporaines interrogent aussi fréquemment le
passé du Japon, notamment la Seconde Guerre mondiale et ses conséquences.
Le roman.
Les romans japonais
contemporains interrogent les complexités de la vie quotidienne et les
défis personnels, avec une attention particulière aux émotions et aux
pensées intérieures des personnages. Beaucoup de romans intègrent des
éléments de la culture traditionnelle japonaise tout en abordant des
thèmes modernes comme la globalisation, l'aliénation et la technologie.
Mentionnons quelques-uns des auteurs japonais contemporains qui acquis
une renommée internationale.
Haruki
Murakami.
Haruki
Murakami (æ‘上春樹, né en 1949) est l'un des auteurs japonais
les plus connus et traduits dans le monde. Ses oeuvres, empreintes d'une
atmosphère onirique et mélancolique, sont marquées par un mélange
unique de culture pop, de réalisme et de fantastique (réalisme
magique). Explorant les profondeurs de la psyché humaine, elles tournent
autour de solitude, de la quête de l'identité, de l'amour. Oeuvres
notables. : La Ballade de l'impossible (1987), l'histoire d'amour
et de perte qui a catapulté Murakami à la célébrité internationale;
Kafka sur le rivage (2002), un récit envoûtant où se mêlent
réalité et fantastique;
1Q84 (2009-2010), une trilogie dystopique
et mystérieuse sur deux personnages dont les vies s'entrelacent dans une
réalité parallèle.
Minae
Mizumura.
Minae Mizumura (æ°´æ‘美苗,
née en 1951) interroge l'impact de la modernité et de la mondialisation
sur la langue et l'identité japonaise. On retrouve ces thèmes dans
Honkaku
ShÅsetsu (æœ¬æ ¼å°èª¬, "Roman grandeur nature", 2002) et Nihongo
ga Horobiru Toki – Eigo no Seiki no Nakade (日本語ãŒäº¡ã³ã‚‹ã¨ã
英語ã®ä¸–ç´€ã®ä¸ã§, "Quand la langue japonaise meurt : au siècle
de l'anglais", 2008).
Hiromi
Kawakami.
Hiromi Kawakami
(å·ä¸Šå¼˜ç¾Ž, née en 1958) est l'autrice, par exemple, de Les Années
douces (センセイã®éž„), 2001) et de Soudain, j'ai entendu la
voix de l'eau (水声, 2013). Elle y aborde les thèmes de l'amour,
de la solitude, des relations intergénérationnelles. De façon générale,
l'oeuvre de Kawakami tourne autour des relations humaines avec une touche
de mélancolie et de tendresse.
Yoko
Ogawa.
Yoko Ogawa (å°å·æ´‹å,
née en 1962), usant d'un style d'écriture clair et poétique, elle aborde
au travers des thèmes de la mémoire et de l'identité, les aspects sombres
et lumineux des relations humaines. On lui doit notamment : La Formule
préférée du professeur (åšå£«ã®æ„›ã—ãŸæ•°å¼, 2003) et Hotel
Iris (ホテル・アイリス, 1996).
Banana
Yoshimoto.
Banana Yoshimoto
(å‰æœ¬ã°ãªãª, née en 1964) écrit principalement sur les émotions
humaines et les expériences de la vie quotidienne, souvent à travers
les yeux de jeunes femmes. Ses thèmes de prédilection : la perte, la
résilience, la famille, les jeunes adultes. Elle a écrit notamment Kitchen
(ã‚ッãƒãƒ³, 1988), Tsugumi (TUGUMI, ã¤ãã¿,1989) et
Le
Dernier Jour (ä¸å€«ã¨å—ç±³, 2000).
Sayaka
Murata.
Sayaka Murata (æ‘田沙耶香,
née en 1979) s'intéresse aux conflits entre les attentes sociétales
et les désirs individuels, mettant en lumière les expériences des outsiders
dans la société japonaise. Dans La Fille de la supérette
(Konbini, コンビニ人間, 2016) et Les Terriens (地çƒæ˜Ÿäºº,
2018), elle interroge les normes sociales, l'identité et l'aliénation.
A
travers les genres.
Les auteurs contemporains
écrivent dans des genres divers : le mystère, la science-fiction, la
romance et le fantastique, etc. Quelques mots sur les plus notables :
• La
science-fiction (SF, エスエフ). - Les oeuvres de science-fiction
japonaise abordent des visions du futur, des mondes dystopiques, des voyages
spatiaux, et les technologies avancées. Elle sont influencés par la culture
et les préoccupations contemporaines. Auteurs clés : Hideo Kojiman, connu
pour ses contributions aux jeux vidéo et à la littérature, notamment
dans des oeuvres comme Metal Gear Solid; Project Itoh (Satoshi ItÅ),
auteur célèbre pour des romans tels que Harmony et Genocidal
Organ. Yasutaka Tsutsui, auteur de Paprika ( (パプリカ,
1993), une histoire sur les rêves et la réalité.
• La fantasy
(ファンタジー, Fantajī) . - La fantasy japonaise incorpore des éléments
de mythologie, de folklore et d'imaginaire fantastique dans des contextes
modernes . Ce genre est très populaire, avec des récits impliquant souvent
des mondes alternatifs et des quêtes héroïques. Exemple : La Saga
de Guin (グイン・サーガ) qui une série de plus de cent nouvelles
d'heroic fantasy due à Kaoru Kurimoto (1953-2009). Celle-ci l'a
commencée en 1979, et l'a continuée jusqu'à sa mort.
• Le roman policier
(推ç†å°èª¬, Suiri ShÅsetsu) . - Ce genre inclut des romans policiers
proprement dits et des récits de détectives. Populaires, ces histoires
de mystère sont caractérisées par des intrigues complexes et des enquêtes
minutieuses. Exemple : Le Dévouement du suspect X (容疑者Xã®çŒ®èº«,
YÅgisha X no Kenshin, 2005) de Keigo Higashino.
• La fiction
historique (æ´å²å°èª¬, Rekishi ShÅsetsu). - Les romans historiques
se concentrent sur des événements ou des périodes spécifiques de l'histoire
japonaise, souvent avec un souci du détail historique et une exploration
des dynamiques sociales et politiques de l'époque. Exemple : Musashi
: La pierre et le sabre et la parfaite lumière (宮本æ¦è”µ, 1935-1939)
de Eiji Yoshikawa, unne épopée historique sur la vie du célèbre samouraï
Miyamoto Musashi.
• La littérature
LGBT+. - Les ouvrages de ce genre abordent les thèmes de l'identité
de genre, de la sexualité et des expériences des personnes LGBT+ au Japon.
Souvent écrites à la première personne, ces oeuvres offrent un regard
intime sur les vies et les luttes des personnages. Auteurs clés : Rieko
Matsuura, connue pour ses explorations de la sexualité et de l'identité
de genre; Hoshino Tomoyuki, qui avec des romans tels que es oeuvres, comme
Lonely
Hearts Killer, s'intéresse à l'identité sexuelle et à l'aliénation.
• La
littérature féministe. - Les oeuvres féministes interrogent et remettent
en question les rôles traditionnels des femmes dans la société japonaise.
On y remarque une utilisation de styles et de narrations qui défient les
normes littéraires et sociales. Natsuo Kirino, connue pour ses romans
noirs et féministes comme Out et Grotesque; Hiromi Kawakami,
autrice notamment de Années douces et du Temps qui va, le temps
qui vient, qui abordent les thèmes des relations humaines et des rôles
de genre.
• Les
mangas. - Le manga (V. plus bas) combine des images et du texte pour
raconter des histoires. Il couvret une vaste gamme de genres, de
l'aventure et la romance à la science-fiction et l'horreur. Citons : Osamu
Tezuka, le créateur des mangas Astro Boy et Buddha,
• Les Light
Novels (ライトノベル, Raito Noberu). - Les light novels
sont des romans destinés principalement à un public adolescent et jeune
adulte. Ils sont ordinairement illustrés avec des dessins de style manga
et couvrent eux aussi une large gamme de genres, incluant la fantasy,
la science-fiction, et la romance. Exemple : L'art de l'épée en ligne
(ソードアート・オンライン) de Reki Kawahara, qui est
une série populaire de light novels sur des aventures dans des mondes
virtuels. Elles ont été publiée en 2009 en format light novel,
mais leur première version web date de 2002. Montionnons aussi l'auteur
prolifique de light novels Nisio Isin, connu pour sa série
Monogatari
(depuis 2006).
• Les romans
sur téléphone portable (æºå¸¯å°èª¬, Keitai ShÅsetsu). -
Les keitai shÅsetsu sont des histoires écrites et lues principalement
sur des téléphones mobiles. Ce genre a gagné en popularité au début
des années 2000 et est caractérisé par des chapitres courts, des intrigues
simples et des thèmes souvent liés à la jeunesse. Exemple : Amour
profond (ディープ・ラブ, Dīpu rabu, 2002) de Yoshi, un roman
très populaire qui traite de thèmes de la jeunesse et de la vie urbaine.
Les mangas.
Les mangas (漫画)
sont des romans graphiques japonais qui couvrent une vaste gamme de genres
(l'action, l'aventure, la romance, la science-fiction, la fantasy, l'horreur,
le mystère, la comédie, etc.) et d'audiences, allant des enfants aux
adultes. Leur richesse en genres et styles, combinée à leur capacité
à traiter des thèmes universels et à créer des récits immersifs, en
fait une part essentielle de la culture littéraire et populaire contemporaine.,
aussi bien au Japon qu'auprès d'un public l'international.
La plupart des mangas
sont imprimés en noir et blanc, bien que certains incluent des pages en
couleur. Contrairement aux bandes dessinées occidentales, les mangas se
lisent de droite à gauche, tant pour les pages que pour les cases. Ils
sont souvent publiés en chapitres dans des magazines hebdomadaires ou
mensuels avant d'être compilés en volumes reliés appelés tankÅbon.
Selon le public cible,
on distingue les genres suivants :
• ShÅnen
(少年). - Mangas destinés aux jeunes garçons, axés sur l'action, l'aventure
et le développement personnel. Exemples : Naruto de Masashi Kishimoto,
One Piece.
• ShÅjo
(少女). - Mangas destinés aux jeunes filles, centrés sur les
relations et les émotions. Exemples : Sailor Moon, Fruits Basket.
• Seinen
(é’å¹´). - Mangas destinés aux jeunes hommes adultes, avec des thèmes
plus matures et complexes. Exemples : Berserk, Tokyo Ghoul.
• Josei
(女性). - Mangas destinés aux jeunes femmes adultes, abordant les relations
et les défis de la vie adulte. Exemples : Nana, Paradise Kiss.
• Kodomo
(åä¾›). - Mangas destinés aux enfants, avec des histoires simples et
des personnages attrayants. Exemples : Doraemon, Pokémon.
Histoire
et évolution
Les origines des
mangas remontent à l'époque d'Edo (1603-1868), avec des oeuvres comme
les kibyÅshi, des livres illustrés destinés aux adultes. Cependant,
le manga moderne a pris forme après la Seconde Guerre mondiale. Osamu
Tezuka (1928-1989) a joué un rôle crucial dans le développement du manga
moderne. Ses oeuvres comme Astro Boy (Tetsuwan Atom) et Black
Jack ont établi de nombreux standards narratifs et stylistiques.
Dans les années
1960 et 1970, l'industrie du manga s'est rapidement développée, avec
l'apparition de magazines dédiés au manga tels que ShÅnen Jump
et ShÅjo Comic. Ces magazines ont lancé de nombreuses séries
populaires et ont aidé à définir les genres shÅnen et shÅjo.
Aujourd'hui, les mangas continuent d'évoluer, en abordant de nouveaux
thèmes et styles. Des oeuvres comme Attack on Titan (Shingeki
no Kyojin), My Hero Academia (Boku no Hero Academia),
et Demon Slayer (Kimetsu no Yaiba) ont acquis une immense
popularité à l'échelle mondiale.
Impact
culturel et international.
De nombreux mangas
populaires sont adaptés en séries animées (anime), ce qui contribue
à leur popularité mondiale. Les animes servent souvent de porte d'entrée
pour les lecteurs de mangas à l'international. Les mangas et les animes
ont engendré un vaste fandom mondial, avec des conventions dédiées telles
que
la Japan Expo, Anime Expo et Comic-Con. Les fans participent à des activités
comme le cosplay, où ils se déguisent en personnages de mangas et d'animes.
Les mangas sont traduits
et publiés dans de nombreuses langues Les éditeurs internationaux, tels
que VIZ Media, Kodansha Comics et Yen Press, jouent un rôle clé dans
la distribution des mangas à l'étranger.
La poésie.
Expérimentation
formelle, la poésie japonaise contemporaine joue avec la forme et le langage,
tout en respectant les traditions poétiques japonaises comme le haiku
et le tanka. Elle est influencée par les mouvements littéraires mondiaux
et intègre souvent des techniques et des thèmes internationaux. Dans
ses sujets, elle se confronte à la technologie, à l'environnement urbain,
à la politique et aux relations sociales. Quatre noms représentatifs
:
ShuntarÅ
Tanikawa.
ShuntarÅ Tanikawa
(è°·å·ä¿Šå¤ªéƒŽ, né en 1931) est unn des poètes contemporains les plus
célèbres. Il se signale par son style accessible et ses thèmes allant
de la philosophie à la vie quotidienne.
Hiromi
ItÅ.
Hiromi ItŠ(伊藤比呂美,
née en 1955), dont la poésie aborde des sujets tels que le féminisme,
la maternité et la sexualité avec une voix unique et provocatrice.
Takashi
Hiraide.
Takashi Hiraide
(平出隆, né en 1950), auteur notamment du Chat qui venait du ciel
(猫ã®å®¢),
combine poésie et prose pour aborder les thèmes de la nature et de l'existence.
Tawara
Machi.
Tawara
Machi (俵 万智, née en 1962) est connue pour son recueil de tankas
L'Anniversaire
de la salade (サラダ記念日, 1987), qui a rencontré un immense
succès au Japon et a relancé l'intérêt pour cette forme poétique traditionnelle.
Le théâtre.
Le théâtre contemporain
au Japon est souvent expérimental. Influencé par les mouvements théâtraux
occidentaux, il explore de nouvelles formes et techniques, mais il
intègre aussi couramment des éléments du théâtre traditionnel japonais
(Nô, Kabuki, Bunraku). Les pièces contemporaines, à l'image du reste
de la littérature japonaise, abordent des problèmes sociaux comme l'aliénation,
la crise économique, et les conflits interpersonnels. Dramaturges et oeuvres
clés :
Yukio
Ninagawa.
Yukio Ninagawa (蜷å·å¹¸é›„,
né en 1935). - Connu pour ses interprétations innovantes des classiques
occidentaux et japonais, il a apporté une perspective unique et contemporaine
au théâtre japonais.
Hideki
Noda.
Hideki Noda (野田秀樹,
né en 1955). - Dramaturge et acteur, ses pièces volontiers satiriques
combinent des éléments de comédie, de tragédie, et de critique sociale.
Oriza
Hirata.
Oriza Hirata (平田オリザ,
né en 1962) : Dramaturge et metteur en scène, il est connu pour son style
réaliste et ses pièces qui gravitent autour des dynamiques sociales contemporaines. |
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