|
. |
|
II - Les campagnes militaires |
Aperçu | De Domrémy à Chinon | La guerre de Jeanne | Les procès |
![]() | Aussitôt nommée chef de guerre par le roi Charles VII, Jeanne d'Arc s'était dirignée vers Orléans. Le 25 avril 1429, elle arrive à Blois où l'on avait péniblement réuni une armée de dix à douze mille hommes, selon Jeanne, de sept mille selon Monstrelet ; avant de quitter Chinon, elle prévint le dauphin qu'« elle-même dans un combat devant Orléans sera blessée d'un trait, mais qu'elle n'en mourra pas, et que ledit roi, dans le même été suivant, sera couronné dans la ville de Reims » (Lettre écrite le 22 avril 1429 par le sire de Rostlaed, gentilhomme flamand, à quelques seigneurs de Belgique![]() De Blois, elle envoya aux Anglais une lettre datée du 22 mars et écrite à Poitiers, sous sa dictée, par les docteurs; la lettre était adressée au « duc de Bethfort, soi-disant régent du royaume de France, ou à ses lieutenants estans devant la ville d'Orléans ». « Duc de Bethfort, la Pucelle vous prie que vous ne vous faites pas détruire... Je suis ici venue de par Dieu pour vous bouter hors de toute France, encontre tous ceux qui voudraient porter trahison, maleugin ni dommage au roi de France. »Les Anglais retinrent le messager porteur de cette lettre et demandèrent l'avis de l'université de Paris avant de le brûler. Jeanne quitte enfin Blois le 28 avril, ouvrant la marche au chant du Veni Creator et ayant à ses côtés le maréchal de Bonssac, le grand maître Gaucourt, l'amiral de Culant, le sire de Retz, la Hire et Robert de Baudricourt, arrivé de Vaucouleurs; il y avait aussi dans cette petite armée les deux frères de Jeanne qui étaient accourus auprès d'elle. Jeanne donna donc le signal de la marche vers Orléans, après avoir interdit aux soldats tous jurements et blasphèmes et avoir chassé toutes les « folles femmes » qui suivaient l'armée; mais, contrairement à son désir, on fit un long détour en suivant la rive gauche; on coucha en rase campagne et, le 29 avril, l'on arriva devant Orléans; à huit heures du soir, Jeanne faisait dans la ville son entrée solennelle, amenant aux assiégés un convoi de vivres; « montée sur un cheval blanc, dit le Journal du Siège, et faisant porter devant elle son étendard qui était pareillement blanc; elle avait à son côté senestre le bâtard d'Orléans armé et monté moult richement ». Elle alla droit à la cathédrale accompagnée du peuple tout entier, portant des torches et aussi joyeux que « s'ils avaient vu Dieu descendre parmi eux ». Par deux fois, Jeanne envoya adjurer les Anglais de lever le siège sans combattre; ils répondirent par des injures. Le 4 mai arriva enfin devant la ville, sur la rive droite, la petite armée de Blois qui n'avait pu passer le fleuve à la suite de Jeanne et qui fit sa jonction avec la garnison d'Orléans sans que les Anglais osassent s'y opposer : « ces ennemis si intrépides, dit Alain Chartier, semblaient changés en femmes ».Mais ce même jour, tandis que Jeanne prenait quelque repos, plusieurs chefs, sans la prévenir, lancèrent leurs hommes contre la bastide anglaise de Saint-Loup; l'assaut est repoussé. Jeanne, subitement s'éveille, s'arme, accourt, sa bannière à la main ; aussitôt les fuyards « tournent visage » et, après trois heures de lutte, la bastide est emportée. Le surlendemain 6 (le 5, jour de l'Ascension, elle ne voulut pas consentir à ce qu'on versait le sang), les Anglais abandonnent spontanément la bastide de Saint-Jean-le-Blanc, mais aussitôt après livrent aux assiégés un combat très vif où Jeanne, un instant entraînée en arrière par les fuyards, parvint à faire prendre aux Anglais « la fuite laide et honteuse »; bien que blessée au talon par une chausse-trappe, elle refusait même de rentrer dans la ville pour y passer la nuit, ne voulant pas laisser là ses gens en péril hors des murs. Le lendemain, 7 mai, fut livrée la grande bataille; les capitaines français, réunis en conseil, avaient refusé de suivre les avis de la Pucelle et s'étaient décidés à attendre les secours du roi avant d'attaquer de nouveau les Anglais. Jeanne apparaît tout à coup au milieu d'eux : « Vous avez été en votre conseil, s'écria t-elle, et j'ai été au mien et croyez que le conseil de Dieu s'accomplira et tiendra ferme et que cet autre conseil périra. » « Demain, ajouta-t-elle, j'aurai beaucoup à faire et plus que je n'ai jamais en : demain le sang coulera de mon corps au-dessus du sein. »Jeanne, avant de partir, se confessa, puis communia de grand matin; arrivée aux portes de la ville, elle trouva le gouverneur d'Orléans, Gaucourt, qui voulut s'opposer à son passage : « Vous êtes un méchant homme, mais, veuillez ou non, ces gens d'armes viendront. »Jeanne fait ouvrir la porte de Bourgogne et passe le fleuve suivie de nombreux combattants et aussi des capitaines qui ne se souciaient guère qu'elle triomphât sans eux. On marche droit à la bastide des Tourelles : « estaient dedans la fleur des meilleurs gens de guerre de l'Angleterre ![]() « Ne vous doubtez, criait-elle; la place est nôtre. » Néanmoins, en dépit de ses exhortations, la lutte se prolongeait; alors, « environ l'Heure de vespres », elle monte elle-même à l'assaut, mais, au moment où elle atteignait le parapet, « elle est frappée, dit le Journal du Siège, d'un trait entre l'épaule et la gorge, si avant qu'il passait outre » .Le sang coule en abondance, « dont tous les assaillants sont moult dolents et courroucés ». Elle, en voyant couler son sang, eut peur et pleura. Mais son émotion fut de courte durée; elle arracha le fer de la plaie, y laissa mettre une compresse d'huile d'olive, se confessa, puis revint avec les assaillants que la nouvelle de sa blessure avait découragés; on court de nouveau à la charge, on lutte corps à corps sur le parapet et bientôt l'étendard de la Pucelle flotte au haut du boulevard. - ![]() Entrée de Jeanne d'Arc dans Orléans, par Jean-Jacques Scherrer, 1887. Le lendemain, 8 mai, les Anglais découragés levaient le siège. La nouvelle s'en répandit rapidement dans toutes les provinces où elle fut accueillie avec une joie inexprimable; le nom de Jeanne était béni partout et, le 14 mai, le chancelier de l'université de Paris, l'illustre Jean Gerson, se prononçait hautement en faveur de l'aventurière : « Quand bien même (ce qu'à Dieu ne plaise) elle serait trompée dans son espoir et dans le nôtre, il ne faudrait pas conclure que ce qu'elle a vient de l'esprit malin et non de Dieu, mais plutôt s'en prendre à notre ingratitude et au juste jugement de Dieu, quoique secret.»Jeanne quitta tout de suite Orléans où d'ailleurs elle manquait d'argent et de vivres; elle tint à aller elle-même auprès du roi et à lui « porter les nouvelles de la noble besogne » : Le 10 mai elle était à Blois, le 13 elle rencontrait Charles à Tours : elle alla droit à lui, et lui « fit révérence inclinant la tête très bas » ; Charles, de son côté, « ôta son chapeau et l'embrassa en la saluant, et, comme il sembla à plusieurs, volontiers l'eût baisée de la joie qu'il avait » (Chronique de Tournai). Mais que d'efforts dut faire Jeanne pour triompher de la nonchalance du roi, vaincre l'hostilité systématique que lui témoignaient la plupart des conseillers de Charles VII et pousser le roi à se lancer en avant : « Sire, répétait-elle avec mélancolie, ne durerai qu'un an et guère au delà : faut bien l'employer. »Elle finit par l'emporter, et l'expédition française partit sous le commandement du duc d'Alençon, nommé lieutenant-général, mais à qui il avait été expressément recommandé « d'user et faire par le conseil de la Pucelle ». Celle-ci reçut alors du roi des armoiries : un écu d'azur, à épée d'argent, emmanchée d'un pommeau d'or, soutenant une couronne du même, férue en pointe et accostée de deux fleurs de lys d'or. Mais Jeanne ne porta jamais ces symboles héraldiques, et, comme elle le disant dans son procès, « ces armes furent données par le roi à mes frères, sans requête de moi et sans révélation ». - ![]() Lettre de Jeanne d'Arc aux habitants de Riom. (1429). L'armée française, chargée d'enlever aux Anglais les places occupées par eux sur les bords de la Loire, s'avance vers Jargeau où commandait le comte de Suffolk avec 900 hommes d'élite: après trois jours de siège, Jeanne ordonne l'assaut. « N'ayez doute, l'heure est prête, quand il plaît à Dieu. »En dépit d'une grosse pierre qui la fait rouler au pied des remparts, Jeanne crie aux Français : « Amis, amis, ayez bon courage, ils sont tous nôtres. » La ville est prise, les ennemis tués ou faits prisonniers (14 juin). Le lendemain, les Anglais abandonnent Beaugency, sauf le château où ils se renferment mais qui capitule le 17 au soir, et le 18 on se trouve en présence de Talbot et de Falstaff, en un lieu dit Coinces, près de Patay. « Frappons hardiment, répétait la Pucelle, ils ne seront guère sans prendre la fuite. »Sa prédiction s'accomplit : en peu de temps les Anglais sont en déroute, laissant deux mille morts et beaucoup de prisonniers, parmi lesquels Talbot. Les Anglais fuient jusqu'à Etampes ![]() ![]() « Tous s'émerveillèrent, déposa plus tard le sire de Ternes, que si hautement et sagement elle se comportât en fait de guerre comme si t'eût été un capitaine qui eut guerroyé l'espace de vingt ou trente ans, et surtout en l'ordonnance de l'artillerie. »Et Alain Chartierécrivait alors : « Quand elle doit en venir aux mains avec l'ennemi, elle conduit l'armée, choisit la position, forme les lignes de bataille et combat en brave soldat après avoir ordonné en habile capitaine. »La Loire ![]() « Très chers et bons amis, leur fit écrire Jeanne, la Pucelle vous fait savoir de par le roi du ciel, son droitier et souverain seigneur, que vous fassiez vraie obéissance et reconnaissance au gentil roi de France. »Troyes n'ouvrit ses portes que le 11 juillet, et pour atteindre ce résultat il fallut que Jeanne s'opposât d'abord à la retraite de l'armée, que le conseil avait été unanime à décider, et ensuite qu'elle allât elle-même pointer contre la ville la petite artillerie de campagne qui suivait les troupes. De Troyes l'on va à Châlons, où l'on arrive le 15 juillet. On touchait enfin à la cérémonie du sacre. La veille de ce grand jour que Jeanne appelait depuis si longtemps de tous ses voeux, elle fit écrire au duc de Bourgogne ![]() « Croyez sûrement, quelque nombre de gens que vous amenez contre nous, qu'ils n'y gagneront mie, et sera pitié de la grande bataille et du sang qui sera répandu de ceux qui y viendront contre nous. »C'est le dimanche 17 juillet que fut célébrée la cérémonie du sacre dans l'église Notre-Dame de Reims debout près de l'autel, Jeanne déployait son étendard qui avait été à la peine et c'était bien raison qu'il fût à l'honneur, comme le dit notre héroïne à ses juges de Rouen. ![]() L'oriflamme de Jeanne d'Arc. Délivrer Orléans, mener le roi à Reims, était-ce là toute la mission que s'était assignée Jeanne? On a longtemps discuté et l'on discute encore sur ce point, les uns soutenant que Jeanne n'a consenti à rester au milieu de l'armée que pour obéir au roi, les autres affirmant que la mission de Jeanne d'Arc ne pouvait être terminée qu'après l'expulsion totale des Anglais ( « Elle m'a enseigné à bien me conduire et à fréquenter l'église; c'est elle qui m'a dit qu'il était nécessaire que je vinsse en France. »Voilà ce que dit Jeanne de sa première apparition; et ailleurs: « Elle me disait que je lèverais le siège d'Orléans. »A Robert de Baudricourt, puis au duc de Lorraine, Jeanne se borne à répéter : « Je veux aller en France. » Et devant le roi de France elle annonce ainsi sa mission : « Mettez-moi hardiment en oeuvre et je lèverai le siège d'Orléans. » Elle est, il est vrai, un peu plus affirmative dans sa lettre au roi d'Angleterre et au duc de Bedford : « En quelque lieu que j'atteindrai vos gens en France, je les en ferai aller, veuillent ou non veuillent. Je suis ici venue de par Dieu, le roi du ciel, pour vous bouter hors de toute France. »Jeanne l'avoue maintes fois durant son procès : « Quand je sortis de Compiègne, je ne fus point avisée de ma prise, ni je n'eus autre commandement de sortir » (1er interrogatoire secret).Quand on lui demande si elle a eu commandement de Dieu et conseil de sa voix dans son attaque contre la Charité, elle réplique vivement : « Qui vous a dit que j'en avais commandement de Dieu? Pour moi je voulais m'en venir en France, mais les hommes d'armes me dirent : « Mieux vaut aller premièrement devant la Charité. » (Procès, 6e interrogatoire public).Et elle écoute les hommes d'armes, elle qui avait toujours tenu à les guider. Elle l'avoue une seconde fois : « Devant la Charité, j'allai à la requête des hommes d'armes et non par révélation. »Et on comprend encore mieux qu'elle se sent abandonnée par ses voix quand on l'entend dire : « Depuis qu'il m'eut été révélé sur les fossés de Melun que je serais prise, je m'en rapportai le plus possible du fait de la guerre aux capitaines. »Elle va même jusqu'à désobéir à ses voix : « Mes voix me défendirent souvent de sauter du haut de la tour de Beaurevoix; sainte Catherine me disait presque chaque jour de ne point sauter. »Et elle se décide à désobéir et tombe évanouie au pied de la tour. Enfin ses voix la trahissent. « Elles m'avaient dit que je serais délivrée et que je fisse bon visage; je vois que j'ai été trompée. »Cette seconde période de la vie guerrière de Jeanne d'Arc va donc être pleine de tristesses et de désappointements; elle pourra crier comme jadis à ses soldats : « Allez en ayant, la ville est vôtre »,Mais le succès ne lui sera plus fidèle comme dans sa campagne de la Loire. Le roi tout d'abord hésite durant trois jours à marcher droit à Paris; enfin, le 21 juillet, l'armée reçoit l'ordre de partir. « Plût à Dieu, dit pendant la route Jeanne à l'archevêque de Reims - et c'est là le premier regret qu'elle ait exprimé d'avoir quitté sa vie paisible de jeune fille - plût à Dieu que puisse abandonner mes armes, garder les brebis avec ma soeur et mes frères qui tant se réjouiraient de me voir. »Mais la vue de l'ennemi, des Anglais, rendait à notre héroïne toute son énergie, et elle s'indignait de la tactique du duc de Bedford, se bornant à tenir la campagne et à lancer des défis à Charles VII, sans jamais accepter le combat, soit devant Nangis, soit à Senlis où Jeanne alla planter son étendard devant le fossé des Anglais, leur mandant que « s'ils voulaient saillir hors de leur place pour donner la bataille, nos gens se reculeraient et les laisseraient mettre en leur ordonnance ». Bedford se contenta de battre en retraite et de regagner Paris. Senlis aussitôt « se rendit au roi et à la Pucelle ». Mais le roi s'attardait à recevoir la soumission de toutes ces petites villes, Creil ![]() « La Pucelle et la plupart de ceux de la compagnie en furent très marris et néanmoins obéirent à la volonté du roi, espérant aller trouver leur entrée à prendre Paris par l'autre côté et passer la Seine à un pont que le duc d'Alençon avait fait faire au travers de la rivière à Saint-Denis. » (Perceval de Cagny, Chronique des ducs d'Alençon).Mais le roi, ayant su l'intention du duc d'Alençon, de la Pucelle « et des autres du bon vouloir, toute le nuit fit dépecer le pont. Et ainsi furent demeurés de passer. » Le conseil du roi délibéra alors sur les opérations militaires et après trois jours de discussions décida, comme le voulait Charles VII, de revenir sur la Loire. Jeanne alors songea à abandonner le roi. « La voix me dit de rester à Saint-Denis en France. J'y voulais rester. Mais, contre ma volonté, les seigneurs m'emmenèrent. Si pourtant je n'eusse été blessée, je n'en serais point partie. » (Procès. 2e interrogatoire public).Le 13 septembre, on battit donc en retraite « en manière de désordonnance » et le 21 septembre on repassait la Loire à Gien et la Pucelle restait auprès du roi « très désolée de ce qu'il n'entreprenait à conquêter de ses places sur ses ennemis ». A la fin d'octobre on lui permit d'aller attaquer, près de Nevers ![]() ![]() « Sainte Catherine et sainte Marguerite me le répétèrent depuis lors presque tous les jours. »Depuis ce moment, salon son aveu, elle s'en rapporta du fait de la guerre aux capitaines; « et toutefois, ajoutait-elle, je ne leur disais point que j'avais révélation que je serais prise ». Dès son arrivée à Lagny, elle part contre un cruel aventurier, Franquet d'Arras, qui désolait la campagne aux environs; elle le bat et le force à se rendre, puis l'abandonne aux juges de Lagny qui le font décapiter. Elle court ensuite par deux fois à Compiègne que Bedford menaçait d'un siège, et elle y amène le 23 mai 3 à 400 bons soldats; c'est pour défendre cette ville si « bonne et si française », qu'elle attaque l'ennemi le 24 mai à cinq heures du soir : l'attaque échoua contre un ennemi trop nombreux et qui recevait sans cesse des renforts; « les Français, dit Monstrelet, se retrahirent dans leur ville, toujours la Pucelle Jeanne avec eux, sur le derrière, faisant grande manière d'entretenir ses gens et les ramener sans perte; mais ceux de la partie de Bourgogne ![]() Les Français rentrèrent à Compiègne « dolents et courroucés de la perte » ; quant aux Anglais et aux Bourguignons, « ils furent moult joyeux plus que d'avoir cinq cents combattants ». ![]() La Capture de Jeanne d'Arc, par Adolphe Dillens (ca. 1850). Durant ces pourparlers, que faisait la cour de France Quelques jours après, elle était livrée aux Anglais. Avant de mourir, la tante du sire de Luxembourg le suppliait, dans son testament en date du 10 septembre 1430, de ne pas souiller de cette tache le blason des Luxembourg : ce voeu d'une mourante ne fut pas exaucé et Jeanne fut envoyée sur terre bourguignonne, à Arras, puis au château du Crotoy Au procès de réhabilitation, Pierre Cusquel de Rouen déclara l'avoir vue dans sa prison avec des chaînes aux pieds, aux mains et au cou; il vit même une cage de fer dans laquelle devait être enfermée Jeanne, mais on ignore si cette torture fut infligée à l'héroïne. Jeanne resta ainsi emprisonnée jusqu'à ce que le tribunal fût constitué, jusqu'à ce qu'on eût recueilli, soit à Domrémy, soit aux environs, tous les détails qu'on désirait avoir sur elle et sa famille, sur son enfance et ses apparitions. Le mercredi 14 février Jean de la Fontaine, commissaire examinateur, put procéder à une instruction préparatoire qui fut close le 17 février; tout était prêt pour le jugement, Pierre Cauchon allait avoir ce « beau procès » qu'il souhaitait tant et qui serait son oeuvre. (Maxime Petit). |
. |
|
| |||||||||||||||||||||||||||||||
|