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On donne le nom
de schistes (du grec skistos = coupé, fendu) à une importante
classe de roches possédant la structure dite
schisteuse et dont le type est l'ardoise. On peut diviser ces roches en
feuillets plus ou moins minces, et cette fissilité conserve généralement,
par exemple dans la partie Nord du
Pays de Galles,
une direction constante sur de grandes étendues. On admet depuis les expériences
de Sharpe et de Tyndall que les schistes ont été formés par compression,
suivant un plan parallèle à leur plan de clivage. On a d'ailleurs constaté
dans des couches de schistes ardoisiers une seconde direction plane de
séparation facile, mais peu visible, que les ouvriers appellent longrain.
D'autres fissures nommées érusses,
chefs et délits, sillonnent
encore les masses de schistes. Daubrée a assimilé les joints à des failles
dont ils se distinguent par l'absence de rejets. La schistosité est analogue
aux clivages, et présente, au point de vue thermique, les mêmes propriétés.
On distingue une grande quantité de schistes :
-
| Schistes
amphiboliques. |
A
base d'actinote (accidentels au milieu des schistes cristallins); |
| A
base de hornblende avec grenat,
épidote
et pyrite; |
| Grunschiefer
avec chlorite, épidote, amphibole, et accessoirement
avec pyrite et calcaire. |
Schistes
argileux (silicates
d'alumine
à 5 % d'eau). - Ce sont
des
roches à contexture éminemment schisteuse, composées d'argile,
de
mica et de grains de quartz. |
Les
schistes
carburés à graptolithes du Silurien supérieur. |
| Les
argiles
schisteuses fusibles au chalumeau et renfermant des matières charbonneuses
et bitumineuses. On y rencontre de la pyrite, de
la blende, de la galène,
des rognons ferrugineux (terrain houiller), des empreintes de poissons
remplacés par du sulfure de cuivre (schistes
bitumineux noirs, cuprifère ou kupperschiefer du Permien).
Le Carbonifère offre de nombreux échantillons
de schistes siliceux (argilite). |
| Schistes
bitumineux. |
Schistes
argileux (noir de poix ou bruns) très fossilifères imprégnés de
bitume
qui brûlent avec une flamme épaisse. On les trouve dans le terrain carbonifère
: en France, à Décize, à Commentry; en Ecosse,
à Bathgate; dans les terrains du Permien, à Muse, près Autun; dans les
terrains du Dévonien, aux îles Orkney; dans
le Lias du Wurtemberg, Ã Boll. Leur distillation
donne des huiles minérales. |
| Trass
inflammable gris-brun, formé de cendres trachytiques, riche en matières
bitumineuses et très combustible (Puy-de-Dôme). |
| Dusodyles
(papier kohle) qui sont sonores, minces comme du papier, et brûlent avec
une odeur insupportable. On les observe en lits jaunes ou verdâtres dans
le Cénozoïque de la Nièvre et de l'Aude. |
| Marnes
inflammables de l'Isère. |
| Schistes
chloritiques. - Ce sont des roches verdâtres
à texture schisteuse, peu fissiles, formées de chlorite et de quartz
avec du feldspath : éléments accidentels,
le grenat, le fer magnétique,
le sphène, la pyrite; ils alternent avec les talcschistes,
micaschistes, schistes à actinote (Bretagne). |
Les
roches micacées peuvent
offrir
la structure grenue
ou
la structure schisteuse. |
Les
micaschistes,
assemblage de mica et de quartz
à texture schisteuse; le mica varie d'une quantité très faible (schistes
quartzeux micacés) au tiers de la masse. Le mica s'y présente à l'état
de paillettes en couches, et la schistosité de la roche augmente avec
sa teneur en mica: la cassure est souvent ridée et miroitante; le mica
est potassique, de couleur claire, jaunâtre, blanc ou gris, rarement ferro-magnésien.
Minéraux accessoires des micaschistes; on peut citer : le graphite,
le
calcaire, le grenat,
la
tourmaline, l'andalousite,
l'apatite, la pyrite de
fer,
le mispickel. |
| Schistes
à paragonite (Alpes, Saint-Gothard), à structure schisteuse, à cassure
écailleuse ou compacte, à poussière. onctueuse, facilement rayables;
leurs éléments principaux sont : la paragonite (silicate
d'alumine et de soude), le disthène, la staurotide. |
| Schistes
à séricite (Cévennes) présentant une
schistosité fine : ils sont doués d'un éclat gras, talqueux, et composés
de silice, de potasse
et d'alumine. On les trouve au contact des schistes argileux et du granit. |
| Schistes
à dipyre noirs du département de l'Ariège. |
| Schistes
à ostrélite des Ardennes, composés de particules de quartz
et de lamelles d'ostrélite réunies par un ciment isotrope. |
| Schistes
euritiniques. - Ils appartiennent à la série des roches
feldspathiques. Ce sont des schistes très durs, peu fusibles, composés
d'une pâte de quartz et de plagioclase mélangés de magnétite, de chlorite
et d'oxyde de fer. Ils renferment environ 75% de silice,
12% d'alumine, 6 Ã 7 % de soude. |
| Schistes
tachetés, roches noirâtres schistoïdes, formées de mica
et d'un peu de feldspath; leur coloration est
due à de l'ocre, ou le plus souvent à clos matières organiques qui fournissent
des taches ayant la forme de gerbes et de mouchetures.
Les
schistes tachetés prennent quelquefois le faciès de schistes noueux plus
ou moins riches en mica; le quartz y est accompagné de staurotide,
de tourmaline et d'andalousite. |
| Phyllades,
roches
qui se divisent en feuillets très minces, mais dont l'ensemble est doué
d'une grande cohérence. Ils sont tantôt facilement, tantôt difficilement
fusibles au chalumeau. Ils renferment 50 Ã 75 % de silice,
15 à 20% d'alumine; les autres éléments sont le magnésium, la potasse,
l'eau (2,5 %), la chaux, la soude. Les acides chlorhydrique et sulfurique
en attaquent de 12 à 50 %. Eléments accessoires : le graphite,
l'amphibole, le talc, la chlorite la staurotide,
le sable quartzeux (Phyllades arénifères), le quartz
cristallin. |
| Les
schistes maclifères renferment de la macle
ou chiastolithe. |
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