|
. |
|
Les
Iniidés
Genres Inia, Pontoporia et Lipotes |
Les Iniidés
forment une famille de Cétacés
odontocètes, dont trois genres ont été décrits
: Inia et Pontoporia, qui vivent dans les cours
d'eau d'Amérique du Sud, et Lipotes,
qui vivait dans le Yangzi (Yang-Tsé-Kiang),
mais dont la seule espèce a été déclarée
éteinte en 2007. Leur habitat et leur aspect général
les ont fait ranger parmi les Dauphins de rivière; les Iniidés,
comme d'ailleurs l'autre famille de Dauphins de rivière, les Platanistidés,
restent bien distincts des Dauphins proprement
dits (Delphinidés). Ainsi, on ne doit pas, en particulier,
confondre les Inias avec les Dauphins du genre Sotalia qui habitent les
mêmes fleuves et sont de véritables Delphinidés.
- Dauphin de l'Amazone (Inia geoffrensis). Source : marinebio.org. Le genre Inia.
L'Inia amazonica, Inia Geoffroyi ou Inia goeffrensis (Dauphin de l'Amazone) a le front moins relevé que celui du Plataniste et le museau conique garni extérieurement de longs poils épars, durs et frisés; chaque mâchoire est armée de vingt-six à trente-trois paires de dents, ce nombre étant variable souvent sur le même individu (les deux côtés d'une même mâchoire n'ont pas toujours le même nombre de dents). Les dents postérieures ont un fort talon basilaire. Cet animal atteint plus de 2 m de long; il est d'un gris bleuâtre avec le ventre blanc. Il habite l'Amazone et tous ses affluents, remontant jusqu'au Pérou et se trouve aussi, dit-on, dans l'Orénoque. L'espèce de Bolivie a été distinguée par Gervais sous le nom d'Inia boliviensis. L'Inia se nourrit de petits poissons et de fruits qu'il recherche à la surface; ses habitudes sont bruyantes et réveillent le voyageur pendant la nuit. Le genre Pontoporia.
L'appareil aérifère
accessoire de l'évent ressemble à celui du Plataniste, bien
que moins développé, de même que les crêtes maxillaires
sus-orbitaires. Burmeister décrit cet appareil comme formé,
de chaque côté, de deux poches superposées dont la
supérieure est la plus grande. La nageoire dorsale, plus développée
que celle des précédents, est triangulaire et pointue mais
petite. L'ouverture des évents est, comme chez l'Inia, transversale,
en croissant à pointes dirigées en arrière. Ce type
relie, par ses caractères extérieurs, les Platanistes aux
véritables Dauphins. C'est un animal de petite taille, dépassant
rarement cinq pieds (1,50 m). Il vit sur les côtes de l'Argentine,
de la Patagonie au Sud de la Plata et ne paraît
pas remonter les rivières comme les autres espèces de la
même famille.
L'Inia de l'Amazone (Inia amazonica)En 1819, Humboldt parla d'un Dauphin qui habitait les eaux douces de l'Amérique du Sud, sans toutefois en donner une bonne description. Desmarest, l'année suivante, vit un de ces animaux au musée de Lisbonne, et le décrivit, mais très succinctement et très incomplètement. En 1831, deux naturalistes de mérite, Spix et Martius, en indiquèrent mieux les caractères; ce n'est cependant qu'à Alcide d'Orbigny que l'on a commencé à le bien connaître. Cet éminent naturaliste, qui parcourut le Pérou, peu après Spix et Martius, et qui ne connaissait pas les travaux des deux auteurs allemands, fut assez heureux pour voir l'animal lui-même. Il apprit, à son grand étonnement, que dans l'intérieur du continent américain, à plus de 3000 kilomètres de l'océan Atlantique, vivait un grand poisson, un dauphin probablement, d'après la description qu'on lui en faisait. Il désirait vivement s'en procurer un; mais. les Indiens étaient trop peu habitués au maniement du harpon pour pouvoir le satisfaire. Enfin, il vit son désir s'accomplir à Principe Dobeira, poste-frontière du Brésil, où les soldats s'amusaient à pêcher cet animal.Caractères.
Le corps est élancé; les nageoires pectorales sont longues, échancrées au bord supérieur, amincies et recourbées en faucille à leur extrémité; la nageoire caudale n'est pas lobée; la nageoire dorsale est très petite. La longueur du corps varie de 2,30 m à 3,30 m; chez un individu de 1,15 m, la nageoire dorsale avait 40 cm de long et près de 6 cm de haut ; les nageoires pectorales, 41 cm de long et 16 cm de large; la nageoire caudale, 50 cm de large. La femelle n'a que la moitié de cette taille. Le dos de l'animal est bleuâtre clair, le ventre rosé. L'espèce offre des variations nombreuses; on rencontre des individus roux et d'autres noirâtres. Distribution géographique.
Moeurs, habitudes
et régime.
« L'air, dit-il, redevint silencieux, et aussitôt de grands cétacés, de la famille des souffleurs, et ressemblant aux dauphins de nos mers, commencèrent à s'agiter nombreux, à la surface de l'eau. Lents et paresseux, les crocodiles semblaient craindre la présence de ces êtres bruyants; nous les voyions plonger, quand les souffleurs s'en approchaient. Il est fort singulier de trouver des cétacés aussi loin des côtes; on les rencontre dans toutes les saisons, et rien ne semble faire croire qu'ils émigrent, comme les saumons. Les Espagnols les appellent toninas, du même nom qu'ils donnent aux dauphins marins; leur nom indien est orinocoua. »Dans un autre passage : « Au plus épais de la forêt, nous entendîmes tout à coup un bruit singulier. Nous armâmes nos carabines, lorsque parut une bande de toninas, de quatre pieds de long, qui entourèrent notre embarcation. Ces animaux étaient cachés sous les branches d'un arbre; ils traversaient la forêt aquatique, et jetaient en l'air leurs jets d'eau, qui leur ont valu dans toutes les langues le nom de souffleurs. C'était un aspect singulier de voir tous ces cétacés, au milieu des terres, à trois ou quatre cents milles de l'embouchure de l'Orénoque et du fleuve de l'Amazone. »D'autres voyageurs nous apprennent que cet animal se tient toujours près de la surface; qu'il sort souvent son museau allongé en forme de bec, et qu'il avale au-dessus de l'eau la proie qu'il a saisie. Il se nourrit principalement de petits poissons; il mange aussi les fruits de toute espèce, qui, des arbres, tombent dans l'eau. Les Inias recherchent de préférence les anses profondes et à eau limpide, surtout les endroits où la rive est rocheuse. Ils font beaucoup de bruit. On a remarqué que le feu les attirait et en telle quantité, que les voyageurs campés sur la rive sont forcés d'éteindre toute lumière, pour pouvoir dormir tranquillement. Une femelle, qui fut le sujet des observations d'Alcide d'Orbigny mit bas un petit, dans les six dernières heures de sa vie. La mère soigne ses petits avec beaucoup de prévenance. (A.E. Brehm). |
. |
|
|
|||||||||||||||||||||||||||||||
|