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Les
forêts
galeries, également appelées forêts riveraines ou ripariennes,
sont des écosystèmes linéaires caractérisés
par des bandes continues ou discontinues de végétation arborée suivant
le cours des rivières, des lacs
ou des zones humides, généralement dans
des régions à climat saisonnier ou semi-aride. Elles jouent un rôle
écologique essentiel en tant que couloirs biologiques, zones de transition
et refuges pour la biodiversité. Leur structure
est généralement plus dense et plus haute que les formations végétales
environnantes, avec une strate arborée dominante composée de d'espèces
adaptées aux variations hydriques, telles que des ficus, des acacias,
des mimosas ou des arbres à pain (Triplochiton). Ces espèces développent
habituellement des racines profondes ou aérogènes pour s'adapter aux
inondations saisonnières ou aux sols saturés en eau. La strate intermédiaire
comprend des arbustes et des lianes, tandis que le sous-bois est généralement
moins dense en raison de la compétition pour la lumière et des variations
de l'humidité.
Ces forêts
abritent une biodiversité riche et endémique, avec des espèces dépendantes
de leur microclimat tempéré et de leur humidité relative, comme des
oiseaux
migrateurs, des amphibiens, des reptiles,
des insectes pollinisateurs et des mammifères
(ex. : primates,
antilopes).
Elles constituent des zones de brassage génétique entre populations isolées
dans les paysages ouverts environnants et servent de réservoirs pour les
semences, favorisant la régénération des zones adjacentes. Leur rôle
hydrologique est central : elles fixent les berges en limitant l'érosion,
régulent l'écoulement des eaux pluviales, améliorent la qualité des
eaux en filtrant les polluants et les sédiments, et participent à la
recharge des nappes phréatiques. Les interactions entre les composantes
biotiques et abiotiques sont dynamiques : les débris végétaux et les
feuilles
en décomposition enrichissent le sol en nutriments, tandis que les arbres
contribuent à la régulation du CO2 et à la séquestration
du carbone.
Ces écosystèmes
sont menacés par l'agriculture de contrebas, l'urbanisation, la surexploitation
des ressources ligneuses, les modifications des cours d'eau (digues, barrages)
et le changement climatique, qui
perturbent les cycles d'inondation. Leur fragmentation ou destruction entraîne
des pertes de biodiversité, une accélération de l'érosion, des inondations
plus fréquentes et une réduction des services écosystémiques bénéfiques
aux populations humaines. La conservation des forêts galeries passe par
des mesures législatives de protection, la gestion durable des ressources
hydriques, la réhabilitation des zones dégradées et l'éducation communautaire
sur leur importance écologique. Leur préservation est cruciale pour maintenir
la résilience des paysages et la fourniture de ressources vitales dans
un contexte de pression anthropique croissante. |
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